Tous les articles par Claude Reichman

Amis de la liberté, mettons-nous en colère !

Amis de la liberté, mettons-nous en colère !

Les révélations du Monde sur la crise des masques face à l’épidémie de coronavirus en France dénoncent un véritable scandale. Mais elles ne sont que la révélation du fonctionnement habituel de l’Etat.

Ayant eu le redoutable privilège d’affronter l’Etat depuis des décennies dans le seul but d’exiger le respect de l’état de droit et des droits de l’homme, j’ai pu constater que les politiciens n’ont aucune influence et que seule gouverne l’administration.

Pourtant cette situation révoltante ne résulte d’aucun texte, mais seulement de comportements humains.

Trois exemples. Arrivant au gouvernement au retour du général de Gaulle, Antoine Pinay réunit les directeurs du ministère des finances et leur expose son programme. Les hauts fonctionnaires se récrient et lui indiquent qu’ils ne pourront pas le mettre en œuvre. « Je vous remercie Messieurs, déclare le ministre, j’ai bien enregistré votre démission. » « Pas du tout, Monsieur le ministre, pas du tout, nous exécuterons vos décisions », répondent ces fonctionnaires.

Autre exemple. Un de mes amis est nommé au ministère des finances. Je suis président d’un syndicat médical et nombre de nos adhérents ont un sérieux problème avec l’administration fiscale qui leur refuse un droit établi par la loi. Je prends rendez-vous avec mon ami, qui me reçoit avec la plus grande amabilité, mais qui, lorsque je lui ai exposé le but de ma visite, me dit : « Mon administration n’acceptera jamais. » Je m’étonne : « Ton administration n’acceptera jamais d’appliquer la loi ? » Il me répond d’un sourire impuissant. Nous nous sommes quittés un peu en froid, après que je lui eus demandé : « Dis-moi, ça sert à quoi d’être ministre ? »

Troisième exemple. Président du Mouvement pour la liberté de la protection sociale (MLPS), je me bats depuis de longues années pour faire appliquer par la France les directives européennes qui mettent la Sécurité sociale en concurrence et que notre pays a transposées et intégrées à sa législation. Là encore, c’est l’administration qui est à la manœuvre et qui refuse d’appliquer la loi. Impossible d’obtenir le soutien d’un seul politicien. Tous sont tétanisés à l’idée d’affronter l’administration. Or voilà qu’un jour un adhérent me transmet une vidéo où l’on voit à l’Assemblée un député, Frédéric Lefebvre, interpeller le gouvernement, dans un hémicycle vide, sur les méfaits du Régime social des indépendants, dont le sigle, RSI, est un objet d’horreur et de ruine pour les trois millions de chefs d’entreprise français. Je prends immédiatement contact avec ce parlementaire, dont je n’avais nullement sollicité l’initiative, et lui indique que notre mouvement se propose de relayer son action, ce qu’il accepte de grand cœur. Quelques mois plus tard, le RSI est supprimé, en même temps que les tribunaux des affaires de sécurité sociale (TASS), sinistres zones de non droit que nous tentions en vain depuis des années de faire disparaître.

Il a donc suffi d’un seul député, certes ancien ministre des PME, mais isolé au sein de son groupe, pour faire basculer une situation figée depuis des années malgré nos actions déterminées et incessantes.

C’est ici qu’il faut se souvenir des mots de l’ancienne dissidente roumaine Doina Cornea : «Si nous avions été, je ne dis pas mille, je ne dis pas cent, je dis cinq, nous aurions vaincu le communisme. »

Quand on affronte le totalitarisme (et la France en est victime, il ne faut pas refuser de le constater), il y a un principe qu’il ne faut jamais oublier : le temps ne compte pas. Cela a un côté désespérant quand on voit défiler les années, mais le désespoir n’est pas de mise dans les grands combats.

Il se peut que le grand ébranlement provoqué par l’épidémie du coronavirus soit l’occasion que nous attendions depuis des décennies. Le peuple a enfin compris que l’Etat ne le protège pas, et même que ses dirigeants le détestent. La politique doit reprendre le pouvoir. Il faudra encore se battre, mais j’ai la conviction que nous y arriverons.

« Un peuple qui n’est plus capable de se mettre en colère est un peuple mort », a dit Confucius. Amis de la liberté, mettons-nous en colère !

