Article prémonitoire pour le suicide provoqué par le fisc de « mamie loto ». Daté du lundi 19 Août 2013.
Bien évidemment, j’en vois deux ou trois, dans le fond, qui s’agitent un peu, l’air mal à l’aise : « Comment peut-il dire des choses pareilles, enfin, voyons ! » ou, pire, qui se disent, en se rappelant un de mes vieux billets : « Au secours, il remet ça ! »
Pourtant, je ne fais ici que constater une chose évidente et la redis simplement, sans fard et sans les chichis politiciens qui enrobent d’habitude ce genre de franc-parler pour faire passer la pilule de merde en la camouflant dans une gélatine goût fraise : le douanier n’est, par essence et par nature, qu’un parasite de l’honnête homme. Il n’existe que dans le but exclusif de lui pourrir la vie. Plus exactement, son métier consiste exclusivement à lui amoindrir le pouvoir d’achat en renchérissant les biens importés ou à faire le gros bras pour des monopoles mafieuxqui le rétribuent directement ou indirectement. Comme le faisait déjà remarquerBastiat en son temps (et rien n’a changé depuis), le douanier intervient dans le but de saboter le commerce entre adultes consentants.
Sans le commerce qu’il entend parasiter, il n’existerait pas. Sans la force que lui procure l’État pour accomplir sa mission, il n’existerait pas. Sans la demande expresse d’autres parasites qui préfèrent tordre les bras des concurrents qu’améliorer leurs offres, ils n’existeraient pas. Sans le besoin de certains d’évincer les plus faibles, à coup de talons si besoin, il n’existerait pas. Le douanier n’est, véritablement, que la matérialisation physique des jalousies, des bassesses et des lacunes insurmontables des aigris et des ratés qui ont l’oreille du pouvoir. Et la plupart du temps, le douanier se trouve parfaitement heureux de cette condition de parasite.
J’en veux pour preuve un récent article paru dans le Figaro, publié dans une grande discrétion. À l’unique exception de Contrepoints, les autres médias, en vacance (intellectuelle et aoûtienne), s’occupaient des bavouseries ministérielles et n’ont donc pas eu le temps de traiter l’histoire, je suppose. Dans ce petit papier, on découvre, absolument pas étonné dans cette France qui se délite de plus en plus, que la douane française réalise un travail parfaitement indispensable et réclamé à grands cris par toute une population : le tabassage fiscal de retraités impécunieux qui ont l’audace inouïe de répondre favorablement à des associations pour animer des séances de lotos-bingos. La violence même des actes perpétrés par ces pervers pensionnés me provoque des frissons de terreur dans le dos.
Il faut bien saisir toute l’ampleur du problème pour comprendre pourquoi la douane devait intervenir. On parle ici de lotos-bingos, c’est-à-dire, dans l’échelle de l’horreur, quelque chose qui se situe à mi-course entre le remplissage d’une feuille d’impôts et un samedi soir sans télé avec la visite impromptue de tante Gertrude, oui, celle qui a du poil au menton, une haleine de poney et des recettes de cakes reconnues chez Lafarge ; ce niveau d’horreur-là justifie à lui seul que les forces douanières agissent promptement et sans faiblir.
En effet, malheureusement populaires dans toutes les contrées de France où tant d’innocents continuent à voter, les lotos-bingos sont ces tirages au sort de boules numérotées promettant le panier garni ou la perceuse électrique et ne sont pas, loin s’en faut, un jeu de hasard aux airs bon enfant pour animer les clubs provinciaux du troisième âge ou le spectacle annuel de majorettes. Que nenni. Il s’agit, véritablement, d’un de ces moyens retors pour spolier l’État de son juste tribut ; c’est une façon astucieuse et presque imparable de blanchir de l’argent de la drogue, du sexe et du trafic d’armes. Au moins. D’ailleurs, le fait que ce soit généralement organisé ou animé par des retraités en dit long sur la puissance du lobby des joueurs de loto-bingos qui se trouve derrière !
Et c’est donc en toute logique que les douanes et les services fiscaux sont intervenus dans des dizaines de dossiers à côtés desquels les fusillades marseillaises et corses font figure d’apéritifs : débarquement à 6h du matin chez des retraités impliqués dans ces trafics massifs de Bingo, avec à la clef des perquisitions, des gardes à vue, des procès en correctionnelle, des peines d’amende et de prison ; 650.000 euros en appel pour Bruna, petite retraitée de Bergerac, connue dans tout le milieu de grand banditisme pour ses recettes de gateaux au yaourt. 400.000 euros pour Patricia, à Nantes, qui faisait partie d’un vaste réseau de mamie tricoteuses. Près de 3 millions d’euros pour Philippe, dit le Caïd de Colmar, qui organisait des douzaines de cercles clandestins de bingos sauvages et dépravés avec panier de la ménagère à gagner chaque premier dimanche du mois. L’horreur.
