Bon, nous y sommes

Samuel Huntington prévoyait en 1996 un choc des civilisations. C’était il y a vingt-six ans. Quand même…

Sa pensée a été abondamment critiquée parce que… simpliste disaient les critiques.

Or aujourd’hui ce choc est là, il implique effectivement le monde occidental, prend sa source à la marge orientale de l’Europe, et tend à diviser le monde en deux.

Il est difficile de faire plus simple.

Finalement la civilisation occidentale c’est quoi ?

Je n’ai pas la prétention d’avoir les connaissances nécessaires pour une étude scientifique de notre civilisation, mais je peux à minima décrire ce que j’en ressens.

Je vis ce que je crois avoir été une révolution ayant abouti à une victoire sur l’esclavage, c’est-à-dire sur le pouvoir que certains s’étaient octroyés pendant des siècles au titre d’une vérité dont ils auraient été les seuls porteurs légitimes, ceci aux dépends des autres. Ladite vérité étant en réalité un énorme mensonge.

Cette révolution, générant le respect individuel, la propriété privée, la récompense liée au mérite, la liberté de consommer, de penser, d’être, accompagnée des devoirs liés à ce type d’organisation, s’est implantée en occident de différentes manières, en des temps échelonnés.

En France ce fut tardivement l’époque des lumières, suivie de bien des tracas avant une application relative un siècle encore plus tard.

Cette civilisation occidentale a été globalement particulièrement performante, l’humanité lui doit beaucoup.

Arrive-t-elle à son terme ?

Je ne saurais le dire, mais je peux constater ses dérives, j’en souffre suffisamment pour être crédible lorsque j’en parle.

Le respect individuel n’existe plus, il est battu en brèche par l’idée de la prééminence des intérêts du groupe sur celui des individus. Je ne porte pas de jugement, je constate.

Une complexification artificielle de la vie par les initiés que seraient les techniciens de toute obédience, accompagnée de sanctions primaires, entame violemment et significativement les libertés.

La propriété privée, et notamment le capital pourtant essentiel à l’économie, est considérée comme inutile, alors qu’elle a été l’outil des progrès de la société occidentale.

Le mérite n’est sacralisé que dans les activités annexes, sport, culture, enseignement, il est déconsidéré ailleurs, dans toutes les activités vitales.

Enfin le mensonge s’est installé en maître, alors que toute la construction intellectuelle de l’occident visait justement à l’éradiquer. Outil de domination, base de l’esclavage, le mensonge aujourd’hui s’appelle « communication », il est le maître incontesté de nos sociétés.

Tout cela génère des conséquences aux apparences complexes, à la réalité simple et affligeante si l’on veut bien ne pas se laisser embarquer par les mots et les attitudes pédants.

Alors, ce choc des civilisations ?

Oui, il est flagrant si la civilisation occidentale est bien ce que j’en ressens.

D’abord à l’intérieur de cette civilisation où toutes ses valeurs créatrices font aujourd’hui défaut.

La démocratie, qui paraissait être la recette miracle porteuse inéluctablement des valeurs occidentales, s’avère au contraire la championne de leur détournement.

Devenu distant et donc anonyme, le vote ne rime plus à rien puisque les votants expriment leurs souhaits sur des raisonnements abstraits. Ils sont donc particulièrement exposés aux mensonges. Petit à petit ils ne votent plus, tant ils en prennent conscience.

Donc, l’occident se meurt de l’intérieur.

A l’extérieur, la situation est pire. Une grande partie de l’humanité a singé la démocratie, mais sans avoir au préalable parcouru le chemin qui l’a fait naitre chez nous, donc au service de despotes qui l’ont utilisée directement de façon perverse, ce qui l’a discréditée.

Sa portée, philosophique, humaine, structurelle, civilisationnelle, a été supplantée par l’idée que son résultat devait être la richesse pour tous alors qu’elle n’est qu’une conséquence aléatoire, qui plus est rarement organisée de façon satisfaisante.

Ainsi donc

L’occident se trouve dans une situation difficile puisqu’il s’agit de défendre un système civilisationnel en dérive, incluant un grand nombre de déçus, prêts à trahir.

En face, le reste du monde conteste la démocratie pour cause d’échecs locaux et pourrait se résoudre finalement au simple pillage des fruits de l’occident au motif qu’ils n’ont pas été ou ne sont plus mérités.

Quoi de plus simple.

Est-il besoin de complexifier la situation ? Sans doute que non. D’abord elle se complexifiera toute seule et, simple ou complexe elle sera… si elle n’est pas déjà.

Chut, attendons la chute.

Quand le bazar sera à son paroxysme nous pourrons juger du courage de tous ceux qui nous pillent, j’en ai quelques-uns à l’œil.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

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