Ce n’est pas parce que tout est accessible que tout le monde peut y accéder.

Il me parait que là est le problème qui va engloutir notre société.

Trois confusions aboutissent à l’impasse dans laquelle nous sommes, quel que soit l’objectif visé :

L’accès à une situation est à 90% lié au hasard. Ceux qui prétendent le contraire, Education Nationale en tête, sont des charlatans. Le travail, la passion, l’intelligence, l’énergie, la compétence, voire la connivence, la combine, les relations, etc… sont hélas peu de chose si l’on analyse froidement les trajectoires.

En fait les analyses postérieures des réussites, toujours subjectives, sont en général trompeuses et marginales, explications destinées justement à faire oublier la force du hasard initiateur en effet objectivement désespérante.

Le monde est plein d’hommes et de femmes, voire de « genres », qui ont brillamment travaillé toute leur vie, avec intelligence et compétence, ou d’autres qui ont combiné, intrigué, sollicité, avec acharnement, sans pour autant accéder au but qu’ils convoitaient.

– La présentation des situations idéales est falsifiée. Les contraintes liées à ces situations exemplaires sont occultées, leur relativité notamment temporelle est oubliée. Ceux qui occupent ces situations enviées, bien que vivant ces contradictions ne peuvent en faire état, ils sont tenus de faire : comme si…

Le cirque se nourrit de cette omission, quel qu’en soit le prix à payer pour ceux qui regardent ou pour ceux qui sont regardés.

Dans cet espace fantasmagorique tout le monde est dupe. L’envie crée la réalité, la transforme, elle n’est alors que mirage auquel chacun est obligé de croire. Le réel devient marginal, l’irréel le remplace d’abord dans les esprits, puis dans les faits. Tous les repères explosent.

– Tous les coups sont permis. La morale ne tient pas le choc. Elle souffre des dérapages de ceux qui sont prêts à tout pour accéder à l’idéal qu’ils imaginent.

« Comme sur la photo » est le mantra de notre société. Il justifie tous les moyens, qui d’ailleurs sont oubliés, ignorés, une fois sur « la photo ».

Ainsi donc se présente le problème.

Tous courent pour atteindre l’instant qu’ils imaginent essentiel, car c’est ainsi qu’il est vécu par l’opinion publique. Ils s’occultent la puissance du hasard, la temporalité de l’instant vers lequel ils courent, pour in fine s’apercevoir que leur but est inaccessible.

Et pourtant

Leur vie leur appartient, elle n’est pas le fruit du regard des autres mais la résultante de leur personnalité qu’ils ignorent, de leur environnement qu’ils méprisent, de leur engagement qu’ils trahissent, de leur morale personnelle qu’ils bafouent.

Au bout, la déprime, la dévalorisation de leur personne, le mal être.

S’ils intégraient que la conscience de ses limites est le secret de l’altérité, on pourrait espérer.

Mais rien n’est fait dans ce sens. C’est ce qui fait les pauvres de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riche, c’est ce qui ne permet pas la discussion, c’est ce qui nous mène droit vers la guerre civile.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

Une réflexion sur « Ce n’est pas parce que tout est accessible que tout le monde peut y accéder. »

  1. L’histoire change suivant nos choix. Même si vous êtes seul et que personne ne vous suit, défendez toujours ce qui vous paraît juste car celui qui se relève est plus fort que celui qui n’est jamais tombé.

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