Claude Reichman

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 Charles Gave va-t-il accepter de devenir président de la République ?                  

Charles Gave va-t-il accepter de devenir président
de la République ?

Voici comment Charles Gave, il y a tout juste quatre ans, a vaincu l’épidémie et incarné avant l’heure la figure emblématique de Didier Raoult.

Cela a commencé insidieusement, comme souvent dans les maladies. Dans plusieurs administrations de l’Etat, des fonctionnaires se sont plaints de fatigue, de légers malaises, d’étourdissements passagers. Voici comment Charles Gave, il y a tout juste quatre ans, a vaincu l’épidémie et incarné avant l’heure la figure emblématique de Didier Raoult.

Personne n’a pris cela très au sérieux, mettant ces symptômes sur le compte d’une envie de congés maladie. Mais le nombre de cas augmentant, une fois qu’on eut écarté l’hypothèse d’un nouveau moyen de grève, il fallut bien prendre l’affaire au sérieux.

Les médecins consultés évoquèrent avec prudence un mal psychosomatique sur fond de mécontentement social. Les directeurs d’administration durent enquêter sur les conditions de travail de ces fonctionnaires. Elles se révélèrent banales, et aucun d’entre eux ne mit en cause de mauvais rapports avec sa hiérarchie.

On en était là de cette enquête quand le malaise gagna chez les retraités. Ils n’avaient en général aucun point commun entre eux, puisque des retraités du secteur privé étaient frappés tout comme certains retraités de la SNCF ou d’EDF.

Le nombre de cas augmentant de façon très importante, le gouvernement commença à s’inquiéter sérieusement et fit appel à un aréopage de professeurs de médecine, chefs de service des hôpitaux. C’est là que l’affaire prit un tour stupéfiant et dramatique : ces sommités médicales ne purent entreprendre leur mission, étant à leur tour frappées du mal qu’elles avaient à diagnostiquer.

Après de longues hésitations, les autorités gouvernementales durent se résigner à une solution qui leur répugnait profondément : appeler au chevet de la maladie les médecins libéraux. Malheureusement ils étaient aussi souffrants que leurs collègues hospitaliers.

C’est alors qu’un homme avisé, du nom de Charles Gave, qui n’avait rien d’un médecin, mais qui tout au long de sa carrière d’économiste international avait pu se faire une idée assez précise des comportements humains dans la plupart des pays du monde, émit une hypothèse qui surprit par son audace. Selon lui, le point commun de tous les malades était qu’ils vivaient de l’argent public.

Notre homme, faisant preuve d’une modestie charmante, précisa qu’il n’avait rien d’un scientifique et qu’il était bien incapable de dire en quoi la monnaie, quelque forme qu’elle prît, pouvait être porteuse de germes, de miasmes ou de vibrations pathogènes, mais que si l’on voulait bien prendre en compte son diagnostic, il fallait s’attendre à d’importantes découvertes scientifiques sur les causes de cette épidémie.

Le mal progressait sans cesse, et de façon exponentielle. Les meilleurs épidémiologistes furent consultés. Quelques-uns d’entre eux qui n’étaient pas encore malades déclarèrent que si on voulait vraiment enrayer l’épidémie, il faudrait se résoudre à la solution adoptée pour la grippe aviaire, c’est-à-dire abattre tous les malades pour les empêcher de contaminer le reste de la population.

Charles Gave à nouveau consulté fit observer que dans le reste de la population, ceux qui ne vivaient pas d’argent public étaient en parfaite santé, au moins à cet égard, car pour leur santé économique, ajouta notre expert, les choses allaient nettement moins bien. Et d’ajouter cette phrase qui démontrait bien qu’il était un homme « plein d’infinie ressource et sagacité », comme le disait Rudyard Kipling : « Plutôt que de tuer des millions de gens, ne vaudrait-il pas mieux remplacer l’argent public par de l’argent privé, médicalement non contaminé ? »

« Mais de quoi vivront-ils, lui rétorqua-t-on, si on les prive d’argent public ? » « Pour ceux qui travaillent, répliqua l’économiste, de l’argent privé qu’ils gagneront. Pour ceux qui sont retraités et le plus souvent encore jeunes, du travail qu’ils reprendront. Et pour les autres de la véritable solidarité qu’un peuple doit aux victimes de catastrophes, et dans le cas précis, c’est bien d’une catastrophe qu’il s’agit, celle de la retraite par répartition. »

Il se passa alors dans le pays un évènement que nul n’aurait jamais pu prédire avant l’épidémie : les millions de Français qui avaient échappé à l’abattage grâce à la solution préconisée par Charles Gave manifestèrent leur enthousiasme envers sa personne et les solutions libérales qu’il avait recommandées et voulurent le hisser à la présidence de la République, alors même que celle-ci n’était pas vacante, ce qui ne représentait une difficulté pour personne.

