Cherchons l’erreur

Sous nos yeux le pays se délite, exactement comme pendant les années 1930.

L’histoire a prouvé que les hommes de cette époque n’étaient ni faibles, ni sots, ils ont su en cinq ans sortir du piège dans lequel ils s’étaient fourrés en 1939. Certes les alliances de l’époque les ont aidés, mais n’est-ce pas le but des alliances ? Rien donc de dévalorisant.

Il est stupéfiant de constater que la dérive d’aujourd’hui, qui nous rapproche du chaos, possède les mêmes fondamentaux que celle d’hier : la croyance fatale.

Cette croyance fatale est la suivante : « les hommes doivent être — ou sont — tous égaux. » (je ne parle pas de l’égalité en droit évidente, mais de l’égalité en fait)

Cette croyance est marquée au fer rouge dans nos esprits depuis deux mille ans, elle porte en elle l’irrespect des faibles — ils n’existent pas puisque nous sommes tous égaux –, l’irrespect des différences pour la même raison, et elle sacralise le règne de l’hypocrisie qui permet d’occulter la vérité.

A moins que vous ayez les yeux et les oreilles bouchés, que vous habitiez en un lieu ou internet ne vous est pas accessible, vous ne pouvez pas être passé à côté de la diversité des hommes.

Il n’est pas un blog, un journal du net, un site marchand, qui ne soit inondé de commentaires, et leur diversité — du plus intelligent au plus con — n’est pas une vue de l’esprit mais un constat inévitable.

Oui, non seulement les hommes ne sont pas égaux dans leurs corps, mais ils ne le sont pas non plus dans leurs têtes.

C’est un fait, aller contre est mensonger, stupide et nocif pour tous.

Ajoutons que ces différences, sur une vie, génèrent des surprises. Ce n’est pas fatalement le plus fort qui est le moins malade, qui vit le plus vieux, ni le plus intelligent qui réussit le mieux, etc… tout cela est brassé par la vie. Modifier ces différences, tenter de les gommer au lieu de les assumer, fait plus de mal que de bien.

Etes-vous conscient que votre vie est conditionnée par cette croyance ? C’est peu probable.

Et pourtant, c’est par rapport à elle que vous vous situez, que vous pensez, que vous agissez, soit en accord avec elle, soit en réaction contraire à elle. Elle ne vous lâche pas, vous n’êtes pas libre. Nous ne sommes pas libres.

Pour imager mon propos, je vous propose quelques lignes de Sylvain Tesson, prises dans « Le téléphérique »

Il s’amuse à décrire les types de Russe qu’il pense déceler dans ce peuple, et notamment : « Le Businessman arriviste enrichi par la chute de l’URSS : parasite qui doit sa prospérité au dépeçage de l’Union soviétique, individu flasque, blanc et gros, cachant son manque d’éducation et sa crasse culturelle sous des vêtements lamentablement assortis, un amas de gadgets prétentieux et la satisfaction de soi-même, possède davantage le sens du kitsch que du beau, souvent moscovite, considère la nature comme un parc d’attraction et les bêtes sauvages comme des cibles pour le tir à la carabine ».

Sylvain Tesson est agréable à lire. Fils de bourgeois, il a fait normale sup, sa vie d’enfant gâté de pays riche l’a amené se promener courageusement dans les contrées reculées de la terre où l’homme vit misérablement. Il fait de cette misère une star intellectuelle. Béatifiée elle alimente ses livres et son compte en banque.

Chez le Russe qui prend son destin en main, qui sort ce pays de la folie égalitaire qui a tant tué, ruiné, écrasé, il ne voit que l’inélégance. Il passe à côté de l’intelligence, du travail, de la vérité, de la vie, tant il a été biberonné à l’idée que les hommes étant tous égaux, l’économie, ses lois dures, implacables, serait un espace inférieur.

Il est proche de Balzac décrivant la provinciale, illisible aujourd’hui.

Il est la pensée commune, l’hypocrite égalitariste qui dévalorise les différences, nivèle les compétences, notamment en économie où elles sont criantes, terriblement visibles.

L’égalité, pour tuer l’économie, a inventé la fonction publique et sa bureaucratie.

Le gag COVID, qui fait rire jaune la France comme la misère économique faisait rire jaune l’URSS, est l’avatar de l’égalitarisme.

La bureaucratie Macron tente de mettre en perspective égalitaire une maladie, ses victimes. La tentative est pathétique, les mensonges engendrés grotesques.

Le résultat va être à la hauteur de la bêtise qui anime cette utopie égalitaire face aux virus.

Mais qui va prendre conscience de cette situation, de son origine, de son mécanique développement, du résultat à venir.

Personne, car la croyance est là, toujours là, elle défigure la réalité, empêche toute remise en perspective, toute solution, elle amplifie un dialogue de sourds où tous sont d’abord et avant tout des croyants en l’égalité, incapables d’agir objectivement en respectant les hommes et leur liberté.

C’est dommage.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

Une réflexion sur « Cherchons l’erreur »

  1. « Je vous invite à lire =” Les Français de mon temps” par le Vicomte d’Arvenel, Editeur de l’époque Paris Nelson, 61 rue des Saint Pères et introduction par Charles Sarolea ». Un bon résumé de ce qu’est la France en effet que vous décrivez parfaitement.

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