Tous les articles par Claude Reichman

Sarkozy en prison : il faut juger les juges !

Sarkozy en prison : il faut juger les juges !

En mettant Sarkozy en prison, les juges ont voulu signifier au pays qu’ils sont désormais les maîtres, et que c’est à eux, et non aux politiques, que les citoyens doivent  désormais obéir. Il s’agit d’un coup d’Etat, car ce faisant les juges ont violé la Constitution. En effet Nicolas Sarkozy ne comparaissait pas en tant qu’homme politique, mais en simple citoyen. Et ses droits de citoyen ont été scandaleusement violés.

Notre pays a mis au fronton de sa Constitution la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789. C’est-à-dire le texte fondamental de la Révolution. Cet acte majeur d’un évènement majeur reste aujourd’hui le fondement essentiel de la République. Le Conseil constitutionnel s’y réfère systématiquement, fût-ce pour le détourner parfois au profit de la politique, mais cette faute n’empêche pas les principes de la Déclaration de fonder toute décision judiciaire. Or le tribunal de Paris envoie Sarkozy en prison au mépris de l’article IX de la Déclaration aux termes duquel « Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la Loi ».

Sarkozy ayant usé de son droit d’appel reste non coupable. Les juges ne pouvaient donc pas le faire arrêter. C’est aussi simple que cela. Ils le savaient parfaitement, mais le laisser en liberté c’était reconnaître qu’il y avait encore des obstacles à leur prise de pouvoir. C’est donc en toute conscience qu’ils ont pris la décision de l’envoyer en prison. Ce viol de la Constitution doit être « sévèrement réprimé». Les trois juges du tribunal de Paris doivent donc être jugés. Ils bénéficieront évidemment de toutes les garanties de notre Etat de droit, mais la République française ne peut se dispenser d’accomplir cet acte fondamental.

La légalité en France n’est plus qu’un cadavre navigant au fil de l’eau comme un chien crevé. Seul un acte fort peut lui redonner vie. L’arrestation arbitraire de Nicolas Sarkozy peut être l’occasion d’accomplir cet acte en la sanctionnant comme la Constitution y oblige. N’y mettons aucun esprit de vengeance. Il ne s’agit que d’appliquer la loi. Jamais la démocratie n’a été plus menacée dans notre pays, en exceptant évidemment la période où il fut occupé par une puissance étrangère. Les citoyens sont unanimes à déplorer cet état de fait, même s’ils sont d’opinions différentes. Mais il n’y a pour l’instant aucun mouvement républicain qui se soit mobilisé pour rétablir la loi en France. Si nos concitoyens ne se saisissaient pas du scandale de cette arrestation arbitraire, nous ne pourrions que basculer dans la violence, que chacun s’estimerait fondé à mettre en œuvre dans l’intérêt de notre pays, alors qu’elle ne ferait que le jeter dans la guerre civile et le pire désordre.

Comment en est-on arrivé là ? Par des décisions aberrantes. Former les juges dès leur jeune âge dans une école spécifique en est une. Juger les autres est la chose la plus difficile au monde. Il y faut de l’expérience et de la connaissance. J’ai eu le privilège de connaître quelques grands magistrats et de parler avec eux en toute liberté. Jamais je n’ai eu l’impression de converser avec des gens d’un autre monde. L’un deux m’a dit en souriant : « Il ne faut pas donner plus de pouvoir aux juges, ils n’en ont déjà que trop ! » Je me rappelle pourtant aussi de cette juge, devant laquelle, avec d’autres membres d’une association qui avait porté plainte, je comparaissais tôt le matin. Quand vint mon tour, je déclarai : « Nous avons porté plainte parce que… » Elle m’interrompit sèchement : « Vous me l’avez déjà dit ! ». En fait je n’avais rien dit, mais elle était très fâchée d’avoir dû se lever tôt.

Il faut supprimer l’école de la magistrature et exiger de ceux qui veulent devenir juge qu’ils aient au moins dix ans d’expérience professionnelle dans un autre domaine. Certains avocats sont devenus d’excellents juges, et certain juges de brillants avocats. Tout n’est donc pas perdu. Il reste pourtant l’essentiel : rétablir la morale publique. Le civisme est une qualité admirable. Il consiste à privilégier l’intérêt public et non les intérêts privés. Mais les intérêts du peuple ne doivent pas être écartés au profit de ceux d’une caste dirigeante. Rien de cela n’est difficile à comprendre, même si c’est difficile à faire. Il y faut des exemples. La France a l’occasion, avec l’embastillement de Sarkozy, d’en avoir un qui l’interpelle. A elle d’apporter une solution digne d’une démocratie. Et de se souvenir de ce mot de Clemenceau : « L’arbitraire ne peut s’arrêter sur sa pente ». Il faut donc l’arrêter.

J’ai aimé la société dans laquelle j’ai grandi. Elle était loin d’être parfaite, mais on respectait les élus. Encore aujourd’hui, les 36 000 maires de France restent des personnages dignes de représenter les citoyens. La France a encore les moyens de se respecter et de respecter ses citoyens. Encore faut-il le vouloir. Et le vouloir en nombre. Un grand mouvement peut naître. Puisse-t-il prospérer pour que tous ensemble nous criions à nouveau « Vive la France ».

Claude Reichman

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Le beau royaume perdu !

Le beau royaume perdu !

Voici comment une société se détruit. Le jeu de boules est apprécié en France. Il se pratique sous deux formes : la pétanque et la lyonnaise. Les boules de pétanque sont plus petites et moins lourdes que les boules lyonnaises. Le jeu lyonnais, qu’on appelle aussi la longue, se pratique sur un terrain régulier, tandis que la pétanque peut se jouer au milieu des cailloux. La pétanque a plus d’adeptes parce qu’elle peut se pratiquer partout et ne requiert pas de terrain approprié. Ce jeu, qui est aussi un sport, est synonyme chez les Français de liberté et de vacances, ce qui le rend très populaire.

Très contesté en raison des médiocres résultats de son action, le parti politique au pouvoir eut une inspiration : pourquoi ne pas décréter le jeu de boules sport national et étendre sa pratique à toute la population pour la ramener à de meilleurs sentiments ? L’idée enthousiasma la classe politique majoritaire qui voyait poindre à l’horizon des jours heureux où ces maudits électeurs ne penseraient qu’à jouer aux boules au lieu de se disputer et d’engueuler les ministres. Les partis minoritaires furent très critiques, mais ne contestèrent pas vraiment la décision, se disant qu’elle finirait par leur bénéficier le jour où ils gagneraient les élections.

La première mesure prise fut d’imposer à toute la population l’achat de deux paires de boules par adulte et par enfant de plus de huit ans, une paire de boules de pétanque et une paire de lyonnaises. Les fabricants de boules connurent une expansion spectaculaire de leurs affaires, d’autant que faisant exception à la règle concurrentielle internationale pour cause d’intérêt national, les boules françaises furent seules autorisées à la vente. D’interminables queues se formèrent devant les magasins autorisés à vendre des boules, car chacun en France voulait être un bouliste responsable comme les émissions de télévision y poussaient, et le simple fait de ne pas posséder de boules faisait de vous un citoyen de seconde zone.

« Vous avez vos boules ? » se lançaient joyeusement les Français les uns aux autres, et ceux qui ne les avaient pas encore faisaient piteuse mine. Il y eut cependant un grand débat dans l’opinion sur les aides à accorder pour l’achat de boules. De larges crédits d’Etat furent votés dans l’allégresse par le parlement pour qu’aucun Français, même de très modeste condition, ne fût privé de boules. « La démocratie respire ! » s’enthousiasma le ministre des boules récemment nommé. Ses collègues du gouvernement l’envièrent et même le détestèrent, tout en lui faisant bonne figure car en politique on ne sait jamais.

Les compétitions commencèrent. Il s’en organisait partout. Dès le petit matin, on descendait de chez soi boules en main à la recherche de partenaires, et de superbes parties se déroulaient dans le moindre endroit libre, avec parfois à la clé des enjeux financiers le plus souvent modestes mais parfois clairement dispendieux, de sorte que le gouvernement dut prendre des décrets limitant les mises, ce qui n’empêchait pas les montants clandestins. Bref, la France restait elle-même. Très vite la presse interpella les ministres, leur demandant si eux-mêmes participaient aux compétitions. Aucun d’entre eux n’osa répondre par la négative, ce qui n’empêcha pas les fins limiers des médias de les traquer jour et nuit pour s’assurer qu’ils remplissaient bien leur devoir patriotique et ne faisaient pas semblant en se baladant un étui de boules à la main au gré de leurs inaugurations.

L’économie du pays se ressentit fortement de la passion boulistique des Français. Ceux-ci ne travaillaient plus, à l’exception des vendeurs de boules et de leur personnel, qui néanmoins reçurent de fort belles compensations en augmentant régulièrement le prix des engins ronds, que nul acheteur ne contestait de peur de ne pas être servi. Les boules coûtaient si cher que le gouvernement envisagea de bloquer leurs prix. Le peuple hurla son mécontentement, car tout le monde n’était pas encore pourvu. « Comment, s’écrièrent les éditorialistes, on n’a pas abrogé les ordonnances de 1945 sur les prix pour en revenir à ce blocage primitif qui va empêcher les Français de s’amuser ! »

Il faut dire que le droit à l’amusement avait été inscrit dans la Constitution, en s’appuyant sur l’exemple illustre du général de Gaulle captant le ballon dans la tribune officielle lors de la finale de la Coupe de France. Tout allait fort bien dans notre beau pays lorsque les habituels mauvais coucheurs s’avisèrent d’être violents et balancèrent des boules sur tout ce qui bougeait. On eut beau boucler les quartiers difficiles, l’insécurité s’installa et plus personne ne s’avisa de disputer la moindre partie de boules. Le manque de distraction se faisait tragiquement sentir. Plus personne ne riait, plus personne ne lançait de jeu de mots – spécialité française -, plus personne ne faisait le moindre projet, plus personne n’avait de goût à vivre.

Les agences financières avaient depuis longtemps dégradé notre note, les prêteurs internationaux se refusaient à nous prêter le moindre centime, nos régimes de retraite avaient fermé leurs portes et les retraités miséreux n’avaient plus à qui s’adresser, sauf bien sûr à leurs gouvernants, mais ceux-ci avaient depuis longtemps décampé vers les îles heureuses où ils ne régnaient plus que sur quelques indigènes mais goûtaient un parfait bonheur que tempérait à peine le souvenir de leur beau royaume perdu.

Claude Reichman

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La Sécu a détruit la Ve République !

La Sécu a détruit la Ve République !

Les régimes politiques durent en général le temps d’une vie humaine, c’est-à-dire environ 75 ans. La monarchie britannique est l’exception qui, bien entendu, confirme la règle. La Ve République française est aujourd’hui âgée de 67 ans et tout naturellement va vers une fin prochaine. Pourtant son créateur, le général de Gaulle pensait l’avoir dotée de mécanismes lui permettant une longue durée de vie. Mais il n’avait pas prévu les effets délétères de la Sécurité sociale. Il pensait que ce système « était bon pour un million de pauvres types ». A partir du moment où l’on avait étendu à toute la population, la règle de base était transgressée et cette république ne pouvait plus durer au-delà de la moyenne.

La Ve République a eu sa chance. En 1967, la Sécu accumulait les déficits et Georges Pompidou décida de confier à Jean-Marcel Jeanneney une mission de redressement. Il scellait ainsi non seulement le destin de la Sécu, mais aussi celui de l’Etat. A l’époque, on ne lisait guère Frédéric Bastiat. Dès le 19e siècle, celui-ci avait prédit que l’intrusion de l’Etat détruirait le caractère mutualiste de la Sécurité sociale en la coupant de ses adhérents. C’est ce qui s’est passé un siècle plus tard. Aujourd’hui, la Sécu n’est plus qu’un système étatique qui continue d’accumuler les déficits et qui détruit le pays.

Pompidou aurait dû laisser l’administration de la Sécu aux syndicats et la priver de son monopole. Elle aurait ainsi pu survivre ou disparaître, mais elle n’aurait pas détruit la République. De Gaulle était encore en fonction en 1967. Il n’aurait pas dû laisser faire Pompidou. Mais il était vieux et fatigué. Le destin de la République était scellé, mais le Général n’eut pas le chagrin d’assister à son agonie.

Le traité de l’Acte unique européen de 1986 fut la dernière occasion d’éviter la catastrophe. La création d’un marché intérieur dans l’Europe communautaire obligeait les Etats membres à supprimer tout monopole, y compris bien sûr celui de la Sécu, qui appartenait à la catégorie des services. Des directives furent prises par la Commission en 1992 et leur date d’application fut fixée deux ans plus tard. La France les transposa dans son droit interne à la date fixée. Tout se mettait donc en place pour la plus importante réforme sociale depuis 1945, mais un accident de l’histoire survint : la France ne pouvait se résoudre à se priver de la Sécu monopolistique. Notre pays mit en place un dispositif empêchant toute intervention de la Commission pour faire appliquer les directives en installant un Français à la tête du service juridique communautaire et en plaçant des fonctionnaires français à toutes les places décisionnelles de la direction du Marché intérieur à Bruxelles. Le dispositif était parfaitement bouclé, à la française, et il se compléta par la nomination de Michel Barnier, puis de Thierry Breton au poste de commissaire au marché intérieur.

Le président de la Commission européenne laissa faire, moyennant la promesse de la France de le reconduire à son poste. Depuis, il est parti, mais le pacte est resté vivant et peut se résumer ainsi : on ne touche pas à la Sécu. Parmi les derniers épisodes corruptifs, une Légion d’honneur attribuée à une fonctionnaire française de la Commission placée à un endroit stratégique pour bloquer toute application en France des directives de 1992.

La Sécu monopolistique a détruit l’économie française en raison des charges insensées qu’elle impose aux entreprises. C’est aussi simple que cela. Elle a provoqué l’idée folle d’une économie sans usines, permettant d’échapper aux charges en faisant fabriquer en Chine. Elle a multiplié les incitations à délocaliser les entreprises vers des pays plus accueillants que la France, c’est-à-dire des pays normaux. Et aujourd’hui on se lamente en France de la disparition du travail. Sans compter les millions de Français appauvris par des salaires misérables en raison des charges sociales et devenus des manifestants permanents contre les riches et pour l’instauration d’un régime collectiviste.

La représentation politique des frustrés a fait éclater la gauche, et la droite n’a pas davantage résisté à la montée du Rassemblement national dont la seule politique affirmée est la réduction drastique de l’immigration, qui est certainement nécessaire mais qui ne fait pas une politique à elle seule. Jetons un œil sur ce que serait une société sans Sécu monopolistique : des salaires augmentés d’au moins trente pour cent, une consommation renforcée, des retraites garanties, une compétitivité française rétablie, une société apaisée, des perspectives d’avenir pour notre jeunesse, une politique européenne renforcée notamment pour la sécurité du continent. Il s’agit bien de la plus grande réforme depuis la Libération et elle ne  présente aucune difficulté : les textes sont votés, il n’y a plus qu’à les appliquer.

C’est un véritable coup d’Etat que le peuple français a subi et subit encore de ses dirigeants. Dans un pays démocratique, ceux-ci seraient en prison. Et les deux pires comploteurs, Barnier et Breton y seraient depuis longtemps. La Ve République s’est montrée incapable de respecter ses propres lois et d’assurer la prospérité et le bien-être de ses citoyens. Il aurait pu en être tout autrement. Il n’y fallait que de l’honnêteté et du civisme de la part des politiciens. Au moment où la situation politique de notre pays est agitée par des courants malsains et violents, il faut appeler à sa tête des hommes et des femmes dignes de le gouverner. Il y en a. La démocratie joue une carte décisive en France.

Claude Reichman

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L’impôt est l’ennemi de la civilisation !

L’impôt est l’ennemi de la civilisation !

