Tous les articles par Dominique Philos

A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, diplomé de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage ma vie entre la France et la Grèce. Pour moi, le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

EXTENSION DU DOMAINE DE LA LUTTE

 

Pendant que l’on nous occupe l’esprit avec les primaires du parti socialiste, le gouvernement, à l’instigation du ministère des finances, a discrètement pris le 05 décembre dernier, un décret qui est paru au JO du 06 et est entré en application le lendemain soit le 07 décembre 2016.

Ce décret a été pris pour l’application de l’article L. 152-1 du code monétaire et financier, modifié par l’article 40 de la loi no 2016-731 du 3 juin 2016 renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement.

En application de l’article L. 152-1 du code monétaire et financier, les personnes qui transfèrent physiquement vers un Etat membre de l’Union européenne ou en provenance d’un Etat membre de l’Union européenne des sommes, titres ou valeurs, d’un montant égal ou supérieur à 10 000 euros doivent en faire la déclaration auprès de l’administration des douanes. Sous peine de constituer un manquement à l’obligation déclarative passible des sanctions prévues à l’article L. 152-4 du code monétaire et financier, les déclarations relatives à des transferts de sommes d’un montant supérieur à 50 000 euros doivent être accompagnées de documents dont la production permet de justifier de leur provenance.

Comme il est bien connu que les terroristes font des transferts de fonds exclusivement dans l’Union Européenne, par SEPA, utilisent des cartes bancaires et des formules de chèques et jamais d’espèces … on en déduit nécessairement que l’argument invoqué n’est pas la raison réelle de ce texte !

Conclusion qui s’impose, l’Etat continue d’augmenter son emprise financière et fiscale sur la population et, sous des prétextes fallacieux, viole carrément les traités européens prévoyant la libre circulation des biens et des personnes au sein de l’Union Européenne.

Méfiez vous quand même car le non respect de ces prescriptions entraîne l’application d’une amende égale à 50 % des sommes non déclarées et une confiscation des sommes en question !

Nul doute que la prochaine étape sera le contrôle des mouvements de capitaux pur et simple avec autorisation préalable ; le but étant d’empêcher les français peu confiants en l’avenir d’avoir l’idée de sortir leurs avoirs financiers de France et de les rendre inaccessibles à la captation étatique !

Il s’agit donc bien d’une extension du domaine de la lutte fiscale et d’une régression de nos libertés !

La France est un beau pays qui ressemble de plus en plus à une prison !

Bien cordialement.

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Question subversive et politiquement incorrecte pour une part importante de nos politiciens : Combien coûte l’embauche d’un fonctionnaire ?

Je reprends un article écrit il y a quelques années car ce sujet va probablement redevenir d’actualité et sera âprement débattu si M Fillon est élu président de la République puisqu’il a prévu de réduire le nombre des fonctionnaires … enfin s’il s’engage fermement à exécuter le programme qu’il a présenté aux primaires de droite.

Bien entendu, il ne s’agit ici pas de fustiger une catégorie socio professionnelle mais seulement de connaître l’incidence et les coûts d’un recrutement au regard des finances publiques dont tout le monde sait qu’elles sont en piteux état.

D’après les statistiques officielles de l’administration (INSEE), un fonctionnaire, c’est en moyenne : 42 ans de carrière, 21 ans de retraite (à 75% du salaire) et 10 ans de réversion (à 50% de la pension de retraite).

Un fonctionnaire moyen émarge donc au budget de l’État, directement ou indirectement, pendant une durée moyenne de 73 ans, dont 31 ans de non-activité (en coût lissé et rapporté au salaire mensuel courant actuel).

Combien ce fonctionnaire moyen va-t-il donc coûter au budget de l’État, en € courants (d’aujourd’hui) ?

Dans le privé, un employé qui gagne 2 000 € net par mois sur 12 mois, soit 24 000 € par an, coûte près du double à son employeur, soit 48 000 €, sans compter la mutuelle et la prévoyance supplémentaire.

Si l’on applique ce système à la fonction publique, sachant que le salaire moyen pour un employé ou un cadre intermédiaire y est de 2 160 € net par mois en 2011 (source : Les Échos du 06/02/2012), on arrive à une charge totale de près de 49 000 € par an.

