Archives de catégorie : Zap du Net

Une selection d’articles choisis sur le net par E. Bolling

Pour BLM, baisse d’impôts veut dire nouvel impôt pour les GAFA ! par NATHALIE MP MEYER

Info du jeudi 18 juin 2020 : Bruno Le Maire est furieux, les États-Unis ont décidé de marquer une pause dans les négociations en cours à l’OCDE sur la taxation des géants du numérique. Une véritable provocation d’après lui. Mais ce projet qu’il défend bec et ongles est-il si avisé ? Récapitulons [Replay] :

Ou quand la « réinvention du capitalisme » que se flatte de réaliser Bruno Le Maire ressemble à du bon vieux socialisme…

Cette semaine, c’est dans le JDD que l’abbé, pardon, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a tenu son prêche dominical. Et c’est du lourd ! Car, tenez-vous bien, le ministre n’a pas plus tôt répété comme un automate que « l’objectif n’est pas d’augmenter les impôts des uns ou des autres » qu’il enchaîne immédiatement sur la nouvelle taxe qu’il va appliquer aux géants du numérique(1) avec rétroaction au 1er janvier 2019 !

Quelle bonne idée ! Alors que les Gilets jaunes ont mis en évidence un puissant ras-le-bol fiscal chez les Français ainsi qu’une préoccupation constante à propos du pouvoir d’achat et de l’emploi et alors qu’un document publié par le gouvernement lui-même en vue du Grand débat ne fait pas mystère que le taux de prélèvements obligatoires de la France par rapport au PIB est le plus élevé des pays riches (46 %), Bruno Le Maire, dans une logique que vous apprécierez, ne cherche qu’à taxer plus.

Non sans avoir dit exactement le contraire, puis le contraire du contraire et éventuellement l’inverse du contraire quelques lignes plus haut.

En substance, le grand débat n’interrompt ni le travail du gouvernement qui entend garder le cap, ni son travail à lui, Bruno, qui entend proposer au prochain G7 ni plus ni moins que la « réinvention du capitalisme »(2).

Mais (question des journalistes du JDD) « si le gouvernement maintient son cap politique, à quoi servira le débat ? » A son habitude, l’abbé Bruno nous sort d’abord son cantique obligé :

« Nous allons pouvoir débattre des dépenses et des impôts. C’est une chance historique pour les Français de se prononcer : quelles dépenses baisser pour baisser la fiscalité ? »

.
A partir de là, l’entretien n’évoque plus une seule fois la question cruciale de la baisse des dépenses publiques. Et de toute façon, chance historique ou pas :

« Cela n’interdit pas de se poser la question de la justice fiscale. Elle est légitime. » Puis : « Mais l’idée n’est pas d’augmenter les impôts. » 

.
Et Bruno Le Maire de nous détailler alors par le menu et par pur esprit de justice fiscale ce qu’il compte faire aux grandes entreprises du numérique, d’autant qu’il voit dans la taxation des GAFA « un enjeu majeur du XXIème siècle » ! On était habitué aux discours grandiloquents d’Emmanuel Macron, mais avec Le Maire, on atteint l’hyperbole boursouflée : tout ce qu’il touche est de l’ordre de l’événement historique du siècle !

Bruno Le Maire

@BrunoLeMaire

La taxation des est un enjeu majeur du 21ème siècle et une question de justice et d’efficacité. Nous proposerons un projet de loi spécifique en Conseil des ministres d’ici à fin février.

Mon interview @leJDD ➡️ https://bit.ly/2szlXL0 

Voir l'image sur Twitter

Il faut dire que Bruno Le Maire travaille d’arrache-pied depuis des mois pour obtenir une taxation des GAFA à l’échelle de l’Union européenne. Comme il le disait à la journaliste Caroline Roux lors de l’émission « Les 4 vérités » du 6 décembre dernier (vidéo du tweet ci-dessous, 01′ 05″) :

« Si vous voulez aller chercher de l’argent, Caroline Roux, moi je vais vous dire où il est l’argent : l’argent, il est chez les géants du numérique. » 

On s’étonne de ne pas l’entendre ajouter : ces rapaces, ces suceurs du sang des pauvres utilisateurs européens, ces exploiteurs avides de profits qui « tyrannisent » leurs salariés sur des lieux de travail pires que des lieux d’asservissement.

Bruno Le Maire

@BrunoLeMaire

Les géants du numérique font des profits considérables grâce aux consommateurs français et paient 14 points d’impôts en moins que nos PME. Si les États européens ne prennent pas leurs responsabilités sur la taxation des , nous le ferons au niveau national dès 2019 !

Vidéo intégrée

Il se trouve que la Commission européenne, en la personne de son commissaire aux affaires économiques Pierre Moscovici – lequel n’a pas laissé un souvenir impérissable lorsqu’il était ministre de l’économie de François Hollande – a proposé en mars dernier de « réparer » le fait que les géants du numérique ont tendance à s’installer dans les pays européens les plus attractifs fiscalement (Irlande et Luxembourg, notamment) en taxant leur chiffre d’affaires réalisé sur la vente de données et sur la vente d’espaces publicitaires à hauteur de 3 %. Chaque pays de l’UE récupérerait une part de la taxe à proportion du nombre d’utilisateurs dans le pays.

Bruno Le Maire a immédiatement appuyé cette riche idée, justice fiscale, blablabla… mais on devine que, dans un scénario très semblable à celui qu’il nous a servi à propos de la taxe d’habitation pour les 20 % les plus aisés, nos petites difficultés à boucler nos fins de mois ne sont pas totalement étrangères à son engouement.

Il se heurte cependant à une forte opposition. Les pays qui pratiquent une fiscalité légère (Irlande, Luxembourg, Pays-Bas) sont assez naturellement hostiles à ce projet, tandis que la Suède, le Danemark et la Finlande pointent le risque de taxer un chiffre d’affaires sans certitude que les entreprises concernées soient bénéficiaires. Ces pays estiment en outre qu’une telle disposition irait contre les intérêts de l’Europe.

De son côté, si l’Allemagne s’était théoriquement engagée à parvenir à un accord, elle se montre en réalité fort peu enthousiaste. Dans un compromis décidé en décembre dernier, seules les recettes publicitaires seraient taxées, ce qui réduirait la recette globale attendue de 5 milliards d’euros à 1,3 milliards d’euros. Mais dans l’ensemble, les pays réticents préféreraient voir se dessiner un accord au niveau mondial.

Quant aux entreprises numériques, elles mettent en garde contre une mesure « qui causerait un dommage matériel à la croissance économique, à l’innovation et à l’emploi en Europe ». On n’est guère surpris de les voir s’opposer avec vigueur à un projet de taxe qui les affectera directement, mais il convient de se rappeler que tout alourdissement de la fiscalité des entreprises est payé in fine par les consommateurs au détriment de leur pouvoir d’achat ou au détriment de la qualité de service.

Il serait d’ailleurs inexact de s’imaginer que les GAFA ne paient pas leur lot d’impôts. Ainsi que le souligne le directeur général de l’Institut Molinari Nicolas Marques, le taux d’imposition sur les bénéfices acquittés par la maison mère de Google aux États-Unis est de 27 %, soit un niveau très cohérent avec la fiscalité des autres entreprises.

Aussi, tel qu’il se présente, le projet européen de taxe GAFA ne fait que rajouter une couche de fiscalité à une fiscalité déjà élevée, situation qui n’a jamais débouché sur de la croissance, de l’emploi ou du pouvoir d’achat en plus, bien au contraire.

Mais peu importe à Bruno Le Maire. Bien qu’il se montre convaincu que la taxe GAFA européenne va aboutir, il préfère prendre les devants en créant la taxe GAFA française qui s’appliquera à toutes les entreprises numériques qui réalisent un chiffre d’affaires mondial supérieur à 750 millions d’euros (seuil retenu aussi par l’UE) dont au moins 25 millions en France. Il estime qu’elle rapportera 500 millions d’euros par an.

500 millions d’euros par an ? Mais c’est ridicule ! Et combien va coûter la collecte de cette nouvelle complication ? Rappelons que les prélèvements obligatoires ont dépassé les 1 000 milliards d’euros en 2017 et qu’on parle ici de récupérer 0,5 milliard d’euros. Rappelons que le défunt ISF, dont il ne reste plus que l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI), représente un manque de recettes fiscales de 3,2 milliards d’euros, ce qui est déjà considéré comme une brimade taxatoire purement symbolique.

Quant à s’indigner que nos PME subissent une pression fiscale plus forte que les entreprises du numérique, à qui la faute ? Si la pression fiscale est terrible pour les PME, c’est en l’allégeant qu’elles retrouveront des couleurs, pas en l’augmentant pour les autres. D’autres pays, l’Irlande par exemple, vivent très bien avec des taux d’IS des plus modiques. L’emploi et la croissance sont aux rendez-vous. Pourquoi les clouer au pilori sous prétexte que la France performe moins bien malgré des prélèvements obligatoires largement supérieurs ?

Avec la taxe GAFA, ne tombe-t-on pas une fois de plus dans ces aberrations fiscales faussement « solidaires » qui permettent de se donner une allure de chevalier blanc de la « justice sociale » pour un résultat des plus médiocres et la perspective non nulle de faire fuir les capitaux et les investisseurs ? L’image de la France s’est améliorée avec la fin du quinquennat Hollande, mais un sondage IPSOS de novembre 2018 montre que les décisions nouvelles d’investissement tardent à se concrétiser.

C’est bien du Bruno Le Maire tout craché que de se vanter de travailler des mois et des mois pour mettre sur pied une taxe inutile et dangereuse pour l’économie, avec l’effet parallèle de détourner l’attention de la nécessité impérieuse de baisser les dépenses publiques, et d’enchaîner dans le JDD avec la fabuleuse action « Choose France » qui se tient aujourd’hui à Versailles pour attirer les investisseurs. Quel entrepreneur sensé pourrait le prendre au sérieux ?

La « réinvention du capitalisme » ressemble à s’y méprendre à du bon vieux socialisme.

 

sur le web:  https://leblogdenathaliemp.com/2019/01/21/pour-blm-baisse-dimpots-veut-dire-nouvelle-taxe-pour-les-gafa/?fbclid=IwAR3OI1TPnSShiaqbGLCuIi7pZDf6zv32xd40uq7o4Td69oGYHhL-oyiGDoE

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Maintien de l’ordre : les ordres du préfet de police Didier Lallement mis en cause par de hauts responsables de la gendarmerie et des CRS, selon Mediapart

Il a bien une tête qui rappelle quelqu’un qu’on aurait préféré oublier…
Comment a-t-on pu nommer un tel personnage?
Et surtout le garder.

Le recours à la technique de la « nasse » lors de manifestations est notamment pointé du doigt en interne.

Le préfet de police Didier Lallement au Salon de l\'agriculture, à Paris, le 22 février 2020. 

Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, est critiqué jusque dans ses rangs. Des notes internes à la gendarmerie et aux CRS, révélées par Mediapart samedi 7 mars, mettent en cause sa gestion du maintien de l’ordre. De hauts responsables y jugent les pratiques du préfet « légalement douteuses et aux conséquences politiques potentiellement néfastes » avant de conclure qu’elles sont « contraires à la législation ainsi qu’à la réglementation en vigueur », écrit le site d’investigation.

Selon l’un de ces documents datant de septembre 2019, une réunion est organisée à la préfecture à la veille d’une manifestation de « gilets jaunes » et de la marche pour le climat. Il est « clairement indiqué que l’on doit ‘impacter’ les groupes », rapportent des responsables de la gendarmerie engagés dans les opérations. Selon Mediapart, ils décrivent ces ordres comme « volontairement dérogatoires aux dispositions des articles L 211-9 et au R 211-13 du CSI [Code de sécurité intérieure]« , selon lesquelles l’emploi de la force ne l’est qu’en absolue nécessité et la force déployée doit alors être proportionnée au trouble à faire cesser. 

Sur le terrain, il a bien été « constaté des emplois disproportionnés de la force, conformes aux directives de la veille », indique ce document cité par Mediapart. « A plusieurs reprises, la PP [préfecture de police] a ordonné des manœuvres d’encagement, consistant à fixer l’adversaire », est-il écrit. L’encagement, également appelé nasse, consiste à encercler des manifestants et à les confiner. Il doit néanmoins laisser une échappatoire. Cette technique est « susceptible de générer des mouvements de foule, potentiellement dangereux », selon les gendarmes.

Les brigades de policiers à moto critiquées

Un autre document de la gendarmerie dénonce cette pratique, selon Mediapart. Il est postérieur à la mobilisation des pompiers, le 15 octobre 2019, à Paris. Un capitaine en charge d’un escadron de gendarmerie mobile a décidé de désobéir aux ordres du préfet et « escorter les manifestants jusqu’au métro » plutôt que de les confiner sur le pont de la Concorde. Objectif : « Eviter un accident. »

Un autre écrit interne à une unité de CRS pointe des ordres donnés aux Brav, les brigades de policiers à moto« On ne compte plus les gazages par la PP », écrit un policier sur une messagerie interne partagée entre CRS après la journée de mobilisation des « gilets jaunes » du 18 janvier 2020 à Paris. Selon ce message révélé par Mediapart, « les black blocs ne bronchaient pas. Ça a commencé à dégénérer quand les Brav ont commencé à intervenir. » A la fin de la manifestation, à la gare de Lyon, « les Brav se sont mis à foncer dans le tas. (…) C’est incroyable de foncer dans le tas comme ça alors que ce n’était pas conflictuel », selon ce CRS.

Sollicités par franceinfo, le ministère de l’Intérieur et la préfecture de police de Paris n’avaient pas encore réagi dimanche.

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COVID, ILS ONT TOUT FAIT FAUX? et se congratulent… A VOUS DE JUGER.

https://www.facebook.com/mouad.boutaour.kandil/videos/10220346391964417/UzpfSTEwMDAwMTcyNjE2MTcwMDoxMjM1NjExMzI2ODA0OTg5/

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Le Conseil d’État : « Petits Arrangements entre amis » de Yvan Stefanovitch

Par Nicolas Lecaussin.

L’ouvrage est sorti en février et il est passé inaperçu à cause de la pandémie. C’est bien dommage car il aurait mérité une grande attention.
Après avoir pris pour cible le Sénat et dévoilé le train de vie des sénateurs et des fonctionnaires qui y travaillent, le journaliste d’investigation Yves Stefanovitch s’attaque à l’une des institutions les plus méconnues de la République : le Conseil d’État. Autre spécificité française.

S’agit-il d’un tribunal ? D’une administration comme une autre ? D’un organisme public gouvernemental ? Difficile de répondre. Bonaparte Premier consul a créé le Conseil d’État comme organe de conseil au gouvernement et pas du tout comme juge de l’administration.

En revanche, ce que l’on sait, c’est que ce bâtiment situé au Palais Royal profite bien aux politiques et à leurs copains. Ses juges ne sont pas de vrais magistrats. La plupart d’entre eux ont été parachutés, de l’administration, de l’entreprise, du journalisme, du monde des lettres…

Officiellement, ils sont 323 membres (2018) pour traiter 9500 dossiers par an. Mais il est difficile de les suivre car cela change tout le temps. C’est comme dans un aéroport, écrit l’auteur. Certains ne sont que de passage, d’autres sont mis à disposition. Le nombre exact n’est connu de personne.

On y entre après Sciences po et l’ENA en attendant un poste plus prestigieux dans l’administration ou dans le privé. On y est aussi nommé parce qu’on fait partie de la Cour, comme Éric Orsenna ou Régis Debray. Ce dernier a rendu quatre arrêts en… trois ans.

D’autres personnalités y ont siégé, comme Christine Albanel et Jeannette Bougrab. Cette dernière, nommée par Nicolas Sarkozy en 2007, y est restée de 2008 à 2010, puis a effectué un passage dans l’entreprise et les médias (chroniqueuse à Canal +), et a demandé sa réintégration au Conseil en 2014.