« Je n’ai jamais rencontré une baisse d’impôts que je n’aimais pas. » Cette délicieuse formule est de Milton Friedman, prix Nobel d’économie. Je la fais mienne à cent pour cent. Car si ce cher Milton l’a dite, c’est parce qu’elle est fondamentale. En effet qu’est-ce qui différencie une société de contrainte d’une société de liberté ? Les impôts. Par l’impôt, on vous impose, comme son nom l’indique. Et quand on impose quelque chose à quelqu’un, on lui confisque une part de sa liberté. Evidemment personne de sensé ne dira qu’il faut supprimer les impôts. Ce n’est possible que si l’on vit sur une île déserte après un naufrage. Mais on peut parfaitement les limiter au strict nécessaire. Or la plupart des sociétés font exactement le contraire.

La raison pour laquelle les êtres humains ploient sous l’impôt est tragiquement simple. Dans les dictatures, le souverain a besoin d’argent. Dans les démocraties, le peuple a besoin d’argent. Le rôle d’un chef démocratique est de convaincre le peuple de limiter ses besoins d’argent, à commencer par l’argent qu’il lui faut pour payer ses impôts. C’est aussi simple que cela. Moins d’impôts, moins de besoins collectifs, plus de liberté, plus de joie de vivre. Certains diront que c’est plus facile à dire qu’à faire. Bien sûr. Mais on n’oblige personne à faire quelque chose de difficile. Sauf les esclaves.

Au fond, disait l’historien Jacques Bainville, « tout a toujours mal marché ». Il avait raison. La dictature ne marche qu’un temps la démocratie aussi. Mais la démocratie sait parfois se corriger. La dictature jamais. Et quand celle-ci essaye, elle s’effondre. C’est ce qui est arrivé à l’Union soviétique. Ses vieux dirigeants se sont dit qu’il fallait rajeunir la direction pour survivre. Ils ont installé Gorbatchev. Il était plein de bonnes intentions, Mais ce qu’il voulait, c’était conserver le château. Tout ce qu’il a pu faire c’est de l’abattre.

Les débuts de la démocratie ont eu lieu à Athènes au Ve siècle avant notre ère. Il n’a pas fallu longtemps pour que certains citoyens accaparent le pouvoir en profitant du désintérêt des autres pour la vie publique, puis les querelles et le désordre ramenèrent la dictature. Mais quel mérite eurent les Grecs de concevoir un régime démocratique ! Ils avaient une haute conception de l’homme. Pour la première fois dans l’histoire, l’être humain se regardait comme sacré sans être un dieu. Cela nous est resté. Les protections dont jouissent les citoyens de nos démocraties actuelles sont nées de la conception athénienne du fonctionnement de l’Etat.

Dans la lutte actuelle du dictateur russe contre l’Occident, on retrouve les crises de la Grèce antique, portées aujourd’hui au niveau mondial. Les leçons de paix administrées par nombre d’intellectuels européens sont l’habituelle expression de la faiblesse en temps de crise. Personne ne rêve de partir en guerre, mais un peu de fermeté serait bienvenue. Pour certains, c’est encore trop. Ce n’est même pas qu’ils aient peur. C’est pire. Ils ne se considèrent plus. Et ne se voient plus exister que dans une sorte de cocon où ils sont dispensés de vivre, n’ayant qu’à respirer. On a le droit de leur en vouloir, mais sans les accabler. Dans toute société il y a un pourcentage d’individus voués aux diverses fonctions d’un groupe humain. C’est tombé sur eux. Demain il y en aura d’autres.

Nous avons toutes les raisons d’être fiers de notre ascendance. La Grèce antique, puis Rome nous ont portés sur les sommets de la civilisation, puis nous y avons fait régner la femme par la grâce de l’amour courtois et du culte de la Vierge, avant que ne fleurissent les immenses écrivains des temps modernes, qui ont fait rayonner l’intelligence et le talent jusqu’aux confins de l’univers. Et l’on voudrait nous priver de cet héritage pour complaire à de vulgaires aventuriers de Chine, de Russie ou d’ailleurs ? Nous n’avons rien de commun avec eux, mais leurs peuples nous ressemblent. Nous nous battons pour eux aussi.

La querelle de l’impôt n’est en rien mineure. Elle constitue un conflit de civilisation. Celui qui vous impose, politicien imbu de pouvoir ou obscur scribouillard, ne souhaite qu’extirper de vous la liberté et la dignité que vous avez reçue à votre naissance en héritage d’un passé millénaire, même si vos propres ancêtres ne vivaient pas en Occident. Mais ils ont adhéré à nos mœurs et les font vivre à l’égal de ceux qui peuplaient ces terres de toute éternité. Telle est la règle du jeu dans notre pays, et ceux qui la remcttent en cause n’y ont pas leur place. Il n’y a là aucune xénophobie, aucun racisme, simplement le bon sens qui préside aux conduites humaines.

L’Amérique n’a pas définitivement quitté le camp de la civilisation et de la liberté. Elle est fille de l’Europe et ce n’est pas parce que le grand père de Trump tenait un lupanar que son petit fils peut agir sans morale. Le président des Etats-Unis a un devoir sacré : être digne de son pays. Celui-ci est un Etat occidental est fait partie d’une civilisation exigeante, qu’on ne peut chasser d’un revers de main. Trop de boys sont morts sur notre sol pour défendre notre liberté pour que fassions preuve d’indulgence envers toute personne qui  manquerait de respect à ce que nous avons édifié ensemble.

Claude Reichman

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Rebâtir la France sur un socle de liberté !

Rebâtir la France sur un socle de liberté !

Certains se souviennent du dessinateur Dubout, qui montrait des scènes de grand désordre où une foule d’hommes et de femmes se livraient à des activités qui n’avaient aucun rapport avec une société civilisée, se tirant par les cheveux, s’empoignant acrobatiquement et se cognant les uns aux autres sans savoir où ils allaient. La scène politique française nous offre en ce moment un nouvel épisode à la Dubout. Sur les plateaux de télévision, on débat à n’en plus finir du problème des retraites, sans parvenir au moindre accord.

Faut-il faire payer les retraités aisés pour contribuer à la réduction de nos déficits ? La question est folle. En effet les retraités n’ont rien décidé par eux-mêmes. Ils ont été versés de force dans un système dont on leur a dit qu’il leur verserait, le moment venu, une pension de retraite. Aujourd’hui, ils constatent que les cotisants ne sont plus assez nombreux pour financer les retraites et que le système va rapidement se trouver en faillite. Ils se demandent alors ce qu’ils vont devenir. Et si en plus on veut leur piquer des sous …

Le problème français est que les citoyens ne décident de rien. Pas plus des retraites que de l’assurance maladie ou de l’assurance chômage ou bien encore des impôts. Le parlement émet des votes sans vraiment savoir ce qu’il vote et le petit train de Dubout s’en va gaiement vers Palavas où il s’engloutira dans les flots. Rarement pays a été aussi mal gouverné. Pour être plus précis, il faut dire qu’il n’est pas gouverné du tout. Et pourtant il y a des élections régulièrement, on élit un président de la République des députés, des sénateurs, des conseillers économiques et sociaux, des conseillers régionaux, des conseillers départementaux, des maires, des conseillers municipaux, en gros plus de cinq cent mille personnes, toutes de bon aloi, s’étant illustrées dans la vie locale et nationale, toutes revêtues d’une belle écharpe tricolore, et dont la production est abondante en textes et nulle en résultats.

Sans compter les journaux, les chaînes de télévision, les cycles de conférences, les séminaires de réflexion, et bien sûr les entretiens au café du commerce rebaptisé french pub. Bref, tout le monde discute en France et rien d’utile ne se fait. A ce stade d’impuissance, il n’y a plus qu’un seul diagnostic : ce pays est paralysé. Merci Professeur. Mais que peut-on faire ? Le professeur s’étant longuement gratté la tête finira par dire en hochant la tête : rien !

Le diagnostic étiologique, autrement dit la cause du mal, est pourtant simple. La France souffre des méfaits d’un mariage malsain, celui du socialisme et de l’étatisme. On a marié la folie de l’Etat, née de mille cinq cents ans de monarchie, avec deux siècles de collectivisme engendré par la révolution française telle que détournée par les sans culotte, et rapidement étendue au monde entier, notamment bien sûr à toute l’Europe. C’est la France qui a décroché le pompon comme il se doit au bénéfice de ses parts fondatrices.

Le régime fondé par le général de Gaulle a fini par être calamiteux sous un président improbable, le sieur Macron, qui est accroché au trône comme une arapède et qui réfléchit à la façon de poursuivre après son mandat sa course catastrophique. Le mal français ne pourra être guéri sous Macron. Il y faudra un autre président, moins accroché au pouvoir et libre dans sa tête, c’est-à-dire n’ayant pas subi le cursus de fonctionnaire. Une révolution se produisant avant le départ de l’Elysée de Macron pourra aussi faire l’affaire, sauf si elle se fait sur le thème « faire payer les riches », qui n’a jamais rien provoqué d’autre que la chienlit ou la dictature. Bref, les cartes sont sur la table et on va voir qui sait jouer.

Je me permettrai de suggérer ce qui me paraît être la meilleure piste. Elle consiste à instaurer la liberté partout où elle est possible. Prenons le cas des retraites. Il faut arrêter net la répartition et protéger les retraités sinistrés par des mesures de solidarité qui s’éteindront avec le dernier bénéficiaire. L’assurance maladie peut être réformée selon le même schéma. La retraite, la maladie et le chômage ne nécessitent qu’une simple assurance, que le marché intérieur européen fournira sans difficulté. Les subventions de tous ordres pourront être avantageusement supprimées dans un pays qui s’épanouira loin de l’argent officiel. Et toute dépense étatique devra être autorisée par le parlement. En somme, les Français devront apprendre à s’assumer et à n’attendre de l’Etat que la protection de leur pays et de leurs vies.

Je persiste à penser que ce programme ne pourra vraiment s’accomplir que sous la présidence d’un homme nouveau. Il devra surtout veiller à ce que les dérives habituelles en démocratie ne vident pas ces mesures de leur sens. Je pense que David Lisnard, le maire de Cannes, répond le mieux à cette définition. Il est aussi président des maires de France, qui restent les meilleurs piliers de la république. Je ne crois pas à l’homme providentiel. Je crois à l’homme nécessaire. La France a su se relever de bien des épreuves. Elle se relèvera de celles-là. Mais il lui faudra votre aide. Je sais que vous ne la lui marchanderez pas.

Claude Reichman

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Préservons notre civilisation !

Préservons notre civilisation !

Par quoi définiriez-vous l’Occident ? A cette question, je réponds par le décolleté des femmes. Je n’ignore évidemment pas les autres définitions, pour la plupart très convaincantes, mais si je choisis le décolleté, c’est parce qu’il n’existe qu’en Occident. J’engage d’ailleurs les excellents journalistes qui jour après jour s’acharnent à nous dévoiler le dessous des cartes, à passer un peu de temps à observer les images de rues diffusées par les télévisions. Par exemple les rues de Moscou ne sont pas emplies de soldats en armes mais de belles jeunes femmes en robes légères et décolletées, qui marchent gaiement bras dessus bras dessous en se souciant de politique comme de colin-tampon. La Russie est en Occident, elle fait la guerre pour rien et d’ailleurs ce n’est pas sa guerre, c’est celle de Poutine, qui ne la fait que pour échapper aux critiques et aux actions de Russes qui ne rêvent que de la Grande Russie menant le monde et le vivifiant de sa spiritualité, et donc de prendre le pouvoir qui y conduirait.

On peut faire le test ailleurs. Tous les ingrédients ne seront pas identiques, mais partout où l’on sera en Occident, il y aura des belles femmes et de séduisants décolletés. Tiens, vous voulez un exemple curieux ? La CGT, en France, s’est dotée d’une femme à sa tête. Eh bien on peut l’admirer sur des photos où elle arbore une robe largement décolletée et laissant voir une poitrine avenante. De là à devenir communiste, il y a une étape à ne pas franchir, mais cet hommage rendu à la féminité vous fait oublier Séguy et Krasucki. On est passé à un autre monde. Celui où la féminité a pris la place qu’elle mérite, celle de la vie. Car il n’y a de vivant que par le sexe, puisque malgré toutes les prouesses de la science, c’est encore par les rapports sexuels que l’on se reproduit le mieux, qu’on soit un tigre du Bengale ou un humain.

L’amour courtois fut une magnifique invention, qui donna à la femme le rôle central dans la société et à Marie le trône de l’Eglise. Le jongleur de Notre-Dame illustra à merveille cette adoration, lui dont les tours honoraient la Vierge mieux que bien des prières. La religion a reculé en France comme partout en Europe, car son récit ne convainc plus une foule incrédule, mais sa trace se perpétue par l’ascension des femmes dans la société et par la douceur qu’elles parviennent à y insérer, même si elles peuvent être parfois de farouches guerrières de l’idéologie, aussi intolérantes que bien des hommes. Mais à tout péché miséricorde !

L’Occident mérite d’être honoré et préservé. Il abrite le plus haut degré de civilisation existant sur terre. Sans vouloir être intolérant, qu’avons-nous à faire des pantins communistes, qu’ils soient d’Asie ou d’Amérique centrale ? Qu’avons-nous à faire des dictateurs de tout poil qui ne manquent jamais d’apparaître dès qu’un pouvoir abusif leur est attribué ? Qu’avons-nous à faire des mini-dictateurs qui colonisent nos étranges lucarnes pour y déverser leurs propos ineptes qu’ils croient d’or massif ? Restons-en à ce que la culture gréco-romaine nous a légué et que nos clercs d’Occident ont su faire prospérer. Et honorons la raison, qui rappelons-le, est née à Milet en Ionie, six siècles avant notre ère.

La France est affligée d’une cohorte malfaisante qui prétend au pouvoir non pour y faire régner la démocratie et la prospérité, mais pour y installer sa propre dictature. Elle n’est pas née par hasard. Les deux tiers des Français sont pauvres. C’est la 4ème  et la 5ème République qui les ont créés. Par le communisme qu’elles ont accepté de dirigeants pourtant élus sur d’autres fondements. Cette grande trahison se paie aujourd’hui par un régime politique défaillant et devenu dangereux par son incapacité. Revenons à la leçon de bistrot de Pagnol et faisons vivre un quatrième tiers, puisque les trois autres n’ont plus ni goût ni couleur, et souhaitons-lui de se renforcer de toutes les bonnes volontés qui reposent, inemployées, au sein des honnêtes gens.

L’ivresse technologique qui s’est emparée de nos sociétés occidentales ne me dit rien qui vaille. Les avancées fabuleuses qui vont nous conduire sur Mars ou dans une vie éternelle n’ont pas de sens. L’homme n’est pas éternel et ne le sera jamais. Tant mieux : il finirait par mourir d’ennui. Quant à la planète Mars, tout ce qu’elle a produit sur terre, c’est une sucrerie américaine, fabriquée par une firme qui porte le nom de monsieur Franklin Clarence Mars, son fondateur en 1911, et dont la famille est toujours propriétaire. Elon Musk devrait plutôt la racheter que de perdre son temps et son argent dans des conquêtes spatiales inutiles, sauf si l’on considère qu’il est utile de préparer une guerre des étoiles qui détruira la planète.

Notre civilisation est certes imparfaite, mais elle est un trésor qu’il faut préserver avec la dernière énergie. Je n’aime pas ceux de nos compatriotes qui haïssent l’Amérique. Ils la croient seulement matérialiste, alors qu’elle est restée massivement croyante dans le christianisme. Et surtout les Ricains se sont battus pour nous et avec nous. Cela ne s’oublie pas, même si aujourd’hui ils semblent s’éloigner. Ils reviendront, j’en suis certain, à leurs fidélités. Pour nous le mieux, c’est de ne pas quitter les nôtres.

Claude Reichman

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Trump et Poutine se sont vus pour rien !

Trump et Poutine se sont vus pour rien !

Comme il était facile de le prévoir, la rencontre entre Trump et Poutine n’a rien donné. Tout au plus les deux dirigeants ont-ils sauvé la face en annonçant des résultats …dont ils n’ont pas voulu parler. Trump va continuer de discourir, il recevra Zelinsky et d’autres, et la guerre se poursuivra. L’Occident est en échec en raison de la défection du président américain et de la paralysie de l’Europe.

