Trump n’est pas un dictateur, mais il y ressemble !
Trump n’est pas un dictateur. Mais il y ressemble. Il paraît être un dictateur parce qu’il dicte ses volontés urbi et orbi comme si elles étaient paroles d’évangile. Mais à la première contradiction, il recule. Ce n’est donc pas un dictateur. Les autres pays du monde n’ont d’ailleurs pas la moindre intention de lui obéir, même s’ils font semblant. Quant aux Américains, ils ne se sont pas encore remis de la déroute du camp de gauche, mais ils le seront bientôt. Autrement dit, la présidence Trump ne va pas tout changer aux USA ni dans le monde.
Mais l’imprévisibilité du Donald, comme on l’appelle là-bas, va changer bien des choses, notamment dans le camp occidental. Nous étions habitués à pouvoir compter sur l’engagement des Etats-Unis à nos côtés en cas de danger, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il faut dire que nous n’avons pas toujours été non plus des exemples de loyauté. Qu’on se souvienne du discours de Villepin à l’Onu. Un ennemi n’aurait pas fait mieux. Et encore à présent il y a en France un courant anti-américain dont on se demande ce qui l’anime en dehors de la détestation des principes occidentaux. Ou plus simplement de la jalousie envers un ami plus puissant que vous.
Quoi qu’il en soit, nous vivions bon an mal an dans une certaine sécurité, convaincus que nous étions des bons sentiments de l’Amérique envers nous et heureux de nous remémorer les mots du général Pershing « La Fayette nous voila ! ». Nous en profitions pour limiter nos forces militaires à un pourcentage ridicule du Pib afin de pouvoir nous vautrer impunément dans la providence de l’Etat et d’ôter ainsi toute force morale à notre peuple. Cette séquence est terminée. Car Trump ou pas, les Etats-Unis en ont assez de notre lâcheté, même s’il est arrivé que nous leur apportions un franc soutien. Franc mais limité !
Nos pays européens – et probablement l’Amérique aussi – n’ont pas su interpréter avec lucidité le comportement de la Russie. Poutine en est le dictateur installé, mais il y a un courant nationaliste dans son pays qui lui fait grandement souci. Preuve en est la tentative d’assassinat à la bombe d’Alexandre Douguine, dont la fille de ce dernier a finalement été victime. Poutine n’a pas envahi l’Ukraine par besoin existentiel de son pays, mais pour faire taire les nationalistes qui voulaient le voir redevenir la Grande Russie. Ce n’est qu’un rêve creux, car ce pays n’est plus qu’un nain économique, même s’il a conservé l’arsenal nucléaire légué par l’Union soviétique. Si elle devait absorber l’Ukraine, la Russie resterait une puissance secondaire, avant d’être condamnée à rejoindre le camp occidental, comme y aspire sa population.
L’Europe va devoir se réarmer. L’Allemagne l’a bien compris, dont le nouveau chancelier va investir mille milliards dans sa défense. La France prévoit de doubler son budget militaire et les autres pays européens vont consentir eux-mêmes des efforts semblables. Le réveil a été brutal, mais il est salutaire. Ce que chacun peut à présent comprendre, c’est que c’en est fini de l’Etat providence, qui nous ayant ruinés va pouvoir jouir à son tour d’une retraite imméritée. De ce fait, toute la vie politique de nos nations, et au premier rang de la nôtre, va être bouleversée. On entend encore des odes à notre régime social, dont chacun des orateurs nationaux jure qu’il n’est pas question d’y toucher, mais il est bel et bien condamné non par choix mais par nécessité.
La vie politique française a été marquée, depuis 1945 et sous l’influence du parti communiste, alors puissant électoralement et armé, par la domination des mécanismes sociaux. Ils ont réussi à faire de la France un pays sans usines, persuadé que les Chinois travailleraient éternellement pour nous et pour pas grand-chose. En fait, il ne nous reste qu’un Etat aussi pesant qu’impuissant et des nuées d’énarques qui volètent partout en dilapidant notre argent. Nous avons aussi des juges qui s’amusent à immobiliser le chantier d’une autoroute presque terminée ou à remettre en liberté des prédicateurs islamistes animés de la haine de l’Occident. Vraiment, on est chez les fous !
La vie évolue par saccades. Il ne se passe rien pendant longtemps et soudain tout s’accélère. Nous vivons actuellement une telle période. A chaque pays d’en tirer le meilleur pour lui-même. De bonne réformes sont possibles, tout comme des affrontements violents ou une vraie guerre civile. Nous devons faire tout notre possible pour qu’une transition pacifique se déroule dans notre pays. Mais ce ne sera pas en étant lâches. Ceux qui ont démérité et plongé le pays dans l’échec économique et le désordre social doivent être sanctionnés. On reprendra le bon chemin à ce prix. Car rien n’est plus décourageant que le spectacle d’élus faillis paradant dans le nouveau régime.
Les régimes politiques durent environ soixante-dix ans. Le nôtre et celui de nombreux pays vont donc changer. Espérons que leurs dirigeants seront plus lucides que ceux qui les ont précédés. Un peu partout on a cru qu’une pléthore d’administrateurs apporterait le bonheur. Il n’en a rien été. Bien au contraire. Les petits hommes gris ont tout gardé pour eux. On connaît désormais le remède. L’Etat ne doit pas peser plus du tiers de la production. Et chacun doit prendre sa part de l’effort général. On se sentira utile et plus heureux. Et cela évitera à l’humanité une régression qui pourrait la conduire à la disparition !
Claude Reichman