Charles Gave qui n’aime rien autant que la réflexion, les bons livres et le rugby demanda à réfléchir. A l’heure où nous mettons sous presse, il réfléchit encore et se dit que tant qu’il réfléchira et ne prendra pas de décision, la France se portera bien.

Claude Reichman

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Coronavirus : un gouvernement de somnambules !

Coronavirus : un gouvernement de somnambules !

Les gouvernants français donnent l’impression d’un groupe de somnambules. Ils marchent mécaniquement sans savoir où ils sont ni où ils vont. Ils ont pris des ordonnances et des décrets pour suspendre le recouvrement des cotisations et emprunter massivement, et ils attendent la fin de l’épidémie pour remettre en marche leur système.

Rappelons-leur quelques chiffres. La France compte 17 millions de retraités, 6 millions de fonctionnaires, 6 millions de chômeurs et 20 millions d’enfants. Ce qui fait 49 millions de personnes qui ne produisent rien. Il reste 18 millions d’adultes pour faire vivre tout le monde, dont 3 millions d’entrepreneurs.

L’épidémie de coronavirus va envoyer au tapis des milliers d’entreprises et faire des millions de chômeurs. Il n’y a vraiment que les gouvernants français pour croire que cette économie de survivants va pouvoir allouer à l’Etat et aux régimes sociaux les 1300 milliards qu’ils dépensent chaque année ?

Les quelques lignes qui précèdent suffisent à dessiner la France de demain. Un pays où tout – absolument tout – sera remis en question. Qui peut croire sérieusement que les derniers vrais actifs de notre pays accepteront sans broncher d’être saignés jusqu’à la dernière goutte pour permettre à 49 millions de personnes de vivre sans travailler ? Le voudraient-ils d’ailleurs qu’ils ne le pourraient pas. Les entreprises qui le pourront ne vont reprendre que très progressivement leur activité, et probablement à plus petite échelle. Tout le monde va devoir ses restreindre.

L’arbitrage politique d’une telle situation va demander des dirigeants de haute stature. Les petits hommes gris qui se sont emparés du pouvoir dans notre pays depuis des décennies vont être balayés. La seule inconnue est le processus qui y aboutira. Souhaitons qu’il se déroule sans violence.

L’Europe est, non sans raisons, l’objet de nombreuses critiques. Mais toutes ne sont pas justifiées. Car pour ce qui est des mesures accompagnant l’ouverture des frontières intérieures, l’Europe avait pris les dispositions appropriées en édictant, en 1992, des directives qui établissaient des règles de concurrence en lieu et place des monopoles sociaux. L’Allemagne et les Pays-Bas les ont appliquées et ce n’est pas par hasard que ces pays sont les mieux portants de l’Union et que leur organisation a le mieux su faire face à la pandémie actuelle.

La France a mené – et mène encore – un combat acharné pour ne pas appliquer les textes qu’elle avait pourtant votés. Et tout ça pour préserver « le meilleur système du monde », qui vient pourtant de s’effondrer sous les coups d’un simple virus.

L’aveuglement français a des précédents. En 1940 nos soldats étaient transportés vers le front dans des camions dont le « blindage » était constitué de toiles peintes. En 2020 nos soignants n’ont ni masques, ni surblouses, ni tests, ni respirateurs. Dans les années trente, tandis que l’Allemagne s’armait, la France se jetait avec volupté dans les congés payés.

L’épidémie de coronavirus sera pour la France une guerre perdue. La défaite de 1940 a détruit la IIIe République, créé le régime de Vichy, qui a lui-même été chassé par la IVe République, avant que l’échec de celle-ci ne laisse place au retour du général de Gaulle et à la Ve République. La guerre du coronavirus aura forcément des conséquences de même nature, tout simplement parce que les Français ne pourront ni ne voudront vivre comme avant.

