Henri DUMAS vérifié par… »La Chronique du Libournais » ou Si c’est au sommet que l’on additionne, c’est à la base que l’on soustrait !

Henri DUMAS vérifié
par… »La Chronique du Libournais »
ou
Si c’est au sommet que l’on additionne,
c’est à la base que l’on soustrait !
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QUESTION : Explications très commodes permettant de justifier au minimum tous les déséquilibres budgétaires, la théorie de « la fraude massive » (imposant l’usage du contrôle régulier) ainsi que celle de « la fraude expansive » (nécessitant l’adoption du contrôle renforcé) ne dissimuleraient-elles pas toutes deux, telles des paravents que l’on déploie ou des contre-feux que l’on allume, une autre réalité, bien plus gênante à formuler, voire impossible à admettre : l’inutilité d’un Etat fort à l’administration trop développée ?
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AFFIRMATION :
Henri DUMAS. L’Etat profond : une fraternelle des bureaucrates. (Billet publié le 20 avril 2023 sur le blog : « Témoignage Fiscal ») :
« La France est un vieux pays composé d’actifs et d’inactifs. Inutile de s’étendre sur les inactifs, ils sont incontournables, ils sont là et se multiplient naturellement. (…). Parmi les actifs, il y a ceux qui font quelque chose et puis les autres : les bureaucrates. L’objectif des bureaucrates est de compliquer la tâche des actifs-qui agissent-au point de se rendre indispensables et de justifier ainsi un prélèvement sur les revenus du travail de ces actifs. Rajouté aux inactifs, cela fait beaucoup de monde à financer…Cerise sur le gâteau, vient se surajouter la corruption électorale qui consiste à acheter par des promesses insensées-de toutes les façons possibles et imaginables-les voix d’électeurs éberlués, qui n’en croient pas leurs yeux, mais qui jouent quand même le jeu. Tout cela pour finir au milieu de l’immense fromage qu’est la classe politique, dans tous les cas hors de prix pour la collectivité, même sans compter la corruption…Le compte n’y est pas. Evidemment, comment dans ces conditions pourrait-il y être ? De toute cela naît la terreur fiscale. C’est contre elle qu’il faut lutter, c’est par cette lutte et pas autrement que ce pays sortira du désastre. C’est elle qui permet d’alimenter le foyer des dépenses dévastatrices qui nous tuent. Eradiquons la terreur fiscale, regardons notre économie en face, libérons nos forces et nos compétences, il n’y a pas d’autre solution. »
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ILLUSTRATION:
Alerte aux Gaz !…Voici les Syndicats des Fonctionnaires !…
Texte intégral d’un article signé « L. C. » pour : « La Chronique du Libournais » (paraissant le vendredi) [100e Année, n° 7306 du Vendredi 13 avril 1934, page 1, colonnes 1 et 2] :
« C’était à prévoir ! Chaque fois que l’opinion réclame de l’Etat une politique de stricte économie, chaque fois qu’il est question de porter atteinte à leurs « privilèges » parfaitement inadmissibles et souverainement injustes à l’heure de la grande pénitence nationale, les Syndicats illégaux de fonctionnaires s’agitent et menacent de passer à la révolte.
Et pour donner le change, ces mauvais serviteurs du pays multiplient les accusations de « fraude fiscale » contre la communauté des citoyens français, c’est-à-dire contre ceux qui travaillent, qui oeuvrent, qui produisent vraiment.
Le dernier numéro de la « Tribune des Fonctionnaires » ne déroge pas à cette règle qui ne comporte aucune exception dans le passé !
Il nous apporte un article bien significatif du triste meneur Charles Laurent-qui sous un régime normal devrait depuis longtemps être cassé aux gages, si ce n’est « coffré » comme un factieux qu’il est !-Le citoyen Laurent ne se met pas en frais d’imagination comme on va le voir :
« Un contrôle fiscal sérieux, écrit-il, aurait permis de trouver plus que les sommes retenues aux fonctionnaires et retraités. Ceux-ci sont les victimes des « déserteurs de l’impôt ». Ils ne sont pas près de l’oublier. »
Refrain connu d’une chanson aussi vieille que la démagogie des fonctionnaires !
Fraude fiscale ! C’est le grand cheval de bataille des politiciens du Cartel. Chaque fois que se dessine, dans le pays, un puissant mouvement d’opinion en faveur des économies et de la déflation budgétaire, socialistes et radicaux s’empressent de faire diversion et réclament, à grands cris, le renforcement du contrôle fiscal et des mesures de rigueur nouvelles contre les « déserteurs de l’impôt ».