Un autre nom bien connu, Arno Klarsfeld, s’est distingué par une très grande ardeur au travail : en neuf ans, entre 2011 et 2019, il a participé en tant que rapporteur à 117 arrêtés, soit à peine plus de un par mois !

Les politiques sont aussi les grands bénéficiaires du Conseil d’État. Laurent Fabius, Édouard Philippe, Édouard Balladur, Laurent Wauquiez… Leur charge de travail n’a jamais été épuisante, le plus souvent ils ont juste été de passage.

Le Conseil d’État est donc une bonne planque. Les rémunérations sont plus qu’honorables : de 4000 euros pour un auditeur à 16 000 pour le vice-président. Officiellement. Le reste est très opaque. Ces salaires peuvent augmenter de 3000 à 4000 euros mensuels grâce à des revenus annexes provenant d’autres activités dans des comités, conseils d’administration, entreprises… Les conseillers d’État honoraires peuvent cumuler légalement leurs traitements avec leur retraite.

Les Français ignorent pour la plupart la fonction du Conseil.
Ils ne savent pas non plus qu’en France, nous avons trois institutions aux fonctions plus ou moins bien réparties alors qu’aux États-Unis une seule, la Cour suprême, les regroupe toutes.
Yves Stéfanovitch ne conteste pas son utilité mais il condamne son mode de fonctionnement, le copinage et l’incessant va-et-vient de ceux qui en font partie. Plus de transparence et de rigueur seraient bien nécessaires.

sur le web  https://www.contrepoints.org/2020/06/14/373397-le-conseil-d-etat-petits-arrangements-entre-amis-de-yvan-stefanovitch

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Airbnb français, un projet voué à l’échec par Eline Chinot

ENCORE UN FUTUR EXPLOIT DES ÉNARQUES ou comment encore une fois jeter l’argent (des contribuables par les fenêtres).
Argent qui sans doute ne sera pas perdu pour tout le monde…

Un « Airbnb à la française » est une idée mal malavisée, qui repose sur des motivations politiques tendancieuses, reflète l’application d’une politique industrielle chauviniste, et cherche à conquérir un marc

Afin de relancer les entreprises du tourisme que la crise du coronavirus a mises en péril, le gouvernement français a récemment annoncé un plan d’investissement de 1,3 milliard d’euros, piloté par la Caisse des Dépôts et BPI France.

Parmi les mesures de soutien, le gouvernement a évoqué la mise en place d’une plateforme qui serait opérée conjointement avec les professionnels du tourisme. Cette idée, bien vite surnommée « le Airbnb français » et inspirée de propositions de députés PS, est destinée aux touristes étrangers souhaitant visiter la France, mais surtout à rivaliser avec les grandes plateformes américaines, notamment Airbnb, TripAdvisor, et Booking.com.

Relativement peu commentée dans les médias, la nouvelle n’a provoqué aucun haussement de sourcil : en France, les propositions visant à nuire aux grandes entreprises américaines du web sont même généralement assez populaires, et beaucoup persistent à croire que le prochain Google serait un projet rentable, et devrait à tout prix être français.

AIRBNB FRANÇAIS, LE CHAUVINISME

Mais ce « Airbnb à la française » est une idée fort mal malavisée, qui repose sur des motivations politiques tendancieuses, reflète l’application peu judicieuse d’une politique industrielle chauviniste, et cherche à conquérir un marché déjà saturé. Le projet échouera par manque de crédibilité, et même s’il aboutissait à un lancement, son intérêt pour les usagers potentiels de la plateforme restera encore à démontrer.

Tout d’abord, nous sommes en présence d’un cas d’école de la façon dont la France gère sa politique industrielle, en créant, entretenant, et sélectionnant des « champions nationaux, » et en injectant de l’argent public, non pas dans le but de les pousser à innover, mais dans un souci de concurrencer certaines entreprises étrangères. Cette attitude n’est pas étrangère aux habitudes du gouvernement français, dont le palmarès regorge de croisades à l’encontre des géants du numérique (dérisoirement réduits à l’acronyme GAFA). Le véritable problème serait que ces entreprises menacent l’indépendance technologique de la France, ne paient pas leurs impôtsmanipulent nos données, ne protègent pas assez, voire parfois trop, la vie privée de leurs utilisateurs bien qu’elles soient soumises et se conforment aux lois les plus strictes de la protection des données européennes comme le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).

Ces accusations biaisées sont à l’origine d’une multiplication de politiques publiques chauvinistes masquant à peine une volonté de favoriser l’industrie nationale. Au fond, la raison principale et quasiment assumée de ces attaques est que le gouvernement français n’aime décidément pas beaucoup les grandes entreprises de la tech, surtout si celles-ci ne sont pas françaises, mais pire encore, parce qu’elles sont américaines. Une mascarade, en somme.

SE TROMPER DE CIBLE

Ce nouveau projet français se trompe de cible. Aveuglé par cette obsession de souveraineté technologique —un vague tigre de papier masquant des tentations protectionnistes— le gouvernement français préfère lancer des entreprises biberonnées à la BPI à l’assaut de l’industrie du numérique américaine, un casse-pipe, plutôt que de les encourager à innover dans des domaines de l’économie où elles auraient une chance de prendre l’ascendant.

En effet, la France a pris un retard irrattrapable sur le marché des plateformes numériques de type « B to C » (d’entreprise à consommateur), dominé par les acteurs commerciaux étasuniens et chinois.

À l’image de l’Europe, la France a raté la dernière « vague » des technologies, comme l’Internet mobile et l’informatique en nuage (cloud computing), et ce que le Commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton aime à qualifier de bataille des données personnelles.

Plutôt que de s’obstiner à essayer d’inventer le prochain Facebook ou une pâle imitation de Google, la France devrait mettre les bouchées doubles sur la commercialisation d’applications prometteuses sur des marchés à fort potentiel, par exemple en ciblant des technologies émergentes comme l’intelligence artificielle, et se positionner fermement dans la course aux plateformes d’entreprise à entreprise (« B to B ») et des données industrielles.

Les investissements de la France et de l’Union européenne devraient être destinés à soutenir l’innovation dans leurs secteurs industriels d’excellence, comme la robotique, les systèmes autonomes, l’Internet des objets, et les solutions de calcul haute performance, ainsi qu’au renforcement de domaines d’applications où elles se distinguent déjà : les grilles intelligentes (smart grids), les villes intelligentes et connectées (smart cities), l’administration électronique (e-gouvernement), et l’e-santé. La France est après tout un pôle concentrateur d’entreprises de classe mondiale à la pointe de la technologie, comme Atos ou Schneider Electric.

Si le gouvernement veut aider ces entreprises à tirer leur épingle du jeu, il doit également montrer l’exemple, faire en sorte d’être lui-même un acteur à l’avant-garde du numérique, notamment en développant une culture technophile et en poursuivant une transformation digitale audacieuse des infrastructures du secteur public, qui pêche encore par son illettrisme numérique.

UN AIRBNB FRANÇAIS PEU VIABLE ÉCONOMIQUEMENT

Par ailleurs, un « Airbnb à la française » a peu de chance de proposer un modèle commercial crédible, viable, exportable, et susceptible d’être suivi par les professionnels du secteur du tourisme et les investisseurs potentiels. Monter une plateforme de toutes pièces, sans calendrier précis, et dont la qualité, pour convaincre les usagers, devrait être au moins à la hauteur des interfaces fluides et parfaitement intégrées de Airbnb et Booking.com, est un pari risqué.

Selon Éric Lombard, le directeur général de la Caisse des dépôts, le projet ne verrait le jour qu’au bout de plusieurs mois—pas avant 2021, alors que ce dont l’industrie du tourisme a besoin est un appui efficace et sans délai.

De plus, alors que le pays peut compter sur quelques « champions du numérique » tels que Atos et OVH, aucune plateforme d’origine française n’a réellement pu atteindre une expansion l’ayant dotée d’une notoriété au-delà des frontières de l’Hexagone.

UN PASSÉ JALONNÉ D’ÉCHECS NUMÉRIQUES

La France a également un passé davantage jalonné d’échecs que de succès en la matière, parmi eux, l’expérience malheureuse de Quaero, abondamment présenté comme le « tueur de Google, » ou la noyade des « challengers du cloud » Numergy et Cloudwatt.

À cette liste s’ajoute Qwant, qui sept ans après son lancement, est loin de faire trembler Google Search : le moteur de recherche plafonne à 0,73 % de part de marchésous perfusion de l’État, et, ironie du sort, dépend principalement de l’Américain Microsoft Bing.

La France a beau avoir perdu des millions d’euros avec ces multiples initiatives chimériques, qu’à cela ne tienne, le gouvernement persiste à appliquer les mêmes recettes et à parier sur le mauvais cheval.

D’autant plus que ce Airbnb « made in France » n’est pas un cas isolé. Salto, le Netflix français qui aurait dû être lancé en 2018, connaît de nouveaux retards et les investissements dont il devrait bénéficier seront loin de faire le poids face à ses homologues américains.

Les Français seront sans doute les seuls à jamais entendre parler de ce fameux Airbnb national, mais comme une nouvelle illustration de l’art du gaspillage d’argent public par leurs gouvernants.

La plus grande réussite du projet sera sans doute de réinventer la roue et de compliquer la vie du touriste consommateur. Pour justifier l’utilité de la plateforme, Éric Lombard prend l’exemple de ce « touriste allemand qui arrive à Colmar doit savoir où sont les brasseries, ou à quelle heure ouvre le musée d’Issenheim. »

C’est ignorer trop vite que ce touriste allemand utilise déjà d’autres sites tels que TripAdvisor, Expedia, ou Trivago, qui proposent des hébergements, idées d’excursions ou bonnes adresses, et répertorient les avis de millions d’autres touristes tout aussi avisés. Quelle serait donc pour lui la valeur ajoutée d’une plateforme supplémentaire ?

Dans un contexte économique qui s’annonce éprouvant, un Airbnb français ne rendrait pas service à l’industrie du tourisme et aux contribuables, si tant est qu’il ne leur soit pas préjudiciable, et son utilité pour les consommateurs pose question.

Les idées fixes anti-Big Tech du gouvernement sont mauvaises conseillères. À la source de campagnes gouvernementales contreproductives et de tentatives avortées et bien amères, elles détournent l’économie française de solutions efficaces et nécessaires qui pourraient enfin et réellement stimuler la capacité concurrentielle de son industrie à l’ère du digital.

sur le web:
https://www.contrepoints.org/2020/06/14/373463-airbnb-francais-un-projet-voue-a-lechec

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LES VIOLENCES POLICIÈRES N’EXISTENT PAS !

Même Antenne 2 commence à le reconnaître…
Un exemple parmi des centaines.
Officiellement elles n’ont jamais eu lieu ou elles étaient amplement mérités comme ici!

https://www.facebook.com/EliseLucetOfficiel/videos/678561272994621/UzpfSTE2NDE1MjU4MzY3NjY4NToyOTg3Nzc0MTE0NjQ3ODM3/

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« Maintenir l’état d’urgence, c’est permettre de réprimer les manifestations » par Dominique Rousseau

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Entretien avec Dominique Rousseau, constitutionnaliste, professeur à l’école de droit de la Sorbonne Paris 1.

LE 07 JUIN 2020
Par Rebecca Fitoussi
10mn

Pour le moment, l’état d’urgence sanitaire est prévu jusqu’au 10 juillet, mais le gouvernement envisagerait de le maintenir deux mois de plus. Or, qui dit état d’urgence dit aussi restriction des libertés. Pourtant, lors de l’annonce de la phase 2 du déconfinement, Édouard Philippe a déclaré : « la liberté va redevenir la règle et l’interdiction constituera l’exception. » Y a-t-il une contradiction ?

 

Oui, je crois que prolonger l’état d’urgence serait contraire à la Constitution. L’état d’urgence, c’est quoi ? La loi du 23 mars 2020 dit état d’urgence parce que catastrophe sanitaire et parce que gravité pour la santé de la population. Que nous dit aujourd’hui le Premier ministre ?

1/ L’épidémie est sous contrôle, 2/ La liberté redevient le principe. Autrement dit, les conditions objectives de la prorogation de l’état d’urgence ne sont pas réunies. La proclamation de l’état d’urgence, c’est la cause qui permet de prendre des mesures qu’on ne pourrait pas prendre en temps normal. Or, à quoi assiste-t-on aujourd’hui ? On peut désormais aller à l’école, dans les bars, aller au-delà des 100 km. Bref, toutes les mesures qui étaient rattachées à l’état d’urgence sanitaire tombent, donc l’état d’urgence sanitaire doit disparaître. D’ailleurs, dans l’hypothèse où la prorogation de l’état d’urgence serait votée, je pense qu’il y aurait un recours devant le Conseil constitutionnel et il y a un fort risque qu’elle soit censurée. Le Conseil Constitutionnel a déjà donné quelques petits signaux.

 

Que penser des arguments du gouvernement qui confie à certains médias vouloir éventuellement prolonger l’état d’urgence pour se donner les moyens d’agir plus vite en cas de nouveau pic de contamination ?

 

Cela ne tient pas dans la mesure où dans le droit commun, si par exemple, il y a une épidémie dans un département ou dans une ville, il y a déjà une police spéciale qui permet au ministre d’intervenir pour limiter la liberté de circulation dans cet endroit, dans ce lieu, dans cette ville ou dans ce département. Le président de la République a dit « Nous devons vivre en permanence avec le virus. » D’accord, mais on ne va pas vivre en permanence sous état d’urgence, ce n’est pas possible. Il faut s’habituer à vivre avec le virus, mais à vivre de manière libre. Il ne faut pas que la société française s’habitue à demander l’autorisation pour sortir. Il ne faut pas que la société française s’habitue à ne plus se regarder en face, mais derrière un masque. Il faut retrouver une normalité. On ne peut pas jouer avec la Constitution. On ne peut pas jouer avec les libertés. On a beaucoup joué avec les libertés pendant l’état d’urgence. Si vous faites la liste des atteintes aux libertés, que ce soit la liberté du travail, on a remis en cause le congé, on a remis en cause les RTT, il y a eu atteinte au droit de la culture, atteinte au droit à l’éducation. On a porté atteinte à toutes les libertés. Aujourd’hui, les conditions objectives ne sont plus réunies.

 

Que soupçonnez-vous derrière cette volonté de prolonger cet état d’urgence sanitaire ? Que faut-il y voir ? Quelle est votre intime conviction ?

 

Mon intime conviction, c’est que la prolongation de l’état d’urgence, alors qu’on va à l’école, alors qu’on a repris le travail, alors qu’on va dans les bars, alors qu’on vote, ne trouve de justification que dans la facilité pour le gouvernement de réprimer les manifestations, de limiter les libertés de réunion et les libertés de manifestation. Toutes les autres libertés, on commence à les regagner. Si on maintient l’état d’urgence sanitaire, ça donne au gouvernement la possibilité par ordonnance d’interdire les manifestations et de les réprimer.

 

Ce que vous dites est très fort…

 

Mais souvenez-vous, c’était la même chose lorsqu’il y a eu le débat sur la prorogation de l’état d’urgence sécuritaire au moment des attentats où cette prorogation a beaucoup servi pour réprimer les rassemblements écologistes. Donc, je pense que le maintien de cet état d’urgence ne pourrait se justifier que par ce souci du gouvernement de garder directement la main et de pouvoir réprimer et empêcher les manifestants.

 

Il y a quelques jours, le Conseil constitutionnel a pris une décision concernant les ordonnances qui inquiète les connaisseurs des Institutions. Elle permet de donner valeur de loi à une mesure prise par ordonnance sans l’accord final du Parlement. Certains parlent d’une « bombe à retardement », qu’en pensez-vous ?

