Henri DUMAS vérifié par…Georges DUHAMEL ou L’Avenir radieux, c’est le bel Autrefois !

Henri DUMAS vérifié
par…Georges DUHAMEL
(un des auteurs favoris d’Emmanuel MACRON)
ou
L’Avenir radieux, c’est le bel Autrefois !
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QUESTIONS : Est-il concevable qu’un Etat, à supposer que la chose existe réellement, aille bien au-delà de ses attributions régaliennes ? Peut-on l’en empêcher ? En a-t-il toujours été ainsi en France ? Comment la fiscalité reflète-elle cette anomalie ?
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AFFIRMATIONS :
1-Henri DUMAS. L’Etat-Providence : cette abstraction qu’un ouragan emporte. (Billet du 10 septembre 2017, publié sur le blog : « Témoignage Fiscal ») :
« Le plus grand nombre abandonne et confie sa vie à des escrocs qui se nomment eux-mêmes l’Etat. »
2-Henri DUMAS. Il faut couper les vivres. (Billet du 30 juin 2023, publié sur le blog : « Témoignage Fiscal ») :
« Nos hommes de l’Etat sont prodigues. (…). Il faut leur couper les vivres, sans quoi ils iront jusqu’à la ruine dévastatrice. Donc, la solution pour sauver la France d’une faillite aujourd’hui proche et inéluctable n’est pas d’analyser jusqu’à plus soif les dépenses mais de couper dans les recettes. Il faut réduire l’impôt, réduire le périmètre d’intervention de l’état dispendieux, éradiquer la terreur fiscale, redonner aux Français leur confiance en eux, rétablir le rapport naturel entre le gain et l’utilité économique de celui qui le perçoit. »
3-Henri DUMAS. Piller, Pillages, Pillards. (Billet du 6 juillet 2023, publié sur le blog : « Témoignage Fiscal ») :
« (…), nous pourrons construire une autre société.
Pour cela il suffira :
-de prendre conscience que la réalité d’un groupe prend sa source dans l’addition de ses individualités, que l’individu est l’unité de base ;
-que donc le pouvoir ne vient pas de la qualité du haut mais de celle du bas ;
-que l’Etat est un outil à la disposition de la société et non l’inverse. »
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ILLUSTRATION :
[N.B. (Sébastien MILLERAND) : C’est nous qui soulignons les passages importants.]
Georges DUHAMEL. Le Mythe.
[Texte intégral de la chronique publiée dans la rubrique : « A travers la Presse » des Informations de Madagascar (N° 1563, 26 décembre 1947, page 2, colonnes 1 et 2)] :
« Quand les gens de ma génération se reportent, par la pensée, à la fin du XIXe siècle, à leur jeune temps, ils peuvent sans succomber à l’amplification légendaire, murmurer les mots d’âge d’or. En ces temps d’équilibre et de raison, l’impôt direct-pour ne parler que de celui-là-comptait peu dans la vie d’un homme de condition moyenne. On parlait de l’impôt sur le revenu, mais il n’était pas encore institué : il rencontrait des détracteurs dont toutes les anticipations ont été dépassées par les évènements. La France vivait de manière opulente et sage. Elle entretenait une grande flotte et une grande armée ; elle dépensait tout ce qu’il fallait dépenser pour son immense domaine d’outre-mer. Elle pouvait bâtir et elle ne s’en privait pas. Elle multipliait des fondations et des institutions qui demeurent l’honneur de la IIIe République. Le train de la Maison France était raisonnable : peu de personnel, nulle folie des grandeurs. La France empruntait avec modération et faisait toujours honneur à sa signature.
J’entends bien que, depuis ces temps bénis, la France a subi deux guerres qui l’ont cruellement éprouvée. Faut-il mettre au compte de ces guerres le régime démentiel auquel nous sommes présentement soumis ? Ce serait trop simple ? Les pays qui ont eu la chance de vivre en dehors des guerres sont eux-mêmes plus ou moins touchés par le genre de désordre dont nous souffrons, par le règne de la complication, de l’Administration, de la paperasse délirante et de l’oppression fiscale.
Autrefois, l’Etat était fait pour les citoyens, il était au service des citoyens. Il apparaît bien que, maintenant, le citoyen est fait pour l’Etat, qu’il est l’esclave de l’Etat et qu’il sera finalement immolé à l’Etat. L’homme de condition moyenne, celui qui, jadis, poussait un soupir pour abandonner quelques billets de cent francs au fisc, doit, aujourd’hui, travailler la majeure partie de la journée pour assouvir les appétits d’un Etat qu’il ne comprend pas, qu’il n’aime pas et dont les actes lui inspirent, pour la plupart, du mécontentement ou de l’horreur.
Jamais, et même aux heures les plus sombres de notre histoire, les Français n’ont subi traitement plus offensant et plus inique. Les écoliers de mon enfance, en ouvrant un livre d’histoire, apprenaient avec stupeur que les abbayes prélevaient la dîme, le dixième, sur le bien du travailleur. Qu’on nous rende le doux temps de la dîme ! Les exactions des fermiers généraux, l’activité oppressive des Turcarets, des traitants, tout cela est peu de chose au prix de la réquisition scandaleuse à laquelle sont soumis les Français dans un régime qui prétend être un régime de liberté. Ce prélèvement exorbitant n’est d’ailleurs possible que grâce à des manoeuvres de surveillance, de contrôle et d’inquisition telles que les gens du moyen âge, s’ils revenaient, en seraient offusqués et se montreraient incrédules. L’abus des déclarations et du serment n’est pas une des moindres misères de notre époque désolante.
Je parle, il va sans dire, pour les honnêtes gens qui ne veulent rien dissimuler et pour les gens forcément loyaux dont tous les revenus sont déclarés par les tiers. J’ajoute que si ces malheureux ont des enfants et s’ils s’avisent de les instruire, de les préparer à des professions intellectuelles qui ne nourrissent pas leur homme avant la trentaine bien sonnée, ils ne peuvent même pas compter sur la moindre exonération. La France est donc en train de détruire ses futures élites et de les décourager dès le début de l’aventure.
Les écrivains-que je peux considérer particulièrement parce que je les connais bien-nous proposent un exemple démonstratif. Sur un livre qui paraît, l’Etat n’a pas fait moins de dix prélèvements. Il frappe, de diverses manières, les fabricants de papier, d’encre, de fil, l’imprimeur, le brocheur, le transporteur, l’éditeur, le libraire et l’auteur. Là, comme en tout, c’est le monstre Etat qui prend la part du lion. On m’assure que la Société des Gens de Lettres espère d’amener l’Etat à traiter les écrivains comme des salariés à revenu fixe et connu. Puisse-t-il en être ainsi !
Ce que je dis des écrivains, on pourrait le dire de cent autres catégories de citoyens.
Mais, qui toucher dans cette conjoncture dérisoire ? Les fonctionnaires du fisc ? Ils sont de mon avis, ils me l’on dit maintes fois. Ils font, avec mélancolie et souvent avec courtoisie, un métier qui les déconcerte. Alors, les législateurs ? Ils travaillent dans le vacarme et pour la semaine présente. Ils vivent dans un courant d’air et ne pensent qu’à tenir la place une petite heure de plus. Ils savent que les tables de la loi ne sont plus coulées dans le bronze, mais modelées dans le mastic.
C’est donc l’Etat lui-même qu’il faudrait atteindre, convaincre et vaincre. Où est-il ? Où se cache le monstre ? Tout le monde commence à comprendre qu’il y a là un mystère et que le monstre Etat, le monstre tyrannique entre tous, est tout à fait hors d’atteinte parce qu’il n’existe pas. »
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A propos Sébastien Millerand

