MERCI QUI?
Les cafés redoutent une reprise sans client. (A gauche le café du Palais de Reims, à droite, le café de la Madelon à Mancy). / © FTV
Joël Oudin et ses adhérents n’ont jamais été confrontés à une telle situation. « Au moment de la guerre du golfe, explique le président de l’UMIH (union des métiers de l’industrie hôtelière) de la Marne qui regroupe 1.100 établissements, on avait rencontré de très grosses difficultés. Mais dans les quatre à cinq mois qui ont suivi, il y avait eu une reprise. Cette fois, c’est différent. »
S’il y a une deuxième vague, ce sera celle des dépôts de bilan, y compris jusqu’au début de l’année prochaine. Il faudra rembourser les emprunts, plus les loyers qu’on a étalés.
– Joël Oudin, président de l’UMIH de la Marne
L’inquiétude laisse place à l’amertume, voire à la colère. Les cafetiers se sentent abandonnés. « Les assurances ne jouent pas le jeu, ajoute-t-il. La BPI n’apporte ses garanties qu’à coup sûr. On n’a jamais vu ça. Les dettes s’entassent. Ceux qui avaient un peu de mal, vont devoir arrêter. Ils ont bossé toute leur vie. Ça va être terrible, notamment dans les campagnes. Tous attendent le protocole de réouverture. Avec une certaine appréhension : « Si on est obligé de n’avoir qu’une table sur deux, avec 4 m2 par client, on n’ouvrira pas. En plus, le restaurant ne sera sûrement pas une priorité pour beaucoup de personnes. On est en plein marasme. C’était le début de la saison, en plus il y a aujourd’hui deux France. Cela me scandalise qu’on soit en zone rouge. »
Pour une départementalisation de la gestion de crise
Les députés montent au créneau, notamment dans la Marne. Au lendemain de la présentation du plan de déconfinement, Valérie Beauvais, députée (LR) de la Marne, a adressé un mail au Premier Ministre. « Mon groupe à l’Assemblée Nationale avait demandé une départementalisation. Au sein du Grand Est, on est vraiment limite. Dans la Marne et les Ardennes, on remplit plusieurs critères pour passer au vert. D’un point de vue économique, c’est grave de rester longtemps dans le rouge. Il nous faut une gestion au cas par cas, plus individualisée. On a besoin des touristes pour redémarrer, notamment des Européens. » Car rester dans le rouge signifie pas d’ouverture. Le maire de Reims, Arnaud Robinet, a également lancé un appel à l’aide en faveur des restaurateurs.
Repartir au plus vite : une nécessité
A Mancy, à cinq kilomètres d’Epernay, dans la Marne, le bar-restaurant « La Madelon » est fermé depuis le 15 mars dernier. Didier Blanchard, son gérant-propriétaire ne cache pas son inquiétude. « Je ne peux pas tenir sans revenus, » dit-il. » Je n’ose même pas aller en courses… J’avais fait le plein de réservations quand tout s’est arrêté. Il faut que ça redémarre début juin. Le plus important, c’est l’ouverture au tourisme étranger, belge, notamment. J’ai reçu deux fois 1.500 euros par le fonds d’aide aux PME, mais ça devient hyper-difficile pour moi. Mes trois salariés sont au chômage. Les assurances ne jouent pas le jeu et les banques comptent des agios. J’ai de la place pour accueillir les clients en toute sécurité. Si je ne refais pas très vite de trésorerie, je vais baisser le rideau. Je me donne jusqu’après les vendanges. »
Au Ronron Café, les chats sont restés sur place
A Reims, depuis tout juste trois ans, les fans de chats venaient caresser les matous en dégustant le plat du jour ou en buvant un thé. Seulement, depuis les 14 mars au soir, finis les câlins, finies les caresses. Le Ronron Café a dû, lui aussi, fermer. « On ne rentrait déjà pas dans nos frais, mais on allait dans le bon sens, « raconte Roxane Valette, la gérante des lieux. Ses trois salariés sont au chômage.« J’ai dû rempoter avec mes économies puis faire une demande de prêt. Cela fait trois ans que je ne me verse pas de salaire. On ne pense pas arrêter, mais quand ça reprendra, est-ce- qu’on va rentrer assez d’argent d’ici la fin de l’année ? A long terme, est-ce-que tout ça ne va pas nous faire dégringoler car il faut continuer à payer les loyers ? »