 

Ce n’est pas une bombe à retardement contre le Parlement. Si je reprends cette expression, c’est plutôt une bombe à retardement contre le Conseil d’État. C’est un peu technique. Le Parlement habilite le gouvernement à prendre des ordonnances et dans cette loi d’habilitation, le Parlement fixe une date, six mois, par exemple. Au bout de six mois, le gouvernement doit déposer une loi de ratification des ordonnances. S’il ne dépose pas le projet de loi de ratification, les ordonnances sont caduques. Qu’a dit le Conseil constitutionnel ? Il dit qu’au bout du délai de six mois, l’ordonnance, même si elle n’est pas ratifiée par le Parlement, redevient loi. Les dispositions de l’ordonnance deviennent dispositions législatives. Ce qui veut dire que le Parlement retrouve la main et pourrait donc modifier le contenu de l’ordonnance. Mais en plus, puisque l’ordonnance, même non ratifiée, redevient une loi, la compétence pour le contrôle n’est plus le Conseil d’État, mais le Conseil constitutionnel. On pourrait donc soulever une question prioritaire de constitutionnalité contre les dispositions législatives d’une ordonnance non explicitement ratifiée. Le Parlement n’est pas du tout enjambé par cette décision. Là, le Conseil constitutionnel dit que même si le gouvernement n’inscrit pas à l’ordre du jour un projet de ratification de l’ordonnance, et bien, les dispositions de ces ordonnances seront des dispositions législatives que le Parlement pourra modifier s’il le souhaite et qui pourront être contestées devant le Conseil constitutionnel.

 

Certains parlementaires accusent l’exécutif d’avoir trop voulu recourir aux ordonnances. Parleriez-vous d’un usage abusif ?

 

Oui. Ce à quoi on a assisté pendant ces deux ou trois derniers mois, c’est une accélération d’une tendance qui était déjà là avant. Le gouvernement d’Emmanuel Macron avait déjà légiféré par ordonnances avant le confinement. Sous François Hollande, il y a eu des ordonnances, sous Nicolas Sarkozy également. Il y a actuellement une tendance à accélérer le mode de fabrication des normes, des lois.

 

Parce que beaucoup considèrent que cela va trop lentement, ce qui est peut-être une critique fondée ?

 

Ce qui invite certainement à repenser les Institutions. Je crois qu’il y a un problème sur lequel les juristes et les constitutionnalistes devraient réfléchir, c’est la question de la temporalité. On oublie trop la question du temps. Or, il y a le temps médiatique qui s’est accéléré, le temps de l’opinion et le temps parlementaire. Il faut du temps pour faire une loi, vous ne faites pas une loi en un claquement de doigts. Pour faire une loi, il faut délibérer, il faut écouter les citoyens, les organisations syndicales, les associations. Cela prend du temps. La démocratie, c’est un espace de délibération et souvent, lorsqu’on adopte une loi « à l’arrache », elle est mauvaise et il faut la modifier.

 

C’est très difficile de le faire entendre aux citoyens…

 

Bien sûr, mais c’est comme le temps de la justice, c’est très important. Si vous n’avez pas le temps en justice, c’est la vengeance. Si vous prenez quelqu’un en train de voler une pomme, vous l’accrochez à un arbre, vous le pendez ? Ce n’est pas ça la justice. La démocratie, c’est aussi une question de temporalité. Je pense que notre société, devenant complexe, a besoin de temps pour prendre du recul, pour réfléchir sur des mesures qui, spontanément, peuvent paraître bonnes et justes, mais qui, à la réflexion, vont apparaître comme finalement contraires à l’intérêt général de la société. Les ordonnances, c’est une manière de légiférer à la va-vite, elles ne permettent pas d’associer l’ensemble des acteurs à l’élaboration des lois. Jean-Jacques Rousseau disait : on obéit à la loi, mais pourquoi obéit-on à la loi ? Parce que ce sont les citoyens qui font la loi. Si ce n’est pas eux qui font la loi, ils ne vont pas obéir à la loi. On va désobéir. On n’obéit qu’à la norme à laquelle on a participé. Or, aujourd’hui, les ordonnances sont faites dans des cabinets par des énarques, sans doute très compétents pour remettre du sable au Sahara. Ce sont les citoyens qui devraient être associés. Oui, la démocratie, ça prend du temps. Alors évidemment, dans une dictature, ça va plus vite. Mais je pense que ce qui fait la spécificité de la France et de l’Europe, c’est de prendre du temps pour élaborer des lois.

 

Le grand public connaît bien les commissions d’enquête au Sénat depuis l’affaire Benalla. Une autre vient de rendre son rapport, il s’agit de la commission d’enquête sur l’incendie de l’usine Lubrizol il y a 9 mois. Pourquoi ce travail a-t-il un intérêt ? Quel en est l’objectif ? Prise de recul à froid, hors de toute émotion médiatique ? Retour d’expérience indispensable ?

 

Oui, c’est surtout le rôle du Parlement. On pense que le rôle du Parlement est de voter la loi, c’est le cas mais ce n’est pas celui-là seulement. Le premier rôle, la première fonction du Parlement dans l’histoire parlementaire au Royaume-Uni ou en France, c’est de contrôler l’action du gouvernement. Une commission d’enquête a pour fonction de recueillir des informations sur des faits, sur la gestion d’une entreprise ou d’un service public et donc de permettre au Parlement d’exercer son contrôle sur le gouvernement. Les commissions d’enquête sont devenues un élément essentiel, elles sont véritablement les moyens utiles et opérationnels pour permettre aux parlementaires de contrôler l’action du gouvernement. Et puis, une disposition qu’on oublie souvent, c’est la possibilité pour la Commission des lois, pour les commissions permanentes de se transformer en commissions d’enquête. C’est ce qu’avait fait, par exemple, Jean-Jacques Urvoas lorsqu’il était président de la commission des lois de l’Assemblée nationale. Il l’avait transformée en commission d’enquête. Il avait donc contrôlé au moment de l’état d’urgence sécuritaire l’action du gouvernement.

 

Sauf que depuis l’affaire Benalla, le Sénat est systématiquement soupçonné de faire de ces commissions d’enquête un outil de politique politicienne. Ce soupçon est-il fondé ?

 

Évidemment qu’il y a des arrière-pensées politiques ou politiciennes. Mais encore une fois, le rôle du Parlement c’est de contrôler. Le Parlement a un rôle politique. Qu’il y ait des sous-entendus politiciens, sans doute. Mais je crois qu’on ne peut pas condamner a priori le rôle des commissions d’enquête. Je serais même partisan d’aller un peu plus loin, c’est-à-dire de réintroduire dans la Constitution la possibilité de mettre en cause la responsabilité d’un ministre, par l’intermédiaire du travail d’une commission d’enquête. Aujourd’hui, il n’y a pas de responsabilité individuelle du ministre, la responsabilité est collective, c’est le gouvernement dans son ensemble. Mais on ne peut pas demander la démission de tel ou tel ministre, ce qui était le cas avant, dans les républiques précédentes, là, on ne peut plus.

 

Ce serait un pouvoir colossal accordé à une chambre ou à une majorité qui, peut-être, aurait envie de s’opposer par principe. Ce serait risqué, non ?

 

Cela permettrait de repolitiser la fonction parlementaire. Qu’est ce qui se passe aujourd’hui ? Qu’est ce qui risque de se passer ? C’est ce qu’on appelle une pénalisation de la responsabilité politique. À partir du moment où on ne peut pas mettre en cause la responsabilité politique d’un ministre pour la gestion de son ministère, qu’est ce qui se passe ? Et bien, les citoyens, les justiciables s’adressent au juge pour faire condamner pénalement le ministre, pour avoir mis en danger la vie d’autrui, et on va le voir avec la crise-Covid. Donc, il faudrait retrouver une responsabilité politique des ministres, et le rôle des commissions d’enquête pourrait précisément être d’accumuler ou de recueillir des informations sur la manière dont un ministre gère son département avec comme débouché possible la mise en cause de la responsabilité de ce ministre. Il faudrait prolonger l’action des commissions d’enquête. Elles ont pris de l’importance sous la Vème République, notamment avec la révision constitutionnelle de 2008, mais je pense qu’on pourrait aller encore plus loin en donnant comme prolongation à leurs travaux la possibilité de demander la démission du ministre s’il apparaissait que dans la gestion de son département, il a commis des erreurs. Il y aurait à la fois une revalorisation du rôle du Parlement et cela permettrait également d’atténuer cette pénalisation de la responsabilité politique qui n’est pas, de mon point de vue, souhaitable.

 

Si on revient sur le fond de ce rapport de la commission d’enquête sur l’incendie de l’usine Lubrizol, il pointe quelque chose d’intéressant, peut-être d’ailleurs un mal français : le manque criant de culture de la sécurité et du risque industriel. Est-ce que cela vous semble juste et préoccupant ?

Oui, et pour reprendre vos mots, c’est en effet juste et préoccupant. Actuellement, la culture française n’a pas intégré cette exigence d’anticiper les risques possibles et de prendre des dispositions permettant d’anticiper et de prévenir les risques. Donc le travail de la commission d’enquête est, en ce sens, important puisqu’elle va conduire le législateur, conduire le gouvernement à intégrer davantage cette anticipation des risques.

 

Toujours selon ce rapport, le public et les acteurs de terrain seraient les grands absents des politiques de prévention des risques. 72% des élus font part d’un manque d’information sur les risques industriels et 78% sont peu ou pas associés aux exercices de sécurité civile. Là aussi, un mal français : un État trop centralisé qui n’implique pas assez les élus locaux ou les riverains ? 

 

Historiquement, il y a une méfiance de l’État à l’égard de la société, à l’égard des citoyens. On ne veut pas associer les citoyens parce qu’on pense qu’ils sont incompétents. Même chose à l’égard des élus : on se méfie des élus, on les soupçonne d’avoir des intérêts électoralistes et, par conséquent, on les met de côté alors que l’État lui, « la noblesse d’État », comme disait Bourdieu, est censée incarner l’intérêt général. Or, on l’a vu dans la crise sanitaire que l’on a connue, dans les hôpitaux par exemple pendant deux mois, que l’intérêt général est pris en charge par les citoyens eux-mêmes, qu’il est pris en charge par les élus. Cette crise est une réhabilitation de la société, des collectifs, des citoyens et des élus face à l’incompétence ou à l’insuffisance de l’action de l’État.

 

Donc sortir d’un état trop centralisé doit faire partie des leçons à tirer de la crise-Covid, comme de l’incendie de l’usine Lubrizol ?

 

On voit par exemple qu’en Allemagne, où l’État est décentralisé et même fédéral, la conduite des politiques au plus près, dans les Länders, a donné des résultats différents et plus efficaces d’un État centralisé.

sur le web:  https://www.publicsenat.fr/article/politique/dominique-rousseau-maintenir-l-etat-d-urgence-c-est-permettre-de-reprimer-les?fbclid=IwAR2WcHieWZqy6t4AH18i1J6reoKa0qm62LdeUyajFo33AA10A3T1-XjbZu

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Les « Frugal four » européens : non aux remèdes socialistes Par Aymeric Belaud.

Les pays « Frugal four » (quatre frugaux en français) ou « les radins » pour les socialistes, se sont vivement opposés au plan de relance. Ils ne veulent pas payer pour les pays qui ne se réforment pas.

La relance économique sera une question majeure des débats politiques une fois la crise du COVID terminée. En plus d’être une catastrophe sanitaire, la suite des événements pourrait être encore bien pire : un chaos économique serait plus virulent et même plus meurtrier.

L’Europe se prépare déjà. La France et l’Allemagne, par l’intermédiaire de leur chef d’État, proposent, afin de relancer l’économie, un plan de relance à 500 milliards d’euros. Ce plan a pour but de « soutenir une reprise durable qui rétablisse et renforce la croissance dans l’UE ».

Ainsi, Angela Merkel et Emmanuel Macron soutiennent la création d’un Fonds de relance « ambitieux, temporaire et ciblé » dans le cadre du prochain budget de l’UE. En plus de ce plan de relance discutable, une mutualisation de la dette est prévue.

Qui plus est, les pays bénéficiaires du plan de relance, c’est-à-dire les pays du Sud de l’Europe, n’auront pas à rembourser les aides (!) précise Emmanuel Macron. Cette idée-là, en plus d’être mauvaise, ne peut que renforcer la crise entre les pays de l’Union européenne.

LES BONS ÉLÈVES NE VEULENT PAS TRINQUER POUR LES CANCRES

La réaction de certains États ne s’est pas fait attendre. Les « Frugal four » (quatre frugaux en français) ou « les radins » pour les socialistes, se sont vivement opposés à ce plan. L’Autriche, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède se sont opposés tour à tour à un projet de budget européen, puis aux coronabonds, et maintenant au plan de relance de 500 milliards d’euros de transferts budgétaires aux pays les plus touchés par la crise du coronavirus.

Leur prise de position est ferme : ces pays s’en sortent bien car ils se sont réformés. Ils ne voient pas pourquoi les bénéfices de leurs réformes devraient profiter aux mauvais élèves, qui ne se réformeront pas, et qui, de fait, seront toujours en difficulté malgré les aides.

Ces pays frugaux ont même présenté le samedi 23 mai, une contre-proposition de plan de relance européenne concurrençant celui établi par la France et l’Allemagne.

Les plus grands contributeurs nets par habitant ne souhaitent pas (encore) dépenser pour des pays qui n’ont pas su réformer leur système comme eux l’ont fait. Les bons élèves de l’UE refusent notamment la mutualisation de la dette, car ils en seraient (une fois de plus) les perdants.

À la place de ce plan, ils préconisent une aide d’urgence pour les pays gravement touchés, sous la forme de prêts ponctuels soumis à conditions. Ainsi, ils refusent également l’idée d’une aide qui ne devrait pas être remboursée.

Selon une proposition publiée par le bureau du chancelier autrichien conservateur Sebastian Kurz, l’argent de ces prêts octroyés aux pays de l’Union européenne devrait être « orienté vers des activités qui contribuent le plus à la reprise, telles que la recherche et l’innovation, un renforcement du secteur de la santé et une transition verte ».

En outre, les bénéficiaires de ces prêts d’aides ponctuelles devraient prendre un engagement fort : celui de mettre en œuvre des réformes d’envergure de leur système économique et social, ainsi que de respecter le cadre budgétaire imposé. Les « quatre frugaux » rejettent donc également la proposition conjointe du duo Macron/Merkel d’augmenter le budget de l’Union européenne.

MAUVAIS ÉLÈVES ET DONNEURS DE LEÇONS

Pour les européistes les plus convaincus, ces quatre pays sont méchants, égoïstes et radins. Ce dernier qualificatif revient souvent dans la bouche des politiques de gauche et de la majorité. En effet, ces pays devraient avoir honte d’être bien gérés et de ne pas vouloir dilapider l’argent de leurs contribuables.

Nathalie Loiseau, ancienne tête de liste LREM pour les Européennes, a publié une vidéo sur Twitter réclamant aux pays « radins » de sacrifier leur bonne gestion financière pour les pays du Sud qui n’ont pas fait les réformes nécessaires, afin « que les parents italiens puissent acheter des lego à leurs enfants »…

Mais ce qu’oublie Mme Loiseau, comme beaucoup d’autres, c’est que l’Autriche, la Suède, le Danemark et les Pays-Bas, sont déjà les pays qui contribuent le plus au budget européen par rapport à leur nombre d’habitants. Il faudrait donc que les contribuables de ces pays payent encore plus d’impôts pour les autres pays. La fourmi doit encore plus travailler pour la cigale.

Il est aussi d’utilité publique de faire savoir que ces pays connaissent une crise économique moins importante que les autres partenaires européens. L’Autriche est un élève modèle. De par les mesures strictes initiées très tôt par son chancelier Sebastian Kurz, (et critiquées par l’UE), le pays a pu être le premier à se déconfiner, sans connaitre de deuxième vague pour le moment.

