Avant d’évoquer l’immobilier, il faut faire un point sur les fantasmes véhiculés par cette activité. Il se trouve que le temps de l’homme et celui de l’immobilier ne sont pas concordants, de peu certes mais cela suffit pour ouvrir la boite à émotions.
Disons que l’homme vit un peu moins d’un siècle et que l’immobilier vit, au mieux, quelques siècles. Bien peu de chose face aux milliards d’années qui sont la mesure du temps de l’univers s’il en est un, ce qui n’est pas sûr du tout.
Hanté par le néant qu’il devine être la fin de sa vie, l’homme pense laisser une trace dans le temps à travers l’immobilier. Cette trace pour son futur il la cajole par un respect démesuré pour l’immobilier du passé, espérant inconsciemment au fond de lui que ses successeurs en feront de même avec celui qu’il crée.
La réalité est que l’immobilier, une fois débarrassé de ces fantasmes, est une activité économique humaine exactement semblable aux autres, qui vit la division du travail, qui peut être libre ou planifiée comme n’importe quelle activité économique.
Sans remonter historiquement dans un lointain passé, il suffit de savoir qu’au sortir de la guerre, à laquelle l’immobilier a payé un lourd tribut, l’activité immobilière était libre, libérale si l’on préfère. J’ai connu ce temps où chacun pouvait librement construire ce qu’il voulait, où il voulait.
Dans mon souvenir ce n’était que du bonheur. Tout homme engagé dans une activité professionnelle sérieuse pouvait raisonnablement envisager d’accéder à la propriété dès sa première décennie d’activité. Ce qui était bon pour l’individu l’était aussi évidemment pour les industriels, les commerçants, les bureaucrates, tous pouvaient construire très librement les locaux dont ils avaient besoin.
C’est alors que la planification est arrivée. Un socialisme total, accompagné de la négation de la propriété, s’est progressivement installé, accepté et même voulu par la majorité des français, toutes tendances confondues.
1° étape
Deux acteurs puissants ont réagi les premiers.
D’abord les agriculteurs qui jalousaient ceux des leurs que la chance avait mis en mitoyenneté de zones urbaines et qui coulaient une douce retraite après avoir bien vendu leurs terres agricoles à des bâtisseurs. Ils hurlèrent à la pénurie de terres agricoles, à la nécessité d’interdire ces transferts de destination.
Ensuite les élus qui voyaient les prétentions de services collectifs qu’ils offraient pour être élus devenir de plus en plus difficiles à assumer du fait de cette extension urbaine libre.
L’alliance de ces deux puissances nous apporta la première planification : les plans d’urbanisme.
2° étape
La conséquence immédiate fut la raréfaction des espaces constructibles, donc une hausse générale du coût constructif. Immédiatement, le planificateur dut intervenir. Il le fit de façon très classique, en intervenant sur les prix, selon les règles connues et largement expliquées par les économistes libéraux.
Ainsi naquirent les terrains parfaitement aptes à la construction, mais sans valeur parce que classés en zone non constructible. Le dessinateur du plan d’urbanisme devenait la boule du loto.
Légèrement réticente au début, la justice admit rapidement qu’un terrain classé en zone non constructible dans un plan d’urbanisme n’avait plus aucune valeur, quelle que soit sa réalité factuelle à ce sujet. Les propriétaires de fonciers furent donc les premiers sacrifiés sur l’hôtel de la planification, leur droit de propriété fut démembré artificiellement, par le fait du prince, en dehors de toute réalité économique.
3° étape
Devenu maître du foncier le planificateur a commencé par en ramasser les fruits. La France vit donc fleurir des « sociétés d’économie mixtes », interfaces entre le vol des terres aux propriétaires et leur revente aux opérateurs immobiliers par le planificateur.
Une alliance, largement teintée de corruption, vit ainsi le jour entre les opérateurs immobiliers et les élus planificateurs maîtres du jeu.
