Bienvenue en RSSF

Pourquoi avons-nous les dépenses sociales les plus élevées de l’Union Européenne (en proportion du PIB) alors qu’il semblerait que d’autres pays fassent aussi bien tout en dépensant moins ?

La France consacre 34 % de son PIB à ces dépenses ; bien plus que la moyenne des pays membres de l’Union Européenne qui s’élève à 19,9 %.

C’est un mystère qui semble non éclairci à ce jour qu’on a longtemps justifié par la qualité du service rendu.

Malheureusement, les faits ont démontré que même la qualité n’y est pas ; ce qui veut dire que l’explication est ailleurs !

En fait, la vérité est, comme toujours, très simple et tient en deux mots :

-un système public obligatoire,

-un système opaque et mal géré.

l’un étant forcément la conséquence de l’autre et évidemment, en parler, c’est remettre en cause les fondements mêmes de notre système social issu du régime de Vichy et de la libération (du conseil national de la résistance).

Nous prendrons un exemple emblématique : La sécurité sociale mais c’est la même chose pour les retraites.

Il faut rappeler que nous fonctionnons dans le cadre d’un système administratif totalement étatisé, sans concurrence, donc sans choix et sans comparaison possible.

C’est aussi un système ultra centralisé et, comme l’administration est en outre investie d’un pouvoir de contrainte, vous n’avez pas le choix, vous devez vous soumettre et vous affilier et payer les cotisations sous peine de sanctions !

Or, il ne faut jamais perdre de vue que l’administration ne fonctionne pas dans un système de valorisation des couts mais dans un système de budgets fixés à l’avance (par la loi notamment) et de prix administrés fixés par l’autorité hiérarchique.

Il n’y a donc pas de référence au marché ou à un prix de marché.

A cela il faut ajouter des dérives à caractère politique ou plutôt clientélistes qui ont décidé que la sécurité sociale serait gratuite ; ce qui fait que le service ne correspond plus à un prix puisqu’il n’y a plus de prix et qu’on peut dès lors en abuser sans aucun discernement !

Une fois que l’on a fait ce constat, on comprend que rien ne peut plus fonctionner normalement !

Car, faute de concurrence, il n’y a pas d’adéquation des services, de la demande et des prix et il n’y a donc pas de régulation autre que par le système administratif lui-même qui ne sait compenser les dérives du système que par une augmentation systématique des cotisations parce que l’administration n’applique qu’une seule règle : à chaque problème nouveau un nouvel impôt.

Au-delà de cette méthode de gestion qui n’en est pas une, il faut aussi prendre en compte le fait que pour continuer à distribuer de l’argent, parce qu’assurer des soins gratuits c’est une manière de distribuer de l’argent, et parce qu’en France on ne peut pas revenir sur les droits acquis, même mal acquis, on a donc augmenté sans cesse les impôts, provoquant une ponction intolérable sur la richesse produite.

Or, qui produit de la richesse en France ?

Seulement le secteur privé qui ne représente plus que 43 à 44% du PIB !

Le secteur privé étant depuis au moins trente ans en diminution constante, alors que c’est lui qui paie, on aboutit à concentrer toujours plus sur lui la ponction dans le cadre d’un cercle vicieux dont l’Etat fonctionnaire est absolument incapable de sortir !

Fatalement, cela a eu pour effet de dégrader la compétitivité et de provoquer des fermetures d’entreprises (faillites) ou des délocalisations (les entreprises essaient de survivre en produisant dans des pays à moindre cout) qui n’ont fait qu’aggraver le chômage.

Car, comme l’activité des administrations entre dans le calcul du PIB, bien qu’elles ne produisent absolument rien, les dirigeants fonctionnaires se sont persuadés que, s’ils diminuent la dépense publique, il s’en suivra une terrible récession ; sans envisager un seul instant que ce pourrait bien être l’extension constante de la sphère publique qui provoque cette récession !

