On entend beaucoup (trop ?) parler le professeur Raoult ces derniers temps. À ce qu’on peut voir ou entendre, tout paraît assez simple : les uns l’adorent, d’autres le honnissent.
Mieux que de l’indifférence ?
Plusieurs véritables « bombes », pourtant, parmi tant de propos. Des bombes que personne ne semble avoir relevées, en tant que « bombes », j’entends bien. Comme personne ne l’a fait, je m’en charge.
Celle-ci : 30 à 70 % de la population se trouverait immunisés par avance contre le virus chinois. 30 à 70 % c’est une fourchette bien large, j’en conviens. Il n’est pas déraisonnable de penser que la vérité doit se cacher entre ces deux extrêmes, autour de 50 % par conséquent.
Avec de plus une répartition selon les âges qui est tout, sauf homogène : plus on avance, plus rares sont les immunisés. Avec cette réciproque : dès que l’on passe en dessous de 60 ans, le pourcentage des immunisés « naturels » est très élevé.
Soit, mais alors le confinement pour tous, et l’arrêt total (et mortel) des économies, quelle utilité réelle ?
Et pourtant, lors d’un interview récent, à la question : « le gouvernement a-t-il eu raison de confiner ? », le professeur répond fermement : « Oui ! »
Il fallait éviter, explique-t-il, la panique de toute une population ! Et d’évoquer cette autre panique, celle de tout un peuple fuyant devant l’invasion allemande.
Et vous, croyez-vous vraiment qu’en l’absence de confinement, les routes de France se seraient trouvées encombrées de fuyards terrorisés ?
Si vous répondez non à cette question, c’est clair : le confinement ne présentait aucune sorte d’utilité médicale ou sanitaire. Et n’en présente toujours pas.
Et donc il faut se résoudre à penser que le professeur, à sa façon, entend finalement ménager, au moins un peu, les hommes de l’état…
J’ai noté dans un précédent billet toute l’admiration que je portais pour l’admirable élan de solidarité dont ont fait preuve nos provinces à l’égard des habitants de la capitale, à l’occasion de la crise du virus chinois : les Parisiens qui ont pu s’enfuir, magnifiquement accueillis, qui par les voisins de résidences secondaires, qui par des amis, qui par des enfants ! Admirable, surtout quand on apprend, après coup, que c’est finalement à Paris que l’on trouve une très forte de densité de décès par million d’habitants ! Parmi l’une des plus fortes au monde ! Quand j’y pense, moi, vieux confiné parisien, j’en ai froid dans le dos…
Sans doute, mais sans confinement, les conséquences auraient été bien plus graves, nous répètent gravement les hommes de l’état. Sans confinement, où en serions-nous ?
Il se trouve qu’on a une assez bonne idée de la réponse à cette question : en observant les régions où l’on n’a pas confiné. Et pour cela inutile de se rendre jusqu’en Suède, ou je ne sais où : un simple petit détour par la Seine Saint-Denis est bien suffisant !
La nouveauté est que les hommes de l’état semblent prendre conscience de ce que les Cassandres de ma façon préviennent depuis le début : la catastrophe économique, inévitable conséquence du confinement ; ils voudraient bien remettre le plus de monde possible au travail.
Un petit séjour en Province vient de me convaincre que c’est là fort loin d’être partie gagnée. Le virus chinois a de fait terrorisé une partie des Parisiens. Mais dans ma naïveté, j’imaginais qu’il s’agissait là d’un phénomène strictement parisien, et je faisais confiance au bon sens provincial pour remettre la panique à sa place ! Erreur totale : les provinciaux, pourtant très peu touchés dans leur ensemble, se montrent encore plus effrayés que les Parisiens, au point qu’on voit par exemple des masques à peu près partout, dans les bois, les champs, les plages, et même les voitures…
Des masques, tant qu’on a cru que le vilain virus se cachait dans les crachats, cela se concevait. Mais maintenant que l’on sait que non, et que l’on peut trouver du virus dans n’importe quel air confiné ? De fait, un masque qui interdirait le passage viral condamnerait à mourir étouffé ! Nombreux sont pourtant les spécialistes à le répéter : bas les masques, ils ne servent à rien ! Mais qui les entend ?
Le plus rigolo est que désormais, les hommes de l’état sont de plus en plus embêtés. Oui, ils voudraient bien remettre très vite le plus de monde possible au travail. Mais tout en conservant les avantages (pour eux) des règles du confinement, interdisant par exemple les manifestations à coloration gilets jaunes…
Avec cette nuance nouvelle : les manifestations restent interdites, sauf celles suscitées par une émotion forte ! Certains défendront qu’on ne manifeste jamais que sous le coup de l’émotion. Il faut donc se résoudre à le comprendre, du moins de vue de l’émotion, en France, certains sont plus égaux que les autres !