Au premier trimestre 2020, la récession autrichienne était inférieure à la moyenne de la zone euro (-2 % contre -3,8 %) et bien moindre que celle du pays du donneur de leçons M. Macron avec -5,8 %. Enfin, M.Kurz est devenu encore plus populaire grâce à son action durant la crise, avec 77 % d’opinion favorable contre 35 % pour le président français.

Non seulement l’Union européenne s’est montrée inefficace dans la gestion du Covid-19, mais de plus elle se veut encore plus socialiste, ce qui ne fera que diviser encore plus une Europe déjà fragile. Le mercredi 27 mai, Ursula Von Der Leyen en tant que Présidente de la Commission Européenne, a annoncé un plan de 750 milliards d’euros ! Toujours plus !

Ce n’est pas en mutualisant les dettes que l’Europe pourra sortir de cette crise, mais en libérant les énergies. Il faut que l’UE sorte de son carcan normatif, qui ne pense qu’en règlements et en aides.

S’il doit y avoir un plan d’aide pour les pays du Sud dont nous faisons partie depuis des années maintenant, il doit se faire en respectant des conditions strictes : les États doivent entreprendre les réformes nécessaires au redressement économique, libérer leur économie et leur système social.

De plus, au lieu de permettre la dilapidation d’argent, l’Autriche, les Pays-Bas ou même la Suisse (dont le ministre des Finances a déclaré qu’il ne devait pas faire n’importe quoi avec l’argent du contribuable) devraient nous envoyer leurs ministres de l’Économie et des finances pour former les grands dépensiers de Bercy. Ce serait toujours plus efficace qu’une énième aide.

sur le web
https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/article/Les-Frugal-four-europeens-non-aux-remedes-socialistes

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Pourquoi a-t-on bloqué l’économie ? – Politique & Eco n°257 avec Charles Gave

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Crise : c’est encore le privé qui va trinquer ! par Nicolas Lecaussin

Les crises n’ont pas toujours les mêmes causes, ni les mêmes conséquences mais elles ont, souvent, beaucoup de points communs. En France, plus qu’ailleurs. Premier enseignement de la crise, dont on ne parle pas beaucoup : c’est d’abord un échec de l’Etat et de son système de santé extrêmement coûteux, tant vanté néanmoins par les politiques et les hauts fonctionnaires. Au début de la pandémie, au moment de la panique, il était impossible de trouver des masques et du gel hydroalcoolique, même dans les hôpitaux. L’Etat a voulu s’en occuper et en avoir le monopole : la pénurie a duré pendant des semaines. La panique a aussi provoqué une ruée sur certains produits courants, qui ont été en rupture de stock… pendant environ 48 heures. Après quoi le marché a très bien répondu à la demande. Contrairement à l’Etat.
Visiblement, les politiques n’en ont pas tiré les leçons. Ils font comme si de rien n’était. L’Etat va arroser l’économie avec l’argent public (450 Mds d’euros) sans se soucier des résultats. Ils invoquent l’écologie pour présenter leur « Plan vélo » et leur « Plan voiture électrique ». Mais quel est le lien entre le coronavirus, le vélo et la voiture électrique ? Et pourquoi pratiquement obliger les Français à s’acheter une voiture électrique alors qu’ils devraient être libres et responsables de leur choix ? L’écologisme dicte la politique. Nicolas Hulot est le gourou vert que les politiques et les médias écoutent sans sourciller. A Paris, Anne Hidalgo veut transformer la capitale en un jardin féérique où les voitures seraient tout simplement interdites.
Pour bien faire, Macron crée une commission de 26 économistes censés rendre un rapport d’ici à la fin de l’année. Fallait-il une énième commission pour savoir ce dont la France a besoin ? Les dizaines de commissions et de rapports du passé ne suffiraient-ils pas ? Comme les politiques français sont entêtés, la suite est prévisible : on aura droit à un plan de relance « écologique » ainsi que des aides publiques à foison accompagnées d’une inévitable hausse des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires. Condamné par l’Etat, le privé sort exsangue de ce confinement. Le nombre de chômeurs explose, les entreprises sont ruinées et la reprise de l’économie sera terriblement fastidieuse. Les indépendants sont à terre, certains affichent un chiffre d’affaires de 300 euros au mois d’avril !
Pendant ce temps, le secteur public continue à jouir de ses privilèges bien que certains services, comme La Poste, aient été catastrophiques durant le confinement. Les salaires sont assurés par l’Etat, les 35 heures continuent et les vacances approchent. On annonce quelques timides réformes pour la santé. Rien d’important alors que la terrible bureaucratisation du système révélée par l’IREF a été plusieurs fois confirmée. Où est la réforme de l’Etat ? La baisse des dépenses publiques ? La baisse du nombre de fonctionnaires et de la fiscalité ? La suppression des réglementations et des normes pour donner de l’air aux entreprises ? Rien de tout cela ne s’annonce. Une fois de plus, en France, c’est le privé qui trinque !

sur le web:
https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/article/Crise-c-est-encore-le-prive-qui-va-trinquer?fbclid=IwAR0lpnLY6WDMfquXNyoCUXd9S8HATjFr2cpv0U0kDhbCb3fMPcJooWf8sYo

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LES FRANÇAIS ADORENT SE FAIRE PLUMER PAR et POUR LES FONCTIONNAIRES!

ARTICLE TROUVE SUR FB par Edward M.
et■ Avant la pandémie la France était dans une impasse par son étatisme, sa sur-administration avec ses Mammouths ses X commissions Théodules en doublons ou triplons etc.. [ Article de l’IREF en lien ]

Après cette pandémie la France est dos au mur avec 52 milliards supplémentaires de déficit de la Sécu, probablement plus de 11 % de déficit budgétaire, des centaines de milliards de dépenses supplémentaires et un effondrement des recettes probables.

Les français sont dans le déni des réalités, la récession va être un Tsunami et l’Etat providence un mirage !

Les français sont en majorité anesthesiés, sous coma artificiel en realité depuis #75ansdeFAKESdEtat, supportables jusqu’à la fin des 30 glorieuses, mais cet étatisme, sa sur-administration, la complexité des strates décisionnelles ne font qu’accentuer la paupérisation croissante et le déclin de la France.

Plus il y a de services publics, moins il y a de services au public !

Il y a 40 ans, il y avait 50% de fonctionnaires en moins et il y avait des services au public dans tous les coins de l’hexagone.

Le privé est plus performant et à moindre coûts !

Si la France et les français veulent remonter la pente et ne pas devenir un pays en voie de sous développement, il faut dégraisser les Mammouths, supprimer les commissions Théodules en doublons ou triplons, supprimer des strates administratifs, supprimer les statuts spéciaux pour une réelle justice sociale et cela passe par une suppression des monopoles des caisses de sécurité sociale, premier poste de dépenses inutiles.
L’Etat doit se limiter à ses fonctions régaliennes ou dejà il ne brille pas d’efficience : sécurité intérieure et extérieure, justice ou les fonctionnaires manquent, alors que dans l’Education Nationale et la Santé il y a pléthore de  » bullshitjobs  » administratifs.

Depuis : » Dormez tranquille, Tonton s’occupe de tout « , la France s’enfonce dans les déficits par son étatisme liberticide avec en parallèle une explosion des prélèvements obligatoires.
Au fur et à mesure que les anesthésistes étatistes de droite ou de gauche passent, le coma est plus profond, les français plus deresponsabilisés et infantilisés avec des anesthesiques comme : la Justice Sociale, la Solidarité Nationale, les valeurs Républicaines, c’est l’Etat qui paie, l’accès gratuit aux soins, le reste à charge ZÉRO etc…Si le curare a manqué dans la vraie vie au cours de cette épidémie, les français sont curarisés par la manipulation mentale, dont Macron est le Champion avec ses EN MÊME TEMPS ou les citoyens ne reconnaissent plus ou est la verité.
En vérité cet étatisme conduit toujours à l’inverse des affirmations vers une sovietisation de la société par l’accumulation des #MensongesdEtat.

Il est grand temps que les français sortent du coma artificiel du : » C’est l’Etat qui paie coûte que coûte « , et ouvrent leurs yeux GRAND FERMÉS, s’ils ne veulent pas laisser à leurs enfants et petits enfants pour seul héritage des dettes abyssales au point de ne plus pouvoir assurer à leurs aînés: ni des soins, ni une retraite décente, ni un minimum vieillesse, ni les coûts de leurs EHPAD ! Ou pire, légaliser l’euthanasie des retraités  » coûteux et inutiles  » selon Attali mentor politique de Macron.

Dans le cas contraire, la France deviendra plus encore un pays d’émigration pour les autochtones : jeunes diplomés, quadra, retraités  » riches » et un pays d’immigration pour les étrangers attirés par un Etat providence  » Père Noël  » et sa Sécu  » Mère nourricière  » ; restera juste à savoir comment et qui paiera cette gabegie administratives de  » bullshitjobs  » qui justifient leurs salaires en empêchant les  » faizeux  » qui les paient de travailler ?

Après un si long coma artificiel, la rééducation sera longue et plus on attendra, plus ce sera douloureux pour sortir du DÉPENSER PLUS de l’Etat, pour GAGNER MOINS des citoyens !

E.W.M.

■ Lire l’article de l’IREF 》》

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3 des 4 auteurs de l’étude contre l’hydroxychloroquine viennent d’avouer l’escroquerie en se rétractant. Le gouvernement doit réautoriser immédiatement ce médicament…

Le scandale vient de devenir définitif avec l’annonce ce soir par 3 des 4 signataires de l’étude publiée par le Lancet, qu’ils se rétractaient.

( source : toute la presse mondiale, et notamment https://www.lexpress.fr/…/hydroxychloroquine-trois-des-aute… )

« Nous ne pouvons plus nous porter garants de la véracité des sources des données primaires », écrivent les trois auteurs au Lancet, mettant en cause le refus du quatrième, patron de la société les ayant collectées, de donner accès à la base de données.

Cela signifie en clair que 3 des 4 auteurs viennent officiellement d’avouer que toute cette étude était fondée sur des données inventées et que, dans le sauve-qui-peut général, ils essaient de faire porter la responsabilité de l’escroquerie au seul PDG de la société Surgisphere, Sapan Desaï.

Du coup, le Lancet a annoncé, jeudi 4 juin en soirée, le retrait définitif de l’étude publiée le 22 mai. C’est un scandale sans précédent moins de quinze jours après une publication.

Le mystère extraordinaire est de savoir comment une pareille “fake news” a pu être publiée dans cette revue de réputation mondiale, dont le sérieux repose sur le filtrage théoriquement très sévère par des “comités de lecture” constitués théoriquement d’experts rigoureux.

UN SCANDALE EN APOTHÉOSE MONDIALE

Le scandale de toute cette affaire trouve ici son apothéose planétaire.

La revue Lancet – qualifiée naguère de “prestigieuse” – est complètement discréditée, de même que ses prétendus “comités de lecture”.

L’OMS est complètement discréditée également.

Le gouvernement français, Olivier Véran, l’Agence du médicament et les prétendus experts du “Haut Conseil de la santé publique“ ressortent à la fois ridiculisés et complètement discrédités eux aussi.

Je renvoie ici au dernier communiqué que nous avons publié hier 3 juin et à ce que nous réclamions dès le 29 mai. ( https://www.upr.fr/…/communique-du-3-juin-2020-suite-a-lav…/)

À savoir que cet aveu de fraude doit conduire :

a) à une révision de fond en comble du fonctionnement de l’OMS : la France doit notamment cesser ses versements à cette organisation tant que celle-ci continuera à recevoir des financements privés ( Fondation Bill & Melinda Gates, laboratoire Gilead Sciences promoteur du “Remdesivir” concurrent de l’hydroxychloroquine, etc.)

b) à la réautorisation immédiate de l’hydroxychloroquine comme sous le régime qui prévalait avant la publication de cette étude du Lancet, ce qui signifie l’abrogation séance tenante du décret du 27 mai 2020

c) à la démission collective d’Olivier Véran et des membres du “Haut Conseil de la santé publique“.

Sur le web:
https://www.upr.fr/actualite/3-des-4-auteurs-de-letude-publiee-par-le-lancet-contre-lhydroxychloroquine-viennent-davouer-leur-forfait-le-gouvernement-doit-reautoriser-immediatement-ce-medicament-et

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Emmanuel Macron et le pouvoir du « nudge »  Par Géraldine Woessner

ET POUR BERCY, MÊME PROCÉDÉ…

Le gouvernement s’appuie sur des spécialistes en sciences comportementales pour inciter les Français à de « bonnes » décisions.

Par 

Publié le 04/06/2020 à 16:30 | Le Point.fr
L'application mobile du gouvernement pour la recherche et le tracage de contacts pour lutter contre le Covid-19. France, 26 mai 2020.
L’application mobile du gouvernement pour la recherche et le tracage de contacts pour lutter contre le Covid-19. France, 26 mai 2020. © David Himbert / Hans Lucas / 
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Crise économique : Macron l’anesthésiste  Par Pierre-Antoine Delhommais

Face à la récession, l’État entretient l’illusion de l’argent magique. Subventions, réglementations, infantilisation : « Dormez bien, les petits… »

Par 

Modifié le 04/06/2020 à 19:02 – Publié le 04/06/2020 à 07:01 | Le Point

Providentiel. Le 18 mai, a l'Elysee. Emmanuel Macron s'apprete a annoncer le plan de relance europeenne.
Providentiel. Le 18 mai, à l’Elysée. Emmanuel Macron s’apprête à annoncer le plan de relance européenne.
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Dormez bien les petits : la France en plein déni économique par Antoine Derlhommais.

Face à la récession, l’État entretient l’illusion de l’argent magique. Subventions, réglementations, infantilisation. Enquête sur une anesthésie générale.

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Publié le 04/06/2020 à 07:01 | Le Point
 Providentiel. Le 18 mai, a l'Elysee. Emmanuel Macron s'apprete a annoncer le plan de relance europeenne.
Providentiel. Le 18 mai, à l’Elysée. Emmanuel Macron s’apprête à annoncer le plan de relance européenne.
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LREM, le parti des tocards par h16

La France n’a pas déconfiné que ses citoyens, elle a aussi déconfiné sa campagne électorale pour les élections municipales : eh oui, il reste encore quelques milliers de maires à élire et c’est donc avec un entrain mesuré que les candidats se retrouvent à nouveau dans cette drôle de campagne…

Ce qui veut dire qu’en surcroît des pénibles déclarations plurihebdomadaires du Premier ministre et du ministre de la Santé sur l’état des lieux de l’épidémie en France, en plus de leurs atermoiements sur les activités qu’il faut laisser reprendre et celles qu’on doit continuer à asticoter avec des contraintes plus ou moins loufoques, le citoyen français va aussi devoir se cogner le retour navrant de la politique politicienne locale, ses inévitables promesses de forain et les boniments habituels des candidats à la gamelle municipale.

Ceci explique l’effroi palpable de certains de nos journalistes découvrant que Gérard Collomb, l’ex-ministre de l’Intérieur revenu briguer mandat en terres lyonnaises, lâche l’affaire au profit du candidat Les Républicains : en déroute suite à un premier tour désastreux, le candidat LREM cède donc la place, en invoquant le désir de ne pas laisser Lyon tomber aux mains des écologiques hystériques, souhaitant éviter que la ville ne devienne « un petit laboratoire de la décroissance ni un lieu d’expérimentation d’idéologies hasardeuses pratiquées par des apprentis ».

