Madame le Pen, la candidate qui se dit hors système, caracole en tête des sondages, au coude à coude avec M Macron, et elle se voit déjà présidente !
On connaît, pour l’essentiel, son programme de gouvernement : Tout contre l’Europe et jeter à bas l’ancien système avec dans le détail une sortie de l’UE, un retour au Franc français, l’instauration de mesures protectionnistes, la fermeture des frontières, la nationalisation de pans entiers de l’économie dont les banques.
C’est ce que l’on appelle désormais le Frexit !
Et elle n’hésite pas pour cela à s’appuyer sur un Brexit présenté comme triomphant et bénéfique pour le Royaume Uni afin d’une part justifier le bien fondé de son programme et d’autre part pour expliquer que le Brexit étant très favorable au Royaume Uni il en sera de même pour la France !
Seulement, ce raisonnement par analogie n’est rien moins que d’une tromperie. Le Frexit préconisé par Mme le Pen n’a rien à voir avec le Brexit car les motivations, les modalités et les buts sont totalement différents !
Pour commencer, contrairement à ce que veut faire croire Mme le Pen, le Brexit n’a pas encore eu lieu, la procédure de déclenchement vient seulement de débuter puisque la lettre d’engagement vient d’être signée le 28 mars par le 1er ministre britannique et la procédure devrait durer au moins 2 ans !
Il est donc pour le moins présomptueux de présenter comme bénéfique quelque chose qui n’a pas eu lieu ! On sait d’ailleurs que la « plaisanterie » va coûter extrêmement cher au Royaume Uni car il va falloir détricoter plus de 19.000 textes et, du côté anglais, on évalue la facture pour l’instant à 160 mds de £ dont déjà 60 mds € dus à l’UE au titre de sa contribution au budget européen.
Il est important de savoir que le Brexit n’a pas lieu pour que le Royaume Uni ferme ses frontières ! C’est au contraire pour s’ouvrir au monde, principalement vers l’Asie et les USA, tout en échappant aux contraintes règlementaires émanant de Bruxelles.
Il ne faut jamais oublier aussi que le Royaume Uni n’a jamais fait preuve d’idéologie à propos de l’Europe … contrairement aux français, et que si il est entré dans l’UE c’était essentiellement pour pouvoir en contrôler l’évolution et surtout que celle-ci ne se fasse pas à son détriment ! En plus, l’entrée du RU a eu lieu dans les années 1973 alors qu’il était à l’époque l’homme malade de l’Europe et qu’il cherchait un moyen de se sauver de sa situation économique catastrophique !
En clair, le Royaume Uni a toujours eu une conception très utilitaire de ses relations avec l’UE et il est l’un des principaux artisans de la déviation des buts initiaux de l’Europe d’un ensemble intégré fiscalement et socialement (d’où la création de l’€), qui ne l’intéressait absolument pas, vers une simple zone de libre échange.
Cela explique d’ailleurs que le Royaume Uni ait souhaité conserver sa monnaie la GB£ et qu’il ait conservé une certaine autonomie économique ; ce qui lui permet aussi de quitter l’UE relativement facilement !
D’ailleurs, les négociations du Brexit auront pour but, du coté du Royaume Uni, essentiellement de conserver le maintien de l’accès libre au marché de l’UE sans en subir les contraintes règlementaires et financières car les liens économiques entre le RU et l’UE sont très profonds (La City est la première place financière d’Europe, et il faut écouler les productions industrielles britanniques notamment de voitures, d’avions, de moteurs d’avions) ! Seulement, il s’agit évidemment d’une vision complètement utopique des choses car l’UE n’est pas vraiment disposée à entrer dans ce jeu un peu trop facile pour le Royaume Uni !
Il ne faut pas oublier non plus que le Royaume Uni, du fait de son empire et de la révolution industrielle (qui a commencé en Angleterre au 19°s), a toujours eu une conception libre échangiste des relations commerciales car il avait besoin de débouchés commerciaux pour vendre ses productions.