La contrainte a été que le planificateur se retrouvant acteur de première ligne fut tenu pour responsable des résultats. Une situation difficile en immobilier où les fantasmes tiennent hélas souvent lieu de raisonnement pour juger des résultats.
Ecrasés sous les critiques, pour la plus grande part issues de la jalousie des observateurs, les planificateurs n’eurent d’autre solution que de se défausser.
4° étape
Le planificateur cherchant une caution morale à son intervention la trouva chez les architectes. Personne ne dira assez de mal du Conseil de l’Ordre de cette profession qui troqua la liberté de la création constructive, l’honneur des architectes, contre le monopole d’intervention.
Un jour les architectes paieront ce sacrilège d’avoir ligoté la création architecturale, de l’avoir capté à leur seul usage, d’en avoir exclu tous les hommes et les femmes créatifs ne faisant pas partie de leur corporation. L’excuse académique ne peut pas être mise en avant s’agissant d’un acte créatif et artistique donc par essence ouvert à tous.
5° étape
Ayant soumis les opérateurs, puis les architectes, le planificateur, à l’aide de la propagande, soumit le grand public. Personne ne se dressant face à cette planification (sauf moi, mais qui suis-je ?), elle se développa sans limite.
Dans la foulée des architectes, les bureaux d’études, les assureurs et autres parasites se trouvèrent des missions à foison et des honoraires à l’avenant.
Le planificateur, maître du jeu, fixa des programmes mus par des motifs politiques, sans avoir besoin de s’occuper du prix du marché, des besoins de la clientèle, en clair sans compter. La notion même de clientèle disparut au profit des idées abstraites d’urbanisme et de concept architectural.
Ce fût la mort du marché de l’immobilier, englouti par la planification.
La raison et l’économie ont quitté l’activité immobilière. Seuls ont subsisté les programmes basés sur la défiscalisation, qui n’ont de rapport qu’avec la comptabilité et rien à voir avec le marché de l’immobilier avec lequel ils sont d’ailleurs en total décalage.
6° et dernière étape, l’agonie
Le cycle infernal et invisible de la planification a été parfaitement décrit par Hayeck, par Von Mises. Ici, dans l’immobilier, il a atteint la perfection. L’écologie a badigeonné la dernière couche.
Pas un français ne met en doute l’absolue nécessité de la planification immobilière.
Alors que, grâce à elle :
– La propriété foncière n’existe plus.
– La corruption, dans l’immobilier se trouve à tous les étages.
– Les prix n’ont plus aucun rapport avec le marché, pas plus que les programmes. Il n’y a plus de marché immobilier.
– La pénurie est totale. Pas un seul jeune français ne peut raisonnablement espérer acquérir par le fruit de son travail un bien immobilier, malgré les taux d’intérêts proches de zéro.
– L’uniformité architecturale s’est installée dans tous le pays.
Le fiasco est total. Face à lui, que demande le peuple ? Davantage de planification !!!
Dans les semaines qui viennent je vous ferai la démonstration de cette situation à l’aide d’une opération réelle à La Rochelle, que je vis et porte depuis dix ans.
Vous pourrez, étape par étape, comprendre comment la planification tue l’immobilier et peut tuer une ville entière en la paralysant.
Vous verrez que le problème est bien, comme le dit Von Mises, structurel, indépendant des hommes. Puisque, vous pourrez constater la même logique planificatrice mise en œuvre initialement par un élu ancien fonctionnaire fiscal, et intégralement poursuivie aujourd’hui par un nouvel élu chef d’entreprise.
Je vous dévoilerai les alliances conjoncturelles au détriment de la population, la corruption intellectuelle, toutes les beautés de la planification.
Bien cordialement. H. Dumas
bonjour, j’apprécie sérieusement votre genre de publication ! Nous aurions la possibilité communiquer sur votre publication sur skype ? je recherche un professionnel dans cette matière dans le but de solutionner ma complication. evéntuellement que représentez l’idéal ! j’aimerais que vous y jetiez un oeil.