De cet épisode rigolo qui scandalise évidemment les transfuges et autres novices de LREM, on retiendra donc la lucidité de Collomb, qu’on avait aussi entrevue lorsqu’il avait quitté Beauvau en expliquant que la France se dirigeait vers un face à face rugueux, qui comprend bien le danger de laisser les clés de l’économie d’une ville à des décroissantistes dont les politiques ont pu être testées grandeur nature pendant deux mois avec, déjà, des résultats cataclysmiques.

Lucidité qui n’est, vraisemblablement, pas partagée par tout le monde puisqu’on découvre, au détour d’une presse somme toute fort discrète, qu’Agnès Buzyn – l’infortunée candidate à la mairie de Paris – est toujours dans la course : malgré 17 % des scrutins du premier tour, elle tente donc de continuer une campagne que tout indique pourtant perdue, avec un soutien gêné du pouvoir en place qui comprend qu’il a autant à perdre à la dézinguer qu’à la soutenir franchement.

En effet, ministre de la Santé alors que la pandémie commençait à s’étendre en France, elle prétend avoir averti les membres du gouvernement du danger qui s’annonçait et de leur impréparation. Si l’on peut raisonnablement penser qu’elle fanfaronne, la possibilité qu’elle puisse prouver ses allégations doit laisser quelques moiteurs dans les paumes de beaucoup de nos actuels dirigeants.

Malgré tout, elle sait qu’elle va au casse-pipe : les sondages, les jeux politiques et les Parisiens n’y croient plus mais elle espère probablement, en présentant cet acte comme un baroud courageux, que certains sauront la mettre hors de danger une fois l’heure des procès (en juin) advenue.

L’échec est donc prévisible, il est même annoncé, assumé voire planifié, mais l’explication de cet échec est déjà trouvée : s’il a été aussi difficile pour elle de faire campagne à Paris, si le résultat est aussi médiocre, c’est parce qu’elle était une femme, pardi. Et une femme en politique, cela déclenche, forcément, une violence inouïe (devant laquelle elle avoue qu’elle n’était « pas prête »).

L’argument est particulièrement croquignolet et démontre de façon assez phénoménale le niveau de tocardise des politiciens de LREM en général et de la candidate à la municipale parisienne en particulier.

Difficile en effet d’oublier que les autres candidats à la mairie, mieux placés qu’elle, sont toutes deux des femmes (Hidalgo et Dati) qui n’ont pas eu besoin, elles, de ressortir la carte ultra-usée du féminisme maltraité pour justifier d’un parcours électoral douloureux.

Du reste, la réalité lui donne tort de façon flagrante : si elle est lourdement critiquée actuellement, si elle est même menacée, ce n’est pas parce qu’elle est une femme mais parce qu’elle a fait n’importe quoi n’importe comment, et tenter cette carte du féminisme pour se dédouaner de ses responsabilités va se retourner contre elle : ici, Buzyn tente de se la jouer comme Ségolène Royal, grande habituée de cette carte ridicule et qui a largement contribué – sans en subir les conséquences – à un nombre considérable de catastrophes économiques dans les différentes institutions qu’elle a dévastées (BPI, Région Poitou-Charentes, ministères divers).

L’autre carte, celle de l’antisémitisme, d’une résurgence de l’extrême droite ou d’un complotisme de mauvais aloi est aussi vaguement tentée mais sans conviction cependant : la situation semble ici trop clairement défavorable pour envisager cette autre excuse traditionnelle des tocards politiques lorsque la situation leur échappe sur le mode « les vilains extrêmes s’acharnent sur moi car je représente ce qu’ils détestent le plus » (on se rappellera de la tentative de Loiseau lors des élections européennes).

Malheureusement pour Buzyn, l’ampleur des dysfonctionnements à tous les niveaux de l’État que cette pandémie aura mis en exergue est telle que le parapluie victimaire semble bien insuffisant pour éviter des condamnations et faire oublier sa lourde responsabilité dans le désastre.

Les semaines permettront peut-être d’y voir plus clair, mais indépendamment du sort de Buzyn, cette médiocrité ainsi affichée en dit long sur le niveau des autres politiciens actuellement rassemblés autour de l’équipe présidentielle : on finirait par croire que le président est tombé sur un nid de tocards particulièrement peuplé et qu’il s’ingénie à tous les employer dans les tâches les plus risquées.

Rappelons en effet que la brave Agnès remplaçait tout de même, au pied levé, un autre lieutenant de la macronie, c’est-à-dire littéralement un branleur qui s’était fait choper en bien piètre position à deux mois du scrutin.

Rappelons qu’elle fut elle-même remplacée par Olivier Véran, dont le parcours en tant qu’actuel ministre de la Santé ne laisse pas non plus de doute sur sa médiocrité, l’accumulation des injonctions paradoxales sur les masques, inutiles mais obligatoires, suffisant amplement à caractériser l’individu… Sans même parler de sa gestion globale de la crise, résolument placée sous le signe de l’improvisation complète, du centralisme jacobin parisiano-centré et d’une bureaucratie procédurière dont le ridicule méticuleux n’a même pas fini de se surpasser encore actuellement.

En réalité, les déclarations pitoyables de Buzyn illustrent fort bien le drame de ce demi-quinquennat dans lequel le chef de l’État a su manœuvrer brillamment pour parvenir au pouvoir, mais qui a, depuis, laissé son hubris prendre le dessus, ce qui l’a amené, pour mieux briller, à ne choisir de s’entourer que de médiocres et d’imbéciles.

La France en paye maintenant le prix, exorbitant. Alors qu’il nous faudrait des hommes d’État, nous écopons de pitres et de tocards.

Ce pays est foutu.

sur le web:
https://www.contrepoints.org/2020/06/01/372606-lrem-le-parti-des-tocards

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Stage Remise en selle payé par nos impôts : dites-moi que je rêve ! par Nathalie MP

 

 

« Il ne faut jamais gaspiller une bonne crise », tel est l’un des grands adages d’une vie politique réussie. Pour les esprits étatistes, rien ne vaut ces moments de choc et d’angoisse où les repères habituels des citoyens sont chamboulés pour renforcer l’idée qu’il est naturel voire essentiel que l’État s’occupe de tout et étende son domaine à des secteurs, petits ou grands, qui échappaient encore à son emprise.

Au début de l’année, le cinquième anniversaire de la fusillade islamiste dans les locaux du magazine satirique Charlie Hebdo (7 janvier 2015) fournissait ainsi au ministre de la Culture le prétexte idéal pour lancer la création d’une « Maison du dessin de presse et du dessin satirique » afin de « protéger » ces derniers de toutes les censures qui les menacent. On appréciera la logique qui consiste à mettre sous cloche et sous subventions étatiques un secteur dont l’irrévérence qu’on en attend n’a de sens que s’il est parfaitement libre de toute attache idéologique…

La pandémie de Covid-19 et la profonde crise économique que le confinement dressé contre elle a mécaniquement provoqué ne font pas exception à la règle, bien au contraire.

Outre qu’il semble maintenant entendu que « le monde d’après » sera celui de l’interventionnisme étatique couplé à une dette abyssale selon des théories politiques et monétaires qui n’ont rien de nouveau mais qui triomphent aujourd’hui, on se rappellera par exemple qu’avant même le début du confinement, le député de la France insoumise François Ruffin s’extasiait sans retenue sur le fait que la désorientation momentanée des esprits devant la crise ouvrait une formidable fenêtre pour faire passer les idées pratiquement soviétiques de son parti :

« Cette crise est aussi une fenêtre pour nous : réquisition, plafonnement des prix, etc. Dans de tels moments, les esprits sont comme une pâte un peu molle, où l’on peut faire passer des idées neuves. »

.
Le plan vélo concocté à toute vitesse par la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne s’inscrit tout à fait dans ces schémas. Ces jours-ci, on lisait en effet dans Paris Match la chose suivante :

« ‘Ça fait longtemps que je me bats pour changer le regard sur le vélo (…). En quelques semaines, cette crise a fait gagner des années de politique vélo !’ se réjouit la ministre. »

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La ministre est ravie : le grand projet vélo qui lui tient à cœur depuis si longtemps va enfin pouvoir s’imposer à tous grâce aux délicates problématiques de distanciation sociale inhérentes au déconfinement en cours. Que le Covid-19 en soit remercié !

Il est vrai que les transports en commun censés ringardiser la voiture particulière dans une perspective de protection de la planète s’avèrent assez mal adaptés dans la nouvelle perspective de protection sanitaire. Aussi, plutôt que de voir s’installer un calamiteux retour aux véhicules thermiques, Mme Borne a aussitôt lancé un plan vélo dont le « succès si fulgurant » (pour le dire comme Paris Match) l’oblige maintenant à en tripler le budget.

Il n’est certes question que de 60 millions d’euros d’argent public, une paille par rapport aux 450 milliards d’euros que Bruno Le Maire se vantait récemment d’avoir mis sur la table pour « sauver » notre économie. Et on parle du vélo, objet familier et éminemment sympathique qu’aucune personne de bonne volonté ne saurait critiquer sans se ridiculiser.

Mais la question n’est pas celle du vélo en lui-même. Ses nombreux avantages dans telle ou telle circonstance de déplacement liée au loisir ou au travail sont connus et appréciés, et personne ne songe à les remettre en cause – si ce n’est que le vélo a le chic pour attirer les voleurs, et là, on aimerait beaucoup que la composante régalienne de l’État se décarcasse.

La question est celle de l’appropriation d’une activité humaine de plus par la puissance étatique avec tout ce que cela entraîne d’effets pervers en matière de comptes publics, de bureaucratie, de clientélisme et de perturbation d’un marché qui marchait très bien tout seul.

Sans compter l’invraisemblable infantilisation dans laquelle l’État plonge une fois de plus les citoyens. Car figurez-vous qu’en plus d’une subvention de 50 € pour faire réparer son vélo et en plus d’aides au financement de places de stationnement temporaire vélo pour les collectivités locales, le plan de Mme Borne prévoit aussi des séances « gratuites » de « remise en selle » auprès de moniteurs ou de vélo-écoles agréés.

Comme l’explique le site Coup de Pouce Vélo qui centralise les trois dispositions principales du plan (page d’accueil ci-dessus) :

« Vous n’avez pas utilisé votre vélo depuis longtemps ou vous n’êtes pas à l’aise ? (…) L’Etat propose de vous faire bénéficier d’une séance de ‘remise en selle’ dispensée par une monitrice ou un moniteur référencé.e. Le programme de cette séance s’adapte à vos besoins : reprise en main du vélo, circulation en ville, choix d’un itinéraire adapté, entretien du vélo… »

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On tombe à la renverse.

La société du « care » qui se développe de plus en plus sur le terreau de notre État-providence jusqu’à le transformer en un État-nounou qui prend soin de nous comme d’un bébé de la naissance à la mort va finir par nous apprendre à mettre un pied devant l’autre via des formateurs diplômés par le gouvernement !

Qu’y a-t-il dans le programme ci-dessus qu’on ne soit capable de faire par soi-même, en famille ou entre amis ? Pour des parents, le jour où l’enfant fait du vélo sans assistance parentale rapprochée ni petites roues est presque aussi beau et aussi naturel que le jour où il s’est mis à marcher ! C’est dire si la pratique du vélo est ancrée en nous depuis notre plus jeune âge, même si nos circonstances de vie (en ville ou à la campagne, en famille avec enfants ou en célibataire, en étudiant, etc.) en font un mode de transport plus ou moins utilisé par suite.

Nul besoin d’être pris par la main par l’État qui se constitue surtout par ce biais tout un réseau supplémentaire de connivences dans le domaine de la formation.

Mais, m’objecte-t-on, toutes les familles n’ont pas les moyens d’éduquer leurs enfants au vélo. Un argument qui me semble peu conforme à la réalité. Les écoles maternelles favorisent cette motricité pour tous les enfants ; quant aux vélos eux-mêmes, on en trouve pour tous les âges et pour quelques petites dizaines d’euros dans toutes les bonnes braderies de France et de Navarre. (Les braderies constituent du reste un formidable lieu de redistribution volontaire et choisie, mais c’est un autre sujet.)

Il n’en demeure pas moins que le plan vélo, ou du moins sa subvention de 50 € offerte pour une réparation, a effectivement connu un vrai engouement du public dès son lancement début mai. D’après la ministre, le « coup de pouce réparation » a déjà été sollicité pour plus de 62 400 cycles et le rythme serait monté à 5 000 par jour depuis le 25 mai. D’où la décision de tripler le budget face à la « demande »… et face à l’inquiétude des réparateurs qui commençaient à se demander s’ils seraient indemnisés.

Mais s’agit-il réellement d’un succès fulgurant ou d’un classique effet d’aubaine ? La question se pose car la période printanière est justement celle où l’on commence à ressortir son vélo pour des balades ou des trajets nécessaires. Pouvoir le faire réviser chez un professionnel sans rien débourser ou presque, voilà qui peut effectivement motiver une nouvelle « demande », mais une demande largement artificielle car fondée sur l’existence d’une subvention.

Autrement dit, avec ses 50 € offerts, Mme Borne a complètement perturbé le marché de l’entretien et de la réparation des vélos. Elle a généré une demande qui n’existerait pas à ce niveau si le marché avait été laissé à lui-même et elle constate maintenant qu’on va manquer de réparateurs.

Interventionnisme pour interventionnisme, il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin : la voilà maintenant lancée sur la piste d’une Académie des métiers du vélo afin de financer la formation de 250 réparateurs d’ci la fin de l’année et 500 par an ensuite :

Elisabeth BORNE

@Elisabeth_Borne

🚲Le plan vélo pour le a permis une forte croissance des réparations de
✅Pour répondre à cette demande et développer une expertise française du vélo, je lance une pour former 250 réparateurs, puis 500/an.
➡️https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/deconfinement-elisabeth-borne-lance-academie-des-metiers-du-velo-notamment-former-des-mecaniciens-en-0 

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Vous vous demandiez comment on crée des bulles (qui finissent toujours par éclater) et des professions protégées de la concurrence (qui finissent toujours par offrir un service de piètre qualité) ? Eh bien, suivez la recette de Mme Borne : distribuez des subventions !

Et réjouissez-vous car dès le joli mois de mai prochain, vous pourrez donner libre cours à votre fibre cyclo-festive grâce à la fête nationale du vélo que Mme Borne se propose d’instaurer (et financer) en fédérant ce qui existe déjà afin de fêter la bicyclette, petite reine du déconfinement !

On croit rêver, mais non.

sur le web:

Stage Remise en selle payé par nos impôts : dites-moi que je rêve !

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VOUS REPRENDREZ BIEN UN PETIT COUP D’ÉCOLOGIE?

MOI?

https://www.youtube.com/watch?v=ycN3mVW1fow&fbclid=IwAR2JlCWOETF72Jsv9hviNd35zEAbrSt2Zhus18fZrDWJEX8kZ8DorQyKi6g

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LA POLICE FRANÇAISE A-T-ELLE CHANGÉE?

Voici un article assez intéressant:

MAINTIEN DE L’ORDRE EN FRANCE : MAIS QUE FAIT LA POLICE ?

Par

Vital Nicole Desmau

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Christophe_Castaner_2016.jpg

Le 9 janvier dernier, la vidéo d’un policier faisant volontairement un croche-pied à une femme déjà interpellée et inoffensive scandalisait sur les réseaux sociaux. Cette affaire aura contraint le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner à s’exprimer à ce sujet, reconnaissant le manque de professionnalisme du policier incriminé. Pourtant, et bien qu’un croche-pied soit évidemment inacceptable, cela fait maintenant plus d’un an que la police mutile et blesse des citoyens qui manifestent. D’ailleurs, une semaine seulement après cet épisode, une nouvelle vidéo circulait, où l’on voyait un policier frapper un homme à terre, déjà interpellé et lui aussi inoffensif. Cette fois, le ministre de l’Intérieur n’a pas jugé bon de commenter l’incident. « Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière », affirmait pourtant le préfet de police de Paris Maurice Grimaud dans sa lettre aux policiers du 29 mai 1968, où il les avertissait contre « l’excès dans l’emploi de la force ». Cette mise en garde semble malheureusement plus que jamais d’actualité : alors que les violences policières – tant dans les manifestations que dans les banlieues – se multiplient, bien des responsables du maintien de l’ordre public en France semblent aujourd’hui oublier que garantir l’ordre républicain suppose d’abord que l’institution qui y est dévolue le respecte elle-même.