Les précédentes guerres européennes ont été gagnées par l’Occident parce que les Etats-Unis s’y sont largement impliqués. Leur position actuelle s’explique plus par la personnalité de Trump que par un choix stratégique de son pays. Certes l’isolationnisme est une tendance profonde aux Etats-Unis, mais il n’a pas grande signification au moment où ils se lancent dans une bataille de tarifs douaniers qui ne peut exister que si le commerce international existe lui-même. On peut prévoir que la présidence Trump n’aura été qu’un épisode isolé et que les Etats-Unis reviendront à leur position traditionnelle.

L’attitude de Poutine n’a pas été analysée sérieusement dans la presse occidentale. Pourquoi s’est-il lancé à la conquête de l’Ukraine ? Un chef d’Etat installé n’a aucune raison de se jeter dans une guerre, sauf s’il y est contraint. C’est le cas de Poutine, qui craint les nationalistes, nostalgiques de la Grande Russie et qui poussent à la reconquête. Pourquoi Poutine a-t-il voulu faire assassiner Douguine, que la bombe placée dans sa voiture a épargné, tuant sa fille qui était seule à bord, sinon pour éliminer un personnage dangereux pour le pouvoir ? Un pouvoir finalement assez fragile, puisqu’il a suffit d’un Prigogine et de ses milices Wagner pour pousser militairement, sans rencontrer la moindre opposition de l’armée russe, jusqu’à Rostov-sur-le-Don, ville clé sur la route de Moscou, pour finalement renoncer piteusement et périr peu après dans un accident d’avion fomenté par le Kremlin. Sachant tout cela, Trump aurait dû comprendre que la Russie de Poutine n’était pas un partenaire assez sûr de son assise pour devenir un pilier de sa conquête du monde.

Les Européens se retrouvent seuls à soutenir l’Ukraine. Ils n’avaient rien prévu de tel, sacrifiant leur puissance militaire à leurs régimes sociaux et comptant sur l’Amérique pour faire le boulot. Raté ! On aligne à présent les milliards en Europe pour reconstituer une force suffisante, mais il s’agit de milliards théoriques, qui ne font bien que sur le papier et qui ne tirent que des mots. Les Ukrainiens ne recevront que les armes que l’Europe pourra leur donner, et pour le reste ne pourront compter que sur leur patriotisme, leur ingéniosité et leur courage, qui est grand.

Le combat n’est pas perdu d’avance. Les Russes ne progressent que très peu sur le front et Poutine n’est pas assuré de son pouvoir. Ce qui se déroule en Ukraine, c’est une bataille pour un monde occidentalisé et contre un univers dictatorial reposant sur Moscou et Pékin. On pense à la bataille de Salamine où la flotte athénienne de Thémistocle empêcha les légions perses de Xerxès Ier de déferler vers l’ouest, anéantissant tout espoir de développement de la civilisation gréco-romaine. Thémistocle avait eu l’heureuse idée de consacrer la richesse apportée par un nouveau filon des mines d’argent du Laurion à la construction de centaines de trières supplémentaires, plutôt que de distribuer des subsides au peuple, comme le préconisait son rival Aristide. Nous étions en 480 avant notre ère. Les enjeux n’ont pas changé depuis.

Plus que jamais, la démocratie réclame des dirigeants de valeur. La Ve République se montre incapable d’en susciter, puisqu’aucun homme d’Etat ne s’est révélé depuis que De Gaulle et Pompidou ont disparu. La faute en revient à l’abandon du cursus honorum, qui permettait aux élus ne faire leurs classes de poste en poste plus élevé, au profit de la courses aux prébendes qui déroule ses fastes pour le plus grand bonheur des hauts fonctionnaires choyés par notre république décadente. Ne perdons cependant pas espoir. La misère de nos mœurs politiques révolte certains hommes de qualité qui méritent d’avoir leur chance. Le plus raisonnable pour la France est de les aider à accéder au pouvoir.

Claude Reichman

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Le grand chambardement !

Le grand chambardement !

En rebattant toutes les cartes du commerce international, Donald Trump oblige l’ensemble des Etats à remettre en cause leur organisation. L’Europe n’est pas la plus touchée, puisqu’elle s’en tire avec 15 % d’augmentation, mais son système social d’assistance généralisée n’en sortira pas indemne. Les Etats-Unis devront eux aussi se réformer, car les recettes supplémentaires des douanes ne les guériront pas de leurs 36 000 milliards de dollars de dette. En vérité, c’est la dépense publique qui est aujourd’hui le premier problème mondial. Et tout le reste, même la guerre, en découle.

Les Grecs ont inventé la démocratie, et en même temps le désordre démocratique. Il n’a pas fallu longtemps pour que certains citoyens soient plus présents que les autres sur l’agora et fassent payer à la collectivité le prix de leur dévouement. Le misthos était né, et a eu depuis d’innombrables successeurs dans tous les pays dotés d’une assemblée politique. En France, nous connaissons bien le problème, puisque nous avons par exemple permis à un jeune blanc-bec nommé Macron d’accéder au pouvoir par le biais de l’élimination de Fillon, pourtant grand favori de l’élection, accusé d’avoir distribué le misthos à sa famille.

La solution à ce problème serait évidemment de rendre gratuites les fonctions électives, ce qui assurerait leur honnêteté et leur renouvellement, mais il y a toujours des arguments à faire valoir pour être rémunéré au prix du temps passé. Quand on introduisit en France l’indemnité parlementaire, un député, qui lui était hostile, déclara : « Mon indignation n’a d’égale que ma satisfaction ». Depuis, c’est la satisfaction qui règne sur les bancs des assemblées.

Tous les pays frappés par Trump, y compris le sien, qui ne sera pas indemne des hausses de tarifs douaniers puisqu’elles rendront plus chers tous les produits frappés, devront s’interroger sur le bien-fondé des avantages publics octroyés  et sur la meilleure façon de les réformer. Tranchons le mot : la meilleure façon est de les supprimer. Mais c’est là que les problèmes commencent. Personne au monde ne juge ses dépenses excessives. Et personne ne juge qu’il faille les réduire. On glosera sur les difficultés du peuple à joindre les deux bouts, et on ne touchera pas – ou peu – aux avantages publics des plus aisés, à commencer par les politiciens. Et c’est ainsi que rien ne changera, jusqu’au jour où une crise financière emportera le régime.

Tout dépendra en l’occurrence de la capacité réformatrice des états. Celle de la France est nulle. Nous sommes donc tranquilles. Rien de sérieux ne se passera chez nous jusqu’à la catastrophe finale. Profitons de cette situation, qui faisait dire à Fellini que Rome était « l’endroit rêvé pour attendre le fin du monde ». Il y aura dans les mois qui viennent d’autres plans Bayrou, qui se nommeront plan Machin, ou plan Tartempion, et qui  ne serviront à rien. Si quelqu’un s’avisait de rendre public un plan sérieux de réduction des dépenses, il aurait à supporter le plus impétueux des torrents d’insultes et n’aurait plus qu’à se coucher derrière la porte comme un chien battu.

En fait, ce sont les auteurs de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui avaient trouvé la solution. Plutôt qu’un plan de réduction des dépenses d’un Etat déjà en faillite, ils avaient décrété deux principes fondamentaux qui permettraient de résoudre tous les problèmes : la liberté et la propriété. La liberté protège le citoyen des atteintes de l’Etat, et la propriété lui donne un abri contre les exactions de la puissance publique. A chaque fois que la nécessité s’en fait sentir, le citoyen peut brandir ces principes sacrés et sauver sa personne et les siens de la servitude. Voilà ce qu’on appelle une magnifique réforme. Hélas en France les gouvernements successifs n’ont songé qu’à la supprimer.

Nous sommes témoins en ce moment d’un épisode qui confirme la violation par l’Etat des principes sacrés. Le Conseil constitutionnel vient de retoquer un texte législatif qui  augmentait la durée de rétention administrative des étrangers condamnés pour des faits graves, et un autre qui autorisait l’usage par nos agriculteurs d’un pesticide autorisé dans tous les pays de l’Union européenne. Le Conseil se fondait sur le principe de liberté, qui n’est pourtant pas fait pour les malfaiteurs, et, concernant le pesticide, sur celui de la préservation de l’environnement, en vertu duquel on peut interdire tout et n’importe quoi. Il s’agit là d’un véritable coup d’Etat constitutionnel, perpétré par une assemblée qui a désormais perdu toute légitimité. Inutile de s’appesantir sur le poids abusif de la fiscalité, contraire à la propriété, ou sur les innombrables interdictions à la liberté de circuler, qui nous ramènent au temps du servage où l’on était fixé à le terre.

La démocratie français est devenue une caricature et ne mérite plus son nom. En mai 68, l’autorité avait disparu et les rats sortaient des égouts. Ce n’est pas une figue de style, je les ai vus. C’est un sort commun à tous les Etats qui s’effondrent. L’ambiance délétère qui règne à l’Assemblée nationale en est un signe supplémentaire. En médecine, on ne doit pas attendre que les symptômes s’accumulent, car c’est la vie qui est menacée. En démocratie, il devrait en être de même. Mais il y a peu de bons médecins de cette discipline. Et on les tient soigneusement à l’écart !

Claude Reichman

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Il y a deux France qui s’affrontent !

Il y a deux France qui s’affrontent !

Le peuple a choisi : sa fête nationale sera désormais le Tour de France. Il suffisait de voir les foules enthousiastes se presser au bord des routes du Tour cette année pour le constater. Certes la fête du 14 juillet n’est pas abolie. Elle continuera d’abriter un défilé militaire. Mais la joie populaire en sera absente. Le 14 juillet, c’est la fête de l’Etat. La fête du peuple, c’est le Tour.

Les grands évènements, tout comme les tremblements de terre, sont précédés de signes annonciateurs. En France, la caste dominante, celle des fonctionnaires, n’a rien vu, rien ressenti. Il n’y avait pourtant nul besoin de perspicacité.  La détestation de l’Etat était patente. Il suffisait d’entendre la plus banale conversation de gens ordinaires pour comprendre qu’entre le peuple et ceux qui prétendent le diriger, le lien était rompu. Toute discussion animée entre Français d’opinion diverse se  terminait toujours par ce constat, qui mettait tout le monde d’accord : là-haut, ils n’ont rien compris.

Mais enfin, pourquoi ne comprennent-ils pas ? Si l’on découvre la raison, on aura fait un grand pas en avant dans la résolution du problème français. Un épisode récent de l’actualité nous aidera à comprendre. La députée écologiste Sandrine Rousseau, connue pour ses positions radicales, veut s’acheter une maison en Bretagne. Mais elle a déclaré récemment que les problèmes de rentabilité des agriculteurs, elle n’en avait « rien à péter ». Les paysans bretons, comme tous les autres, s’en sont indignés, et quand ils ont appris le désir de la députée de s’installer chez eux, ils ont annoncé qu’ils ne manqueraient pas de lui manifester leur colère. Qu’a-t-on constaté dans cette affaire ? Que Mme Rousseau se moque éperdument des conséquences de ses propos. Fille de deux fonctionnaires des impôts, salariée de  l’université, elle  a sucé le lait de la fonction publique depuis sa naissance. Et comme tout fonctionnaire français, elle se fiche éperdument de ce qui peut résulter de ses actes.

La conduite de Mme Rousseau n’est pas un simple défaut. C’est une tare. Elle est la cause profonde du mal français. Aucun peuple ne peut vivre dans la concorde si une partie importante de ses membres (six millions de fonctionnaires en France) est en sécession permanente envers les autres. Prenons un simple exemple. Le pouvoir d’achat des Français est en berne. Celui des fonctionnaires se maintient et progresse régulièrement. Si votre voisin est fonctionnaire, vous vivez moins bien que lui. Jusqu’à présent, vous ne lui en vouliez pas. Mais cette année, vous êtes allé applaudir les coureurs du Tour de France.

C’et évidemment l’Etat qui est le principal responsable du mal français. Depuis Clovis, l’Etat s’est battu pour s’agrandir aux dimensions de nos frontières naturelles. Et une fois la France unifiée, il se bat pour unifier les Français sous son emprise. Rien ne doit lui échapper. Votre portefeuille est le sien, vos habits, il les surveille et vous force à les réparer, votre opinion, il veut la forger ou sinon vous force à vous taire, il est antifasciste parce que le fascisme veut que l’Etat soit tout, alors qu’il veut exactement la même chose. Disons-le franchement : on est chez les fous !

Alors, pleins « d’infinie ressource et sagacité », comme le disait Kipling, les Français ont sonné le tocsin. A leur façon. Au bord des routes, vêtus du maillot à pois du meilleur grimpeur, ils ont crié « Vas-y Popaul (ou Mimile) ou n’importe quel autre coureur », et sont rentrés chez eux contents, mais attendant la suite. Alors la suite, précisément ? Eh bien ce sera la révolution, la deuxième. La première avait doté le peuple du plus beau droit qui soit, la liberté, et les nouveaux maîtres se sont acharnés à le lui enlever. Aujourd’hui, il n’est libre que d’obéir et de payer. On peut encore se réfugier dans la pauvreté et échapper à beaucoup de contraintes, mais cela ne fait pas un destin. Surtout quand on est un peuple glorieux qui a illustré l’histoire.

Vous vous souvenez de Ceausescu sur son balcon ? La tête qu’il a faite en entendant les sifflets. Tous les dictateurs sifflés font la même tête. On leur a tant dit autour d’eux qu’ils étaient les bienfaiteurs du peuple qu’ils ont fini par le croire. Et comme toujours ils sont devenus sourds. Sélectivement. N’entendant que les flatteurs, se vautrant dans la considération de soi-même et faisant un doigt d’honneur au peuple. Maintenant que nous sommes arrivés au bout de l’histoire, il va falloir en inventer une autre. Celle par exemple où un brave citoyen de la République française n’aurait pas à laisser 90 % de son revenu à tous les organismes obligatoires. Et où il fesserait allègrement tous les fonctionnaires voulant l’empêcher de regarder sa chaîne de télévision préférée. Bref, une histoire où il serait enfin libre.

Le peuple aura prévenu. En se ruant en masse sur les routes du Tour de France, il a voté. Pour le changement. Le pouvoir peut encore faire semblant d’être sourd. Mais il risque de basculer cul par-dessus tête dans les fossés boueux qu’il a creusés partout au bord des allées de son régime. Oui, il y a la France de l’Etat et la France du peuple. Et c’est forcément le peuple qui aura le dernier mot !

Claude Reichman

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Retailleau et Lisnard pour la fonction suprême !

Retailleau et Lisnard pour la fonction suprême !

Le milliardaire américain Warren Buffett a une idée pour enrayer la dérive des dépenses publiques : quand celles-ci dépassent 3 % du Pib, les membres de la Chambre deviennent inéligibles. C’est le type de mesure qui séduit quand l’époque est aux dépenses inutiles. On pourra objecter qu’il y a des circonstances où la situation exige de dépenser plus que la limite autorisée, qu’il s’agisse d’une guerre ou d’une grave crise économique. Ce à quoi Buffett répliquerait qu’il peut y avoir des exceptions à sa loi. En attendant, nous qui avons, en France, dépassé depuis longtemps le plafond de 3 % fixé par la mise en œuvre de l’euro, nous pouvons nous flatter d’avoir conservé nos élus dépensiers.

Prenons un exemple. Vous êtes amateur de jeu de boules et vous décidez de créer une amicale sportive pour aider à sa pratique. Les adhérents affluent et vous êtes bientôt obligé d’envisager l’engagement d’une secrétaire. Mais les cotisations modérées de votre association ne vous le permettent pas. Vous vous rabattez alors sur une personne bénévole qui fera très bien l’affaire. Mais si vous êtes un fonctionnaire amateur de boules et que vous créez l’amicale bouliste ministérielle, vous obtiendrez sans nul doute de votre hiérarchie la subvention nécessaire à un emploi de secrétaire, puis plus tard à un poste de moniteur sportif, puis de trésorier, puis de délégué à la fédération bouliste, et ainsi de suite.