Né le 21 juillet 1979 à Bordeaux, Sébastien MILLERAND vit à La Coquille, commune située au nord du département de la Dordogne et à la lisière de celui de la Haute-Vienne, sur la route nationale 21 et l'un des chemins menant à Saint-Jacques-de-Compostelle (l'itinéraire dit "de Vézelay"). Titulaire d'une maîtrise de lettres modernes, il exerce la profession de bouquiniste par correspondance depuis 2006, sous la raison sociale : Autres Siècles. Il est le fils de deux libraires bien connus des bibliophiles : Jean-Pierre MILLERAND (1943-2015), qui a tenu de 1974 à 1998, la "Librairie-Papeterie de Verdun", située cours de Verdun à Bordeaux (près la place Tourny) ; Bernadette MILLERAND (née en 1952), bouquiniste en chambre à La Coquille et sur salons, rédactrice de nombreux catalogues de 1996 à 2013, à l'enseigne de la "Librairie du Périgord Vert". Depuis une dizaine d'années, il interrompt périodiquement ses activités professionnelles, et cela pendant de longues périodes, pour secourir sa mère très gravement malade, comme il l'avait déjà fait auparavant pour son père (décédé des suites de plusieurs cancers). S'il soutient les causes défendues par "Témoignage Fiscal", c'est en souvenir d'une mésaventure dont il fut personnellement victime alors qu'il était tout enfant. En 1990, au cours d'un contrôle fiscal effectué chez ses parents, l'agent vérificateur, très curieux et de fort mauvaise foi, délaissa subitement l'examen en cours d'une comptabilité commerciale pour mieux s'intéresser, tel un serrurier de métier à une clef de forme singulière, appartenant en réalité au petit Sébastien, et qu'il tenta par tous les moyens possibles de faire passer pour celle... d'un coffre-fort (inexistant, bien sûr !) Voilà qui fit de Sébastien, peu avant son onzième anniversaire, un témoin vraiment très précoce et inattendu de cette "violence fiscale", tant dénoncée depuis par Henri Dumas !

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