Roxane Valette se rend tous les jours dans son établissement pour s’occuper des animaux. « Les chats sont habitués au lieu, on n’a pas voulu changer leurs habitudes. Ils ne sont pas coincés ici. Le café, c’est leur famille. Ils vivent bien le confinement. Sur rendez-vous, et en respectant les gestes barrières, on a pu accueillir une personne candidate à l’adoption. Elle est quasiment finalisée. Si elle se concrétise, ce sera la 94ème depuis notre installation…. Comme tout le monde, on espère pouvoir rouvrir en juin. Avant, on demandait déjà aux clients de se laver les mains et de mettre des sur-chaussures. Maintenant, pour les salariés comme pour les clients, il y aura les masques… »
Le Café du Palais pourrait fermer
A Reims, le café du Palais est une institution. Depuis 90 ans, la famille Vogt est réputée pour sa cuisine de bistrot. Le city guide de Louis Vuitton en fait une de ses bonnes adresses. Seulement, la Covid 19 est passée par là. Résultat : « Il a fallu fermer dans l’heure, alors que nous avions des stocks. C’est très dur », explique Sébastien Povoa, le directeur de l’établissement. « Pour nous, le début de la saison, c’est à Pâques, après deux mois très calmes. La trésorerie était limite quand on a dû arrêter. »
Le Café du Palais propose désormais des plats à emporter. Les salades, les croques monsieur ainsi que le pain chic (au foie gras et jambon d’Ardennes) ont la cote. « On a quelques demandes. Est-ce-que ça va marcher ? » s’interroge le directeur. « On en est réduit à faire ça. C’est nécessaire pour le commerce. Il faut absolument faire rentrer un peu de chiffre d’affaires. C’est peut-être l’avenir pour les restaurants pour subsister. Mais, ça ne nous convient pas. On y perd la convivialité. »
Même pendant la guerre, on avait continué. Aujourd’hui, fermeture, chômage partiel. On se pose vraiment beaucoup de questions. Il ne faudrait pas que ça dure. Tant qu’on peut bénéficier d’aides, on survit, mais il y a toujours les charges fixes.
– Sébastien Povoa, le directeur du café du palais à Reims
Et le directeur de poursuivre : « J’aimerais une ouverture totale rapidement. Si en plus, on a plus qu’une table sur deux, alors qu’on est déjà privés des touristes américains, brésiliens, japonais, qu’on ne sait pas si les européens vont venir et puis les rémois, vont-ils vouloir sortir ? »
La clientèle ne sera pas épargnée par la grave crise économique qui s’annonce. Mais ceux qui le pourront, auront-ils envie plus que jamais de sortir, de consommer ? Les professionnels de la restauration l’espèrent.
C’est une catastrophe que n’avait pas envisagé les énarques de la conduite des affaires de la France (quand tout va bien on ponctionne).
Maintenant que l’on a fait joujou avec le bouton STOP ils vont découvrir qu’il n’y a pas de bouton START et que la facilité de la dette à tout crin ça ne marche plus (ça n’a jamais marché, mais eux ils y ont cru). Qui c’est eux ? Principalement le plus « idiot » (d’après Charles Gave, bonjour Charles) c’est Bruno, le sinistre de l’économie qui ne sait plus où donné de la tête pour promettre de la dette, mais ce n’est pas de dette dont on besoin les entrepreneurs, c’est que vous fichiez le camps en Corée du Nord où au Venezuela où tout ce que vous préconisez ne marche absolument pas.
J’allais oublié, les autres aussi, et on peut commencer par les administratifs de l’hôpital public qui ont tout raté sauf les morts. Ensuite cela sera très simple, on enlève 3 millions d’agents publics et on ferme l’ENA et on met Bercy sous la tutelle de l’Assemblée nationale réduite à la portion congrue de 100 députés responsables sur leurs deniers personnels pour ne plus accepter un budget en déficit sauf en cas de guerre, (la vraie)