« Nous voulons des économies! »
-Bon. Nous allons créer de nouveaux fonctionnaires, de nouveaux contrôleurs qui donneront quelques tours de vis supplémentaires aux « assujettis ». Car, persuadez-vous que si le budget est en déficit, c’est beaucoup moins par suite de l’avidité et de l’intransigeance des « parties prenantes » que par l’effet de la mauvaise volonté des contribuables qui pratiquent la « fraude » sur une vaste échelle. Tout le monde au tourniquet fiscal !…
L’exemple le plus caractéristique de cet état d’esprit est la fameuse interpellation du député S.F.I.O. Albertin, dénonçant et vouant à la vindicte publique les « fraudeurs » de la Banque de Bâle, peu de jours avant le dépôt des projets financiers de M. Germain-Martin qui comportaient certaines compressions de traitements publics. Par la suite, les projets ayant été enterrés, la « colossale » affaire de Bâle fut réduite à ses justes proportions et la montagne, une fois de plus, accoucha d’une souris. Le résultat n’en avait pas moins été atteint…
Plus tard, on entendit à la tribune de la Chambre le radical-bolchevick Bergery soutenir, avec des trémolos dans la voix, que la fraude dépassait toute imagination en matière de valeurs mobilières. Et le député de Mantes fournissait une précision qui fit courir un frisson d’effroi et d’indignation dans les rangs de la majorité : 5 milliards de revenus mobiliers seulement sont déclarés pour l’impôt global, alors que la perception de l’impôt cédulaire par l’Enregistrement révèle un revenu de 25 milliards. La conclusion était facile à tirer : la fraude s’exerce cyniquement sur 20 milliards !
Dans la surprise de cette révélation horrifiante, personne ne s’avisa de faire observer au Jeune-Turc radical que son raisonnement était tout bonnement absurde. Car, sans même tenir compte des patrimoines des Caisses publiques, des établissements d’utilité publique, des personnes morales non assujetties à l’impôt global et qui contiennent une masse considérable de valeurs mobilières, il ne faut pas perdre de vue que la dissémination des titres entre tous les citoyens français, tous plus ou moins petits capitalistes, est telle que ces valeurs mobilières, pour une très large part appartiennent à des personnes légalement affranchies de l’impôt global.
On peut donc affirmer que si la fraude existe, elle est bien loin de porter sur l’échelle incommensurable que lui assignent les socialistes pour les besoins de leur mauvaise cause.
Au surplus, il convient d’élever le débat. Sans jouer au paradoxe, il nous sera bien permis de prétendre que ce qu’on appelle improprement aujourd’hui « la fraude », n’est après tout que la soupape d’échappement d’une fiscalité dont l’injuste rigueur n’est plus contestable, et dont la stricte application menacerait de faire sauter la machine sociale. Et que l’on ne vienne pas invoquer ici les lois de la morale. Entre le fisc d’une part, et la masse dolente des contribuables, d’autre part, il existe un état de guerre déclaré, qui explique, s’il ne justifie même, bien des ruses, bien des expédients, bien des stratagèmes. La seule chance de salut qui reste au malheureux contribuable traqué par les agents du fisc comme gibier en plaine, c’est la fuite…Le contrôleur tapi derrière ses codes, armé de pied en cap par une législation renforcée, attend au déboulé le malheureux « assujetti ». Entre les deux, la lutte n’est pas égale. Qui songerait, dès lors, à blâmer Jeannot-Lapin de chercher à gagner le maquis d’où il fera ensuite la nique à l’implacable chasseur ?…
Il ne s’agit pas, encore une fois, de faire ici le panégyrique de la « fraude ». L’obligation de l’impôt, contre-partie de l’aide et de la protection que nous recevons de l’Etat, est juste en son principe. Mais lorsque l’Etat, comme c’était le cas jusqu’ici, par faiblesse à l’égard des pires éléments de la démagogie, dépossède véritablement le citoyen sous prétexte de l’impôt, exproprie et s’approprie sa fortune, les données morales de la question changent du tout au tout. L’espèce des guillotinés par persuasion n’a jamais été bien sympathique et on ne saurait faire grief au peuple français qui, au cours d’une histoire plusieurs fois séculaire, a acquis ses lettres de noblesse, de réagir autrement qu’un troupeau de moujicks façonnés par le knout…
Contre toute justice, contre toute raison, l’Etat affirme depuis des années sa volonté de spolier, de « razzier » intégralement la fortune acquise, les revenus du travail, l’épargne du pays.