Si l’on tient compte des cotisations chômage que les fonctionnaires n’ont pas à payer, ce qui diminue l’addition, et des cadres dont le salaire moyen est plus élevé (3 180 €), ce qui augmente la moyenne des salaires, on peut estimer que le coût annuel net moyen pour l’État employeur est au minimum de 48 000 € par fonctionnaire.

Conclusion : Lorsque l’Etat, pour faire plaisir à une certaine catégorie d’électeurs, décide de recruter 60 000 agents dans l’Éducation nationale, il a engagé des dépenses en année pleine pour un montant de : 48.000 € x 60.000 = 2.880.000.000 € (2,88 milliards d’€)

Là où ça devient plus inquiétant c’est lorsque l’on projette cette dépense sur la durée calculée plus haut de 73 années : 2.880.000.000 x 73 = 210.240.000.000 € (210 milliards d’€) car le coût du recrutement d’un fonctionnaire sur une durée de 73 ans de carrière prévisible est de 3.500.000 € (3,5 millions €).

Et comme ce poste n’est pas financé puisque l’Etat emprunte pour assurer ses fins de mois bon an mal an 70 milliards d’€ par an, les dirigeants du pays ont augmenté la dette de la France, certes sur le long terme mais de manière irrévocable, à hauteur de 210 milliards d’€, pour des recrutements dont il n’est pas rapporté qu’ils correspondent à un véritable besoin.

Cela vous paraît complètement fou ? Attendez la suite !

Au cours des 30 dernières années, le nombre de fonctionnaires de l’Etat, de la fonction publique hospitalière et des collectivités est passé de 3,86 à 5,3 millions (chiffre au 31 décembre 2007), ce qui a engagé l’Etat donc vous, vos enfants et vos petits-enfants sur une charge incompressible de :

1.440.000 recrutements x 3,5 millions € = 5.040.000.000.000 €

Oui vous avez bien lu en toutes lettres : plus de CINQ MILLE MILLIARDS d’€ !

Hallucinant non ?  L’addition est vertigineuse et elle engage l’Etat sur la durée de 3 générations ou, vu autrement, c’est l’héritage que vous allez laisser à vos enfants et petits enfants !

Et cet argent ne sortira pas de nulle part, il proviendra de vos impôts et n’espérez pas y échapper !

Alors, peut-être êtes vous comme moi et pensez qu’effectivement, il est sûrement possible de faire quelques économies sur ce poste !

En tout cas, ces chiffres sont rarement mis sur la place publique alors que chacun devrait être informé des réalités comptables du pays !

Et ne perdez jamais de vue, malgré toutes les déclarations, toutes les promesses qui peuvent être faites, que les fonctionnaires sont intégralement payés par les impôts des autres, que l’Etat ne créé pas de richesses et ne fait que prendre aux uns pour donner aux autres … ou pour dire les choses plus crûment : ce qu’il donne aux uns il l’a nécessairement extorqué aux autres !

Bien cordialement.

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La centrale thermique de Gardanne : Un exemple de la folie des hommes

Gardanne est une ancienne ville minière située au nord de Marseille et son point le plus remarquable est son immense cheminée (297 m) ; laquelle est le point le plus visible d’une grosse centrale électrique au charbon ayant appartenu aux Charbonnages de France (à une époque où les CdF exploitaient les mines de charbon de Gardanne jusqu’à leur fermeture en 2003).

Elle appartient depuis 2008 à E.On ; une très grosse entreprise allemande peu connue en France. C’est le deuxième producteur européen d’électricité derrière EDF.

Peu après son acquisition, E.On a fait valoir auprès du gouvernement français que cette centrale au charbon n’était pas rentable et qu’elle souhaitait la transformer en une centrale de 250 MW utilisant du bois et tous ses dérivés au lieu du charbon.

Cette idée de conversion a été soumise au ministre de l’écologie de l’époque, et le dossier a reçu un accueil favorable de la part de Nathalie Kociusko-Morizet (sous la présidence Sarkozy) en octobre 2011 et un accord définitif en 2012.

La centrale thermique est donc devenue par la grâce de dispositions administratives une usine de cogénération (ce qu’elle n’est même pas puisqu’il n’y a pas récupération de la chaleur) brûlant de la biomasse et, selon la préfecture des Bouches du Rhône : « Ce projet (le plus important de France) représente près de 40% de la puissance nationale des chaudières brûlant des combustibles verts. » ; étant précisé que cette centrale n’est appelée en fait à fonctionner que lors des pics de consommation hivernaux !