C’est ainsi qu’augmentent les dépenses publiques. Par prolifération insensible. Au point qu’il ne viendrait à l’idée de quiconque de les critiquer. La bonne gestion et la pratique sportive ne sont-elles pas des comportements vertueux ? Et un beau jour, vous vous retrouvez avec un budget en déséquilibre au point que vous subissez une crise politique. Heureusement peu durable, car tout s’oublie vite dans une société où aucun évènement n’occupe l’attention plus de vingt-quatre heures.

Voilà comment un pays comme la France est parvenu à afficher des dépenses publiques deux fois plus élevées que les pays qui réussissent. Bien sûr, ce ne sont pas les boulistes qui nous ont ruinés. Mais tous ceux qui finalement ne sont pas beaucoup plus sérieux que les amateurs de boules, à ceci près qu’ils jouent à la politique et que celle-ci coûte toujours cher. Surtout quand ceux qui la dirigent ne paient jamais rien de leur poche, fût-ce un taxi.

Ce qui ruine la France, c’est son Etat. C’est celui-ci, dit-on, qui a construit le pays. C’est en partie vrai, car les souverains successifs de la Gaule puis de la France n’ont eu de cesse d’agrandir leur domaine aux dimensions de ses frontières naturelles. Ils y sont d’ailleurs parvenus, à l’exception de la rive gauche du Rhin. L’histoire de cette conquête était religieusement enseignée à tous nos écoliers et faisait figure de livre saint. Aujourd’hui, l’histoire est celle du monde, même si nos écoliers la vivent comme une bande dessinée.

Mais de quoi peut-on encore féliciter l’Etat aujourd’hui ? Certes pas du maintien de l’ordre, même s’il fait des efforts désespérés pour y  parvenir. L’adjonction de vingt millions de personnes de sensibilité musulmane rend la mission impossible dans un contexte de crise économique permanente. Et c’est à l’Etat qu’il faut en faire le reproche. Il savait parfaitement qu’adjoindre à la population française une population immigrée en grand nombre créerait des problèmes insolubles, comme dans toute communauté humaine. Les hommes préhistoriques tuaient ceux d’un village voisin rencontrés au coin d’un bois. Il en est encore de même chez certains peuples primitifs. Alors quand les peuples en jeu sont des millions …

Les Etats-Unis se débattent eux aussi dans cette problématique. Les élites des côtes est et ouest vivent dans une fiction d’entente générale que les Américains des régions centrales du pays ne supportent plus. Même si leur environnement personnel n’est pas aussi diversifié que celui de leurs compatriotes du bord de mer. Les Américains en sont au point de ne plus vouloir vivre ensemble et de déménager dans des régions plus favorables à  leurs idées. C’est une situation qui nous guette en France, et qui s’est déjà réalisée dans certaines banlieues. Faire vivre les hommes ensemble est la mission la plus difficile qui soit. Il y faut de l’intelligence et de la culture. Ce qui n’est pas donné à tout gouvernant !

Je n’ai jamais eu le culte de l’homme providentiel. A ceci près que les sociétés humaines en sont adeptes. Il suffit de voir ceux qui se pressent autour du président de la République dès qu’il arrive quelque part. Les visages s’illuminent, presque béats, comme si une apparition divine était soudain survenue. Et cela alors que jamais un président n’a été aussi détesté que Macron. Il faut se faire une raison : nous avons besoin d’un homme fort à la tête du pays. Cela ne signifie pas un dictateur. Mais simplement quelqu’un qui ait des idées, de la fermeté et du courage. La compétition est ouverte. La droite est forte de Retailleau et de Lisnard. Ce sont des candidats valables à la fonction suprême. Ils semblent en outre disposés à s’entendre. Formons des vœux pour leur réussite !

Claude Reichman

 

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La nouvelle droite sera libérale ou disparaîtra !

La nouvelle droite sera libérale ou disparaîtra !

«  Qu’est-ce que tu veux faire dans la vie ? » C’est la question que les parents posent traditionnellement à leur enfant. Et que les Français feraient bien de se poser aujourd’hui. Car à voir un premier ministre ahaner en proposant des solutions inopérantes aux déficits abyssaux du pays, on se dit que ces remèdes n’ont pas la moindre chance de marcher et qu’il faudrait vraiment prendre le problème autrement. A commencer par la redéfinition de notre ambition nationale.

La France a-t-elle traversé deux millénaires d’histoire pour tout sacrifier à un système social qui la ruine ? Car c’est bien cela le problème. J’entendais une charmante journaliste expliquer sur une chaîne d’information que les mesures proposées par M. Bayrou ne résoudraient pas nos difficultés sans une réforme de notre système social … qu’il n’était pas question, affirmait-elle avec force, de remettre en cause. En fait, elle ne faisait que paraphraser la fameuse réplique du Guépard : Tout changer pour que rien ne change !

L’homme déteste le changement. C’est pour cela que les réformes ne peuvent se faire que dans la douleur. Et pourtant chaque individu chargé d’une mission veut apposer sa marque à son mandat. Le plus souvent, le résultat est catastrophique et soulève la colère de ses mandants. Ce qui n’empêchera pas son remplaçant de se lancer dans une nouvelle réforme. Et quand l’idéologie s’en mêle, la catastrophe est augmentée de toute la force des idées fausses. Bref, mieux vaut ne rien changer tant qu’on n’est pas certain de faire quelque chose d’utile.

C’est la raison pour laquelle le plan Bayrou n’aurait jamais dû voir le jour. Entendre le Palois énumérer les problèmes qui se posent à la France faisait attendre des mesures audacieuses. Il n’y en a aucune. On rapièce laborieusement et on se dit que cela lui permettra de durer un peu à Matignon. Pas de quoi remettre en selle un pays de 67 millions d’habitants. Les mauvaises nouvelles continueront de s’enchaîner, et l’on passera à un autre politicien épuisé qui, à son tour, annoncera un plan identique au précédent. Et puis, un jour, il se passera quelque chose. Une émeute qui tournera mal, une panique bancaire, un tremblement de terre dans une zone sismique (il y en a en France), pour ne pas parler de l’arrivée de la Corse sur le continent qui devrait se faire par le mouvement des plaques dans cinquante millions d’années. On n’a que l’embarras du choix parmi les hypothèses, c’est ce qui donne du sel à la vie.

Or la réforme qui s’impose est déjà faite. Il suffit de l’appliquer. Les Etats de l’Union européenne ont décidé en 1986 de changer de système social. Ce ne fut pas un coup de tête, mais une conséquence logique de l’histoire. Le vieux continent était passé de l’agriculture à l’industrie au 19e siècle et cela avait entraîné les masses paysannes vers les usines des villes, bouleversant la vie de millions de ces nouveaux citadins. Privés de leur environnement familial séculaire, ils avaient besoin que la société s’occupe de les soigner, de leur assurer une retraite et de les aider à élever leurs enfants. La Sécurité sociale était née. Elle continue de fonctionner aujourd’hui comme si rien ne s’était passé entretemps.

Constatant que toutes ces aides étaient finalement du domaine de l’assurance, les Etats de l’Union créèrent un marché unique qui devait permettre la libre circulation des personnes, des produits, des capitaux  et des services dans toute l’Union. C’était notamment la fin du monopole de la Sécurité sociale. Autrement dit la fin d’une époque et le début d’un nouveau monde. Trop d’intérêts cependant étaient attachés au système social pour que la nouveauté puisse s’imposer. Tout le monde a donc triché, à commencer par la France. Et il a fallu des actions déterminées comme la nôtre pour que la réforme s’impose, fût-ce partiellement. Mais nous avions évité le pire, l’enterrement.

« La Sécurité sociale, disait De Gaulle, c’est bon pour un million de pauvres types. » Mais nous sommes tous devenus des pauvres types sous l’effet d’une gauche collectiviste et d’une droite qui ne l’était pas moins. La fin du système social français marquera aussi la fin de la droite française. La nouvelle droite sera libérale ou disparaîtra. Il suffit d’observer le paysage politique pour comprendre que la droite n’a pas encore trouvé de successeurs, à l’exception de quelques individualités. Mais le mouvement se fera inéluctablement, par la nécessité des choix.

Par la même occasion, on mettra fin au dépeçage du pays par l’appétit de places qui donne lieu à de féroces empoignades dans le monde des « nutritis », ces nourris du sérail que tout pouvoir établi sécrète autour de lui, et qu’on a connus en Gaule puis en France depuis les Mérovingiens. En ce moment, la curée bat son plein et la Cour des comptes est, comme d’autres corps constitués, l’objet des vives sollicitudes de tout un peuple de notables affamés. On se prend à rêver de Cincinnatus qui, son mandat achevé, retourna à sa charrue. Il ne créa même pas une amicale des anciens consuls !

Claude Reichman

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La France doit baisser ses dépenses de 20 % ! 

La France doit baisser ses dépenses de 20 % ! 

Les deux tiers des communes françaises n’ont plus de commerces. C’est ce que titre Le Figaro, qui explique à ses lecteurs que « les distributeurs automatiques connaissent un succès fulgurant et s’enracinent dans le paysage rural ». La France n’a plus d’usines non plus. Heureusement, il nous reste le Tour de France, qui voit des foules s’amasser le long des routes pour applaudir les coureurs l’espace d’un instant. A voir nos compatriotes aussi joyeux et désœuvrés, on se demande quand ils travaillent. Eh bien, c’est très simple, ils ne travaillent plus depuis qu’on leur applique un système social « que le monde entier leur envie ». Soyons justes. Certains Français travaillent encore. Mais c’est sans y croire. Juste pour s’occuper.

Ainsi racontée, l’histoire de notre pays a tout d’un cauchemar éveillé. Comment un peuple intelligent et instruit peut-il s’abandonner à un destin inéluctable. Car il n’y a pas dans la longue vie de l’humanité de tels épisodes de paresse qui ne se terminent en drames. Les peuples paresseux sont battus et envahis, puis réduits en esclavage. Voilà donc ce qui nous attend. Bien entendu, les dirigeants politiques actuels font semblant de chercher des solutions, mais ils n’en trouvent jamais. Car il leur faudrait violenter quelque peu le peuple, qui ne le leur pardonnerait pas. Il ne nous reste qu’à attendre de connaître la forme que prendra notre châtiment.

Ce qui est curieux, c’est que nous ne retenions pas les leçons d’un passé récent. Quand nous cédions au bonheur des congés payés, les Allemands fabriquaient à tour de bras des chars et des canons. Nous nous sommes retrouvés à tirer des charrettes sur les routes de l’exode. La Libération a fini par arriver, et nous avons recommencé. La Sécurité sociale a été érigée en religion d’Etat, et nous lui avons sacrifié tout ce qui fait la prospérité d’une nation, à commencer par les emplois. Car à les alourdir de charges et d’obligations, on les a fait disparaître. Cela nous a permis de donner naissance à une population de frustrés, sans travail ni avenir, et à qui ne restait que la haine pour occuper leurs tristes heures. Ils se sont trouvé un chef, sourd de naissance, donc apte à ne tenir compte de rien pour accéder au pouvoir. Nous en sommes là !

Le refus de tenir compte des réalités est la caractéristique de tout pouvoir illégitime. C’est le propre de tous les gouvernements français depuis un demi-siècle. Non qu’ils n’aient pas été élus dans les règles. Mais leur accession au pouvoir signifiait simplement la poursuite du mensonge. On faisait croire aux Français que les mesures édictées allaient leur ramener la prospérité, alors qu’elles les enfonçaient chaque jour davantage dans l’échec. La Ve République a été construite sur le principe de l’inamovibilité. Mas celle-ci ne concernait que les gouvernants. Pour ce qui est du reste, c’est-à-dire les emplois et la prospérité économique, on était prié de voir aux abonnés absents. Et c’est bien là qu’on les trouvait, à l’état de momies.

Quand les dépenses publiques atteignent les deux tiers de la production, les réformes deviennent politiquement impossibles. Car un parti démagogique accédant au pouvoir détient aussitôt les moyens de l’exercer. C’est ainsi que les nazis se sont imposés en Allemagne. Ramener ces dépenses au tiers du Pib, comme le préconisait De Gaulle, est donc vital. Mais c’est mission impossible, « étant donné  le nombre des nécessiteux », selon la formule de Chateaubriand. Il faut donc procéder de manière plus globale, en se fixant un objectif qui ne souffre aucune exception. Baisser par exemple les dépenses de 10 % pour tout le monde ne sera insupportable à personne, sauf aux vrais pauvres, que la charité aura évidemment tout pouvoir d’aider. Jean Chrétien, premier ministre du Canada, employa cette méthode, assurant qu’elle ne pouvait réussir que si tout le monde était visé. Et c’est ainsi qu’elle connut le succès.

La France doit baisser ses dépenses de 20 %. Il ne faudra que quelques brèves années pour y parvenir si nous nous fixons cet objectif à appliquer à tout le monde. Les remises en cause ne concerneront finalement que les comités inutiles et les frais somptuaires. Le pays repartira ensuite du bon pied, allégé de tout ce qui l’empêchait de respirer et d’entreprendre. La situation actuelle de notre pays est celle d’une guerre de religion. On se lance des anathèmes à la figure et l’on finira par en venir aux mains, ou pire. Alors qu’un peu de bon sens et d’esprit politique suffirait à remettre en ordre la nation. Encore faudrait-il dire la vérité au peuple et appliquer les bonnes mesures sans esprit de carrière.

Aucun président depuis Georges Pompidou n’a gouverné la France avec des chances de succès, parce qu’aucun n’a préconisé les bonnes réformes. François Fillon, candidat désigné, le fit l’espace d’une nuit, avant de se rétracter. La justice eut raison de lui, mais il n’était plus qu’un mort vivant, ayant renoncé à débarrasser le pays d’un système social paralysant. Alors que j’évoquais avec Pierre Messmer les difficultés du redressement national, il me dit : « C’est vrai, nous n’avons pas eu de chance. » « Non, Monsieur le Premier ministre, lui répondis-je, nous n’avons pas eu de volonté ! »

Claude Reichman

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Le colonialisme à domicile !

Le colonialisme à domicile !

Les historiens contemporains nous racontent que l’Angleterre et la France, grandes puissances coloniales, avaient, au XXe siècle, dû renoncer au colonialisme sous la pression des peuples voulant disposer d’eux-mêmes. Et en effet elles ont plié bagage après, en ce qui concerne la France, une guerre féroce en Algérie, tandis que les Anglais faisaient preuve de plus de souplesse. Une nouvelle ère s’ouvrait donc dans les relations de ces pays avec les pays anciennement colonisés. Telle est l’histoire qu’on nous raconte.

En réalité, c’est une toute autre histoire qui s’est déroulée et qui se déroule encore. La France et l’Angleterre n’avaient nullement renoncé au colonialisme, mais ne pouvant l’exercer loin de chez elles, avaient décidé de le pratiquer à domicile. C’est la raison pour laquelle elles ont laissé des populations exotiques et nombreuses s’installer chez elles, dans le but plus ou moins conscient de les « civiliser », comme disait Jules Ferry. Et surtout de les utiliser, comme on faisait « là-bas ». Ainsi s’explique la véritable folie que fut l’ouverture sans limite de nos frontières à des populations non européennes, qu’on ne sait pas aujourd’hui comment intégrer à nos sociétés et à nos mœurs.

Le nouveau colonialisme s’inscrit dans un monde de plus en plus peuplé, ce qui ne fait qu’ajouter au mouvement des populations et à son caractère invasif. Il faut y inclure les nouvelles technologies, qui permettent à tout un chacun, vivrait-il à des dizaines de milliers de kilomètres, de voir tout ce qui se passe à l’autre bout de la planète et d’avoir envie de se mêler à la fête. Ainsi le monde est devenu une sorte de fourmilière festive où personne ne sait vraiment à quel groupe il appartient. Les aînés le savent très bien, mais les jeunes gens d’aujourd’hui ne font plus guère de différence entre les origines. Il n’y a plus que dans les régions plus ou moins désertiques, telles le Soudan, ou couvertes de jungles, telles la Birmanie, que des guérillas ethniques se développent. Mais en France et en Angleterre on a vu apparaître des bandes issues des populations immigrées qui ravagent toutes les festivités de leur violence incontrôlée. La fête n’est plus ce qu’elle était.

