Ce virus qui va détruire le modèle social français
Il y a une malédiction française. Le pays est gouverné depuis près d’un demi-siècle de façon calamiteuse. Aucune réforme d’envergure n’a pu s’y faire, de sorte que notre histoire contemporaine apparaît comme une longue glissade vers l’abîme.
En guise de protestation, les Français se contentent de ne pas voter, ou de voter pour des partis protestataires qui n’ont jamais mis en péril le pouvoir. Seul le mouvement des gilets jaunes a occupé la rue et menacé le gouvernement, mais il n’a pas su formuler de revendications assez structurées pour constituer une véritable force révolutionnaire et renverser le pouvoir.
La clé de l’étonnante résistance du pouvoir tient à un chiffre : 812 milliards. C’est la somme que la France a consacrée aux prestations sociales en 2018. Grâce à cet argent, les Français vivent à peu près bien et ne se sentent pas irrépressiblement poussés à la révolte. Certes beaucoup d’entre eux désapprouvent ces largesses qui ne résultent que de la spoliation des entreprises et de façon plus générale des actifs, mais ils ne parviennent pas à se faire entendre, sauf de ceux qui pensent comme eux et qui sont nettement moins nombreux que ceux qui profitent du système.
Or voilà qu’un virus venu de Chine et baptisé d’un nom de code, covid-19, au lieu d’un nom chinois qu’il eût amplement mérité, est venu remettre en question toute l’organisation de la société française. Dès le 25 mars, une ordonnance a suspendu les délais de règlement des cotisations sociales jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire, tandis qu’un décret du même jour portait à 70 milliards d’euros le plafond des avances de trésorerie à la Sécurité sociale. Autrement dit, cela signifie que la Sécurité sociale ne peut plus se financer que par l’emprunt.
Si aussitôt l’offensive du virus terminée tout devait redevenir comme avant, on ne serait que dans une crise habituelle. Rappelons que dès l’an 2000 le ministre des affaires sociales de l’époque, Eric Woerth, faisait savoir qu’à partir du mois d’octobre les retraites n’étaient payées que par l’emprunt, sans que cette annonce n’ait inquiété personne. Mais l’arrêt quasi complet de l’activité économique va envoyer rapidement au tapis un nombre important de nos trois millions d’entreprises qui ne pourront se relever et cesseront donc d’alimenter la Sécurité sociale.
Pour peu que l’épidémie ne soit pas rapidement enrayée, la France va entrer dans une crise systémique qui détruira toute son organisation sociale. Chacun comprend que tout sera à rebâtir, et chacun comprend aussi qu’il vaudra mieux ne pas rebâtir un système qui a démontré tragiquement son incapacité à protéger les Français, puisqu’en dépit des sommes colossales dont il est doté, il a laissé la population sans masques et sans tests, c’est-à-dire sans moyens contre la propagation du virus.
L’urgence, c’est de permettre aux entreprises fragiles (elles le sont presque toutes) de survivre. Plutôt que des suspensions de cotisations, il faut des annulations. Et de plus il faut décréter un jubilé, au sens biblique du terme. Les loyers et les dettes doivent être annulés le temps que l’économie se redresse.
A temps exceptionnels, mesures exceptionnelles, et surtout pas de demi-mesures qui tueraient toute reprise.
« Gardez-vous de demander du temps, le malheur n’en accorde jamais », disait Mirabeau. L’histoire de toutes les catastrophes historiques démontre la justesse de cet aphorisme. Les gouvernants qui pensent pouvoir s’en affranchir sont toujours balayés !
Le modèle social français que le monde entier nous envie à tel point qu’il se prosterne à nos pieds en disant, mais comment faites vous, comment faites vous ?
Des électeurs débiles (c-a-d avec un QI de mouton) votent pour des gens qui leur ressemblent. Ils étaient un peu plus de 20 millions en 2017. Vous remarquerez que le mignon poudré a réussi l’exploit de multiplier en deux semaine par 2,5 le nombre de débiles votant pour lui.