De Gaulle, Macron, la guerre civile

Le 4 Juin 1958, quand De Gaulle, en tant que Président du Conseil, déclare à Alger : « je vous ai compris », j’ai 14 ans. Je « comprends » alors cette phrase au premier degré, comme la plus grande partie des français de l’époque.

Que peut-on demander d’autre à un chef que d’être personnellement compris par lui?

Hélas, assez rapidement j’ai pris la mesure de la folie d’une telle déclaration, de son inconséquence, de sa démesure. Je me pose depuis la question de savoir si cet homme a cru en cette phrase, a pensé sincèrement qu’il était en mesure de tout comprendre de tous, ou s’il a été débordé par le lieu et l’instant, par son côté cabotin, ou encore s’il ne s’agissait que d’un cynisme absolu, définitivement désespérant.

Evidemment, nul n’a la réponse à ces questions, lui seul peut-être l’avait, ce n’est même pas sûr.

Ce que par contre nous pouvons affirmer c’est qu’une déclaration de ce type a, en fonction des circonstances, une très grande force de séduction sur les foules. Tout particulièrement quand celles-ci sont en plein doute, en pleine crise identitaire.

Mais nous pouvons aussi affirmer que, très rapidement, la réalité des malaises de ces foules en difficulté réapparait et qu’alors la frustration de ceux qui ont interprété la phrase au premier degré est colossale.

Cette frustration est d’une telle puissance, d’une telle désespérance accompagnée d’une immense colère liée à ce qui est alors assimilé à une tromperie, que surgit naturellement la violence. Donc, dans le cadre de la gestion d’un Etat : la guerre civile.

C’est exactement ce qui s’est passé pour De Gaulle. Le coup d’Etat inévitable, qui est survenu naturellement en conséquence de sa déclaration, n’a pas prospéré mais il a bien eu lieu.

Pourquoi a-t-il avorté ? Les causes ont été indépendantes de la volonté ou de l’adresse politique de l’auteur de la phrase.

Je fais ici appel à mon souvenir et à mes émotions, il est possible que des historiens plus scientifiques que moi aient d’autres hypothèses, je les respecte évidemment.

Dans ma famille la violence, la guerre, n’étaient plus imaginables.

La dernière n’était terminée que depuis quatorze ans. Elle avait ruiné mes parents, emporté un fils résistant, déstructuré les alliances familiales. Ils s’en relevaient juste, ils avaient en plus assisté impuissants au massacre de l’Indochine, ils étaient prêts à tout pour éviter la violence.

Par ailleurs, l’économie était renaissante, la technique révolutionnaire, les espoirs de richesse qu’elles suggéraient supposaient un environnement de calme et de paix.

En fait le problème alors n’était pas moral, il était organisationnel. La volonté morale de la population était là, mais l’organisation de la société était dépassée.

L’ambiance n’était pas propice à l’affrontement interne. La politique avait du champ devant elle. La situation globale n’appelait pas l’étape ultime de la violence, de la guerre civile.

Donc, les sources de haines issues de cette phrase existèrent bel et bien, mais ne purent pas, en fonction du contexte général national et mondial, dépasser le stade de la rancœur individuelle marginale.

Aujourd’hui Macron nous la rejoue façon « je vous ai compris ».

Le vocabulaire n’est pas exactement le même, c’est un ersatz : « Ce qui est important n’est pas le programme, mais ce que nous allons faire ensemble  » dit-il.  Convenons qu’en plus laborieux et légèrement moins clair c’est le même message qui génère la même réaction de premier degré : « Il a compris mes problèmes personnels, il va les régler avec discrétion et efficacité ».

Les frustrations sont pour demain. Mais cette fois ce sera la guerre civile.

Le contexte est différent.

En admettant même que Macron est la carrure de De Gaulle, il n’a pas l’image que celui-ci avait eu l’opportunité de se construire à l’occasion de sa posture gagnante de résistant initial à la guerre d’invasion allemande.

Aujourd’hui, notre pays ne sort pas d’une période de pénurie, mais au contraire d’une période d’abondance. Il n’est pas prêt à oublier les individualités en vue d’un objectif commun, au contraire il est profondément divisé comme les héritiers le sont face à un héritage dont chacun rêve de la plus grosse part.

Le monde lui-même n’est que violence, dont une partie, même si elle est minime, est importée chez nous et attise l’idée d’en découdre.

Conclusion

Le message intimiste de Macron, tarte à la crème politique, du type : « Mec, j’ai compris ton problème personnel, je m’en occupe en priorité », comble de la démagogie et du mensonge politique, a laissé les autres compétiteurs loin derrière lors de l’élection présidentielle de notre pays — si perturbé qu’il en a perdu la raison –.

Nous allons aller au bout, il le faut bien.

Nous allons donner une majorité totale au candidat Macron à l’assemblée nationale. Il n’y a pas d’autre solution, le reste ne serait que combines malsaines.

Mon avis est que rapidement, quelques mois, nous allons sombrer dans la violence, puis dans la guerre civile.

Malheureusement ce jeune homme, même s’il est entouré de personnes plus mures, ne pourra rien face à une France en perte totale de repères moraux.

La situation est l’exact inverse de ce qu’elle était sous De Gaulle.

A cette époque, la morale issue de la guerre mondiale existait, elle était forte chez les individus, c’est L’Etat qui était en déshérence. Aujourd’hui, l’Etat est fort et structuré, c’est la population qui est en déshérence, dont la morale est partie en vrille.

Autant De Gaulle pouvait organiser l’Etat en changeant simplement la constitution, autant je ne vois pas comment Macron pourrait rendre à chacun la morale avec un texte ou une nouvelle constitution.

L’ordre et la morale n’ont aucun lien, aucun rapport entre eux, contrairement à ce qui nous est constamment seriné. Le premier définit les règles que les hommes se donnent, la seconde fait le tri entre le bien et le mal tels qu’ils nous sont imposés par les mystères de l’univers.

La France, en plein désordre moral, est le terreau idéal pour voir éclore la violence naturelle liée aux frustrations de la démagogie politique générées par les postures, à minima maladroites, voire perverses, du type de l’ancien discours de De Gaule et de l’actuel de Macron.

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

3 réflexions sur « De Gaulle, Macron, la guerre civile »

  1. et personne ne parle des + de 1000 véhicules cramés pour le 14 juillet , de ces Français qui se lèvent tôt et ne sont pas allé travailler car ils ont regardé par cette belle nuit de st Barthelemy de la racaille leur 205 Peugeot diesel cramer ..
    mais c’est vrai que cela fait fonctionner la mafia politico/concesario/fourriero et hidalgo!!
    bon ça fait « pendant quelques heures » un peu de pollution , sonore et odorante mais ils sont débarrassé pour le reste de l’année de ces pauvres qui n’ont pas les moyens de rouler à leur cotes en tesla , Prius et Porsche .

  2. Et pendant ce temps là, la communauté musulmane bétonne en jouant au jeu de go. Ne pas en parler , c’est considérer qu’il est déjà trop tard pour trouver une solution viable, alors que tout a été essayé à l’exception de la partition comme l’avouait, impuissant, le président Hollande. C’est peut-être à partir de ce moment là que vont vraiment commencer nos ennuis ?

  3. Henri,
    scrutez donc qui est derrière Macron: Bayrou, Hue, Hollande, tous les vieux shnocks socialistes, des vieux machins ayant trouvé en Macron un pantin pour se dissimuler pour mieux duper/escroquer les contribuables!
    De la racaille en cravate!

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