Il était temps : la douane ferre de plus en plus de gros poissons, comme Annie, 62 ans, qui cumulait déjà une retraite scandaleusement confortable de 100 euros par mois (car oui, la retraite par répartition permet ce genre de largesses inouïes), et dont la cupidité sans borne l’a poussée à participer à plus de 181 lotos en 4 ans (soit à peu près 1 par semaine, la stakhanoviste !) pour près de 300 euros par mois (oui, vous avez bien lu : 300 euros par mois – que peut-on faire de toute cette montagne de pognon ?). Le fisc, heureusement, a vu clair dans le jeu de la trouble retraitée : elle a évidemment omis de s’être acquittée de l’impôt sur les spectacles de 127.923 euros (soit 106 années de sa copieuse retraite) et n’a pas déclaré les recettes des associations pour lesquelles elle travaillait, d’un montant total de presque 1.000.000 d’euros (on nage dans la plus pure folie).
Schnouffe à tous les étages. Diamants de gros calibres. Billets authentiques et contrefaits. Prostitution, traite des blanches, et, probablement, pédo-pornographie, tout y est.
Oui, on peut le dire : les douanes ont fait un fier travail. On est bien loin, ici, des quartiers sensibles de Grenoble, Marseille ou de Seine Saint-Denis. On est au-delà des anicroches banales, à coups de pierre ou de kalachnikov, entre jeunes et pompiers, policiers. Le bingo des retraités, c’est, à l’évidence, l’étage au-dessus des vols de passagers de trains (déraillés ou non). Il faut bien comprendre : le bingo, c’est l’antithèse de la République, du vivrensemble, du multiculturalisme, de la France apaisée. Il fallait donc écraser toute velléité de recommencer.
D’ailleurs, (et je cite l’article du Figaro), à la Direction générale des douanes, on dénonce « la prospérité inquiétante d’organisations structurées à l’enrichissement vertigineux »— un enrichissement vertigineux, en France, manquerait plus que ça, non mais ! — et, surtout, leur lien étroit avec les milieux du grand banditisme. Et même que d’abord, ils ont eu une affaire en mars dernier, à Aix-En-Provence. Alors ça ne rigole pas. Annie, Philippe, Bruna ou Patricia, ils vont morfler grave.
…
À ce point de l’analyse des conneries éhontées débitées par les parasites méprisables des douanes, on doit s’arrêter, et laisser refroidir la machine quelques secondes.
On doit, en effet, se poser quelques questions, essentielles, ces questions que tout honnête homme se pose, et que même tout fonctionnaire, même travaillant pour les douanes, aurait dû se poser avant d’aller plus loin dans les dépôts de plaintes, dans les poursuites qui furent menées contre ces retraités.
Elle est où, la décence et l’honneur attachés à leur fonction, lorsqu’on voit ce qu’ils font ? Elle est où la mesure et la morale lorsqu’on lit que les enflures du Parquet firent appel de la relaxe d’Annie ? Quel est le but ? Écraser du vieux ? Ruiner du retraité ? Pourquoi ? Pour les trois francs six sous qu’ils devraient, hypothétiquement, à un fisc tentaculaire et de plus en plus fou ?
Oh, soyez sûrs d’une chose : les coprophages extrémistes qui ont lancé ces fatwas contre les bingos municipaux se regardent le matin dans la glace et disent, tous, à un moment ou un autre : « J’ai suivi les ordres », dans le meilleur des cas. Dans le pire, ils sont, comme je l’ai dit, joyeux d’écraser des honnêtes gens. Pour ceux-là, la justice, l’équité, la morale sont sans intérêt. Seul la Loi (aussi idiote soit-elle) et seul l’appât du gain (honorifique ou financier) attaché aux faits d’armes les motive.
Peu importe qu’on ne verra jamais ces minables douaniers et ces inspecteurs du fisc orduriers tenter des descentes dans certains quartiers « connus des forces de police ». Peu importe que leur job consiste à saboter celui des autres. Peu importe que ces douaniers et ces Bercy-boys n’ont jamais été là pour demander des comptes à Hollande, ou à Cahuzac. Peu importe parce que tout ce qui compte, maintenant, c’est de remplir les caisses de l’État. Il est aux abois et il ne recule plus devant aucune saloperie, aucune immondice.
Et ce n’est que le début : Français, Françaises, l’État s’attaque à vos ancêtres, à vos vieux. Il s’en prend aux honnêtes, aux pauvres et aux vulnérables. Combien de temps le supporterez-vous ?
Bsr,
plus cela continue plus ca pue les relents de la collaboration d’Etat….
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