L’ÉVOLUTION DES DOCTRINES DU MAINTIEN DE L’ORDRE DEPUIS LE DIX-NEUVIÈME SIÈCLE

Jusqu’à la fin du 19siècle, c’était l’armée qui réprimait les mouvement sociaux et les manifestations. Elle les réprimait dans le sang, avec ses armes habituelles – les manifestants n’étant plus considérés comme des citoyens, mais comme des ennemis. Le massacre de la « semaine sanglante » qui mit fin à la Commune de Paris en témoigne. Mais d’autres épisodes macabres jalonnent l’histoire des revendications sociales en France : le 1er mai 1891, à la fin d’une manifestation festive pour la journée de travail de huit heures, l’armée tire sur la foule, faisant neuf victimes – toutes âgées de moins de trente ans. C’est la fusillade de Fourmies. L’inexpérience des soldats et leur incapacité à gérer une foule de manifestants est mise en avant dans l’explication de ce drame.

Cependant, les soldats montrent de plus en plus de réticences à tirer sur des citoyens, parmi lesquels se trouvent souvent leurs proches, et fraternisent même dans certains cas avec les manifestants. Dans un premier temps, ils reçoivent donc l’ordre de réduire la répression, et de ne tirer qu’en cas d’urgence ou de frapper avec le plat de la lame de leur sabre. Progressivement, on prend conscience de la nécessité de corps spécialisés, dévolus au seul maintien de l’ordre. En 1921, celui-ci est ainsi confié à des corps de gendarmeries mobiles, et complété en 1926 par leur structuration en gardes républicaines mobiles. Ces corps de gendarmes sont formés au maintien de l’ordre et à la gestion des foules, et n’utilisent la violence qu’en dernier recours. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que sont créées les compagnies républicaines de sécurité (CRS) à partir de la police de Vichy – ce pourquoi les mineurs du Nord lancent en 1947 le slogan « CRS = SS ».

Depuis le début du vingtième siècle, les doctrines de maintien de l’ordre ont donc radicalement changé : le but est désormais de réduire et de gérer la conflictualité avec les manifestants, plutôt que de les considérer comme des ennemis. Olivier Fillieule, dans son ouvrage Police et manifestants, étudie les divers éléments qui ont rendu possible cette pacification relative des contestations sociales : la légalisation des manifestations, avec notamment le décret-loi de 1935 qui établit un régime d’autorisation préalable, ou encore la professionnalisation des forces de l’ordre, avec par exemple la création du centre national d’entraînement des forces de gendarmerie en 1969, qui forme au maintien et au rétablissement de l’ordre dans les situations à fort potentiel conflictuel.

Dans les années 1990, avec le développement de nouvelles formes de contestation (et notamment des « black blocs »), une interrogation tactique a pourtant refait surface. Vaut-il mieux se tenir relativement à l’écart des manifestants, pour ne pas risquer de les blesser ou de les tuer – quitte à ce qu’il y ait de la casse ? Ou bien faut-il au contraire aller au contact des manifestants pour limiter les dégradations matérielles – même si cela contribue à augmenter et à alimenter la violence de certains manifestants ?

Un lent basculement vers la seconde option s’est dessiné au cours des dernières décennies, avec notamment la dotation de Flash-Ball pour certaines unités de la police en 1995. Lors des manifestations contre la création d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou de celles contre la loi Travail en 2016, puis lors des manifestations des gilets jaunes, une réelle escalade de la violence a pu être constatée.

MAINTIEN DE L’ORDRE OU ORGANISATION DU DÉSORDRE ?

Ce changement de doctrine a en effet éclaté au grand jour pendant la crise des gilets jaunes, notamment à Paris. Dès le 8 décembre, ce fameux quatrième acte auquel Le Monde a consacré un article terrifiant, les interpellations, les affrontements et les blessures se multiplient.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:2018-12-08_Gilets_jaunes_acte_4.jpg
Acte 4 des gilets jaunes à Paris. © Olivier Ortelpa

Mais le véritable tournant a lieu le 16 mars 2019, lorsque le préfet de police Michel Delpuech est révoqué, pour être remplacé par Didier Lallement. Ce remplacement témoigne de la volonté du gouvernement d’une reprise en main musclée de la préfecture. Selon plusieurs de ses collègues, la doctrine du préfet Lallement consiste en effet à instaurer un climat de terreur : violences décuplées, aucune négociation, et des consignes ordonnant d’aller au contact des manifestants avant que la casse n’ait eu lieu. Les manifestants sont considérés comme des ennemis. « Nous ne sommes pas dans le même camp », affirmait-il d’ailleurs le 17 novembre 2019 à une femme se disant gilet jaune, qui l’avait interpellé.

Des manifestants font désormais part de leur peur d’aller en manifestation.

Des manifestants font désormais part de leur peur d’aller en manifestation. Une peur certes déjà entretenue depuis plusieurs années : « Il suffit d’avoir un peu fréquenté les cortèges ces trois dernières années, depuis la loi travail de 2016, pour se sentir rapidement refroidi à l’idée de se retrouver, une fois de plus, noyé dans un nuage de lacrymos au milieu d’une foule nassée. Il suffit aussi d’avoir vu les images des amputés et des éborgnés pour craindre la balle de défense ou la grenade de désencerclement qui bouleversera toute une existence », écrit Frantz Durupt dans un article de Libération.

DES « ARMES DE GUERRE »

Cette politique de terreur est d’ailleurs en accord avec l’arsenal détenu par les policiers : en effet, les armes utilisées ne le sont pour beaucoup plus qu’en France, du fait de leur dangerosité. Les policiers sont armés de plusieurs sortes de grenades, comme les grenades de désencerclement, ou encore les grenades lacrymogènes instantanées GM2L. Toutes deux sont classées dans la catégorie A2, ce qui correspond à du « matériel de guerre ». L’utilisation des grenades lacrymogène dans les conflits armés est d’ailleurs interdite depuis le 13 janvier 1993 et la convention sur l’interdiction des armes chimiques de Paris, mais celles-ci restent pourtant utilisées contre des citoyens qui manifestent – dont les sérums physiologiques, s’ils en amènent en manifestation, sont considérés comme des « armes par destination », ce qui ne manque pas de piquant…

Parmi les grenades lacrymogènes, jusqu’au 26 janvier 2020, les policiers comme les gendarmes utilisaient des grenades de type GLI-F4 dans les opérations de maintien de l’ordre. La France était le dernier pays à en utiliser. La Ligue des droits de l’Homme, un collectif d’avocat, ainsi que des syndicats de police (comme Vigi Ministère de l’Intérieur) avaient d’ailleurs demandé leur retrait, qui aurait permis d’éviter bien des blessures graves. Ces grenades, qui contiennent 26 grammes de TNT, peuvent causer des dommages irréversibles.

Le 26 janvier dernier, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a certes annoncé leur retrait pur et simple de l’arsenal des forces de l’ordre. Mais ne nous y méprenons pas : il s’agit simplement d’un nouvel enfumage – si l’on peut dire – du gouvernement, et non d’une volonté de réduire la violence dans les manifestations. De fait, ces grenades n’étaient plus produites depuis 2014, et les stocks quasiment arrivés à épuisement dans la plupart des unités. Ce coup de communication a ainsi permis au ministre de l’Intérieur d’avoir l’air de faire des concessions et de se soucier de la sécurité des manifestants à moindre frais.

Les LBD ont souvent été la cause de blessures graves, comme des mains arrachées ou des énucléations.

Autre arme sujette à de nombreuses controverses : le lanceur de balles de défense (LBD), également classé dans la catégorie A2. Ses munitions peuvent atteindre 350 km/h. Il ne doit être utilisé qu’en cas de légitime défense ou de défense de position ; le tir à la tête est formellement interdit, sauf en dernier recours ; les balles doivent arriver à au moins 14 cm de la tête, et être tirées à une distance minimale de 10 mètres. Pourtant, les LBD ne semblent pas être utilisés de manière légale. En effet, leurs tirs ont souvent été la cause de blessures graves, comme des mains arrachées ou des énucléations. On ne peut pas dire que tous les éborgnés avaient un profil très agressif : pour ne prendre qu’un exemple, Franck Didron, éborgné le 1er décembre 2018, était au téléphone avec sa mère pour la rassurer, lorsqu’il a été atteint au visage par un tir de LBD.

Une étude publiée dans The Lancet sur la période allant de février 2016 et août 2019, faisait état de 43 cas de blessures oculaires dues aux LBD. Dans 25 cas, ces blessures ont donné lieu a une déchirure du globe oculaire, dans 18 cas à un froissement du globe oculaire – la rétine étant atteinte dans 10 cas ; 12 fractures du visage, dont deux ont mené à des complications cérébrales ; dans 9 cas, enfin, une énucléation a été nécessaire. Les effets de ces blessures peuvent ainsi être extrêmement graves et traumatisants pour les victimes, comme Le Vent Se Lève le relatait dans sa vidéo sur « Les blessés qui dérangent ».

Les policiers interrogés sur les blessures au visages imputables aux LBD plaident l’erreur, qui serait due à des tirs réflexes, mais également à la mauvaise visibilité dans les manifestations – que les policiers provoquent eux-mêmes, par le lancer de nombreuses grenades lacrymogènes – ainsi qu’au dérèglement de leur viseur. Cependant, comme le constructeur des LBD le faisait lui-même remarquer, les LBD sont tous équipés de viseurs électroniques, scellés – et qu’il est donc impossible de dérégler. Selon l’agence de presse indépendante Taranis News, ces viseurs sont justement conçus pour permettre des tirs réflexes précis et rapides, et des tirs ajustés même dans des mauvaises conditions de visibilité. Et si le règlement impose des tirs dans les membres inférieurs, le thorax ou les membres supérieurs, il a été remarqué au cours des nombreuses manifestations que les tirs ne se font jamais au niveau des membres inférieurs, mais toujours au niveau du plexus, voir de la tête. Pour finir, la loi dispose qu’une fois la victime touchée, les policiers ont l’obligation de rester à son côté et d’appeler les services de secours – ce qu’ils ne font pourtant quasiment jamais.

Ils ne le font jamais, car pour la plupart, ils ne sont pas formés au maintien de l’ordre et aux obligations qui y sont associées. Ainsi, si les CRS, ou encore les EGM (escadrons de gendarmerie mobile) sont formés au maintien de l’ordre, ce n’est pas le cas de brigades comme les BRI (brigades de recherche et d’intervention) ou les BAC (brigades anti-criminalité), qui de ce fait réagissent beaucoup moins bien lorsque la situation s’envenime. La différence entre ces unités est flagrante. Si les CRS encaissent les projectiles envoyés par les manifestants sans trop broncher jusqu’à ce qu’ils aient reçu l’ordre de riposter, la BAC répond quant à elle souvent immédiatement aux agressions, et au lieu de chercher à réduire au maximum les violences, les brigadiers attaquent tout de suite les manifestants à coup de LBD et de grenades lacrymogènes. Or, la présence de ces unités dès le début des manifestations témoigne de la volonté du gouvernement de réprimer les manifestants par la force, afin qu’ils aient suffisamment peur pour ne pas revenir : « en blesser un pour en terroriser mille », comme le dit Pierre Douillard Lefèvre, lui-même éborgné lors d’une manifestation en 2007.

Cette stratégie a ses limites. Si certains manifestants ne sont effectivement plus revenus, d’autres, parmi lesquels de nombreux blessés, ont vu leur détermination renforcée. Maurice Grimaud l’avait bien compris : « toutes les fois qu’une violence illégitime est commise contre un manifestant, ce sont des dizaines de ses camarades qui souhaitent le venger. Cette escalade n’a pas de limites », expliquait-il dans sa lettre déjà citée.

LA POLICE TUE
Ces armes et ces pratiques de maintien de l’ordre violentes peuvent conduire à la mort, comme celles de Zineb Redouane ou de Steve Maia Caniço, qui ont été fortement médiatisées ces dernières années. Mais ce ne sont pas les seules personnes tuées par la police. En effet, et depuis de trop nombreuses années, la violence que nous observons avec stupeur lors des manifestations a lieu également loin du regard des journalistes, dans les banlieues. Et les morts y sont nombreuses.

Les LBD, par exemple, qui ont fait leur apparition dans les manifestations en 2007, étaient déjà utilisés dans les banlieues depuis une vingtaine d’années. Ces LBD s’ajoutaient aux armes létales des policiers, afin qu’il y ait moins de morts ou de blessés lors des interventions. Mais l’effet inverse s’est produit : comme ces armes n’étaient pas létales, les policiers se sont mis à en faire usage dans des cas où ils n’auraient pas sorti leur arme de poing. Cela a eu pour conséquence une augmentation impressionnante du nombre de blessés.

Les contrôles d’identité, qui depuis la loi Pasqua du 10 août 1993 peuvent être effectués n’importe quand et n’importe où, pour « prévenir à une atteinte à l’ordre public », sont souvent vus comme une sorte de harcèlement, d’autant que ce sont presque toujours des contrôles au faciès. Mathieu Rigouste, dans L’ennemi intérieur, met en évidence la proximité des méthodes de maintien de l’ordre dans les Zones urbaines sensibles (ZUS), et les méthodes de guerre contre-insurrectionnelles mises en œuvre au cours des guerres de décolonisation, où les populations sont perçues comme susceptibles d’héberger un « ennemi intérieur », et traitées comme telles. Ces méthodes n’ont donc rien à voir avec la doctrine de désescalade de la violence : elles sont plutôt à l’exact opposé.

Dans son film Les Misérables  – dont même Emmanuel Macron a fait l’éloge – Ladj Ly montre la violence des rapports qui s’établissent entre forces de l’ordre et jeunes de banlieues sensibles. En effet, les policiers y réagissent très rapidement et partent du principe qu’un jeune vivant dans un quartier est « présumé délinquant », et tentent souvent de neutraliser toute personne refusant de se soumettre immédiatement.

Les méthodes de neutralisation sont pourtant extrêmement violentes, voire carrément dangereuses. Des méthodes comme la clé d’étranglement ou le pliage, qui peuvent entraîner la perte de conscience, l’asphyxie voire même la mort, comme dans le cas de Mariame Getu Hagos, ou plus récemment de Cédric Chouviat, continuent pourtant à être utilisées. Les techniques d’interpellation, de même, conduisent parfois à des morts lors de courses-poursuites. Il serait moins grave de prendre des risques avec la vie des personnes interpellées que de les laisser s’enfuir… Une fois appréhendées, celles-ci ne sont toujours pas hors de danger : les cas de morts intervenues sur le chemin du commissariat où en garde à vue sont nombreux. Si, dans les années 1980, 5 personnes décédaient en moyenne au cours d’une opération de police chaque année, ce chiffre était passé à 11 dans les années 1990, et à 12 depuis 2001.

Les victimes sont souvent présentées comme d’abord fautives.

Cette violence policière dans les banlieues est souvent minimisée par les médias, qui évoquent plus volontiers les infractions ou délits prétendument commis en amont par les victimes. Les abus éventuels des représentants de l’État, qui d’après Max Weber a le monopole de la violence physique légitime, sont ainsi souvent relativisés. Lorsqu’un jeune meurt sous les coups de la police, on l’entend souvent décrit comme « connu des services de police », « jeune Maghrébin sous l’emprise de stupéfiants », etc. La guerre des mots fait rage : les victimes sont souvent présentées comme d’abord fautives.