Bien évidemment, il ne s’agit absolument pas de cela en ce qui concerne le Frexit prôné par Mme le Pen puisqu’il s’agit rien moins que d’une fermeture des frontières, au nom d’un soi-disant patriotisme économique.
Seulement, le patriotisme économique de Mme le Pen n’est rien d’autre qu’un nationalisme rhabillé ou dissimulé !
La mise en parallèle du Brexit et du Frexit constitue, de la part de Mme le Pen, essentiellement un argument incantatoire destiné à abuser les foules quant à une solution simple à un problème complexe qui ne peut pas se résoudre d’un claquement de doigts !
En effet, elle ne propose au contraire qu’une solution de repli qui s’accompagnerait de mesures protectionnistes et de restrictions (contrôle des changes, des mouvements de capitaux …) qui auraient pour effet, dans un premier temps, de dresser de soi-disant protections aux frontières qui transformeraient rapidement la France en un immense camp retranché puis en un immense camp de prisonniers !
Les propos racoleurs et simplificateurs de Mme le Pen présentent surtout un attrait pour une part de la population qui s’estime, à tord ou à raison, victime de la mondialisation et qui est excédée par le comportement, l’incurie et l’incapacité des politiciens français à résoudre les problèmes. Ce n’est pas une révélation que de dire que Mme le Pen recrute dans la France des exaspérés et des désespérés et que le vote FN est le vote des protestataires et des désespérés du chômage de longue durée.
En fait, la solution « miracle » de Mme le Pen ressemble beaucoup à celle préconisée par le pouvoir grec, en 2015, lorsque celui-ci a organisé un référendum pour savoir s’il fallait continuer dans les mesures d’austérité préconisées par l’UE ou s’il fallait au contraire, conformément à la dialectique du moment, tordre le bras de la Troïka (BCE, FMI et UE) et revenir à la drachme.
Une majorité de grecs persuadés qu’ils allaient sortir de la situation catastrophique de leur pays par une simple mesure politique ont voté évidemment contre les mesures d’austérité. Je vous renvoie à ce propos vers mon article sur la Grèce (ici).
Le pouvoir grec promettait un miracle, rien de moins, alors qu’il savait que la Grèce était en situation de défaut de paiement, sous la domination de ses créanciers !
Seulement, la direction d’un pays n’a rien à voir avec la religion !
Le référendum remporta un franc succès en faveur des vociférations gouvernementales contre l’Europe et … M Tsipras, 1er ministre, ne fit rien de ce qu’il avait promis !
La baudruche s’était dégonflée d’un coup au prix de la trahison des électeurs grecs car finalement M Tsipras a eu l’intelligence de stopper un processus qui aurait ruiné la Grèce et lui aurait fait faire un saut de 50 ans en arrière !
Les règles économiques étant intangibles et comme la France n’est pas en meilleure situation financière que la Grèce, il y a fort à parier qu’elle serait confrontée aux mêmes réalités en cas de Frexit et qu’elle devrait arbitrer entre la faillite pure et simple, avec pour corollaire la ruine de la population, et un réalisme destiné à sauver ce qui peut l’être !
Tout le monde sait, sauf apparemment une bonne part des français, que ce que préconise Mme le Pen aboutira à la ruine de la France et des français. Vous pouvez relire mon article sur la question (ici) et (la).
Enfin, pour revenir au Brexit, la situation économique du Royaume Uni est incomparablement meilleure que celle de la France qui ne fait qu’accumuler des déficits graves et constants, une dette publique colossale, un chômage de masse.
En fait, nous ne tenons que grâce aux crédits illimités à taux 0 de la BCE de Francfort, dont nous ne bénéficierions plus évidemment en cas de retour au Franc, et à la caution de l’Allemagne !
Contrairement à ce qu’affirme Mme le Pen on ne peut pas impunément faire tourner la planche à billets sans entrer dans la spirale dévastatrice de l’hyper inflation (voir les exemples de l’Allemagne de 1923, la France des années 1791-1797 avec les assignats ou plus récemment l’Argentine et le Venezuela).