« Les peuples, disait Nietzsche, ne savent apprendre et ne peuvent apprendre que dans la souffrance et par la souffrance ». Nous allons apprendre !

Claude Reichman

 

 

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Pour un référendum sur les fonctionnaires

Pour un référendum sur les fonctionnaires

Une fois vaincu le coronavirus, la France se trouvera dévastée au plan économique et toujours pourvue du système maléfique qui l’a laissée sans défense face au péril infectieux : la prédominance du fonctionnaire.

Il n’y a plus grand monde dans notre pays pour contester les méfaits d’un système fondé sur une dépense publique de 57 % du PIB et ce qui va avec : 6 millions de fonctionnaires, dont la principale occupation consiste à empêcher les autres de travailler.

Le problème n’est pas nouveau, puisque Clemenceau, il y a plus d’un siècle, pouvait dire que « la France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts ».

En ce début de vingtième siècle, l’excès de la plantation a fini par paralyser le pays. Celui-ci ne se relèvera pas de la catastrophe du virus en maintenant une organisation identique.

Seul un référendum peut changer la donne. Encore faut-il lui donner un contenu susceptible de convaincre une majorité de Français. Il me paraît que l’argument le meilleur consiste à se demander pourquoi on doit être fonctionnaire pour exercer un métier que d’autres exercent avec un statut privé. Pourquoi faut-il être fonctionnaire pour enseigner quand il y a des enseignants dans le secteur privé ? Pourquoi faut-il être fonctionnaire pour exercer un emploi de bureau dans une administration quand il y a des millions d’emplois de bureau dans le secteur privé ? Pourquoi faut-il être fonctionnaire pour être médecin ou infirmière à l’hôpital quand le même métier est exercé dans des centaines de cliniques privées ?

Si bien que la question à poser au référendum devrait être : « Approuvez-vous la disposition stipulant que peuvent seules bénéficier du statut de fonctionnaire les personnes exerçant un métier que nul n’exerce avec un statut privé ? »

La réponse à cette question dépend du simple bon sens, même si certains s’efforceront évidemment de la politiser. Mais après la terrible épreuve du coronavirus et les ravages que l’Etat et ses fonctionnaires ont laissé se perpétrer, le moment est propice pour opérer un changement vital pour la France.

Il se trouve que j’ai eu l’occasion de tester cette interrogation dans un débat télévisé avec des représentants de syndicats de fonctionnaires. Ceux-ci s’attendaient à tout sauf à cela. Au point qu’ils restèrent un long moment muets, avant qu’un des leurs, blanchi sous le harnois, ne me lançât : « Monsieur, vous êtes un provocateur ! », ce qui d’après lui devait mettre un terme à tout débat. Bien entendu ses collègues présents sur le plateau ne sortirent que péniblement de leur trouble, se disant sans doute qu’ils vivaient un mauvais rêve.

L’emploi à vie est certes une aspiration de beaucoup de Français. Mais au nom de quoi les autres devraient-ils avoir un emploi susceptible de ne pas les accompagner au fil des décennies ? L’égalité ne figure-t-elle pas dans la devise de la République ?

Il ya quelques années, constatant que les députés n étaient imposés que sur les onze vingtièmes de leur rémunération, j’avais mené avec succès une campagne pour l’extension de cette disposition à tous les contribuables sur le thème « Tous parlementaires ». Les députés s’employèrent ensuite à rétablir d’une façon moins voyante leur privilège supprimé, et il ne se trouva personne dans le monde politique pour s’y opposer. Il n’en reste pas moins que la notion d’égalité est redoutable pour tous ceux dont les mérites ne sont pas évidents.

« Entre la liberté et lui, il y a toujours un papier qui manque », a écrit Félicien Marceau. C’est ce papier manquant qui fait la différence entre une tyrannie administrative et la démocratie. Nous devons, par un vote, rétablir nos droits de citoyens !

Claude Reichman

 

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Pourquoi la France est gouvernée par des crétins !