Ces manipulations de l’opinion sont parfois même mensongères. En 2007, par exemple, Tina Sebaa est tuée lors d’une course poursuite avec la police, alors qu’elle était avec des amis en voiture – l’un d’eux étant « connu des services de police ». Son propre casier judiciaire était vierge. Le procureur, lors de la conférence de presse qui suit le drame, annonce que les 4 jeunes avaient consommé de l’alcool et du haschisch, ce que les journaux répéteront à l’envi. L’autopsie démentira pourtant les propos du procureur. Parfois aussi, c’est le sort qu’on incrimine : un accident, une conduite à risque ou encore une malformation cardiaque de la victime sont évoqués pour expliquer des meurtres requalifiés en « bavures ».

UN SENTIMENT D’IMPUNITÉ

Pourtant, les forces de l’ordre, ainsi que leur hiérarchie, ne sont jamais – ou presque – condamnées. Les voltigeurs ayant provoqué la mort de Malik Oussekine ne seront par exemple condamnés qu’à des peines très légères de prison avec sursis. Il en va de même dans la majorité des cas. C’est un triste paradoxe : l’institution qui est censée garantir l’ordre républicain néglige pourtant celui-ci en son propre sein.

Pourtant, la police n’est pas une institution intrinsèquement raciste ou violente, et nombreux sont les gardiens de la paix qui voient avec répugnance les agissements de certains de leurs collègues. Malheureusement, les consignes données par leur hiérarchie semblent de plus en plus tolérer la violence, voire l’encourager : « Allez-y franchement, n’hésitez pas à percuter ceux qui sont à votre contact, à proximité… Ça fera réfléchir les suivants », ordonnait ainsi le commandement central à une unité de CRS lors du quatrième acte des gilets jaunes à Paris.

Le gouvernement, qui compense son manque de légitimité par une répression accrue, semble en effet se servir des forces de l’ordre comme d’une milice plutôt que de veiller à ce qu’elle conserve sa fonction d’origine, à savoir le maintien de l’ordre et la pacification de la société. Ce qui n’est pas pour leur rendre service : le malaise dans les rangs de la police est ainsi réel, comme en témoigne le nombre élevé de suicides policiers. Certains policiers, comme Noam Anouar – suspendu pour avoir protesté contre cet usage fait par le gouvernement actuel des forces de l’ordre – s’élèvent contre cette situation, mais ne sont pas entendus.

Les enquêtes de l’IGPN, la « police des polices », censée contrôler la légalité des actes des forces de l’ordre, aboutissent quasi systématiquement à des non-lieux, confortant la police dans son sentiment d’impunité.

Ménager les forces de l’ordre est un objectif raisonnable. Mais pourquoi choisir de les opposer aux autres citoyens, par exemple en les exonérant d’une réforme des retraites injuste et contre laquelle ces derniers manifestent ? Ne vaudrait-il pas mieux les ménager en évitant de rentrer dans le cercle vicieux de la violence ? En répondant à la contestation par la répression plutôt que par le dialogue, le gouvernement rend un très mauvais service aux forces de l’ordre – qu’il cherche ensuite à compenser de la pire des manières, c’est-à-dire en fermant les yeux sur les agissements intolérables de certains d’entre eux.

Le 16 juin 2019, une action du ministre de l’Intérieur n’est ainsi pas passée inaperçue : il récompense en effet 9000 membres des forces de sécurité au titre d’une promotion exceptionnelle, la médaille de la sécurité intérieure. Certains de ces policiers étaient pourtant impliqués dans des enquêtes concernant des violences policières – et notamment les morts de Steve Maia Caniço et de Zineb Redouane…

Les violences policières vont même jusqu’à être niées par le gouvernement. La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye et le président de la République Emmanuel Macron récusent le terme de violences policières. Les enquêtes de l’IGPN, la « police des polices », censée contrôler la légalité des actes des forces de l’ordre, aboutissent quasi systématiquement à des non-lieux, confortant la police dans son sentiment d’impunité. Ce déni de réalité est grave, car il empêche la réflexion sur ce que devrait être un maintien de l’ordre vraiment républicain. Saluons donc le travail effectué par plusieurs journalistes, qui enquêtent, recensent et dénoncent les violences policières que le gouvernement s’obstine à nier : pour ne citer que les plus connus, David Dufresne, ou encore le média indépendant Bastamag, dont le décompte macabre des victimes des forces de l’ordre en a recensé 676 depuis 1977. Espérons que leur travail d’information ne servira pas seulement à nous indigner, mais aussi à changer les choses.

Sur le web:
https://lvsl.fr/maintien-de-lordre-mais-que-fait-la-police/?fbclid=IwAR00zecsle2kzf3AFggEON5StmmWnskf9btRdQAf9nEq3FQYEpvZGQg_sfI

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L’INGRATITUDE DES FONCTIONNAIRES N’EST PAS UNE NOUVEAUTÉ!

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Témoignage:
« J’ai produit et DONNÉ plus de 1100 visières ces deux derniers mois. Et voilà comment ce gouvernement nous remercie… des menaces de poursuites…

D’un côté je comprends qu’à un moment une fois l’urgence immédiate passée il est logique que des industriels avec des presses à injecter prennent le relais de milliers de bénévoles qui ont dans l’urgence équipé nos soignants.
On passe de 1/4 h par visière avec une imprimante à plusieurs visières par seconde avec une presse à injecter…

Ce qui me révolte en tant que Maker c’est la manière de faire:
Pas un merci pour les centaines d’heures et les nuits passées à faire des visières voire l’argent dépensé pour acheter des matériaux… rien…

Au lieu de cela on nous présente comme des délinquants coupables de concurrence déloyale et de travail déguisé et on nous menace de poursuites….

Pas mal pour ceux qui ont sué sang et eau pour équiper dans l’urgence les soignants fin mars / début avril quand ce gouvernement était incapable de leur fournir le minimum d’équipements de protection.

Ce qui est drôle dans l’histoire c’est que les demandes venaient pour bonne part de services public… Hôpitaux, gendarmerie, police, pompiers, mairie…etc…

Conclusion:
si être généreux et solidaire est répréhensible j’arrête immédiatement de produire et donner des visières.
J’en suis très triste mais j’ai assez de soucis à traiter pour ne pas y ajouter un procès.
Les hôpitaux et autres services publics pourront maintenant acheter à prix d’or les visières dont ils ont besoin. »
sur le web:
https://www.ouest-france.fr/…/deux-sevres-la-colere-des-ben…

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Coronavirus : dans les cafés et restaurants, “la deuxième vague sera celle des dépôts de bilan”

MERCI QUI?

Les cafés redoutent une reprise sans client. (A gauche le café du Palais de Reims, à droite, le café de la Madelon à Mancy). / © FTVLes cafés redoutent une reprise sans client. (A gauche le café du Palais de Reims, à droite, le café de la Madelon à Mancy). / © FTV

 Joël Oudin et ses adhérents n’ont jamais été confrontés à une telle situation. « Au moment de la guerre du golfe, explique le président de l’UMIH (union des métiers de l’industrie hôtelière) de la Marne qui regroupe 1.100 établissements, on avait rencontré de très grosses difficultés. Mais dans les quatre à cinq mois qui ont suivi, il y avait eu une reprise. Cette fois, c’est différent. »

S’il y a une deuxième vague, ce sera celle des dépôts de bilan, y compris jusqu’au début de l’année prochaine. Il faudra rembourser les emprunts, plus les loyers qu’on a étalés.
– Joël Oudin, président de l’UMIH de la Marne

L’inquiétude laisse place à l’amertume, voire à la colère. Les cafetiers se sentent abandonnés. « Les assurances ne jouent pas le jeu, ajoute-t-il. La BPI n’apporte ses garanties qu’à coup sûr. On n’a jamais vu ça. Les dettes s’entassent. Ceux qui avaient un peu de mal, vont devoir arrêter. Ils ont bossé toute leur vie. Ça va être terrible, notamment dans les campagnes. Tous attendent le protocole de réouverture. Avec une certaine appréhension : « Si on est obligé de n’avoir qu’une table sur deux, avec 4 m2 par client, on n’ouvrira pas. En plus, le restaurant ne sera sûrement pas une priorité pour beaucoup de personnes. On est en plein marasme. C’était le début de la saison, en plus il y a aujourd’hui deux France. Cela me scandalise qu’on soit en zone rouge. »

Pour une départementalisation de la gestion de crise

Les députés montent au créneau, notamment dans la Marne. Au lendemain de la présentation du plan de déconfinement, Valérie Beauvais, députée (LR) de la Marne, a adressé un mail au Premier Ministre. « Mon groupe à l’Assemblée Nationale avait demandé une départementalisation. Au sein du Grand Est, on est vraiment limite. Dans la Marne et les Ardennes, on remplit plusieurs critères pour passer au vert. D’un point de vue économique, c’est grave de rester longtemps dans le rouge. Il nous faut une gestion au cas par cas, plus individualisée. On a besoin des touristes pour redémarrer, notamment des Européens. » Car rester dans le rouge signifie pas d’ouverture. Le maire de Reims, Arnaud Robinet, a également lancé un appel à l’aide en faveur des restaurateurs.

Repartir au plus vite : une nécessité

Mancy, à cinq kilomètres d’Epernay, dans la Marne, le bar-restaurant « La Madelon » est fermé depuis le 15 mars dernier. Didier Blanchard, son gérant-propriétaire ne cache pas son inquiétude. « Je ne peux pas tenir sans revenus, » dit-il.  » Je n’ose même pas aller en courses… J’avais fait le plein de réservations quand tout s’est arrêté. Il faut que ça redémarre début juin. Le plus important, c’est l’ouverture au tourisme étranger, belge, notamment. J’ai reçu deux fois 1.500 euros par le fonds d’aide aux PME, mais ça devient hyper-difficile pour moi. Mes trois salariés sont au chômage. Les assurances ne jouent pas le jeu et les banques comptent des agios. J’ai de la place pour accueillir les clients en toute sécurité. Si je ne refais pas très vite de trésorerie, je vais baisser le rideau. Je me donne jusqu’après les vendanges. »

Au Ronron Café, les chats sont restés sur place

A Reims, depuis tout juste trois ans, les fans de chats venaient caresser les matous en dégustant le plat du jour ou en buvant un thé. Seulement, depuis les 14 mars au soir, finis les câlins, finies les caresses. Le Ronron Café a dû, lui aussi, fermer. « On ne rentrait déjà pas dans nos frais, mais on allait dans le bon sens, «  raconte Roxane Valette, la gérante des lieux. Ses trois salariés sont au chômage.« J’ai dû rempoter avec mes économies puis faire une demande de prêt. Cela fait trois ans que je ne me verse pas de salaire. On ne pense pas arrêter, mais quand ça reprendra, est-ce- qu’on va rentrer assez d’argent d’ici la fin de l’année ? A long terme, est-ce-que tout ça ne va pas nous faire dégringoler car il faut continuer à payer les loyers ? »

Roxane Valette se rend tous les jours dans son établissement pour s’occuper des animaux. « Les chats sont habitués au lieu, on n’a pas voulu changer leurs habitudes. Ils ne sont pas coincés ici. Le café, c’est leur famille. Ils vivent bien le confinement. Sur rendez-vous, et en respectant les gestes barrières, on a pu accueillir une personne candidate à l’adoption. Elle est quasiment finalisée. Si elle se concrétise, ce sera la 94ème depuis notre installation…. Comme tout le monde, on espère pouvoir rouvrir en juin. Avant, on demandait déjà aux clients de se laver les mains et de mettre des sur-chaussures. Maintenant, pour les salariés comme pour les clients, il y aura les masques… »

Le Café du Palais pourrait fermer

A Reims, le café du Palais est une institution. Depuis 90 ans, la famille Vogt est réputée pour sa cuisine de bistrot. Le city guide de Louis Vuitton en fait une de ses bonnes adresses. Seulement, la Covid 19 est passée par là. Résultat : « Il a fallu fermer dans l’heure, alors que nous avions des stocks. C’est très dur », explique Sébastien Povoa, le directeur de l’établissement. « Pour nous, le début de la saison, c’est à Pâques, après deux mois très calmes. La trésorerie était limite quand on a dû arrêter. »

Le café du Palais à Reims / © FTV
Le café du Palais à Reims / © FTV

Le Café du Palais propose désormais des plats à emporter. Les salades, les croques monsieur ainsi que le pain chic (au foie gras et jambon d’Ardennes) ont la cote. « On a quelques demandes. Est-ce-que ça va marcher ? » s’interroge le directeur. « On en est réduit à faire ça. C’est nécessaire pour le commerce. Il faut absolument faire rentrer un peu de chiffre d’affaires. C’est peut-être l’avenir pour les restaurants pour subsister. Mais, ça ne nous convient pas. On y perd la convivialité. »

Même pendant la guerre, on avait continué. Aujourd’hui, fermeture, chômage partiel. On se pose vraiment beaucoup de questions. Il ne faudrait pas que ça dure. Tant qu’on peut bénéficier d’aides, on survit, mais il y a toujours les charges fixes.
– Sébastien Povoa, le directeur du café du palais à Reims

Et le directeur de poursuivre : « J’aimerais une ouverture totale rapidement. Si en plus, on a plus qu’une table sur deux, alors qu’on est déjà privés des touristes américains, brésiliens, japonais, qu’on ne sait pas si les européens vont venir et puis les rémois, vont-ils vouloir sortir ? » 

La clientèle ne sera pas épargnée par la grave crise économique qui s’annonce. Mais ceux qui le pourront, auront-ils envie plus que jamais de sortir, de consommer ? Les professionnels de la restauration l’espèrent.

Sur le Web:
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/reims/coronavirus-cafes-restaurants-deuxieme-vague-sera-celle-depots-bilan-1830860.html?fbclid=IwAR0PCzfXH_dy_GU4iYK-MqJ1C70hW36_hw4

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DIGNE D’ÊTRE UNE ÉNARQUE: Anne-Marie Couderc .

Air France : notes de frais, voitures de fonction… l’ardoise « astronomique » de la nouvelle patronne

L'ancienne ministre Anne-Marie Couderc va assurer la présidence non-exécutive d'Air France-KLM. (ERIC PIERMONT / AFP)
L’ancienne ministre Anne-Marie Couderc va assurer la présidence non-exécutive d’Air France-KLM. (ERIC PIERMONT / AFP)

Notes de frais, 200 voitures de fonction… un rapport parlementaire révèle la gestion calamiteuse d’Anne-Marie Couderc à la tête du distributeur de presse.

Par L’Obs

Publié le 17 mai 2018 à 10h05

Un cadeau de bienvenue empoisonné pour Anne-Marie Couderc. A peine propulsée à la tête d’Air France-KLM, l’ancienne ministre de l’Emploi d’Alain Juppé se retrouve mise en cause par un rapport de l’Assemblée nationale, remis le 11 avril dernier par les députés Laurent Garcia (LREM) et George Pau-Langevin (PS), comme le rapporte ce jeudi 17 mai « Challenges« . Un document explosif, consacré à la modernisation du secteur de la presse.

Les deux rapporteurs révèlent ainsi dans ce document la gestion calamiteuse d’Anne-Marie Couderc à la tête du distributeur de presse Presstalis, qu’elle a dirigé de 2010 à 2017. Si le nom de l’ex-ministre n’est jamais cité, Laurent Garcia et George Pau-Langevin dénoncent « une gestion discutable de l’ancienne direction, de son conseil d’administration et des commissaires aux comptes » de Presstalis.

Un « échec très coûteux »

Car la société a vu sa situation financière se dégrader et ce, malgré 200 millions d’euros d’aides publiques versées en dix ans, et la suppression d’un millier d’emplois, selon « Challenges ».