Le nouveau colonialisme est un échec total et un échec grave. On ne peut pas faire vivre ensemble des gens différents, quand les allogènes dépassent un certain pourcentage de la population. Le pire est que les dirigeants des pays ainsi divisés savaient parfaitement qu’on y allait à la catastrophe. Nos énarques nous disaient savamment, mais à propos de natifs seulement, qu’un groupe représentant vingt pour cent de la population pèse de façon décisive sur la politique nationale. Certes. Mais quand ces vingt pour cent sont imprégnés d’une religion et d’une culture différente de celle d’une majorité de la population, les affrontements sont inévitables. Même les évènements heureux se traduisent en violences, car la joie collective n’est possible que si tout le monde la ressent ainsi.

Les médias principaux s’efforcent de vendre à leur public la fable du « vivre ensemble ». Elle n’a évidemment aucun sens quand on veut mêler des gens qui n’y sont pas prêts. Cela s’appelle un vœu pieux. Mais cette piété n’a aucun sens non plus. On ne peut vouloir l’impossible, et encore moins tenter de l’imposer au peuple majoritaire. On voit sur les plateaux des personnes issues de l’immigration démontrer qu’elles se sont parfaitement assimilées. Mais combien sont-elles en pourcentage de la population ? Il n’y a pas d’autre solution à ce problème que la mise en œuvre de dispositifs qui feront des étrangers des natifs du pays d’accueil. A cet égard, le service militaire n’aurait jamais dû être supprimé en France. On peut se souvenir également que Napoléon avait pris un décret obligeant les juifs au nom étranger à adopter des noms français. Bien entendu, cela heurte le droit des étrangers à vivre en France, qui est devenu un des piliers de la société actuelle, mais ce sont des mesures de sauvegarde qui doivent permettre la paix civile.

Dans le groupe de grands singes que nous sommes, il faut un chef pour imposer certaines disciplines. Et il faut que ce chef bénéficie d’une autorité morale suffisante pour faire adopter les mesures qui font débat. Evidemment cela ne peut que choquer les esprits évaporés et inconscients qui ne voient qu’un monde idéal autour d’eux, mais c’est la stricte réalité. Et d’ailleurs quand un chef s’impose, il ne suscite pas beaucoup d’opposition lorsque la situation est difficile. Tout le monde sait qu’il faut en passer par là. Quand tout ira mieux, on pourra se disputer tout à loisir. Le retour au pouvoir du général de Gaulle en fut un exemple, alors qu’une sédition militaire secouait le pays. Il remit la légalité en place, et il ne fallut que dix ans aux étudiants pour organiser une révolution. C’est bien la preuve que les Français n’ont pas besoin éternellement d’un chef, mais qu’ils ne peuvent s’en passer quand les colères s’avivent et grondent.

Depuis la Révolution française, le monde a été parcouru de guerres et de révolutions. Les hommes ont du mal à vivre ensemble. C’est la raison pour laquelle les sociétés doivent se doter d’institutions solides et de moyens d’instruction à toute épreuve. Des citoyens bien formés et respectant les règles essentielles sont la meilleure garantie de la paix et, finalement, du bonheur. Cependant, il y aura toujours des individus qui, comme les marchands d’orviétan, vous font miroiter une société idéale où l’on rase gratis et où l’on punit les méchants. En fait, ce sont les marchands d’orviétan qu’il faut punir. Avant qu’ils ne fassent beaucoup de mal.

Claude Reichman

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Retraites : une affaire d’autruches !

Retraites : une affaire d’autruches !

Jean-Marie Bigard raconte cette histoire. Deux autruches femelles se promènent et sont importunées par deux autruches mâles. De guerre lasse, elles plongent leur tête dans le sable. Les apercevant ainsi, les autruches mâles s’écrient : « Pas possible, elles ont disparu ! ». C’est exactement l’histoire du régime français de retraite. De rapports en livres blancs, on ne cesse de constater que ce régime de répartition va à sa perte, en raison de la baisse du nombre de cotisants. On vient de réunir un énième colloque, baptisé conclave pour lui donner quelque chose de religieux, et bien entendu il n’a rien donné.

Les experts « sociaux » sont de parfaites autruches. Les solutions qu’ils proposent n’en sont pas et, ayant parlé, ils enfouissent leur tête dans le sable, tandis que le bon peuple s’écrie : « Il n’y a pas de solution ! ». Et en effet il n’y a pas de solution, puisqu’on ne peut pas augmenter le nombre de cotisants. Alors le gouvernement en place organise un nouveau colloque, qui donnera le même résultat que le précédent.

Les Français n’ont aucune confiance dans leur régime de retraite. Ils ont très bien compris la logique de ce système qui, né alors qu’il y avait, à la Libération, une pléthore de jeunes gens, a vu leur nombre diminuer au fil des années jusqu’à ne plus représenter actuellement que 1,4 cotisant pour un retraité. Or en dessous de 4 cotisants par retraité, le régime n’est plus viable. On y est, et cela ne changera plus. Dans un pays civilisé, les experts, suivis par les politiciens, finiraient par dire qu’il faut supprimer le régime par répartition, et le remplacer par un régime individuel de capitalisation. Chacun cotiserait pour soi et n’aurait plus à compter sur les autres. Mais on est en France, haut lieu de la Sécurité sociale, et supprimer l’un de ses régimes serait considéré comme une apostasie.

On préfère donc faire semblant d’étudier une réforme, et l’on attend que le ciel nous tombe sur la tête, c’est-à-dire que le régime de retraite soit déclaré en faillite. Chacun des retraités devra alors se débrouiller pour survivre, tandis que les plus jeunes souscriront des contrats de retraite par capitalisation auprès d’assurances ou de mutuelles. En soi, cette catastrophe pourrait être surmontée par des mesures temporaires de solidarité envers les retraités sinistrés, compensées par des dispositions fiscales financées par la diminution des dépenses de l’Etat. Encore faudrait-il acter la disparition de l’actuel régime et décider de passer à autre chose. Mais cela suppose qu’on en finisse avec la Sécu. Dies irae !

Le drame des retraites aurait pu facilement être évité en appliquant simplement les dispositions européennes. Le traité de l’Acte unique, signé en 1986, instituait le marché intérieur où les personnes, les produits, les services, les capitaux circulent librement. Cette Europe sans frontières marquait une rupture historique avec celle qui était née au 19e siècle. Une page était donc tournée et ne demandait qu’à être lue par un regard moderne. La plupart des Etats européens s’y sont pliés, sauf la France, qui se condamnait ainsi à la décadence dont on peut constater aujourd’hui les effets dévastateurs. Nous avons mené un combat terrible contre l’administration française pour libérer tous ceux qui le souhaitaient des griffes de la Sécu, et c’est ainsi que plus d’un demi-million d’entrepreneurs ont pu goûter aux bienfaits de la liberté sociale. Mais il en reste encore qui, chaque jour succombent aux charges délirantes du régime social français, et bien entendu les salariés, dépendant de leur employeur frileux dans la chiourme administrative.

Le plus étonnant est la docilité de la presse. Elle est venue s’informer auprès de nous, puis, le gouvernement lui ayant intimé l’ordre de ne parler de rien, elle s’est tue. Ne parlons pas des élus et des responsables d’associations, qui se sont tus également de peur de ne plus bénéficier de la moindre faveur de l’Etat, ce qui, dans un pays où l’Etat pèse les deux tiers de la production, équivaut à une condamnation à mort pour tous ceux qui ne vivent que des subsides publics…et ils sont nombreux. Quant à la Commission européenne, qui aurait dû sanctionner la France, elle s’en est vigoureusement abstenue sous l’action des hauts fonctionnaires français siégeant à Bruxelles. Et voilà comment on étouffe une réforme vitale pour le pays, sans craindre le jugement de l’histoire, parce que celle-ci  s’écrira quand les acteurs actuels auront disparu.

Pour en revenir à nos autruches, elles sont les plus grands et les plus gros oiseaux vivants, leurs  ailes ne leur servent qu’à parader et à s’éventer, elles sont incapables de voler, mais elles courent très vite, bref elles ont une troublante ressemblance avec l’administration française. C’est la raison pour laquelle les réformes sont impossibles dans notre pays. Au moins jusqu’à l’extinction de ces drôles d’oiseaux !

Claude Reichman

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Vers une nouvelle ère au Moyen-Orient !

Vers une nouvelle ère au Moyen-Orient !

La puissance militaire est un des facteurs principaux des relations internationales. L’aveuglement en est un autre. Affolés par les accords d’Abraham, qui allaient créer une paix durable entre les Etats du Golfe et Israël, les mollahs iraniens ont lancé le Hamas dans le pogrom du 7 octobre. L’échec est éclatant. La réaction de l’Etat hébreu lui a permis d’éliminer la menace palestinienne, celle du Hezbollah libanais et l’Etat syrien et de se lancer dans une attaque frontale contre l’Iran, qui se déroule actuellement. La chute du régime iranien est désormais programmée et va ouvrir une nouvelle ère au Proche-Orient.

De foyer permanent de terrorisme et de guerre, le Proche-Orient va se transformer en zone de croissance économique spectaculaire. Déjà, les hommes d’affaire se pressaient à Dubaï et dans les pays du Golfe, ayant parfaitement compris que la politique sociale occidentale était antinomique avec la croissance économique. Demain, ils s’activeront dans la nouvelle zone de croissance moyen-orientale et y feront régner la doctrine du business first. Celle-ci règne encore aux Etats-Unis, et se renforce avec la présidence de Trump. Elle fera la paire avec le nouveau Proche-Orient et les dollars pourront couler à flot pour le plus grand bien des super entreprises capitalistes.

Mais l’accident reste possible. Le régime iranien est encore debout, même s’il est gravement atteint, et il reste assez de fanatiques sur la planète pour faire capoter toutes les tentatives de prospérité. L’histoire de l’humanité est à la fois celle d’un extraordinaire progrès et de guerres permanentes. La bascule de l’un à l’autre reste toujours possible. Même si le rapport de force indique que rien ne pourra résister à l’essor économique. Réfugié au Liban, Carlos Ghosn est l’illustration même d’un tel affrontement. Les Japonais de Nissan enrageaient de voir un patron occidental mener leur firme de main de maître et engranger les bénéfices. Ils ont monté un coup tordu contre lui et l’ont chassé. Aujourd’hui Nissan est proche de la faillite.

La guerre Israël-Iran est l’aboutissement d’une très longue période de conflit qui a commencé au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Le général de Gaulle avait parfaitement illustré le problème par sa célèbre formule « vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples ». Elle signifie à la fois la complexité du problème moyen-oriental et la nécessité d’idées simples pour le résoudre. Des idées simples qui sont nécessaires à tout moment difficile. Il suffit d’entendre les débats sur les chaînes d’information françaises en ce moment pour le comprendre. Des spécialistes ou pseudo-spécialistes de cette région du monde nous assènent avec autorité leurs commentaires brouillons, voire erratiques. En fait, ce qu’ils veulent, c’est « causer dans le poste ». Leur égo étant satisfait, ils peuvent poursuivre avec assurance leur mission d’éveil des populations assoupies. Qui comprennent simplement qu’il leur faut penser par elles-mêmes si elles veulent y comprendre quelque chose.

Et la France dans tout ça ? Si l’on en juge par son président, elle s’agite. En vain évidemment. Car la seule motivation de Macron est d’exister médiatiquement. Il multiplie donc les apparitions et les déclarations et il n’en résulte rien. Les Français n’en peuvent plus de ce cirque, même si au fond ils s’en moquent. Après tout, un discours de Macron n’a jamais rien changé au cours des planètes. Cela permet aux journalistes de noircir un peu de papier ou d’alimenter leur micro de bruits bizarres, et c’est tout. C’est toutefois dommage, car le prestige de la France existe encore, fruit de son glorieux passé. Quelle tristesse de voir ce qu’en fait le ludion de l’Elysée. La France n’est plus une grande puissance. Elle est une puissance moyenne. Mais elle est dotée de l’arme atomique et peut détruire n’importe quel pays au monde. Cela commande à son responsable suprême du calme et de la retenue. On en est loin.

Comment en est-on arrivé là dans notre pays ? En n’écoutant que la voix de notre bien être. Le Front populaire a sacrifié notre sécurité nationale aux congés payés, la Libération a ouvert la voie à la Sécurité sociale, qui représente aujourd’hui plus de la moitié de nos dépenses publiques. Un tel comportement collectif est irresponsable. Nous ne nous maintenons à flot financièrement que par la grâce de l’Allemagne, seule véritable garantie de la Banque centrale européenne. Mais nos voisins d’Outre-Rhin sont aujourd’hui à la peine, en raison de leurs mauvais choix énergétiques et de la porte ouverte à l’immigration. Bref, nous sommes mal partis dans la compétition mondiale. Et l’essor du Proche-Orient nous larguera un peu plus.

Ce qu’il faut au monde, c’est un concert raisonnable des grandes puissances. Les choix de Trump ne vont pas dans ce sens. L’Union européenne semble avoir pris conscience des enjeux. Mais notre pays la plombe par ses dérives économiques et ses insoutenables prétentions. L’échéance de 2027 permettra peut-être un renouvellement présidentiel en France. On voit poindre des candidatures qui pourraient représenter ce que Giscard appelait « un bon choix », sans mériter lui-même l’appellation. Gardons l’espoir. Après tout, il ne coûte rien !

Claude Reichman

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Ces vieillards qui nous informent !

Ces vieillards qui nous informent !

Il y a des querelles de succession qui n’en finissent pas. Celle du Prophète, mort en l’an 632 de notre ère, n’a rien perdu de sa violence, puisque les sunnites et les chiites n’ont jamais cessé de se combattre depuis. Les chiites se réclament d’Ali, le gendre de Mahomet, quant aux sunnites, ils se rattachent au beau-père de ce dernier. On le voit, querelle de famille, comme il y en a beaucoup dans le monde. Mais le problème, c’est Allah. Et là, c’est Dieu qui est en cause. Car en son nom, on s’égorge sans retenue, comme à chaque fois que ces passions sont en cause.

Les sunnites sont largement majoritaires en Islam. Dans le conflit israélo-arabe, on a affaire aux deux camps. Les chiites sont les plus nombreux contre Israël, en raison de la présence de l’Iran, mais c’est évidemment le camp sunnite qui regroupe la majorité des Etats, lesquels semblent aujourd’hui tentés par une paix avec Israël. L’Iran étant proche d’accéder à l’arme atomique, il en est devenu le principal danger pour l’Etat hébreu. Les évènements actuels sont la conséquence de cette situation. Mais le plus étonnant est que l’embrasement est venu de sunnites, le Hamas, branche palestinienne des Frères musulmans soumis à l’Iran, tandis que les milices chiites libanaises et le régime syrien, obéissaient eux aussi aux ordres de Téhéran.

Comme souvent, ce sont les fanatiques qui ont provoqué le déclenchement de la guerre. Ce sont deux frères palestiniens qui sont à l’origine du pogrom du 7 octobre 2023. Ils sont aujourd’hui morts tous les deux sous les décombres de Gaza, tandis que le Hezbollah libanais a été démembré par l’explosion de ses bipers et que le régime des Assad est tombé sans que les Russes ne puissent cette fois le sauver. Il ne reste plus debout que l’Iran parmi les ennemis chiites d’Israël, et le gouvernement Netanyahou vient de lancer son offensive pour détruire le régime des mollahs.

L’attaque israélienne s’est déclenchée en raison des informations de l’agence atomique de l’ONU indiquant que les Iraniens étaient sur le point d’acquérir la bombe, et de l’affaiblissement considérable de l’Iran, privé de tous ses auxiliaires au Proche-Orient. A l’heure actuelle, le régime iranien envoie tout ce qu’il a de missiles sur Israël, alors même que l’armée israélienne l’a frappé en plein cœur, détruisant ses bases et tuant ses chefs militaires et ses scientifiques chargés de la bombe. On peut penser que l’Etat hébreu poursuivra ses actions contre l’Iran jusqu’à la chute du régime.