Les projets initiaux prévoyaient de brûler des résidus de coupes, d’élagage, des copeaux, de la sciure mais aussi du bois classé B2 c’est-à-dire des produits transformés contenant des colles, du formica, des peintures et vernis, du bois de déconstruction, des palettes, de vieux meubles ; donc essentiellement des déchets toxiques surtout lorsqu’ils sont incinérés !

Seulement, il semblerait que les décideurs politiques, sans doute mal informés, n’aient pas mesuré l’ampleur des besoins en bois nécessaires ; ce qui fait que les « bonnes idées » du départ se sont trouvées complètement dénaturées par la nécessité d’alimenter coûte que coûte cette centrale !

Il est aussi apparu très vite qu’il s’agissait d’une opération industrielle de très grande envergure que l’on a parée de vertus écologiques dont vous allez pouvoir mesurer la nature, et, soyons clairs : le jour où l’écologie est devenue politique … tous les dévoiements, tous les excès sont devenus possibles !

Nous sommes donc passés de bois sous forme de déchets à des arbres entiers qu’E.On a essayé de trouver dans la région et quand on se penche sur la question, les chiffres donnent le vertige !

La consommation annuelle de « biomasse » a été évaluée à 855.000 tonnes par an pour que la centrale puisse fonctionner 7.500 heures par an a minima, dont 335.000 tonnes importées et 85.000 tonnes de bois de récupération. La part de biomasse locale (c’est-à-dire de forêt) s’établit donc à 435.000 tonnes.

Ces chiffres bruts ne sont peut-être pas très parlants ; c’est pourquoi, pour vous donner une idée plus précise de l’envergure de l’opération, il faut entrer dans les détails techniques de l’opération.

Ramené à une durée d’ouverture de 10 heures par jour (les camions ne circulent pas la nuit), cela représente une quantité quotidienne nécessaire pour faire fonctionner l’usine de : 855.000/30/300×2.4 = 228 camions de gros tonnage par jour; soit 23 camions de 30 tonnes à l’heure ou encore un camion toutes les 2 à 3 minutes car il faut 2.850 tonnes de bois par jour pour faire fonctionner cette centrale !

Oui, vous avez bien lu : 2.850 tonnes par jour de bois et un camion de 30 tonnes de charge utile toutes les 2 à 3 minutes !

A ces considérations il faut ajouter 3 détails (si l’on peut dire) :

– le rendement thermique de cette centrale est mauvais ; de l’ordre de 30% ; c’est-à-dire que 70% du bois brûlé part tout simplement en fumée et ne sert qu’à réchauffer l’atmosphère puisque la chaleur n’est même pas récupérée !

– cette centrale n’est prévue pour fonctionner que « par intermittence » lors des pics de consommation mais, compte tenu de l’inertie de ce type de centrale, elle doit fonctionner pratiquement en permanence pour pouvoir être opérationnelle en cas de besoin urgent (il faut beaucoup de temps pour allumer le foyer – un peu comme les bateaux à vapeur d’antan); ce qui fait que cette chaudière brûle toute l’année du bois pour assurer une simple production de dépannage !

– il ne s’agit pas de bois brut mais de plaquettes et de granules de bois ce qui oblige à broyer les arbres au préalable et donc de leur faire subir une coûteuse transformation.

Or, si, comme vous avez pu le lire, 335.000 tonnes seront importées sous forme de bois transformé en plaquettes et granulés, d’où viendront à terme les 435.000 tonnes locales ?

D’un « gisement » situé dans un rayon de 400 km autour de Gardanne c’est-à-dire essentiellement en Provence et Languedoc, en ce compris les Cévennes, mais aussi en fait les Alpes et les massifs du Var.

En fait, E.On a commencé par acheter (rafler serait plus exact) d’immenses parcelles de forêts sur pied un peu partout dans la région, en sur payant le prix local (grâce aux subventions reçues) avec l’effet immédiat de déstabiliser le marché.

Soyons clairs : E.On a décidé d’acheter tout ce qu’elle peut brûler pour faire tourner sa centrale et la puissance financière de cette société fait que jusqu’ici personne n’a pu s’opposer à ces acquisitions …

Et le pire c’est qu’à Bruxelles, des individus à la vision exclusivement technocratique de la question ont applaudi des deux mains à ce projet (car brûler du bois c’est écolo, brûler du bois c’est rigolo et les arbres ça repousse !) et ont attribué à E.On des subventions à hauteur d’un milliard d’€ sur 20 ans notamment parce que le bois de la région est deux fois plus cher que le bois importé (49 € la tonne contre 20 €).