Le retour à une monnaie nationale nous obligerait en outre, pour nos achats à l’étranger (pétrole, pièces détachées, smart phones), à disposer de réserves de change (€, dollars ou GB£) car un Franc dévalué, sans crédibilité économique, ne serait accepté … par personne !
La solution préconisée par Mme le Pen, et le retour à une monnaie nationale, ne seraient pas autre chose qu’un défaut et l’expérience se terminerait à terme par une mise sous tutelle du FMI (Fonds Monétaire International) !
On peut certes s’en prendre à l’€ et l’accuser de tous les maux pour justifier la situation actuelle mais il faut quand même se rendre compte que la monnaie n’est pas une assurance sur la vie ni la garantie d’un bonheur éternel.
Seule compte l’économie du pays, et sa capacité à créer de la richesse, richesse que l’on peut vendre à l’étranger ; car la richesse vient de l’échange !
Le seul reproche que l’on puisse faire à l’€ c’est qu’il est trop stable pour la mauvaise économie de la France et que si celle-ci avait encore le Franc pour monnaie ce dernier aurait dévissé depuis longtemps et à tel point que la France ne pourrait tout simplement plus emprunter sur les marchés !
L’€ a en fait servi de retardateur ou de protecteur et a, contrairement à ce qu’affirment les souverainistes, facilité un endettement jugé aujourd’hui catastrophique !
Or, Mme le Pen, dont les connaissances économiques apparaissent bien indigentes, veut sortir de l’€ en s’imaginant qu’elle pourra résoudre tous les problèmes en faisant marcher « la planche à billets » !
Seulement, le retour au Franc n’aurait aucun effet bénéfique puisque la dette devrait être remboursée en € avec des Francs à la valeur bien incertaine qui subiraient une dépréciation continue par rapport à l’€ ; rendant de ce fait la dette totalement intenable.
En effet, en cas de retour au Franc, la parité Franc/€ tiendrait la 1ère journée et la nouvelle monnaie dévisserait ensuite d’au moins de 30% ce qui signifie que votre patrimoine fondrait de 30% … pour commencer !
La dépréciation constante de la monnaie et son corollaire, l’émission monétaire forcenée par la Banque de France, aboutirait à l’hyperinflation, au renchérissement exponentiel des importations, à la chute du niveau de vie des français, à la pulvérisation de leur épargne et enfin, pour couronner le tout à une explosion du montant de la dette publique.
Alors que même avec l’€ la crise de la dette se trouve devant nous, le retour au Franc ne ferait qu’accélérer une dégradation des finances publiques qui se terminerait par un défaut c’est-à-dire par l’incapacité à rembourser nos créanciers internationaux !
Le retour au crédit, après un défaut, s’avèrerait ensuite extrêmement difficile ! La dernière fois que la France a fait défaut, en 1797, elle a mis plus de 50 ans à retrouver la voie de la crédibilité et du crédit !
Par ailleurs, un point qui n’est jamais évoqué dans le cas d’un retour au Franc c’est que le retour en arrière ne serait pas possible !
Les français, subitement conscients qu’ils ont fait une grosse boulette, ne pourraient même pas décider que finalement ils se sont trompés, ou pire qu’on les a trompés, et qu’ils veulent revenir à l’€ car eu égard à notre situation particulièrement dégradée nous ne pourrions même plus nous qualifier pour un retour à l’€ !
Enfin, l’option du repli identitaire et économique est un non sens économique car la richesse vient de l’échange et non pas du retranchement dans une économie autarcique et auto suffisante puisque, par définition, nous ne pouvons pas tout fabriquer !
Le retour à la France des années 50, rurale et agricole, ne peut conduire qu’au déclin !
Mme le Pen prétend défendre le peuple mais c’est un mensonge !
Cela méritait d’être dit afin qu’il n’y ait pas d’ambiguïté !
Bien cordialement.