L’épidémie de coronavirus qui frappe la France (et tous les autres pays) donne aux citoyens français l’occasion de constater la tragique inefficacité de leurs gouvernants. Les décisions stupides se succèdent, aussitôt démenties par leurs auteurs puis maintenues avant d’être à nouveau rapportées. Et les Français meurent par dizaines de milliers.

« Ce n’est pas possible, murmure le citoyen effondré, ils le font exprès ! » En réalité les gouvernants français souffrent du syndrome du tailleur de Fernand Raynaud, mais à l’envers. « Je voudrais faire un défaut, disait l’homme de l’art, que je ne pourrais pas. » « Je voudrais prendre une bonne décision que je ne pourrais pas », s’écrie le gouvernant français. Et pour cause.

Pour être un gouvernant français, il faut être issu de l’administration. Ce n’est écrit nulle part, mais c’est strictement appliqué. Tout vient du général de Gaulle, qui revenu au pouvoir en 1958, met en œuvre sa doctrine de l’Etat fort. L’Etat de la IVe République est en effet déliquescent et a bien failli s’effondrer sous les coups d’une sédition militaire. Malheureusement le général, pour exécuter sa réforme, choisit de s’appuyer sur les hauts fonctionnaires formés par l’Ecole nationale d’administration.

Le général n’attend de ces présumés « grands serviteurs de l’Etat » qu’obéissance, dévouement et neutralité politique. Bien entendu, c’est le contraire qui se produit. Face à des élus de moindre consistance que le général, ils s’enhardissent et finissent par prendre le pouvoir, tout le pouvoir. Si bien qu’aujourd’hui aucun grand mandat, aucun grand poste ne leur échappe. La France est gouvernée par ses fonctionnaires.

Et c’est alors que le drame éclate. Comme tout pays moderne, la France est confrontée à l’évolution de la civilisation et condamnée à se réformer pour s’y adapter. Or elle en est incapable. Les gouvernements se succèdent et les échecs aussi. Et quand une épreuve majeure survient, comme l’épidémie du covid-19, la carence et l’impuissance du pouvoir éclatent aux yeux de tous. Les Français s’écrient en chœur : « Nous sommes gouvernés par des crétins ! » Et ils ont raison. A ceci près que les citoyens ne comprennent pas pourquoi des individus assez intelligents pour acquérir de bons diplômes sont finalement des crétins.

La raison est aussi simple qu’accablante. Les élites françaises sont formatées à l’obéissance. En effet le moule universitaire par lequel elles passent les destine à occuper les hauts postes de la fonction publique et de l’Etat. On ne fait pas l’Ena ou polytechnique pour créer une entreprise mais pour commander aux entreprises et aux entrepreneurs. Et comme on ignore tout de leur fonctionnement – sauf en termes théoriques – on les soumet à des règles théoriques qui, bien entendu, les paralysent et les mènent à la catastrophe.

Apprendre à obéir n’est pas apprendre à commander. C’est pourtant à commander que s’occupent les fonctionnaires. Ils en sont évidemment incapables et passent pour ce qu’ils sont : des crétins. Et c’est ainsi qu’après des années de stagnation et de crise, notre pays explose sous les coups d’un virus.

L’unanimité est près de se faire en France sur la nécessité de chasser les fonctionnaires du pouvoir et de le confier à des personnalités issues de la société civile. Le problème est que les fonctionnaires n’entendent pas se laisser exclure des avantages, délices et prébendes du gouvernement et qu’ils sont prêts à tout pour les conserver, notamment à employer la force contre ceux qui les contestent. On l’a vu pendant la révolte des gilets jaunes, on le voit dans le maintien du confinement auquel personne pourtant ne s’oppose mais qui permet au pouvoir de montrer ses policiers et gendarmes au peuple à titre d’avertissement.

Cette attitude du gouvernement est très dangereuse. Elle fait rimer opposition avec révolution et ne laisse plus d’autre choix à ceux qu’indigne l’incompétence du pouvoir que de le renverser. Et l’on sait bien que ce genre d’exercice ne se fait pas sans casse.

Oui, il faut chasser les crétins du pouvoir. Oui il faut s’organiser pour y parvenir. Oui, le plus vite sera le mieux.

« La seule condition au triomphe du mal, c’est l’inertie des gens de bien », disait le grand penseur Edmund Burke. Cela fait trop longtemps que les gens de bien dorment en France. Debout !

Claude Reichman

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