N’oublions pas quand même que, depuis 1974, le secteur public est en expansion permanente et que nous n’arrivons pas à sortir depuis cette date d’un marasme général qui nous appelons crise et que nous imputons à la mondialisation, aux capitalistes, aux GAFAM et autres profiteurs stigmatisés !

En plus, caractéristique bien française, comme les hauts fonctionnaires sont tantôt des exécutants fonctionnaires tantôt des dirigeants politiques, ils ont une tendance inconsciente à valider leurs propres actions et donc à persister dans l’erreur !

Conclusion qui s’impose : Pas de marché régulateur, auto validation systématique des décisions, il n’y a pas de correction possible !

Dans une entreprise privée, si vous prenez une mauvaise décision ayant une influence néfaste sur la qualité du produit ou sur son prix vous êtes immédiatement sanctionné ; et vous devez rapidement corriger votre erreur sous peine de perdre des clients voire même de courir à la faillite !

Bien évidemment, le système est devenu pervers au point qu’il apparait difficilement corrigeable et que l’administration n’a finalement trouvé qu’un seul subterfuge : l’emprunt massif qui n’est qu’un impôt différé dans le temps !

Car, comme les cotisations ne sont plus suffisantes pour couvrir les dépenses, on emprunte sur les marchés pour payer les dépenses d’assurance maladie !

Là où c’est le plus grave, c’est que la haute fonction publique, qui est parfaitement consciente de cette situation, n’a aucune intention de revenir sur cette situation alors qu’il n’y a pas d’exemple de réussite d’une économie fonctionnant sur des prix administrés !

Le système soviétique qui fonctionnait de cette façon, pour tout y compris le commerce et l’industrie, n’a pas pu s’adapter et il a fini par imploser … tout simplement !

La conclusion qui s’impose est que tant que ce système ne changera pas, on ne pourra pas s’en sortir !

Alors, oui, bienvenue en RSSF, en République Socialiste Soviétique de France !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

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A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, après un DEA de droit commercial de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage désormais ma vie entre la France et la Grèce. Européen convaincu, je suis persuadé que le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

5 réflexions sur « Bienvenue en RSSF »

  1. « La France consacre 34 % de son PIB à ces dépenses…… sociales les plus élevées de l’Union Européenne (en proportion du PIB) »

    Il est très simple de constater en rapprochant les données que comparer un niveau de dépenses  » en proportion »d’un PIB tout pourri ( et d’un niveau élevé – 34%-) alors que ce PIB inclut les dépenses d’un état qui ne produit aucune richesse, ne peut que conduire à la baisse inéluctable de la qualité des services rendus.

  2. Oui le système soviétique a fini par imploser car il avait des enemies. Mais qui est l’enemie de la France a part quelques français, les autres regardent sombrer ce pays et récupèrent les marchés perdus chaque jour.
    Rappel d’Une réflexion= Le général Charles de Gaulle a été réhabilité grâce à la coalition Russie-USA-Angleterre en 1941, contre les NAZIS européens et des millions de morts. Les résistants comme ma famille à Marseille ( des noms de rues et avenues témoignent du sacrifice) au début en 1940 étaient qualifiés de terroristes en France et en 1945 ils sont devenus Résistants grâce à la coalition Russie-USA-Angleterre. Mais qui et comment va-t-on libérer la France du système médiocratique en 2020 ?

    Le mot République en France que certains utilisent à tout bout de champ « La Ripoublique serait préférable ! ».
    La France depuis quelques décennies est une suite de mensonges sur lesquels beaucoup trop de citoyens sont d’accord et cela rend son redressement impossible ou très , très difficile. La France est maintenant un pandémonium et ce n’est pas un euphémisme.
    « Plus une société se détourne de la vérité, plus elle déteste ceux qui la disent. » George Orwell
    La France a cruellement un déficit culturel et que disait Jean Rostand à ce sujet : Qu’est-ce que la culture ? cliquez pour lire la suite :
    https://developpement-mental-semantique.com/la-culture-en-france-cest-ce-qui-manque-le-plus-en-france/

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