Je voudrais ici saluer les femmes pour la lutte qu’elles ont entamée, avec plus ou moins de délicatesse, en vue d’obtenir un consentement social sur leur droit de disposer librement de leur corps et de leur vie. En fait, pour être propriétaire d’elle-même et jouir librement de leur propriété.
J’ai fait partie de la génération des derniers hommes dont le moteur social était l’accès aux femmes. Cet accès était lié à la capacité pour l’homme d’assumer matériellement et moralement la vie de sa famille, dont le pilier était la femme.
Celle-ci n’avait que le don d’elle-même à donner en contrepartie. Ce don recouvrait toutes les exigences des hommes, évidemment. Tout cela nous paraissait naturel. Les débordements du système étaient tolérés. Sa légitimité était liée à la reproduction, qui n’était ni contrôlée ni interrompue.
Sont arrivées, en Occident, dans le même temps, la pilule, l’IVG et la libération sexuelle. C’était beaucoup d’un seul coup dans le jeu social.
La mutation imposée par ces éléments a été si profonde que nombreux sont ceux qui sont restés à la traîne, ont raté le virage.
Aujourd’hui la cause est entendue, nous sommes à l’heure des comptes. Les duels mortels au profit du sexe dit le plus fort ne sont plus tolérés, le brigandage sexuel est puni.
La propriété de leur corps et de leur vie est acquise pour les femmes. Tous ceux qui se mettent en travers de cette évidence sont sévèrement punis par les outils répressifs de la société. C’est évidemment un progrès, même si l’organisation sociale que ce progrès entraînera n’est pas encore tout à fait au point et génère d’autres souffrances nouvelles non encore maîtrisées, voire même pas encore identifiées.
La propriété de son corps et de sa vie pour une femme est si évidente qu’il ne vendrait à l’idée de personne, au nom de la misère sexuelle, de prétendre que chacun ou chacune à ce sujet doit donner selon ses moyens et recevoir selon ses besoins.
Vous l’avez compris, c’est là que je voulais en venir, au respect de la propriété et au scandale du partage non voulu de celle-ci.
En effet, je ne vois aucune différence entre la propriété privée intellectuelle et physique de leur personne par les femmes et les différentes propriétés privées intellectuelles et physiques de tous les êtres humains.
Quand Bercy viole mon intimité pour voler mes biens, quand des élus violent mes projets, mon droit au travail, pour me déposséder de mes idées et les réaliser à ma place, ma souffrance est identique à celle de la femme déconsidérée, marginalisée, ramenée au rang d’esclave.
Pas plus que la misère sexuelle ne peut pardonner le viol, la misère matérielle ne peut pardonner le vol.
Je n’accepte pas l’idée du don de ma vie pour compenser la médiocrité, réelle ou apparente, de celle des autres.
Le porc qui menace la propriété des femmes n’est pas diffèrent du pourri qui menace la mienne.
Mêmes méthodes : mensonge, abus de pouvoir, utilisation de la force, de la propagande, de la pensée dirigée. Même résultats : suffisance de l’agresseur, culpabilisation de la victime déclarée responsable de son sort, marginalisation de ce qui est volé, estime pour le prédateur regardé comme un vainqueur naturel. Tout y est. La société approuve le pillage du possédant, comme elle a approuvé pendant des siècles le pillage de la femme.
Suivant l’exemple de « balance ton porc » je pense que nous devrions nous engager dans une démarche de « balance ton pourri ».
De la même façon que l’irrespect de sa propriété — de sa personne — pour la femme commence par de petites agressions, jusqu’ici acceptées, l’irrespect de notre propriété se découvre dans des petits gestes de tous les jours.
C’est tel patron ou employé indélicat qui prend sans donner, qu’il soit travailleur indépendant ou fonctionnaire. Qui fait porter aux autres le poids de ses envies sans en avoir gagné le coût au préalable. Qui trouve naturel que le bien des autres soit lourdement amputé, sous la seule condition qu’il soit lui le bénéficiaire de cette amputation. Qui trouve normal qu’une tâche lui soit confiée non pour son mérite mais pour sa situation, sa place dans le réseau. Qui pense que la misère doit être résolue avec l’argent des autres. Qui se comporte en mère maquerelle de la liberté et de la propriété des autres. Etc…
Pas plus que la liberté sexuelle n’autorise que tout un chacun dispose de la femme dont il a envie, indifféremment de l’avis des femmes, la liberté globale n’autorise que tout un chacun dispose des biens des autres, indifféremment de l’avis des autres.
En clair, la charité ne peut pas être obligatoire, qu’elle soit économique ou sexuelle.
Et pourtant, je parierais gros que les initiatrices de « balance ton porc » n’adhèreront pas à « balance ton pourri ». Je crains qu’elles trouvent tout à fait normal le viol de mon intimité matérielle, le vol de mes biens…
De la même façon qu’elles ne sont pas le fruit de leurs réflexions personnelles mais d’un concours de circonstances (pilule, IVG, etc…) qui a permis la croisade qu’elles portent, nous devrons attendre je ne sais trop quoi pour voir vivre « balance ton pourri ».
Ce ne sont pas les mentalités qui changent les événements, mais les événements qui changent les mentalités.
Peut être l’intelligence artificielle sera-t-elle moins con et moins mortifère que les égalitaristes, attendons….
Bien cordialement. H. Dumas
Bjr,
les comédiennes semblent moins perspicaces que chaque citoyenne ou alors plus vénales car elles sont prêtes à aller seules dans une chambre pour jouer dans un film ou pièce!
Un peu de bon sens!
Pour le reste l’Etat qualifie de légal ses rackets & autres spoliations alors qu’il juge de fraudeurs criminels ceux qui veulent s’en défendre!
« Peut être l’intelligence artificielle sera-t-elle moins con et moins mortifère que les égalitaristes, attendons…. »
compte tenu des sources par millions voire milliards, les plus petits communs dénominateurs ne seront guère élitiste
Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société profondément malade. Et Les peuples une fois accoutumés à des maîtres ne sont plus en état de s’en passer à court terme ..
la pilule, l’IVG sont des inventions masculines dont nos sœurs en humanité nous remercient encore aujourd’hui au delà de toutes nos espérances . . .