La chute du régime iranien permettra à l’Occident de nouer des relations plus apaisées avec les Etats arabes. Jusqu’à ce que ceux-ci évoluent vers des sociétés modernes, où la liberté de penser et les mœurs soient conformes avec les principes qui règnent maintenant sous nos latitudes. L’humanité évolue lentement. Les grands singes que nous sommes sont encore imprégnés de réflexes issus de leur passé d’australopithèques et qui provoquent parfois des crises violentes de leur comportement. La révolution française en a été un exemple frappant. Quand un peuple se met à guillotiner ses membres par grandes fournées, c’est qu’il obéit plus à ses réflexes ancestraux qu’à sa réflexion d’homme civilisé. On peut ajouter à cette liste honteuse le communisme, le nazisme, et toutes les immondes dictatures qui salissent la planète. Mais le progrès humain se fait à pas lents. Et parfois en marche arrière. Ne relâchons pas nos efforts.

La France a conservé un grand prestige parmi les nations. Macron en abuse en parlant à tort et à travers et en ne mesurant pas les conséquences de ses actes. Nous avons en France un grand problème d’élites. Dans une société équilibrée, les meilleurs se dégagent à mesure que leur compétence et leur jugement progressent. Chez nous, on décerne le droit de gouverner à des bons élèves mal dégrossis. En général, cela se passe mal. Car on n’a pas enseigné à ces brillants sujets la façon de se comporter avec leurs semblables moins savants, ou même parfois aussi savants qu’eux mais peu portés sur le pouvoir. Au bout de ce périple, arrive un Macron, qu’aucun peuple avisé ne porterait au pouvoir de peur qu’il ne provoque des catastrophes. Eh bien, c’est fait. Plus rien ne va en France, sauf notre grand passé, qui permet à Macron de survivre.

S’ajoute à ces graves erreurs la faiblesse intellectuelle des élites françaises, incapables de discerner ce qu’il y a de toxique dans les idées de gauche que l’intelligentsia dispense à grandes brassées. Quand on pense que l’idée à la mode actuellement est une taxe sur les riches, comme s’il y avait assez de riches pour enrichir tout le monde, on se dit que la crise des retraites n’est pas sur le point de se guérir. Il faudra sûrement attendre que la famine s’abatte sur les retraités pour que les Français comprennent enfin que la répartition ne répartit jamais que ce qu’on a et jamais les intérêts de ce qu’on a épargné…puisqu’ils n’existent pas !

J’ai vu sur les réseaux des images des obsèques de Philippe Labro. Rien que des vieillards. Ceux qui informent les Français ! N’espérez pas qu’ils leur parlent d’avenir. Les souvenirs bercent leur vie. Ils veulent bien en faire profiter les autres, mais les autres ne s’y intéressent pas. C’est la dure loi de la vie !

Claude Reichman

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Vive Machin !

Vive Machin !

Nouriel Roubini est un économiste américain très connu. Son titre de gloire est d’avoir prévu la crise financière de 2008. Il vient de déclarer que « même si Mickey Mouse était président, les Etats-Unis seraient encore sur le chemin d’une croissance de 4% l’an à l’horizon 2030 ». Cela rappelle la réponse des armateurs de Saint-Malo à Louis XIV qui leur demandait ce qu’il pouvait faire pour les aider. « Sire, surtout ne faites rien », dirent-ils. On touche ici aux fondements même de la vie en société, qui est la caractéristique de l’humanité. Pour que les hommes puissent goûter à la liberté et que l’économie puisse prospérer, il faut qu’on s’en occupe le moins possible. « Comment, vont hurler les adeptes de l’intervention humaine en tous domaines, vous allez nous entraîner dans la catastrophe ». Eh bien c’est exactement le contraire. La plupart des catastrophes économiques sont dues à des interventions intempestives.

L’abstention d’agir est simplement la marque d’une confiance dans les capacités humaines. Et des heureux effets de la liberté. Certes, on peut conjurer des erreurs en intervenant judicieusement, mais le tout est de savoir s’arrêter à temps. Celui qui a créé un impôt pour aider les malheureux n’a pas forcément les vertus d’un dictateur. Or c’est ce que tous les « bienfaiteurs » de l’humanité finissent par vouloir faire. L’homme est un grand singe, et il est sous l’influence de la règle du mâle dominant. Il est inévitable qu’à tout moment un grand singe parmi les autres s’affirme comme tel. Tout le problème de la démocratie est de parvenir à contenir cette pulsion en la modérant et en l’affectant de mécanismes de prévention.

La France est une des principales victimes des mâles dominants en raison de son passé monarchique millénaire, qui déteint sur tout détenteur du pouvoir républicain. La République n’a jamais vraiment marché dans notre pays. La Ve semble être l’exemple contraire, mais ce n’est dû qu’au caractère monarchique de ses institutions, voulues par le général de Gaulle, et dont on mesure actuellement les insuffisances et les graves défauts. L’économie française est à terre et ne survit que par les efforts désespérés des hommes d’entreprise. Il suffit le plus souvent d’un homme pour mettre à bas tout l’édifice qui permet à la nation de vivre. L’industrie française a été détruite par un juge d’instruction qui a empêché Pierre Suard, le patron d’Alcatel, de rencontrer ses collaborateurs en raison d’un délit imaginaire, dont Suard sera finalement lavé. Le successeur de Suard, Serge Tchuruk imagina l’industrie sans usines, et l’on connaît le résultat : la France n’a plus d’usines.

Bien entendu l’homme qui provoque la catastrophe n’est pas seul. Il n’est que le produit d’une idée collective qui règne sur la société et qui empêche celle-ci de corriger ses erreurs. On le vérifie actuellement avec le débat sur les dépenses publiques et notamment sur les retraites. Entre ceux qui préconisent de minuscules économies de dépenses et ceux qui veulent dépenser plus, la dispute est sans fin et parfaitement inutile, car aucun des arguments échangés n’a la moindre valeur. On dirait qu’on a procédé à une sélection dans la population française pour ne laisser accéder au droit de s’exprimer qu’à une infime minorité sans la moindre représentativité. Ce n’est pas vraiment de la censure, mais tout simplement un manque d’imagination et d’effort de recherche. Vous avez dans tous les médias audiovisuels une poignée de rédacteurs en chefs pleins de bonne volonté et d’une totale inefficacité qui sélectionne au petit bonheur la chance les participants aux plateaux télévisés. Et vogue la galère !

Les chefs d’entreprise sont censés être représentés par un organisme, le Medef, dont la principale activité consiste à cogérer avec les syndicats le système social français. Dont tout le monde s’accorde à dire qu’il est le responsable de l’effondrement économique de notre pays. Mais gérons, gérons, il en restera bien quelque chose. Quelque chose ? Oui, des ruines ! Ainsi va notre pays bien aimé, que gèrent des gens qui ont la prétention d’en être capables, et qui ne l’aiment pas assez pour s’écarter des allées du pouvoir et laisser la place à des individus compétents. Le ménage sera fait dans la catastrophe, mais on ne sait pas pour quel résultat.

Il est rare qu’on puisse dire que dans un pays tout va mal. C’est pourtant le cas en France, où l’on n’a vraiment rien à quoi se raccrocher. Trop c’est trop. Nous allons forcément vers l’issue de ce drame collectif. Il y aura hélas des souffrances, des injustices, de la cruauté inutile, des tentatives vaines de sauvetage et, qui sait, quelque chose qui marchera. Un type valable se manifestera et remettra les choses en place. Et après, surtout, il ne faudra pas recommencer à bâtir l’empire des illusions, celui qui renaît toujours de ses cendres. Plus jamais ça ! Que chacun puisse vaquer à ses occupations et à son bonheur et qu’on ne passe pas son temps à payer des élus pour qu’ils sèment le désordre et la discorde. Donc vive Mickey Mouse. Appelons-le Dupont, ou Durand, ou Machin, ou Truc, et tout ira bien.

Claude Reichman

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Il faut toujours résister !

Il faut toujours résister !

La pauvreté des débats en France fait pitié. Ici ou là, un éditorialiste émet parfois une vague idée nouvelle, et c’est tout. La cause de cette misère est à rechercher dans le poids de l’Etat. Une idée n’a de chance de s’imposer que si elle peut être suivie d’effet. Or en France il n’y a d’effet qu’avec l’aval de l’Etat. Celui-ci n’empêche pas les nouveautés d’émerger, mais il leur met aussitôt des boulets aux pieds, sous la forme des innombrables taxes que la République ne cesse de créer.

C’est ainsi que la tva sociale vient de faire sa réapparition. Il s’agit de faire payer au consommateur les charges que le salarié ne paierait plus. Mais le salarié est aussi un consommateur. Si bien que cette prétendue idée nouvelle s’apparente en fait à un tour de passe-passe. Et qu’elle ne résoudra en rien le déficit permanent des régimes sociaux. Or si l’on veut en finir avec ces déficits, il faut en finir avec ces régimes. Ils ne sont en effet pas réformables puisque leur structure empêche toute réforme. Ils se prétendent universels, et si on veut exclure certaines catégories de leurs allocations, ils ne sont plus universels. N’importe quel dirigeant clairvoyant les ramènerait à de moindres prétentions philosophiques, mais il passerait aussitôt pour une brute épaisse voulant le malheur du peuple. Exit donc la réforme.

Or quand on dépense en « social » 900 milliards d’euros sur les 1700 milliards de dépenses publiques françaises, on ne peut que pousser des cris d’horreur face au désastre du budget. Eh bien ces cris d’horreur n’existent que dans l’imagination des observateurs lucides. Personne ne crie en France à ce sujet. On se contente de hocher la tête. Ce qui n’a jamais effrayé personne. De temps à autre on voit paraître aux étranges lucarnes le président de la cour des comptes, qui nous explique qu’il a fait les comptes et que les comptes ne sont pas bons. Puis on le pousse vers la sortie des studios où il n’a que faire, ses propos étant si convenus qu’on ne les écoute même pas.

Fin des débats. Jusqu’au prochain round. Qui se déroulera exactement de la même manière, en respectant strictement le même scénario. On a même trouvé en France quelqu’un qui rythme la vie intellectuelle de la nation par ses cris bienvenus. Il s’agit de l’excellent Pascal Praud qui répète sans cesse « rien ne changera », et que personne ne peut contredire car en effet rien ne change. Bon, maintenant qu’on est au courant, on peut aller se coucher et dormir du sommeil du juste. Le lendemain, il y a foot ou rugby, ou même tennis, ou bien aussi parfois un autre sport qu’on vient d’inventer et auquel on ne comprend rien, mais l’essentiel est que cela fait passer le temps et permet à des foules de s’amasser et de hurler ensemble. L’homme aime vivre en meute.

La France est mécontente. Elle n’aime pas ses dirigeants et ne leur fait pas confiance. Mais pour qu’elle les chasse, il faudrait plus que du mécontentement, de la colère. Certes, il y a des gens en colère. Mais ils sont plus frustrés que vraiment en colère. On vit encore bien dans notre pays. Très bien même pour certains. Et les autres ont encore trois sous pour manger et trois autres sous pour circuler. Pas de quoi vivre heureux, mais assez pour penser qu’on a quand même quelque chose à perdre. Deux cents cinquante mille gendarmes et policiers suffisent à maintenir l’ordre. Jusqu’au jour où ils seront débordés. Là, c’en sera fini. Une nouvelle république verra le jour. Ou autre chose. Le hasard guide la vie des peuples. On ne sait pas de quoi demain sera fait.

« Lui, là haut, il sait », disait le défunt pape François. Léon, quatorzième du nom, est un pape bien sympathique. Et qui chante bien les romances espagnoles, qu’il a apprises au Pérou où il fut missionnaire. On a l’impression avec Léon qu’on est entré dans un autre monde, celui où il n’y a plus vraiment de mystère sacré, mais de la bonhommie, de la gentillesse, bref de quoi vous rendre la vie plus douce. En plus il a deux frangins, vrais Américains moyens, ressemblant trait pour trait à ceux qui sont venus nous délivrer des Germains. En plus, ils ont certains de leurs aïeux qui sont Haïtiens, si bien que c’est l’Afrique qui, par eux, est aujourd’hui présente à Rome.  Qui a écrit le scénario ? Dieu évidemment. Il ne peut pas en être autrement.

Tout n’est donc pas noir (sauf les Africains, mais ils ne sont pas tristes pour autant). Réjouissons-nous, mes frères. La vie est encore là, et elle vaut d’être vécue. Mais nous, Occidentaux, devons nous consacrer au progrès de l’humanité. Que nous avons fait avancer plus que d’autres. Ne nous laissons pas démolir par certains qui, parce qu’ils descendent d’immigrés, croient devoir dire aux Français qu’il n’y a plus de Français de souche. En fait la population française était presque inchangée depuis des siècles quand la Révolution a semé la guerre sur tout le continent et nous a pas lâchés depuis. Ainsi va l’histoire Mais il faut la dominer. Nous sommes meilleurs que ce que le hasard veut faire de nous.

J’ai rencontré il y a bien des années un homme âgé qui m’a raconté comment, dans le wagon de marchandises qui l’emmenait comme otage en Allemagne, il avait profité d’une porte mal fermée pour s’évader, tandis que son meilleur ami, raflé avec lui, n’avait pas osé s’enfuir. Entré dans la Résistance, puis dans la 2e DB, il était revenu en héros et avait appris que son ami était mort en déportation. Il m’avait dit simplement : « Il faut toujours résister. » Il avait raison.

Claude Reichman

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Ni démocratique, ni libérale, la France doit changer !

Ni démocratique, ni libérale, la France doit changer !

« Rien ne changera », concluent nombre d’éditorialistes à l’issue de débats où l’on a constaté que tout marche de travers en France. Ce pessimisme s’explique par le poids de l’Etat, dont les prélèvements représentent chez nous les deux tiers de ce que le pays produit. Le grand économiste Hayek voyait dans cette emprise un grave danger pour la démocratie, notant que les nazis n’avaient pas eu de mal à prendre le pouvoir parce qu’il leur suffisait de s’emparer des commandes de l’Etat.

Pourquoi l’Etat dépense-t-il autant en France ? Parce que le système social est hors de tout contrôle. En ce moment, les taxis qui assurent les transports sanitaires manifestent parce que les pouvoirs publics veulent diminuer leurs tarifs pour réduire un peu le coût de leurs prestations. C’est un des innombrables dysfonctionnements de la Sécurité sociale. La gratuité a tout emporté sur son passage dans ce domaine. Et l’on voit des énarques qu’on a placés aux commandes du navire fou s’évertuer à redresser la barre sans y parvenir jamais parce que ce bateau n’a pas de gouvernail.

Quand François Fillon fut désigné par son parti pour l’élection présidentielle de 2017, il déclara son intention d’en finir avec le système social français. Le lendemain matin, Bernard Accoyer, important personnage du parti de Fillon, l’appela pour lui conseiller de mettre la pédale douce à ses projets sociaux. Et Fillon déclara que la réforme sociale pouvait attendre. Depuis, elle attend toujours. Nul ne doute qu’une telle réforme de la gratuité générale ne pouvait se faire sans troubles. Mais l’effondrement de la France allait en provoquer tout autant …plus tard.

L’enjeu est parfaitement connu. Dans une compétition mondiale effrénée, le pays incapable de se réformer perd toute chance. C’est le cas de la France. Pourtant, elle avait saisi l’opportunité d’y parvenir en adhérant à la construction européenne et notamment en signant le traité de l’Acte unique de 1986, qui créait le marché intérieur et instaurait la liberté de circulation des biens, des services et des personnes. La Sécurité sociale allait donc devoir se réformer. Enfin ! Mais Edouard Balladur, alors ministre des finances, fit voter au Sénat, par une nuit sans lune, une disposition qui excluait la Sécurité sociale du dispositif de concurrence. Cette mesure était parfaitement illégale, puisque contraire au traité, mais les juges la validèrent toute honte bue.