Les économistes les mieux informés fixent dans les 150 à 200 milliards, le revenu total de la France. Or, le budget de l’Etat est de quelque 50 milliards. A l’Himalaya de dépenses qu’il représente, il convient aussi d’ajouter les budgets des départements, des communes et de la Caisse d’amortissement, ce qui donne un total de plus de 80 milliards.
L’impôt absorbe donc près de la moitié du revenu national. On est ainsi autorisé à affirmer que tout contribuable français travaille chaque année de cinq à six mois pour l’Etat !
Il y a là une iniquité qui rappelle le régime des Pharaons, une condition anti-humaine contre laquelle on ne protestera jamais assez :
« Toutes les fois qu’une injustice est commise dans le monde-a écrit H. de Montherlant, dans son dernier livre-des hommes deviennent mauvais, par découragement. »
Mais alors, que deviendra l’esprit du peuple français soumis, par la contrainte, à ce régime d’injustice généralisée ?
On a bien souvent donné des exemples caractéristiques des méfaits innombrables de notre fiscalité monstrueuse.
C’est toute l’activité économique de la nation qui est rongée par elle jusqu’à l’os. C’est l’Etat qui est le grand profiteur des Sociétés, car si l’actionnaire touche 36, l’Etat inexorablement prélève 64…
Kulhmann répartit par an 25 millions de bénéfice aux actionnaires, ce dont s’indignent les journaux socialistes qui oublient d’ajouter seulement qu’il paie en plus 30 millions d’impôts !..
Péchiney répartit 23 millions, mais paie 36 millions au fisc. Anzin distribue 26 millions de bénéfices, mais l’Etat-sangsue retient pour sa part 25 millions. Lens répartit 28 millions et paie 24 millions d’impôts. Les Mines de la Loire répartissent 1.975.000 fr. de bénéfices bruts, elles paient 5.086.000 fr. d’impôts. Et l’on pourrait multiplier à l’infini les exemples…Encore faut-il observer que les bénéfices répartis subissent par surcroît d’autres prélèvements : impôts cédulaires (16 %), taxe de transmission…sans compter l’impôt général sur le revenu.
Dans de telles conditions, n’est-ce pas une dérision de parler de « fraude fiscale ? ».
Que nos démagogues prennent garde à l’avertissement solennel que Balzac faisait entendre il y a cent ans !
« L’impôt a des bornes naturelles au-delà desquelles une nation se soulève pour le refuser ou se couche pour mourir. »
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A propos Sébastien Millerand

Né le 21 juillet 1979 à Bordeaux, Sébastien MILLERAND vit à La Coquille, commune située au nord du département de la Dordogne et à la lisière de celui de la Haute-Vienne, sur la route nationale 21 et l'un des chemins menant à Saint-Jacques-de-Compostelle (l'itinéraire dit "de Vézelay"). Titulaire d'une maîtrise de lettres modernes, il exerce la profession de bouquiniste par correspondance depuis 2006, sous la raison sociale : Autres Siècles. Il est le fils de deux libraires bien connus des bibliophiles : Jean-Pierre MILLERAND (1943-2015), qui a tenu de 1974 à 1998, la "Librairie-Papeterie de Verdun", située cours de Verdun à Bordeaux (près la place Tourny) ; Bernadette MILLERAND (née en 1952), bouquiniste en chambre à La Coquille et sur salons, rédactrice de nombreux catalogues de 1996 à 2013, à l'enseigne de la "Librairie du Périgord Vert". Depuis une dizaine d'années, il interrompt périodiquement ses activités professionnelles, et cela pendant de longues périodes, pour secourir sa mère très gravement malade, comme il l'avait déjà fait auparavant pour son père (décédé des suites de plusieurs cancers). S'il soutient les causes défendues par "Témoignage Fiscal", c'est en souvenir d'une mésaventure dont il fut personnellement victime alors qu'il était tout enfant. En 1990, au cours d'un contrôle fiscal effectué chez ses parents, l'agent vérificateur, très curieux et de fort mauvaise foi, délaissa subitement l'examen en cours d'une comptabilité commerciale pour mieux s'intéresser, tel un serrurier de métier à une clef de forme singulière, appartenant en réalité au petit Sébastien, et qu'il tenta par tous les moyens possibles de faire passer pour celle... d'un coffre-fort (inexistant, bien sûr !) Voilà qui fit de Sébastien, peu avant son onzième anniversaire, un témoin vraiment très précoce et inattendu de cette "violence fiscale", tant dénoncée depuis par Henri Dumas !

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