En tout cela s’est passé sans aucune concertation avec les populations locales et dans l’opacité la plus complète. E.On a même essayé d’obtenir la modification de la charte forestière pour pouvoir « exploiter » la forêt à sa guise c’est-à-dire en opérant des coupes à blanc (rases) ; avec la complicité de l’administration française qui évidemment connaît tous les détails de l’opération !

Après avoir pris conscience des dégâts irréversibles que n’allait pas manquer de produire une telle razzia, les communes de la région ont évidemment réagi pour s’opposer à ce désastre mais cela reste très difficile car les communes se heurtent à la volonté d’E.On et aux intérêts financiers des particuliers vendeurs de coupes.

Par ailleurs, il faut savoir que la forêt méditerranéenne ne se prête absolument pas à une exploitation intensive de cette envergure car, pour l’essentiel, elle est composée d’arbres à croissance lente (chênes notamment).

Evidemment, devant ces résistances, E.On a eu du mal à organiser ce que l’on appelle en jargon technocratique la « mobilisation des ressources locales » et n’a pas eu d’autre option que de réduire la proportion de bois local et d’augmenter la quantité de bois importé principalement du Canada et du Brésil.

Résultat temporaire : on dévaste les forêts de la région mais aussi canadiennes et brésiliennes ; on les transforme en plaquettes ou granulés et on leur fait traverser l’atlantique pour les brûler dans la chaudière de Gardanne afin de faire de l’électricité par intermittence lors des pics de consommations !

Et le pire, c’est que c’est vous qui subventionnez ce massacre par le biais des petites taxes qui ont fleuri sur votre facture d’électricité pour financer les énergies dites renouvelables ; notamment la CSPE, acronyme pour « contribution au service public de l’électricité » car l’usine n’est rentable que grâce aux subventions publiques !

Le démarrage de l’exploitation était prévu pour début 2015 puis a été reporté au 2ème semestre 2016 et j’ai pu constater en septembre dernier que la centrale fonctionnait effectivement.

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Et bien qu’E.On sur le site commercial de sa filiale française UNIPER prétende que l’électricité vendue est « entièrement renouvelable et française», il ne s’agit ici ni d’écologie ni de développement durable car détruire des forêts entières par des coupes à blanc à seule fin de les brûler n’a rien à voir avec l’écologie.

Il ne s’agit pas non plus d’une exploitation mesurée et raisonnée de la forêt mais juste d’un pillage systématique aux conséquences incalculables car la forêt est un puits de carbone … à condition que les arbres ne soient ni coupés ni brûlés de manière systématique surtout lorsqu’il faut plus de cent ans pour la reconstituer !

Il s’agit donc juste d’une énorme opération industrielle subventionnée avec vos impôts, décidée au plus haut niveau de l’Etat sans aucune concertation avec les autorités locales pourtant concernées en premier lieu et sans que celles-ci puissent s’y opposer de quelque manière que ce soit.

Nous touchons là du doigt toute l’incohérence d’un discours politique officiel en matière d’écologie !

Cette opération a juste été réalisée sous le couvert d’un discours écologique perverti au nom d’intérêts industriels ; en pleine contradiction avec les objectifs politiques prétendument visés par le pouvoir lors de la signature de la COP 21 visant limiter le réchauffement climatique car le bilan se résume essentiellement pour l’instant à brûler 600.000 tonnes de bois par an (70% de 855.000 tonnes) en pure perte !

On nous parle sans arrêt de transition énergétique, d’énergie durable, d’énergie verte, du réchauffement climatique, on nous taxe, on essaie de nous culpabiliser et nous avons là sous les yeux l’archétype de l’opération industrielle complètement inappropriée constituant juste un non sens à la fois économique et écologique s’appuyant sur des méthodes utilisées pour la gestion des affaires publiques relevant de l’idéologie la plus absurde !

Ah oui, dernier détail : il est interdit de faire du feu de cheminée chez soi sur Paris et sa périphérie … trop polluant !

Bien cordialement.

Philos.

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Et si on parlait d’économie(s) aux français (lettre à l’usage de nos politiciens)

Cette question part d’un constat devenu incontestable : La France est en situation d’échec !