L’€ a le mérite de nous protéger des c… épouvantables de nos dirigeants (tous) depuis 40 ans avec mensonges et illusions répétés élections après élections. Utopies, incompétence, ignorance totale de l’économie et de comment se crée la richesse. Car l’€ les dénoncent et nous donne une (dernière) chance d’arrêter la gabegie. Car avec l’Euro on ne peut cacher les bêtises et les déficits.
Dans le passé les déficits abyssaux (dont celui à l’origine de la convocation des Etats-Généraux et donc de la révolution française) ont toujours été compensés par la manipulation de la monnaie et l’escroquerie du peuple, entretenu dans l’ignorance, qui n’y voit que du feu mais qui paye : dévaluation et inflation donc appauvrissement des Français. Comme l’inculture économique est une tare chez nous voulue par les différents pouvoirs pour n’être pas chassés, les Français ont toujours tout encaissé.
Comme tous les autres (cf. le « système » dénoncé), Mme Le Pen pour se faire élire, promet la lune. Et celle-là, encore plus que les autres ne marche évidemment pas. Celle-là est encore plus visible que celle de F. Mitterand qui a largement lancé la chute. Quand on y connait rien on se fait « bourrer le mou » par les manipulateurs.
Il n’y a rien à gagner dans une dévaluation car on achète toutes les importations beaucoup plus cher. Et comme à part Airbus (dont nous n’avons qu’une petite partie), les armes, et (plus beaucoup) de centrales nucléaires, nous n’exportons presque plus rien, il n’y aura pas de compensation.
C’est un appauvrissement pur et simple. Le salaire de 100 devient 70 en réel (si dévaluation de 30%) mais le brave citoyen ne le voit pas tout de suite car en nominal il garde la même somme sur son bulletin de salaire. Mais il paiera tout plus cher car on importe pratiquement tout. 30% de dévaluation c’est payer tous les imports 42% plus cher (100/70 = +42,8%). Plus d’industrie française pour compenser des imports beaucoup plus chers. Merci aux dirigeants politiques et syndicalistes dramatiques depuis si longtemps, qui ont décidé de charges sociales écrasantes et d’un système social qu’absolument personne ne nous envie en dépit des affirmations péremptoires de la propagande.
Nous sommes maintenant obligés de payer 40 ans de socialisme dirigiste imbécile car irréaliste et confiscateur (il faut bien financer les c… par impôts, taxes et charges sociales malhonnêtes).
L’Euro par son effet stabilisateur, ne compense pas les c… mais nous donne une chance, un peu de temps, pour remettre notre économie d’équerre en arrêtant la gabegie (dépenses publiques inconsidérées et utopiques, générosité à sens unique vis-à-vis de populations pilleuses et prédatrices).
S’il fallait une 6e république ce serait pour écarter du pouvoir les nombreux incompétents et utopistes qui prennent de grandes décisions, et traduire en justice les incompétents qui ont échoués et créé nos malheurs.
en tous les cas, elle a + d' »over » que de couilles dans la plupart des pantalons candidats a l’élection présidentielles.
avec le parolier Mel-rochon et ont fini en col-cause !!
Hamon le petit robot et on devient , grec, socialo dépendants au bonheur d’être fonctionnaire ou au RSA a vie
Macron-phage et la c’est après le capitaine de pédalo – la croisière s’amuse !!
après je comprends que ca puisse faire peur ..en tous les cas, elle a + d' »over » que de couilles dans la plupart des pantalons de candidats a l’élection présidentielles.
regardez …même TRUMP ne peux aps faire tout ce qu’il désire alors qu’il a + de pouvoirs que le gros hollande ..
vous avez raison , ne changeons rien , tout est parfait !!
Cela méritait d’être dit afin qu’il n’y ait pas d’ambiguïté !
Bien cordialement.
Bsr,
Et de 2 je vous rejoins à 100%!
Ne changeons rien & restons dans la mouise!
En tant que contribuable nous avons offert sur un plateau 22 milliards d’€ à l’UE et que la France en a récupéré 13!
Donc nous nous sommes faits enfler de 9 milliards!
Merci l’UE & désolé… Fuck You l’UE!
@+