Après près d’un demi-siècle de combat, nous avons fini par obtenir de la Cour de cassation l’invalidation de toute mesure s’opposant à l’application du traité et, de façon générale, aux dispositions européennes. Il ne reste plus qu’à le faire savoir aux tribunaux qui, comme chacun le sait, vivent en vase clos et ont beaucoup de mal avec le changement. Mais les choses vont se faire, parce qu’on ne peut pas éternellement s’opposer aux évolutions historiques. Je tiens ici à remercier les quelques libéraux que compte notre pays pour leur absence totale de soutien, ce qui n’a pas manqué de nous faire perdre du temps. Mais que voulez-vous, un libéral français est quelqu’un qui n’aime pas beaucoup le changement, fût-ce dans le sens de ses idées.

Le redressement français doit obligatoirement passer par l’arrêt de l’immigration et le rétablissement de la sécurité. L’avènement de Retailleau va dans ce sens. Encore devra-t-il le confirmer et ne pas retomber dans les habituels atermoiements de la droite. Mais que de temps perdu. En 1958, le général de Gaulle avait rétabli – non sans mal – l’autorité de l’Etat. Il n’en reste plus que l’autoritarisme des hauts fonctionnaires. Ainsi va l’histoire des peuples. La France a gardé son prestige international, en dépit de ses errements actuels. C’est un cadeau à peine mérité, mais bienvenu, au moment où il devient vital de prendre d’énergiques mesures de renouveau.

Pour redresser un pays, il faut avoir le soutien de l’opinion. A cet effet, les chaînes d’information ont un rôle crucial à jouer. Leur paresse actuelle est évidemment un handicap : tous les soirs les mêmes invités disant la même chose. J’ai vécu de près la création d’Europe 1. Il y soufflait un vent de liberté et d’insolence. C’est ce qui manque à nos chaînes actuelles, pour ne pas parler du gauchisme du service public. A quand un animateur mettant facétieusement le feu aux papiers que lit un journaliste à l’antenne ?  C’était signé Francis Blanche. Il est mort depuis un demi-siècle.

Pour réformer, il faut un réformateur. Parfois il en existe, et la malchance veut qu’ils disparaissent. Un de mes amis, le Dr Pierre Belot, avait obtenu de Raymond Barre la création du secteur 2 des médecins, qui leur accordait la liberté d’honoraires. Malheureusement, son tracteur se retourna sur lui et il mourut. Sans avoir pu généraliser cette liberté à tout le corps médical. Un réformateur devrait être prudent, tant il y en a peu.

Il n’en reste pas moins que la France est rétive à la réforme. Cela tient à son passé monarchique millénaire. Et probablement aussi au fait qu’on puisse y vivre bien …quand les malheurs s’en écartent. Mais aujourd’hui le monde a tant changé que les atermoiements ne se pardonnent plus. Près de deux cents pays sont répertoriés sur la planète. La majorité d’entre eux ne sont ni démocratiques ni libéraux. Nous avons la chance de l’être en Occident. Sauf en France. Il est plus que temps d’en finir avec cette exception française !

Claude Reichman

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Les hommes ont des droits !

Les hommes ont des droits !

Un de mes amis, universitaire retraité, m’a dit un jour qu’en raison de son âge, il bénéficiait, à Paris, de la gratuité des transports. « C’est bien, non ? » me demanda-t-il. « C’est très bien, lui répondis-je, mais pourquoi dois-je te payer tes déplacements ? » Un silence s’ensuivit de sa part, avant qu’il ne me dise piteusement : « Tu as raison. » La gratuité est un poison pervers, puisque même un esprit cultivé peut en être victime, et c’est tout le mal français.

Les hommes politiques aiment installer la gratuité parce qu’ils en attendent la reconnaissance des bénéficiaires, et ces derniers ont d’autant moins de scrupules à vivre aux crochets d’autrui qu’ils sont nombreux à le faire et peuvent légitimement se dire « pourquoi pas moi ? » On a tant dépensé en gratuité dans notre pays depuis plus d’un demi-siècle qu’il affiche une dette publique désastreuses et que les deux tiers de sa population sont pauvres. Quand ceux qui travaillent ont autant de monde à entretenir, ils finissent par s’épuiser et se décourager et passent alors d’un univers à un autre.

L’humoriste Bernard Haller jouait un sketch de grande portée. Un homme élégant, chapeau marron et manteau camel, se promène dans les allées du bois, tout heureux de jouir de cette belle journée et de son enviable sort. Il s’assied sur un banc et pose son chapeau sur ses genoux. Une femme passe devant lui, le regarde longuement, puis revient sur ses pas et jette une pièce de monnaie dans son chapeau. L’homme est surpris et fait un geste de dénégation, mais la femme l’apaise d’un sourire généreux. Une autre femme vient à passer et jette à son tour une pièce dans le chapeau de l’homme. Et à mesure que les passantes alimentent le chapeau de monnaie, l’homme s’affaisse peu à peu sur lui-même et finit par se transformer en loque humaine. Nous venons d’assister aux malheureux effets de la société d’assistance.

Il y a quelque chose d’inexorable dans la construction d’une société d’assistance. Chaque geste dit de générosité en entraîne un autre, jusqu’à la paralysie de la société. C’est alors qu’éclatent les disputes pour savoir qui a trop et qui n’a pas assez, et que des mesures sévères sont prises pour punir certains d’avoir abusé des bienfaits sociaux et pour tenter de les remettre au travail, ce qu’on ne parvient jamais à faire parce qu’ils sont devenus inemployables par déformation de leur caractère. Les politiciens ne tardent pas à choisir leur camp. Les amis des pauvres deviennent des vengeurs et multiplient les attaques contre les partis qui veulent réduire les dépenses, tandis que le parti raisonnable en appelle au bon sens et au civisme de ceux qui n’en peuvent plus de payer. Tous les éléments de la guerre civile sont réunis. Il ne manque plus que l’étincelle qui mettra le feu aux poudres. Le mieux est la mort d’un pauvre, victime d’une agression injuste de la part de citoyens outrés.

De tels évènements se déroulent selon un rite immuable. Seuls changent les costumes des acteurs, qui évoluent selon l’époque. Un sans-culotte ne ressemble pas à un militant insoumis, mais ils ont le même cerveau, les mêmes pensées et les mêmes réflexes. Et ils agissent de manière strictement identique. La section des piques a été remplacée par l’union des poignards et les boulangères sont aussi grosses que les élues insoumises, qui en fait ne sont insoumises qu’aux régimes alimentaires.

A ce stade, il faut surtout compter sur la chance. Celle qui fera surgir un homme de caractère, qui mettra tout le monde d’accord par l’énergie de ses mesures et la rigueur de sa conduite. De tels hommes existent en grand nombre dans la société de travail. Il suffit que l’un d’entre eux en ait marre de cette chienlit et sache se faire entendre. A partir de là, au prix d’inévitables violences, la société sera remise au pas et pourra reprendre son essor. Mais pas d’illusions à se faire : tout sera toujours à recommencer. Sauf …

Sauf si la société adhère massivement aux conduites vertueuses d’un pays moderne. Les hommes de la Révolution qui ont formulé les droits de l’homme sont à honorer définitivement. On n’a jamais fait mieux, et l’on ne fera pas mieux dans l’avenir. Car ces droits recouvrent des comportements inhérents à l’espèce humaine, et qui n’ont pas varié au fil des millénaires. Voyez comme la propriété a été une aspiration permanente, même si les pouvoirs successifs l’ont toujours bafouée. Voyez comme l’homme ne se laisse pas naturellement opprimer, et comme il aime à dire ce qu’il pense. Il n’y a pas à chercher plus loin. Mais faire respecter ces droits est un combat permanent. Le nouveau pape l’a très bien dit : « Le mal ne gagnera pas. » Et le mal c’est tout ce qui porte atteinte aux droits de l’homme, que l’on soit croyant ou pas. Cela demande un effort permanent des hommes et des femmes qui vivent sur cette terre. Le spectacle du mal ne doit pas décourager les hommes de bonne volonté. S’il leur faut plus d’efforts, qu’ils les consentent. La récompense sera au bout du chemin.

Claude Reichman

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Le nouveau pape va avoir fort à faire !

Le nouveau pape va avoir fort à faire !

Le nouveau pape va avoir fort à faire. Heureusement, il en paraît capable. L’évêque de Rome est le plus grand chef religieux au monde, même si ses fidèles ne sont plus qu’un milliard et demi. Mais quand on a derrière soi deux millénaires de prédication, on a forcément une voix qui compte plus que d’autres. D’autant qu’étant américain, et un peu péruvien en vertu d’un long séjour dans ce pays d’Amérique du Sud, Léon XIV est issu d’une civilisation dominante dans le monde. L’esprit saint a manifestement soufflé sur le conclave en élisant un homme qui saura parler au président des Etats-Unis. Ce qui sera bien utile en pareille circonstance.

Ce n’est évidemment pas par hasard que le cardinal Prévost a choisi de s’appeler Léon XIV. Le dernier Léon, porteur du numéro XIII, fut le pape de l’encyclique Rerum novarum, qui visait à adapter l’Eglise au monde moderne. Pour autant, Léon XIII avait sacralisé le droit de propriété, qu’il voyait comme un constituant de la nature humaine. On peut penser que Léon XIV maintiendra cette ligne, ce qui sera bien nécessaire dans ce siècle de voleurs. Ce ne sont pas les pauvres qui volent. Ce sont les Etats qui, forts de la puissance temporelle, distribuent l’argent des autres pour se rendre populaires et se maintenir au pouvoir. La France, fille aînée de l’Eglise, est un des hauts lieux de ce pillage. Il sera bon que le pape la rappelle à l’ordre, tout en mettant l’accent sur la charité qu’on doit aux pauvres et sur la dignité de tout être humain.

Le fait majeur qui domine le nouveau pontificat est le nombre d’humains sur terre. Nous sommes huit milliards en ce bas monde, et beaucoup de nos semblables n’ont qu’une idée en tête, aller vivre là où l’on est le mieux traité. Comme c’est en Occident, c’est dans cette direction que le flux venu d’Afrique, d’Asie et d’ailleurs se dirige. Il en résulte un phénomène d’immigration qui n’a jamais eu son pareil dans l’histoire et que nos Etats ne savent pas maîtriser. L’Eglise a cru qu’il fallait assimiler les migrants aux miséreux et a condamné les mesures visant à freiner leur venue. Elle s’est manifestement trompée et n’a pas compris que l’immigration allait finir par détruire les sociétés humaines en vertu d’une vérité qui caractérise notre espèce et qui fait que nous ne supportons les étrangers à nos groupes de population qu’en nombre limité. Cette vérité est dure à entendre pour certains, qui veulent y voir de l’intolérance et du racisme, alors qu’il s’agit d’un effet de notre constitution génétique. Certes la génétique peut avoir bon dos quand certains sont tout simplement intolérants, mais la négliger s’est se condamner aux pires évènements.

La voix du nouveau pape sera la bienvenue pour remettre les idées de tous à l’endroit. Et pour écarter de nous les doctrines marxistes, qui n’ont jamais apporté que de la barbarie totalitaire. Léon XIV, pas plus que ses prédécesseurs, ne sera le pape des riches. On espère qu’il sera tout simplement le pape des hommes, comme c’est sa mission. A l’ère des foules, tout peut arriver. Que l’on regarde les masses humaines s’agglomérer et se presser dans une ferveur inquiétante lors de célébrations religieuses telles qu’on peut en voir en Espagne, à Séville ou ailleurs, et l’on comprendra que l’espèce humaine n’a pas forcément répudié la vie en meutes ou en bancs dont le monde animal est coutumier. L’humain doit être préservé, même si certains l’accusent d’égoïsme. En fait, il n’en est rien. A ce stade de l’évolution, il s’agit de mesures de sauvegarde de notre espèce.

Aucun des prédécesseurs de Léon XIV n’a été confronté à de pareils défis. Car on voit bien que sur notre terre, c’est la sauvagerie qui menace. Et que face à de tels déferlements, seule la force peut faire barrage. De là à abuser de la force, il n’y a qu’un pas, que nombre de régimes ont souvent franchi. Seul, et même entouré de ses prêtres, le souverain pontife ne pourra pas faire autre chose que de prêcher. Ce qui n’est déjà pas si mal, mais qui ne suffit pas. Il devra aussi utiliser sa force morale en appui aux Etats les plus vertueux, de sorte que l’exemple ainsi fourni serve de paravent à nos sociétés. Quand on entend les discours des politiciens occidentaux, on ne peut qu’être navré de leur inconsistance. Certes ils évoquent ce qu’ils appellent pompeusement « nos valeurs », mais on voit aussitôt qu’il ne s’agit que de mots. Pourtant, ces mots n’ont rien perdu de leur force. A condition que ceux qui les emploient soient sincères. Et la sincérité, cela se voit ! D’où l’énorme différence entre une carrière politique réussie et une autre faite de grimaces et de singeries.

Le pape n’est soumis à élection qu’une fois. C’est sa chance et sa force. C’est pourquoi tous les papes successifs ont tenu leur place dans l’histoire. Parfois avec peu de succès, mais le plus souvent très dignement. De là à dire qu’ils ont sauvé la foi, comme l’a prêché Léon dès son élection, il y a un grand pas à franchir. Le constat aujourd’hui est que la foi chrétienne a fortement reculé en Occident. Il est probable que cela tient à la construction théologique qui a été faite sur le message chrétien. Là sera le véritable grand défi du nouveau pape. Bâtir une croyance sur le message de Jésus n’est pas difficile, tant ce qu’il disait était simple à comprendre et à intégrer. Mais tout le fatras accumulé en toute bonne foi au fil des siècles ne peut plus être cru par nos esprits façonnés par la modernité. S’en dégager et n’en garder que le message spirituel sera tâche ardue. D’elle pourtant dépend l’avenir de notre civilisation. On a envie de dire à tous les hommes de bonne volonté : au travail !

Claude Reichman

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Patience ou révolte ?

Patience ou révolte ?

Faire un pas sans se heurter à l’Etat est mission impossible en France. Les révolutionnaires de 1789 l’avaient bien compris, et c’est pour cela qu’ils rédigèrent la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui proclamait les principes de  liberté. Ceux-ci n’ont pas pris une ride aujourd’hui, à ceci près qu’ils ne sont pas respectés sous notre Ve République finissante.

Déclaration des Droits. « Art. 2Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression. » Ces lignes sont un trésor. Elles garantissent aux Français une vie libre et épanouie. Mais les parcourir aujourd’hui nous plonge dans une profonde amertume. D’autant que ces droits figurent au sommet de notre Constitution. Et que nous avons un Conseil constitutionnel chargé de les faire respecter !

Bien entendu, je connais notre histoire. Je sais que cette proclamation des droits a été suivie des pires exactions et de guerres incessantes. Je sais que les révolutionnaires de la Terreur sont les modèles de nombre de terroristes français, et jusqu’à aujourd’hui. Mais je sais aussi que la République a été rétablie en 1875, que deux Républiques lui ont succédé et que nous vivons depuis 1958 sous la Ve République. Laquelle a mis à son fronton la Déclaration des droits. Rien ne devrait plus s’opposer à sa stricte application. Or il n’en est rien.

Les seules personnes libres en France sont les malfaiteurs, tant qu’ils ne sont pas en prison. Pour tous les autres Français, c’est la liberté surveillée et conditionnelle. La raison en est simple. Un Français en liberté est dangereux pour le pouvoir. On ne sait pas ce qui peut passer par la tête de cet individu, hormis des actions mettant en cause le pouvoir absolu de l’Etat. La plus grande méfiance à son égard est donc de mise. Les dirigeants de notre République sont tous fonctionnaires. Ils bénéficient de la garantie de l’emploi et de l’impunité, sauf pour les crimes de sang. Ce n’est écrit nulle part, mais c’est ainsi que cela se pratique. Les partis politiques sont tous dirigés par des hauts fonctionnaires, sauf le Rassemblement national, et c’est la raison pour laquelle il est au ban de la République et que tous les autres partis se liguent contre lui, quelles que soient leurs différences idéologiques.

Le droit de propriété n’est défendu par personne en France, sauf par les propriétaires. Mais ils le font avec une infinie timidité, sachant qu’ils risquent à tout moment de se faire traiter de riches par les descendants de la Terreur et d’être promis à la mort civique, voire à la mort tout court et dès que possible. Aucun homme politique ne se risque à proclamer son attachement au droit de propriété. Si vous en rencontrez au coin d’une réunion, ils vous feront un petit sourire entendu pour bien vous marquer qu’ils vous comprennent mais ne vous soutiendront pas. Et si votre bien est squatté, ne vous risquez surtout pas à la faire évacuer, car vous serez poursuivi pour violences et condamné.