Le budget général de l’Etat est déficitaire (et ce qu’on ne dit pas c’est que le déficit budgétaire annuel même « limité » à 70 mds d’€ représente en fait presque 30% d’un budget de 278 mds d’€) et il en est de même pour le budget de la sécu, la balance des paiements et le commerce extérieur !

Les comptes de l’assurance chômage sont aussi dans le rouge (les ruineuses recettes du traitement social du chômage ont échoué), la croissance et la confiance ont disparu, la cohésion sociale est ébranlée et les jeunes diplômés sont de plus en plus nombreux à quitter la France.

Les entreprises ont de plus en plus de difficultés car leur taux de marge demeure faible et elles ne peuvent même plus se réorganiser (il n’est qu’à voir le psychodrame autour d’Alstom alors qu’aucun licenciement n’était envisagé),

Les grandes entreprises publiques (SNCF, EDF, AREVA, AIR France) sont en pleine déconfiture alors que les 3 premières agissent en secteur monopolistique !

Le dernier budget en équilibre de l’État remonte à 1974 ; ce qui fait que nous avons derrière nous 42 ans de budgets votés systématiquement en déficit et montre que TOUS les gouvernements successifs depuis 40 ans, quelle que soit leur couleur politique, ont systématiquement financé l’économie française par la dette !

La France a désormais accumulé une dette de 2.170 milliards € (chiffre même pas concevable pour un esprit commun) qui représente 98.4% du PIB alors qu’elle n’était que de 20% en 1980 !

Et cette dette, qui sert aujourd’hui non pas à financer des investissements mais à permettre à l’Etat français d’assurer ses fins de mois, c’est à dire à payer ses fonctionnaires et à distribuer des aides sociales, augmente aujourd’hui plus vite que le PIB ; ce qui fait que l’endettement continue de progresser !

La France va finir l’année 2016 en championne d’Europe des impôts et des prélèvements obligatoires avec un taux final de 45,7 % de son PIB et en championne mondiale des dépenses sociales avec un taux de 31 % de son PIB !

Or, la persistance de déficits publics n’est pas due à une baisse des recettes publiques puisque, rapportées au PIB, les recettes publiques augmentent significativement en France depuis des décennies. Elles sont passées de 43,2 % du PIB en 1978 à 53,5 % en 2015, ce qui représente une hausse nette de 10,3 points.

Cette persistance des déficits est donc due à une augmentation encore plus rapide des dépenses publiques ; lesquelles sont passées de 44,9 % du PIB en 1978 à 57 % en 2015, ce qui représente une hausse de 12,1 points.

Nous sommes donc dans une spirale infernale de hausse des dépenses, hausse des impôts et augmentation de l’endettement que rien ne semble plus pouvoir arrêter puisqu’on a décidé qu’il fallait dépenser encore plus ; le projet de budget pour 2017 prévoyant une augmentation de 7.4 mds d’€ des dépenses !

Seulement, la pression fiscale est désormais tellement excessive qu’elle en est devenue délétère et punitive et la France est devenue le pays du chômage de masse incompressible et de l’assistanat généralisé et clientéliste !

Il faut être lucide, tout cela ne peut pas être l’effet du hasard et résulter d’un évènement fortuit ou d’un concours de circonstances et le problème qui se pose à terme est bien celui de la soutenabilité d’un modèle qui, clairement, ne fonctionne pas !

Il faudra donc, un jour ou l’autre, de gré ou de force, stopper cette dérive ; d’où cette question :

Et si l’on expliquait aux français la réalité économique de la France et qu’il faut arrêter les bonnes vieilles recettes qui ne fonctionnent pas afin de sortir de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le pays qui accumule, depuis des années, les déficits, les dettes et les mauvais résultats économiques ?

Ce modèle qui ne fonctionne pas c’est celui de la relance keynésienne permanente de l’activité économique … qui n’a rien relancé tout en obérant complètement la situation financière du pays par le biais d’une dette monstrueuse dont plus personne ne sait aujourd’hui comment se défaire !

Car, qui, aujourd’hui, peut prétendre et croire que la France va pouvoir ainsi continuer à accumuler des dettes et financer son modèle social par la dette alors qu’il existe une règle constante : le financement perpétuel par la dette n’existe pas et il n’est pas plus mauvaise situation pour un débiteur que de se placer sous la contrainte de ses créanciers !

Que se passera-t-il le jour où les taux d’intérêts remonteront pour de bon ?

Il est évident pour un esprit un tant soit peu doté de bon sens qu’on ne peut pas créer un modèle économique fondé exclusivement sur la dette c’est-à-dire sans que les revenus distribués correspondent à la richesse réellement créée et aux gains de productivité !

Combien de temps tout cela va-t-il durer à votre avis car aucune perspective d’évolution favorable n’apparaît à ce jour ? Jusqu’au moment du blocage fatal ?

Il faudra un jour expliquer aux français qu’un tel système va à la catastrophe et qu’en fin de compte c’est eux qui paieront la note !

Seulement, les politiciens ne parlent pas d‘économie car parler d’économie c’est parler d’argent et ça c’est vulgaire ; et puis, il paraît que ça n‘intéresse pas les français qui d’ailleurs n’y comprendraient rien ; discours commode des politiciens dont le but essentiel est de verrouiller un système pour qu’ils puissent continuer à bien vivre sur le dos des braves français qui ne s’en rendent même pas compte !

Par ailleurs, bien souvent quand ils en parlent, c’est pour faire référence à leur conception étatiste pour ne pas dire collectiviste de l’économie ; la dépense publique étant considérée comme positive !

Enfin, argument définitif : des proches du pouvoir socialiste m’ont dit que de toutes les façons tout ça n’avait pas d’importance car la dette ne serait jamais remboursée !

Autrement dit, on se débarrasse du problème par une pirouette de plus : personne ne paiera et nous allons continuer à accumuler de la dette, sans inconvénient et sans risque d’avoir un jour à avoir la rembourser !

Il s’agit à tout le moins d’une vision totalement irréaliste et cynique du monde car pour pouvoir emprunter il faut quand même bien que quelqu’un prête et le but serait de ne jamais rembourser ce prêteur et donc de le flouer !?!

Alors que la croissance économique formidable connue depuis 1945 est due à la conjonction de la démocratie et du capitalisme libéral dans le cadre d’une mondialisation dont tout le monde a tiré un bénéfice, et alors qu’il existe des solutions et des modèles de comparaison, j’entends déjà les réactions !

Le Royaume Uni : Ah oui mais non ce n’est pas possible ! Car c’est de l’ultra-néo-libéralisme sauvage à la Thatcher ; autant dire le diable qui va tous nous réduire en esclavage (alors que le CDI y est la norme tandis qu’en France l’emploi apparaît finalement beaucoup plus précaire puisque, faute de pouvoir gérer leurs effectifs, les entreprises recourent essentiellement au CDD et à l’intérim) !

L’Allemagne : Ce n’est pas possible non plus car c’est de l’industrie et nous l’industrie, on n’en a plus car il a été décrété il y a 30 ans que l’industrie c’était primaire (primitif ?) et nous n’avons eu de cesse de vanter les mérites d’une économie de services,

Seulement, les références économiques en Europe sont le Royaume Uni et l’Allemagne ; pas la France qui ne cesse de décrocher !

Il convient donc de se poser les bonnes questions et de rappeler certains principes de base !

Pourquoi le plein emploi est-il revenu en Suède, RU, Allemagne, Pays-bas alors qu’ici nous flirtons avec les 11% officiels de chômeurs (qui sont en fait 26% en comptabilisant toutes les catégories ABCD et les départements d’outre mer) ?

Il n’existe pas de société vivant uniquement sur les services car c’est l’industrie qui permet aux services d’exister, et on ne peut pas prétendre basculer dans une société de services, surtout lorsqu’il s’agit de services à la personne car cela ne produit pas de richesse !

A propos des services boursiers et bancaires, il n’existe en France aucune structure comparable à la City de Londres et en plus en France c’est bien connu, la finance c’est l’ennemi ! (Il est d’ailleurs vain de croire à un effet bénéfique du Brexit car il ne faut pas s’attendre à ce que des entreprises ayant bénéficié de la souplesse du droit britannique viennent s’enferrer dans les contraintes étouffantes de la réglementation française !).

Un pays doit produire, dans l’industrie ou l’agriculture, s’il veut conserver ou développer ses capacités dans le monde très ouvert dans lequel nous vivons aujourd’hui et, de fait, l’augmentation du chômage correspond à la régression du poids de l’industrie dans notre pays !

Si nous avons désormais six millions de chômeurs ce n’est la faute ni de l’Europe, ni de l’Allemagne, ni de la mondialisation c’est parce que notre appareil industriel a régressé depuis 30 ans ; des secteurs entiers ayant disparu sans être remplacés et prétendre aujourd’hui qu’on va faire un plan pour réindustrialiser est une utopie car la relocalisation ne se décrète pas !

Le dire constitue bien sûr une remise cause des capacités réelles de l’Etat car l’Etat stratège n’est qu’un mythe aux relents marxistes étant entendu que le pire du pire est la nationalisation !

Seulement, il faut être conscient que redresser la situation sera un travail de longue haleine qui prendra des années et sera d’autant plus dur qu’on aura attendu et ce redressement ne pourra passer que par une libéralisation du secteur marchand et une diminution des dépenses publiques !

Car la clef du redressement se situe dans le reflux de la dépense publique pour diminuer le poids de l’Etat sur l’économie, diminuer les impôts et de ce fait permettre aux entreprises d’investir de façon à créer de la valeur ajoutée, de l’activité et des emplois.

Seulement, réduire les dépenses publiques, c’est nécessairement heurter de front l’ensemble de la fonction publique et tous ses syndicats qui ont sacralisé la fonction publique et les entreprises publiques ; étant entendu qu’une bonne partie de la population vit avec le mythe d’une administration protectrice et efficace !

On connaît déjà les arguments qui seront alors invoqués : voulez-vous moins de policiers pour assurer votre sécurité, moins d’infirmières, moins d’hôpitaux, moins de bureaux de poste, moins de services de proximité, moins de trains c’est-à-dire qu’on agitera le spectre d’une disparition ; tout en cachant soigneusement le fait qu’une part notable des fonctionnaires et assimilés n’ont aucun lien avec ces secteurs d’activité !

Seulement, dans la mesure où 95 % des dépenses publiques sont des dépenses de fonctionnement, et principalement des salaires, prévoir de baisser les dépenses publiques, c’est nécessairement porter atteinte aux salaires et avantages de la fonction publique et aux statuts des personnels publics qui sont à ce jour intouchables !

Il n’y aura donc pas de miracle car la remise en cause de ce modèle qui ne fonctionne pas passera nécessairement par une redéfinition du périmètre public et une diminution drastique des dépenses publiques qui pèsent sur le seul secteur marchand tout y ajoutant une réforme du système de santé, de protection sociale et des retraites (notamment les régimes spéciaux et la retraite des fonctionnaires entièrement financée par l’impôt).

La remise en cause de ce modèle passera donc nécessairement par une remise en cause de nombre de situations acquises alors que beaucoup de français vivent avec l’illusion des droits acquis et qu’ils percevront toujours les allocations et les retraites par répartition auxquelles ILS ONT DROIT et que de toute façon, au pire, ce sera toujours le voisin qui paiera ; alors que ce système s’arrêtera le jour où le schéma d’un financement basé sur la dette se bloquera !

Le « drame » de l’Economie c’est qu’elle ne fait pas de politique et qu’elle n’est ni morale ni égalitaire en soi et les droits acquis sont une notion politique qui n’a rien à voir avec l’Economie. La vérité c’est que rien n’est jamais vraiment acquis car même les plus grands empires se sont tous effondrés !

Il faudra aussi sortir de la vision d’un Etat tentaculaire et intrusif qui se mêle de tout, qui veut tout contrôler avec l’appui d’une administration pléthorique … avec le succès que l’on sait ! L’Etat n’est pas là pour protéger les français en dehors de ses missions régaliennes et il ne peut retrouver une marge d’action qu’en supprimant le statut de la fonction publique et l’emploi à vie afin de pouvoir gérer ses effectifs comme toute entreprise !

Car, une entreprise qui ne peut pas gérer ses effectifs est un mort en sursis et l’Etat ne résiste que parce qu’il dispose de la force pour extorquer toujours plus d’impôts !

De ce fait, Il faudra :

– que la classe dirigeante finisse par admettre que seules les entreprises du secteur marchand créent des emplois et dire que la diminution des charges et de la fiscalité ne peut résulter que de la diminution du poids de la fonction publique sur le seul secteur productif,
– que l’Etat arrête de se disperser dans des missions qui ne relèvent pas de son statut mais seulement de la démagogie, l’Etat stratège n’existe pas !
– réduire la dépense publique dans des proportions qui semblent totalement irréalisables à court ou moyen terme ; ce qui signifie qu’il faudra diminuer le nombre de fonctionnaires de manière considérable (plusieurs centaines de milliers),
– arrêter de faire croire qu’on peut continuer à faire fonctionner un système où l’on matraque les uns pour endormir les autres (l’IRPP est payé par moins d’un français sur 2) au nom d’un égalitarisme redistributif basé sur l’argumentaire faux que les inégalités n’ont jamais été aussi fortes alors qu’en vérité c’est l’inverse !

Or, les élections présidentielles, évènement essentiel de la Vème république, approchent et les candidats vont tous proposer leurs bonnes solutions pour sortir de cette situation ! Vous connaissez tous le dilemme du politicien candidat !

– présenter un programme (et faire des promesses) et l’appliquer quoiqu’il arrive même si in fine c’est la catastrophe avec la certitude de ne pas être réélu !
– présenter un programme (et faire des promesses) mais faire l’inverse donc trahir l’électeur avec la certitude de ne pas être réélu,
– dire la vérité et annoncer des mesures douloureuses et être sûr de ne pas être élu !

et réduire le rôle de l’Etat revient à couper la branche sur laquelle les politiciens trônent car, pour être élu, il faut promettre de la protection, de la politique étatique, de l’aide sociale, de la subvention et certainement pas plaider en faveur de la liberté et de la responsabilité !

Depuis 30 ans, les solutions préconisées par les politiciens ont toujours été les mêmes : comme la solution n’est pas électoralement rentable on n’en parle pas et on continue comme si de rien n’était à accumuler depuis 35 ans des déficits et à augmenter les contraintes tout en augmentant parallèlement les possibilités de captation et de confiscation directe ou directe des revenus et du capital tout en expliquant que leurs échecs sont dus à un bouc émissaire (les patrons, l’ultralibéralisme, l’austérité, la mondialisation, l’Allemagne et enfin l’Europe, cette espèce de monstre administratif qui trafique à Bruxelles pour vampiriser les pauvres français !).

Qui se décidera enfin à dire que l’Etat Providence est fini et qu’il ne survit que parce qu’il consomme en permanence une énorme part des richesses créées par ailleurs et qu’il est irresponsable de promettre de réduire les impôts et les charges sociales sans expliquer comment on va financer la réduction des recettes alors que le budget est déficitaire ; ce qui aura pour effet, par un jeu à somme nulle, au minimum de faire supporter la charge de ces réductions sur les autres et au maximum de faire financer ces réductions par la dette avec pour effet d’aggraver encore plus les déficits tout en nous plaçant en porte à faux avec l’UE qui engagera alors la procédure de sanctions pour notre inconduite et notre refus obstiné de respecter les règles que nous avons fixées et acceptées !

Et finalement, y aura-t-il un candidat qui proposera d’arrêter cette tendance destructrice de la course à la dette qui, il faut être lucide, ne pourra que finir mal !

Car, un jour, il faudra prendre acte de la fin de la récréation et adopter sous la contrainte des mesures qui risquent de fortement déplaire aux français ; français dont on a vu qu’au nom des sacro-saints droits acquis ils ne supportent aucun changement ; ce qui entraînera un rejet du système, un vote populiste comme aux USA dont tout le monde sait à qui il va bénéficier et même éventuellement de violents mouvements sociaux !

Il faut rappeler, malgré l’opinion contraire largement répandue dans une France largement imprégnée de marxisme depuis 1945, que Ronald Reagan ouvrit une période de grande prospérité aux USA par le biais d’une diminution de la pression fiscale et que Margaret Thatcher sauva littéralement le Royaume Uni de la faillite par une série de privatisations !
On attend de tels leaders mais on les cherche encore et il apparaît douteux qu’un homme politique ait le courage et la légitimité d’ouvrir un tel chantier.

Vous me voyez donc extrêmement pessimiste quand à l’évolution des choses ! Car sauf à un sursaut énergique, nous nous enfoncerons lentement dans le déclin et la paupérisation progressive de la population … et nous aurons beaucoup de difficultés à éviter un défaut qui s’avèrera à terme inéluctable ; étant entendu que la caste au pouvoir saura bien user de tous les expédients préalables et surtout spoliateurs pour retarder cette échéance !

Je paraphraserai Ho Chi Minh qui disait que la révolution c’est comme la bicyclette et que si on ne pédale pas pour avancer elle tombe ! Il en est de même pour l’Economie !

Et, pendant ce temps, le monde continuera d’avancer, mais sans nous !

Bien cordialement.

Philos

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