Haute trahison !

Haute trahison !

L’ancien ministre Hervé Morin raconte ce que lui disent les électeurs de sa région de Normandie après l’élection présidentielle : «  Eh ben, dites donc ! » Puissante réflexion, qu’on est tenté de reprendre à son compte.

Au-delà de l’effarement qu’exprime cette courte phrase, il faut creuser un peu. Et ce qu’on découvre au détour de la pelle et de la pioche n’a pas de quoi rassurer. La France est en état d’insurrection larvée. Seule la date n’est pas fixée. Mais cela peut survenir à tout moment.

A vrai dire, tout ce qui se passe en ce moment était parfaitement prévisible. On peut même résumer très simplement ces évènements. La France s’est dotée d’un système social si massif qu’il a eu sur l’économie du pays le même effet que le cheval d’Attila. L’herbe économique ne repousse pas sous ses pas. Notre système social coûte plus à la France que l’armée américaine au budget des Etats-Unis. Et le seul véritable projet d’un entrepreneur français, qu’il soit privé ou public, est de supprimer le plus d’emplois possible. Car qui dit emploi, dit charges sociales, et qui dit charges sociales dit Urssaf, et qui dit Urssaf dit mesures préparatoires à la ruine.

Le résultat de cette magnifique politique est que la moitié des Français n’a plus accès à la consommation et, selon une étude menée pour RMC, n’a plus au 10 du mois que 54 euros pour finir celui-ci. Petit à petit ces informations se diffusent dans les médias, mais on est encore loin de la prise de conscience. Par exemple, je lis d’intéressantes chroniques des éditorialistes patentés du système sur la crise politique qui se développe en France, mais aucun ne la rattache au fait que la moitié des Français est larguée. Qui peut penser sérieusement qu’un pays tel que le nôtre peut durablement supporter cette situation sans que se déclenche une crise majeure. Eh bien justement, nous y sommes.

Réélu confortablement, M. Macron se sent tout dépourvu alors que la bise n’est pas venue. En fait, il ne sait pas quoi faire. Toute initiative qu’il prendra sa heurtera aux troupes de Mélenchon et de Le Pen, à l’Assemblée nationale bien sûr, mais surtout dans la rue et sur les réseaux sociaux. En un mot, la France est désormais ingouvernable. L’immense trouble qui s’est emparé du pays peut être rapproché de ce qui se passe dans une société de chimpanzés, nos proches cousins, en  l’absence d’un mâle dominant. Le plus grand désordre règne, accompagné de violences parfois féroces. Jusqu’à ce qu’un chef s’impose.

Encore faut-il que ce chef soit à la hauteur. C’est bien là tout notre problème. Nous avons certes un chef, mais il est plus contesté que nul autre avant lui. Il est en fait un président canada dry. Il a les attitudes et les mots du chef, mais ce n’est pas plus un chef qu’un soda n’est un alcool fort. Loin de nous l’idée d’un homme fort qui s’imposerait à la tête du pays au mépris des procédures habituelles de la démocratie. Ce n’est ni souhaitable, ni nécessaire. L’amour de son pays et une exigence morale à la hauteur du rôle suffiront. Ce qui sera indispensable pour accompagner son action, ce sont des médias libres.

Tel est le cocktail dont la France a besoin pour échapper aux troubles civils et à la violence. Rien de ce qui compose ce breuvage n’est introuvable. Il suffit de se procurer ces ingrédients et surtout de ne pas empêcher leur acquisition, comme la classe politique et médiatique sait si bien le faire et comme nous le constatons aujourd’hui au plus haut degré.

La France est un pays riche qui a tout pour être prospère. Il faut seulement lui retirer ce boulet qu’elle traîne à son pied et qui est le monopole de la sécurité sociale. Nous ne sommes plus au 19e siècle quand l’industrialisation a jeté vers les usines et les villes les paysans qui composaient l’essentiel de la population de notre pays. Loin de la solidarité familiale des campagnes, ils ont eu besoin qu’on leur fournisse le moyen de se soigner, d’élever une famille et de ne pas être dans le dénuement à l’heure de la vieillesse. Ce furent les assurances sociales, puis la Sécurité sociale. Aujourd’hui, ces besoins peuvent être couverts par l’assurance privée, dont c’est précisément le rôle, dans des conditions infiniment moins coûteuses et qui préservent la liberté de choix de chacun.

Il n’est pas tolérable que les lois – européennes et nationales – qui suppriment ce monopole ne soient pas appliquées. C’est même criminel, quand on pèse les conséquences désastreuses sur la vie des Français de ce véritable sabotage de l’avenir de notre pays. Le pouvoir politique qui règne sur la France depuis des décennies s’est toujours dit européen. Or il n’applique pas les règles qu’il a lui-même forgées. Je laisse à chacun le choix des mots pour qualifier un tel comportement. Pour ce qui me concerne, je parlerai de haute trahison !

Claude Reichman

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (6 avis)
Loading...

3 réflexions sur « Haute trahison ! »

  1. « Le sang va couler en France » a dit un invité de Bercoff il y a quelques jours.

    Je veux bien le croire.

    Il ne faut jamais oublier que Macron a laissé des flics éborgner de très jeunes femmes et qu’il devra payer pour ce crime.

  2. En forme Claude.
    L’entame de ce billet est savoureuse.
    La suite est si pragmatique que le trouble jeté dans les consciences par les professionnels de la politique ne permet pas à l’opinion publique de s’approprier ce bon sens. Quel gâchis.

  3. Ma Famille des résistants de la 1ere heure en 1940, des rues et avenue ainsi que décoration de la Grand-croix de la légion d’honneur, témoignent du sacrifice humains . Ma famille m’a appris cette curiosité nécessaire à la vérité et la cruauté des hommes et de la guerre. Quand ma famille tentait d’informer sur ce que faisait les Nazis les français ne voulaient pas le croire.
    « Tous ces mensonges en France qui vous font croire que l’économie se porte bien” – Myret Zaki, qui s’indigne ?, cliquez pour écouter= https://www.youtube.com/watch?v=9u_UrufDdAI

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *