Bercy : le mal absolu.

Ce titre peut passer pour une hyperbole issue d’un esprit partisan ou dérangé.

Je vais essayer de vous convaincre qu’il n’en est rien, qu’au contraire ce constat est rationnel, totalement dépassionné.

Mon argumentation portera sur les deux missions confiées à Bercy : la collecte de notre participation à l’impôt commun, et la gestion de sa dépense.

La collecte de l’impôt. 

Il s’agit d’une mission régalienne, pratique, consistant à créer un pot commun consenti visant à couvrir les besoins financiers communs de notre société. Or, Bercy en a fait une philosophie politique passionnelle qui a comme prétention de redistribuer — « plus justement » — les fruits de l’activité économique. 

Ce faisant Bercy s’est arrogé une mission de type « Robin des bois » qui l’autoriserait à dépouiller le riche pour transférer aux pauvres l’argent ainsi détourné.

Cette prétention est un non-sens.

Le capital économique doit rester à l’économie et son partage ne peut être issu que des équilibres naturels de cette économie.

Les cas où ces équilibres ne seraient pas respectés sont du ressort de l’organisation démocratique et doivent se régler par le biais de la politique, en aucun cas être prétendument du ressort d’une administration aux pouvoirs exorbitants.

Les conséquences d’un déséquilibre de l’économie sont dévastatrices pour la vie d’une société.

J’ai ici souvent développé que capitaliser n’est pas spécifique à l’économie mais commun à toute activité, que sans capitalisation de résultat il n’est pas de progrès.

L’encaissement de l’impôt doit avoir un seul but, le financement des besoins communs sans que ce financement vienne affecter les performances économiques du pays, pour lesquelles nous avons fait politiquement le choix d’une économie privée, choix que Bercy n’a pas la mission de transformer.

Les prétentions philosophiques illégitimes de Bercy ont pour conséquences d’affaiblir le capital des entreprises puisque la redistribution — par essence illimitée — génère des prélèvements excessifs que Bercy suggère de solutionner par l’emprunt.

Le résultat est une fragilité anormale du tissu économique face aux risques inhérents â l’économie et une entrave aux pertes naturelles nécessaires à l’innovation.

L’habillement philosophique de la collecte de l’impôt a une deuxième conséquence mortelle : il donne bonne conscience aux prélèvements excessifs, il tend à les faire paraître justes, alors qu’ils sont le contraire absolu.

Une inversion des valeurs s’installe alors où le producteur de richesses devient un ennemi social, ou la terreur fiscale devient la justice, ou la délation économique devient la bien-pensance. La société est alors rapidement inefficace et invivable.

La gestion de la dépense. 

Après avoir transformé sa mission pratique en mission philosophique, Bercy tend naturellement à des prétentions vertueuses irrationnelles, exigeant foi et croyance, d’autant plus convaincantes que génératrices de récompenses promises aux croyants.

C’est ici le point d’entrée de la corruption sous toutes ses formes, intellectuelles et matérielles, qui emporte tout sur son passage. L’intégrité politique n’y résiste pas, ni l’intégrité morale évidemment.

Bercy, ce mal absolu, est devenu la croyance et l’ordre au point de capter l’élite de notre pays et de formater la pensée commune, quasiment sans exception. 

Sans éradication de Bercy et de ses ayatollahs il ne peut pas y avoir de retour à la raison, à la vie.

Des jours noirs et difficiles nous attendent. Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

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