Les députés condamnent des projets de regroupements d’activité « sans logique économique » ou encore des rachats de dépôts en région qualifiés d' »échec très coûteux ». Une mauvaise gestion qui aurait motivé le remerciement d’Anne-Marie Couderc en juillet dernier, note encore le magazine économique.

« Alors qu’au début de l’année 2017, le groupe Presstalis était présenté comme sorti d’affaire, un dérapage significatif vis-à-vis de la trajectoire budgétaire a été découvert au moment de la certification des comptes 2016 par les commissaires aux comptes », notent les deux députés. Autre critique notable, des notes de frais astronomiques. Des faits qui ne sont pas sans rappeler l’affaire des notes de taxis de l’ancienne PDG de l’INA Agnès Saal.

200 véhicules de fonction

Le montant des notes de frais des équipes dirigeantes de Presstalis atteignait ainsi deux millions d’euros par an, et le siège du groupe comptait près de 200 véhicules de fonction, a indiqué aux rapporteurs, la nouvelle PDG de la société, Michèle Benbunan.

La conclusion est amère. Interrogé par « Challenges », le député Laurent Garcia parle d’une « faillite collective ». « Le conseil d’administration de Presstalis ne semble pas avoir vu le trou béant sur les comptes 2016, qui n’a été identifié qu’en novembre 2017. Le régulateur n’a pas joué son rôle. »

Même si Anne-Marie Couderc n’a pas vocation à rester à la tête d’Air France-KLM après sa période de transition, la remise de ce rapport pourrait compliquer la tâche, déjà délicate, de l’ancienne ministre.

M.C.

SUR LE WEB:

https://www.nouvelobs.com/societe/20180517.OBS6795/air-france-notes-de-frais-voitures-de-fonction-l-ardoise-astronomique-de-la-nouvelle-patronne.html?fbclid=IwAR2UQHb5zEe52GmQKNqEGZUbGfD62

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Gérald Darmanin : une définition du MACRONISME à lui tout seul par Nathalie MP.

Le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin est un homme heureux. Attaché comme il l’est à « sa » commune de Tourcoing, seconde ville du département du Nord et de la Métropole lilloise avec 97 400 habitants, se voir réélu triomphalement maire avec 60,9 % des voix dès le premier tour des élections municipales du 15 mars dernier ne pouvait que lui arracher le sourire le plus large et la reconnaissance la plus grandiloquente lors de son intronisation officielle :

On passera rapidement sur le fait que le triomphe électoral en question s’est accompagné d’une abstention record de près de 75 %. Effet Covid-19 au moins pour partie, certainement, mais tellement supérieur à l’abstention moyenne française de 55,4 % que l’heureux élu préfère oublier ce petit bémol pour ne voir dans sa victoire que l’adhésion enthousiaste des Tourquennois à sa personne et à la politique du gouvernement :

« Si je suis réélu au premier tour à Tourcoing, c’est sans doute que les habitants m’apprécient ; mais j’y vois aussi une marque de soutien à la politique du gouvernement que je représente. » (JDD, 23 mai 2020)

.
On savait déjà que Gérald Darmanin avait une façon bien à lui d’arranger la réalité à sa convenance.

Ne s’est-il pas félicité récemment de ce que le gouvernement pouvait « dépenser quasiment sans compter » en temps de Covid-19 « parce que nos finances publiques étaient saines » (vidéo, à partir de 10′ 10″) ? Un déficit public qui remontait à 3 % du PIB dès 2019, une dette publique proche de 100 % du PIB, oui certes, voilà qui était très « sain » et qui ne nous handicape pas du tout maintenant que nous avons plongé dans le marasme économique consécutif au confinement anti Covid…

Mais laissons là les problèmes du pays et revenons au sujet beaucoup plus important de la carrière de M. Darmanin. Autre motif d’intense satisfaction à son actif, il figure parmi les rares candidats LREM à avoir tiré son épingle du jeu dans un scrutin municipal particulièrement mal orienté pour le gouvernement.

C’est d’autant plus remarquable qu’il n’est arrivé au macronisme que suite à un long cheminement personnel conformément aux valeurs qui scandent son engagement dans la vie publique :

« Je fais de la politique pour défendre des idées, débattre, trouver des solutions pour servir mon pays. »

.
C’est ainsi qu’il est d’abord sarkozyste jusqu’au mimétisme quand ce dernier est Président. Puis il déduit de la campagne pour les élections régionales de 2015 qu’il n’y a pas « d’envie de Sarkozy » dans le pays. Rupture. Puis il apporte son soutien à Sarkozy lors des primaires de droite. Échec. Puis il finit par se rallier à Emmanuel Macron dans l’entre-deux tours de la présidentielle de 2017. Non sans avoir abondamment raillé le « bobopopulisme » du candidat Macron quelques petites semaines auparavant.

Bref, tant de qualités dans le « en même temps ni de droite ni de gauche » ne pouvaient manquer de faire de Gérald Darmanin une valeur aussi sûr qu’incontournable de la Macronie.

Il semblerait même qu’il soit devenu tellement irremplaçable qu’il a été autorisé par l’exécutif à cumuler « pendant un temps » sa fonction de maire avec son portefeuille de ministre. À ce propos, n’allez surtout pas croire que ces deux postes sont intrinsèquement des mi-temps qui supportent tout à fait d’être menés de front par une seule personne. Il est bien évident qu’il s’agit de deux immenses responsabilités que seules les performances hors du commun de Gérald Darmanin permettent d’assumer.

En tout cas, dur, dur pour l’actuel Premier ministre, car cet automne, du haut de toute l’autorité dont il était capable, il avertissait les ministres candidats en ces termes :

« Chaque ministre pourra être candidat ; je précise immédiatement que la règle selon laquelle on ne peut pas cumuler sa fonction de ministre avec la tête d’un exécutif local, restera valable. »

.
Un changement de pied gouvernemental de plus. Mais pour ce qui est de Gérald Darmanin, le voici donc avec un pied bien calé dans la légitimité conférée par une pratique effective d’élu de terrain dans une commune populaire et l’autre pied bien installé dans la légitimité de l’expérience gouvernementale badigeonnée d’une jolie couche de « gaullisme social » en produit d’appel.

De quoi penser à pas mal de choses en se rasant, surtout quand on a peu ou prou l’âge qu’avait Emmanuel Macron quand il était lui-même ministre de François Hollande à Bercy (37/38 ans).

Dans l’immédiat, on lui prête le désir d’obtenir un « grand » ministère avec des compétences élargies lors du remaniement qui semble se profiler pour donner un second souffle au quinquennat d’Emmanuel Macron avant l’échéance présidentielle de 2022. Plus question pour Darmanin de rester dans l’ombre du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, même si tous deux s’entendent à merveille pour vanter en permanence l’excellence budgétaire du gouvernement et faire l’exact contraire de budget en budget.

D’où le petit chantage sur le mode « Sinon, je rentre à Tourcoing, j’adore trop ma ville pour ne pas m’y investir totalement. »

Totalement et… gratuitement. Enfin, presque gratuitement. Car si Darmanin a effectivement déclaré qu’il ne cumulerait pas les deux rémunérations de maire et de ministre, il a quand même décidé que l’indemnité de maire qu’il ne touchera pas sera reversée à la SPA. Pour le contribuable, cela ne changera rien, si ce n’est que les causes qu’il aimerait soutenir ne sont pas forcément celles que M. Darmanin, dans son immense désintéressement, impose à tous.

En attendant, c’est la crise et le ministre de l’Action et des Comptes publics est en première ligne :

« Confronté à une situation sanitaire mais aussi économique et sociale gravissime, le gouvernement a répondu par des moyens exceptionnels. Peu de pays au monde ont fait autant que nous. »

.
Ah oui, rappelons-nous, notre situation financière était saine et l’on peut dépenser quasiment sans compter. Mission accomplie.

Mais, interroge non sans raison le journaliste du JDD, « tout l’argent que l’État mobilise face à cette crise, qui va le payer ? »  Eh oui, un jour quelqu’un paiera, soyons-en sûrs. Mais ce n’est pas une chose à dire. Ce qu’il convient de dire à un futur électeur, langage que M. Darmanin maîtrise à merveille, c’est qu’il n’y aura ni impôts en plus (justice sociale, pouvoir d’achat, classes moyennes, blablabla) ni dépenses publiques en moins (besoins massifs de l’hôpital, service public, blablabla).

Il y aura donc de la dette ! Mais ce n’est pas grave car on s’endette pour rien par les temps qui courent (grâce à nos efforts structurels et notre bonne gestion, blablabla) et de toute façon, le gouvernement a fait le choix de la croissance (confiance aux entreprises, confiance aux salariés, blablabla).

C’est à se demander si M. Darmanin a seulement pris le temps de jeter un oeil sur les publications récentes de l’INSEE et d’Eurostat à propos du PIB du 1er trimestre 2020.

Selon le premier institut, le PIB français a reculé de 5,8 % par rapport au trimestre précédent et selon le second institut, ceci constitue la plus forte reculade de tous les pays de l’Union européenne auxquels ont été adjoints le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la Norvège :

Il n’y pas à dire, la France possède un prodigieux talent à être toujours la championne du pire : dépenses, impôts, chômage, dette, et maintenant recul du PIB, nous brillons partout  des mille feux de la médiocrité. Sans compter qu’on avait déjà dû constater un repli du PIB de 0,1 % au 4ème trimestre 2019.

Alors pour la croissance, ce n’est pas gagné et ce n’est guère étonnant. Un État dépensier et endetté est un boulet pour son secteur productif car quoi qu’en dise Darmanin, un jour il faudra payer, et ce seront les impôts sur le secteur productif qui assureront ce service.

Mais là encore, tout n’est pas bon à dire à un futur électeur. Il est de beaucoup préférable de jeter une sorte de voile d’ignorance sur ces questions qui fâchent et faire semblant de croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et que dans ce monde merveilleux, la France ouvre la voie du bonheur éternel grâce aux formidables réformes entreprises depuis 2017  :

« Quand la crise sera passée, ces mêmes réformes nous permettront de rebondir plus vite que nos voisins. »

.
Un ridicule accès d’auto-satisfaction qui achève de faire de Gérald Darmanin une parfaite définition du macronisme à lui tout seul. Ça promet.

sur le web:

Gérald Darmanin : une définition du MACRONISME à lui tout seul

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A PROPOS DE LA NOUVELLE POLÉMIQUE CRÉE POUR DISCRÉDITER RAOULT.

Un aveu choquant de l’éditeur de THE LANCET !!

  • Post published:4 juillet 2016

Un aveu choquant de l’éditeur de The Lancet, la revue médicale la plus estimée au monde, a été pratiquement ignoré par la grande presse et les médias dominants. Le Dr Richard Horton, rédacteur en chef de The Lancet, a récemment fait une annonce disant qu’un nombre scandaleux de publications d’études sont au mieux, peu fiables, quand elles ne sont pas complètement mensongères, en plus de frauduleuses.

Horton a déclaré :

« Une grande partie de la littérature scientifique, sans doute la moitié, pourrait être tout simplement fausse. Affligée d’études avec des échantillons réduits, d’effets infimes, d’analyses préliminaires invalides, et de conflits d’intérêts flagrants, avec l’obsession de suivre les tendances d’importance douteuse à la mode, la science a pris le mauvais tournant vers les ténèbres. » Faisant état des choses autrement, Horton dit carrément que les grandes compagnies pharmaceutiques falsifient ou truquent les tests sur la santé, la sécurité et l’efficacité de leurs divers médicaments, en prenant des échantillons trop petits pour être statistiquement significatifs, ou bien, pour les essais, embauchent des laboratoires ou des scientifiques ayant des conflits d’intérêt flagrants, ils doivent plaire à la compagnie pharmaceutique pour obtenir d’autres subventions. Au moins la moitié de tous ces tests ne valent rien ou sont pires, affirme-t-il. Les médicaments ayant un effet majeur sur la santé de millions de consommateurs, ce trucage équivaut à un manquement criminel et à de la malversation.

Ce dont parle Horton, le financement par l’industrie d’études thérapeutiques afin de mettre au point des médicaments ou des vaccins commerciaux, soi-disant pour aider les gens, sert à former le personnel médical, les étudiants en médecine et autres.

Horton a écrit ses commentaires choquants après avoir assisté à un symposium au Wellcome Trust de Londres, sur la reproductibilité et la fiabilité de la recherche biomédicale. Il a constaté la confidentialité, ou règles de « Chatham House », faisant que les participants ne doivent pas révéler les noms. « Beaucoup de ce qui est publié est incorrect. » Je ne suis pas autorisé à dire qui a fait cette remarque car nous avons été invités à observer les règles de Chatham House. Il nous a aussi été demandé de ne prendre ni photos, ni diapositives. »

Autres voix :

Le Dr Marcia Angell, un médecin, a longtemps été rédacteur en chef du New England Medical Journal, considéré comme l’une des autres revues médicales évaluées par les pairs les plus prestigieuses du monde. Angell a déclaré « Il n’est tout simplement plus possible de croire une grande partie des publications de la recherche clinique, ni de compter sur le jugement des médecins expérimentés ou les directives médicales faisant autorité. Je ne prends aucun plaisir à formuler cette conclusion, à laquelle je suis parvenu lentement et à contrecœur lors de mes deux décennies passées au poste de rédacteur en chef du New England Journal of Medicine. »

Harvey Marcovitch, qui a étudié et écrit sur la contrefaçon des tests médicaux et la publication dans les revues médicales, écrit, « les études montrant les résultats positifs d’un médicament ou d’un appareil analysé, sont plus susceptibles d’être publiées que les études « négatives » ; les éditeurs en sont en partie responsables, mais aussi les sponsors commerciaux, dont les études bien menées du point de vue méthodologique, mais dont les résultats sont défavorables, ont tendance à rester dans les cartons… »

Au Groupe de recherche sur la dynamique neuronale du Département des sciences ophtalmologiques et visuelles de l’université de British Columbia, le Dr Lucija Tomljenovic a obtenu des documents montrant que, « les fabricants de vaccins, les compagnies pharmaceutiques et les autorités sanitaires, connaissent les multiples dangers associés aux vaccins, mais ont choisi de les cacher au public. C’est de la tromperie scientifique, et leur complicité suggère que cette pratique continue encore aujourd’hui.

Le Dr Horton de The Lancet conclut : « Ceux qui ont le pouvoir d’agir semblent penser que quelqu’un d’autre devrait le faire en premier. Et chaque action positive (par exemple, le financement de reproductions d’études bien pourvues) se voit opposer un argument (la science deviendra moins créative). La bonne nouvelle, c’est que la science commence à prendre très au sérieux certains de ses pires défauts. La mauvaise nouvelle, c’est que personne n’est prêt à prendre les premières mesures pour nettoyer le système. »

Dans le monde entier, la corruption de l’industrie médicale est un énorme problème, peut-être plus grave que la menace de toutes les guerres réunies. Sommes-nous comme hypnotisés ? Avons-nous une foi aveugle en l’infaillibilité de nos médecins simplement parce qu’ils ont une blouse blanche ? Et, à leur tour, ont-ils une foi si aveugle envers les revues médicales pour recommander tout nouveau remède ou vaccin présenté prodigieux, qu’ils s’empressent de prescrire sans tenir compte de ces problèmes plus profonds ?

NEO, William F. Engdahl

Consultant en risque stratégique et conférencier, William F. Engdahl est titulaire d’un diplôme en politique de l’université de Princeton et auteur de best-sellers sur le pétrole et la géopolitique. Article écrit à l’origine pour le magazine en ligne New Eastern Outlook

SUR LE WEB/

https://criigen.org/un-aveu-choquant-de-lediteur-de-the-lancet/?fbclid=IwAR2WAIIuN-b3dRNzUlj0ZQ935Qm-B7eKw2ML2D_TXbCQJ08gFY7lRgxPUCY

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Petits conseils concernant vos ATD passés, présents ou à venir….

CQFD!

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