Casiers judiciaires

Si, comme moi, vous pensez que tout conflit mérite arbitrage plutôt que rancœur ou violence — voire vengeance plus ou moins vicieuse — vous saisissez l’arbitre : la Justice.

Alors là, vous n’êtes pas au bout de vos peines.

Vous allez vous heurter notamment à deux problèmes…. Parmi tant d’autres.

Le premier : Les magistrats

Ils n’ont pas conscience d’être de simples arbitres. Ils se prennent très au sérieux et sont convaincus d’avoir en charge votre éducation de citoyen, enfin plutôt l’éducation qu’ils imaginent pour vous. Une espèce de mélange mal digérée de leurs croyances personnelles et d’une application relative de la loi en fonction de la pensée majoritaire du moment.

Ils ne peuvent pas s’empêcher de vous faire comprendre que vous êtes un moins que rien. Si jamais vous n’avez pas d’avocat – qu’ils tiennent à leur merci – vous n’aurez droit qu’à une demi-parole, limitée, qu’ils écouteront au mieux distraitement, au pire pas du tout.

Si vous êtes l’initiateur de la procédure, ça va vous coûter un max. Ils supportent difficilement le travail, or vous êtes l’oiseau de mauvais augure qui justement leur en apporte. Vous les mettez dans l’embarras si vous avez raison et si votre adversaire est au-dessus de tout soupçon, c’est à dire « fonctionnaire ». Là c’est le pire, vous aurez même droit à une leçon de morale civique sur place. Votre compte est bon.

Vous êtes de ce chef déclaré : procédurier.

Vous étiez déjà un « fraudeur fiscal », vous voilà un « procédurier », vous êtes la lie de la société, le cancer de l’harmonie universelle, l’étron qui flotte en plein milieu de la piscine feutrée de l’élite, un sous-homme, un paillasson à godillots de magistrats, votre vue indispose le tribunal qui doit se retenir pour ne pas vous faire embastiller sur le champ, qui se venge en vous collant les plus fortes contraintes financières possibles.

Notons tout de même qu’il est des exceptions, qui n’iront pas jusqu’à juger en équité et vous donner raison, mais qui vous condamnerons à des sommes modestes pour avoir déranger tout ce beau monde.

Le casier judiciaire

Le vôtre est long comme un jour sans pain.

Evidemment, si vous êtes là c’est parce que vous avez une certaine personnalité et que vous êtes révolté par l’injustice.

Toujours pressé, vous avez quelques dépassements de vitesse à votre compteur. La rencontre avec la maréchaussée routière ne s’est pas toujours bien passée, les pandores ont évidemment abusés de leur pouvoir primaire, les tribunaux les ont couverts : condamnation.

Vous avez poursuivi quelques fonctionnaires indélicats — toujours ce sacré rêve d’équité — évidemment vous avez perdu, qu’importe que vous ailliez eu raison, que le temps ait fini par en faire la démonstration, vous avez été condamné initialement …

Evidemment, pour les magistrats ce « casier judiciaire » est le seul marqueur de votre vie.

Si vous avez été courageux, intègre, assumé la vieillesse de vos parents, la réussite de vos enfants, votre travail, votre vie sociale, il ne reste nulle trace de tout cela.

N’imaginez même pas pouvoir en souffler un mot, vous serez immédiatement interrompu. Le magistrat, qui a lu votre casier judiciaire, qui sera ravi d’écouter toutes les médisances de votre adversaire à votre encontre, qui vont durer un bon quart d’heure, ne juge pas utile de savoir qui vous êtes pour de vrai.

Il s’arrête strictement au « casier judiciaire » pour vous juger, il n’existe pas de « casier de compliments ».

Le magistrat fabrique de toute pièce une image de vous qui n’est pas vous, qui va peser terriblement dans son opportunité de vous en foutre plein la gueule pour défendre ses collègues fonctionnaires, dont la perfection est statutaire.

Il parait que l’on appelle cela un procès stalinien…

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

5 réflexions sur « Casiers judiciaires »

  1. Rappel de La réalité de la justice en France pour les amis et connivences = Mr Alexandre Benmakhlouf, était un ancien conseiller de Mr J. Chirac , Avocat Général de la cour de Cassation , il est intervenu afin d’annuler une condamnation de Guy MARIANI en 1996 (Guy Mariani que j’ai fait condamné en 2011 à 7 ans de prison ferme non sans mal), et sur ce lien la Demande d’aide de Guy MARIANI à M. BENMAKLOUF en juin 1996 . Document que j’ai trouvé dans les pièces du juge de l’instruction , l’article 40 aurait dû être activé : Cliquez ici pour lire la suite = http://injustice.blog.free.fr/public/Courrier_de_Guy_MARIANI__A_son_Avocat_Mtre_CAVALLINI.pdf

  2. Encore heureux qu’après moult caresses et autres propos convaincants du genre promesses de laisser les membres de notre famille tranquille et autres gentillesses, nous ne sommes pas obligés publiquement d’avouer toutes nos fautes inventées, cf procès de Moscou, l’aveu Costa Gavras, Montand.

  3. ce marqueur n’a que de valeur que pour un fonctionniaire.
    demandez aux multirecidivistes qu’ils soit délinquants ou pédophiles , ils n’en ont cure cela leur sert simplement de faire valoir .
    on peux même trés bien vivre avec apres avoit été ministre des finances , de l’interieur a l’agriculture ou a l’écologie …ou président

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