La sûreté ne vous est pas plus garantie que le reste de vos droits. Les dirigeants politiques de toute tendance ont laissé s’installer en France des immigrés, africains pour la plupart, qui constituent aujourd’hui environ 20 pour cent de la population. Beaucoup se sont intégrés, certains se sont assimilés, mais la philosophie musulmane règne chez l’immense majorité d’entre eux, selon une étude de l’Insee. Et en effet quand des évènements mondiaux sont le fait de terroristes islamistes, ils recueillent, dans la population immigrée, une compréhension qui n’est pas loin de l’approbation. Il ne fallait pas laisser s’installer autant d’immigrés dans notre pays. C’était une règle de bon sens qui a été transgressée par nos élites avec une inconscience criminelle. D’autant que nos énarques savaient tous qu’un pourcentage d’allogènes de l’ordre de 20 % de la population ne pouvait que créer des difficultés insurmontables. Celles que nous subissons actuellement.

Nous subissons l’oppression des idées dominantes parmi l’élite de notre pays. Nous avons le droit d’y résister de par la Constitution, mais nous résistons en silence, ce qui en fait signifie qu’il n’y a pas de résistance. Cette oppression se traduit par l’interdiction d’accès aux médias pour la plupart des Français. Cette censure est féroce, car personne ne peut se glisser vers un micro interdit. Cela n’empêche pas la circulation des idées dans les réseaux sociaux, mais aucun n’a acquis une véritable autorité auprès de l’opinion. De ce fait, il s’est constitué en France une sorte de camp retranché des idées de droite, constitué pour l’essentiel de personnes qui ne sont pas favorables à une société libérale. Leur éventuelle victoire électorale n’apporterait rien à la société des Droits de l’homme.

Ce bilan est désastreux, et même désespérant. Pourtant tout espoir n’est pas mort. Les années apportent de l’oubli et une évolution des idées. La liberté et la propriété sont partie intégrante du patrimoine de l’humanité. C’est si vrai que ces idées résistent à toute dictature et se relèvent flambant neuves de toute oppression. Face à ces réalités, il n’existe que deux attitudes : la patience ou la révolte. La révolte est la plus probable.

Claude Reichman

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Ce simple technicien qui s’est conduit en héros !

Ce simple technicien qui s’est conduit en héros !

Terribles moments à Nantes. Un élève d’un collège privé a poignardé à mort une jeune fille et gravement blessé trois autres élèves. Il a fallu qu’un technicien informatique du collège, alerté par les cris, accoure et, armé d’une chaise, frappe l’agresseur et mette fin à ses crimes, avant que la police n’intervienne et arrête le meurtrier. Rendant compte des faits, le procureur de la République et le chef de la police ont sobrement cité l’action du technicien et longuement rendu hommage à l’intervention des forces de l’ordre. On ne connaît toujours pas le nom du technicien.

C’est la France. Ce pays où les citoyens n’ont pas droit aux honneurs, qui sont réservés aux fonctionnaires. On ne pouvait mieux illustrer le drame français qu’en agissant comme le procureur et le policier. Dans n’importe quel pays au monde, hormis la Russie, la Corée du Nord et Cuba, on aurait rendu hommage au technicien courageux. D’autant plus courageux que les élèves et les enseignants étaient figés par la peur. Il y a évidemment de rudes leçons à tirer de ce drame. Des leçons en plus, cat tout cela, nous le savons.

L’esprit civique a disparu de notre pays, en même temps que les autorités se rengorgent des « valeurs républicaines », celles qui, précisément, n’ont plus cours. Comment en est-on arrivé là ? Très simplement, en assistant la population au lieu de l’inciter à gagner son pain à la sueur de son front. On ne l’a pas fait par esprit malin, mais par application d’un système. Celui qui est né de l’instauration du communisme dans notre  pays, alors même que le parti communiste n’était pas en mesure de s’emparer des commandes, certain que l’armée américaine, très présente en Europe, l’en empêcherait.

J’ai vécu en direct le drame français, qui a commencé par la médecine. Il a suffit d’un décret, en 1960, pour soumettre le corps médical à la Sécurité sociale. Les médecins lucides se sont battus et se battent encore contre les effets maléfiques de cette soumission. Ils n’ont malheureusement pas pu l’interrompre. Aujourd’hui, on en est, face aux déserts médicaux, à supprimer la liberté d’installation des praticiens. Demain, on les obligera à un service civique obligatoire de dix ans dans les campagnes désertées par leurs confrères. Dieu sait, et encore il ne sait pas tout, contrairement à ce qu’a affirmé le défunt pape François, tout ce qu’un Etat à la dérive peut commettre de méfaits.

Le pire, dans cette sinistre dérive, qui a commencé en 1945 et ne s’est jamais interrompue, est que la France dispose de tous les atouts pour redresser la barre. Elle est seulement empêchée de le faire par la lâcheté de ses élites. Qui pour rien au monde ne voudraient se priver de l’illusoire confort que leur soumission leur procure. Tout est pourtant écrit à l’avance. Le régime de retraite va s’effondrer, l’immigration va se poursuivre et déséquilibrer la nation, les fonctionnaires continueront de régner sur tous les aspects de la vie et sanctionneront lourdement ceux qui veulent vivre en hommes libres. « Et ainsi de suite », écrivait Tchékhov, illustrant l’immobilisme du régime tsariste, qui pourtant tomba sous les coups de Lénine.

Le régime français va tomber. Mais il risque fort d’être remplacé par pire. Rien d’autre que les Français eux-mêmes ne pourra sauver notre pays. L’enjeu est fort simple. Nous sommes une large majorité de citoyens à vouloir en revenir à une pratique simple de la république. A commencer par une limitation des dépenses publiques au tiers de la production. Quand on en est à ce chiffre, le redressement est possible et aucun coup porté au pays n’est mortel. Certains s’étonnent de la vitalité des Etats-Unis. Pourtant les dérives y sont nombreuses. Mais ils ne prélèvent pas plus du tiers du produit intérieur brut pour la collectivité. Et c’est pour cela qu’ils s’en sortent.

Revenir au tiers de la production en France n’est possible que par une réduction drastique des dépenses publiques, autrement dit par une action révolutionnaire. Le mot peut faire peur, car il est synonyme de destructions et de désordre. On a sous les yeux, en Argentine, une action de ce type, et l’on ne sait pas si elle se terminera bien. En tout cas, Javier Milei est persuadé du bien fondé de son action. C’est la condition du succès. En France, on cherche en vain un homme politique aussi convaincu que l’est Milei. Peut-être faudra-t-il attendre une relève issue de la jeunesse. L’essentiel est de convaincre nos compatriotes qu’il faut en finir avec la redistribution généralisée et la société d’assistance. On entend trop de plaidoyers dans ce sens pour qu’un mouvement populaire ne puisse exister.

Les obsèques du pape François nous ont offert le spectacle encore grandiose de l’église romaine. Elle a construit sa splendeur sur les ruines de l’empire romain, qu’elle a su remplacer. Il reste un milliard et demi de catholiques dans le monde. Et à peu près autant de musulmans. Ces deux religions sont nées du judaïsme, qui lui-même est né il y a plus de trois millénaires. Ensemble, ils constituent ce qu’on appelle les religions du Livre, autrement dit de la Bible. Or le récit qu’on trouve dans ce livre saint n’a plus aucune vraisemblance, même si ses élans de spiritualité sont admirables. L’enjeu des prochains siècles, et l’avenir de l’humanité, résident dans l’espoir de nouvelles écritures qui, sans renier les anciennes, apporteront à homo sapiens la possibilité de mériter vraiment son nom. Un défi pour tous les penseurs, que les philosophes de Milet, au VIe siècle avant notre ère, avaient entrepris de relever. Non sans succès. A nous, hommes de maintenant et de demain, d’en être dignes.

Claude Reichman

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La dette, une maladie mortelle !

La dette, une maladie mortelle !

La dette a raison des entreprises comme des Etats. A ceci près que les Etats ne font pas vraiment faillite. Ils se perpétuent sous une autre forme. Et y perdent évidemment leur indépendance. Tant qu’un Etat n’est pas en cessation de paiement, les élites qui le dirigent continuent de parader. Jusqu’au jour où d’autres élites les remplacent. Tel est le cas de la France. Ce qu’on ne sait pas, c’est quelles élites remplaceront les actuelles.

Les candidats au remplacement sont constitués en deux groupes. Le premier réunit des individus qui font plus ou moins partie du groupe dominant, mais qui ont exercé le pouvoir il y a déjà longtemps, ce qui fait que beaucoup de citoyens l’ont oublié. Le deuxième est fait de gens frustrés et qui de ce fait sont devenus violents. Le peuple a tendance à faire plutôt confiance au premier groupe, car il est crédité d’une certaine compétence et d’une modération qui rassure. Le second groupe s’effiloche au fil des années car certains de ses membres sont tentés de rejoindre le premier pour bénéficier de ses meilleures chances de pouvoir.

Il n’en reste pas moins que la dette ne manque pas de faire son œuvre et sape jour après jour la crédibilité du groupe dirigeant. Ses tentatives de redressement ont quelque chose de désespéré, mais n’ont pas raison de lui rapidement. On touche ici à la fameuse tyrannie du statu quo, théorisée par Milton Friedman. Mais les jours s’ajoutent aux jours et l’échéance finit par arriver. Là, tout va très vite. Il ne faut que quelques semaines pour que le nouveau pouvoir s’installe, à moins que ne se déclenche une guerre civile, aucun groupe ne s’étant vraiment imposé.

Nous sommes arrivés en France ou moment où la décision va se faire. Le plus probable est qu’un groupe nouveau, opposant au pouvoir actuel mais modéré dans ses options, va l’emporter. On voit bien qu’il lui faudra de toute urgence rétablir le crédit de l’Etat. Il pourra compter sur le soutien des partenaires européens de la France, mais jusqu’au point seulement où leur propre endettement le permettra. L’allié américain faisant actuellement défaut, il ne restera au nouveau gouvernement qu’à serrer la vis aux Français, dont rien ne dit qu’ils l’accepteront volontiers. C’est alors que risquera d’éclater la guerre civile.

Tout dépendra de la résolution du nouveau groupe dirigeant. S’il hésite et tergiverse, il sera renversé. Or rien de ce que l’on entend ne respire la conviction. Bien au contraire, c’est le mot de Shakespeare qui prédomine : « Je vous rugirai comme un rossignol. » Prenons le cas des retraites, qui sont une des causes principales de l’endettement français. Au mieux, on entend des propositions visant à insérer dans ce régime une part de capitalisation. Mais cette idée ne résoudra rien, car on fera peser de plus en plus de charges sur les actifs en raison de la baisse du nombre de cotisants. Quant à la diminution des dépenses de l’Etat, on est dans l’homéopathie, quand il faudrait y tailler à la hache.

La patience des Français ne dépend plus que du crédit que l’Etat pourra contracter pour maintenir un minimum d’allocations. Là encore, on peut prévoir de grandes difficultés qui naîtront de la présence sur le sol national d’immigrants en grand nombre qui sont bénéficiaires de toutes sortes d’aides difficilement tolérées en période de disette budgétaire. Toute mesure visant à les restreindre sera exploitée par le parti des frustrés et brandie par eux comme une manifestation de racisme. Seul un effort de pédagogie aurait une chance d’apaiser les tensions, mais il ne faut pas rêver : quand les esprits s’échauffent, ils n’entendent plus rien de raisonnable.

Si pédagogie il doit y avoir, elle doit commencer dès à présent. Or les émissions qui pourraient s’en charger se gardent bien de s’engager sur cette voie. Les journalistes n’ont pas d’autre ambition que de conserver leur poste et leur rémunération. On ne peut leur jeter la pierre, car ils ne sont pas maîtres de leur emploi. C’est donc aux propriétaires des médias que revient la responsabilité d’alerter les Français et de proposer des solutions. Or ils sont eux-mêmes d’une incroyable lâcheté. Comme s’ils n’étaient pas assis sur des milliards et n’avaient donc pas grand-chose à craindre. Mais ils sont très inexpérimentés en matière d’information et ont la fâcheuse habitude de confier à de supposés connaisseurs de la chose médiatique le soin de raconter n’importe quoi au peuple.

Curieusement, cela ne semble pas heurter les Français lucides, que les débats télévisés distraient et qui s’en contentent. Un de mes amis, excellent chef d’entreprise, se régalait tous les soirs de tels débats, et dès le matin allait en discuter au café avec des amis en prenant son petit déjeuner, puis repartait ragaillardi vers son bureau pour diriger son entreprise vers des jours meilleurs qui ne viendraient jamais. Je ne l’ai pas vu depuis un certain temps et je n’ose pas l’appeler de peur de remuer le couteau dans la plaie.

Evidemment, il reste la prière, et il reste les miracles. On ne peut en méconnaître la possibilité. De là à faire des plans sur leur venue, il y a un grand pas à franchir. On ne peut donc plus compter vraiment que sur la conviction acharnée et l’amour de la patrie. Bon courage à tous.

Claude Reichman

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Boule de neige !

Boule de neige

La révolution que les Français attendent aura lieu l’hiver prochain. Je vous en livre par avance l’exact déroulement
♣♣♣

Franchement, je n’aurais jamais imaginé qu’un geste aussi anodin pourrait avoir de telles conséquences. Je descends de chez moi, qu’est‑ce que je vois ? La rue toute blanche. Il avait neigé la nuit entière. Je me mets à dégager ma voiture, et c’est au moment ‑ je m’en souviens très bien ‑ où j’en étais à la vitre arrière que l’envie m’a saisi. Une envie irrésistible. J’étais mû par une force qui ne venait pas de moi. J’ai pris une bonne poignée de neige, je l’ai serrée entre mes paumes et je me suis retrouvé avec dans la main droite, eh oui, une boule de neige.

C’est alors que l’épicier est sorti de sa boutique en portant un cageot de mandarines. Avant même que j’aie pu prendre conscience de ce que je faisais, la boule quitte ma main et, au terme d’une trajectoire inexorable, frappe l’épicier entre les deux yeux. Son cageot tombe, les mandarines roulent dans la neige comme un feu d’artifices. J’avais deux solutions : m’enfuir ou m’excuser. Je choisis la seconde, surtout parce qu’il m’avait vu. Je vais vers lui :

‑ Je ne vous ai pas fait mal, Monsieur Triquet ?
‑ C’était vous, Monsieur Moulin ?
‑ Ben oui.

Son front, ses joues, ses sourcils étaient pailletés de neige. Alors je lui ai dit :

‑ Monsieur Triquet, vous ressemblez au Père Noël.
‑ Ah bon ?

J’ai sorti mon mouchoir et je lui ai essuyé le visage.

‑ Non, non, Monsieur Moulin, ne vous dérangez pas.
‑ C’est la moindre des choses, Monsieur Triquet.

Après, on a ramassé les mandarines, et quand le cageot a été de nouveau rempli, il m’a dit :

‑ Tout de même, Monsieur Moulin, je n’aurais pas cru ça de vous.
‑ Eh ben, moi non plus.

On a éclaté de rire tous les deux, et c’est alors qu’il m’a dit :
‑ Dites donc, si on attaquait le boulanger ?
‑ Le boulanger ?
‑ Oui.
‑ A coups de boules de neige ?
‑ Oui.
‑ Faudrait le faire sortir.
‑ Vous en faites pas.

On s’est planqué derrière une voiture, Triquet et moi, et on a fabriqué une bonne provision de boules de neiges. Triquet en a pris une et il l’a lancée de toutes ses forces sur la vitrine de la boulangerie.

‑ Tenez‑vous prêt, Monsieur Moulin.

Ca n’a pas manqué. Le boulanger est aussitôt sorti sur le pas de sa porte. A ce moment, Triquet m’a crié : « Go ! », et on s’est mis à le canarder. Le pauvre, il ne savait pas ce qui lui arrivait. Ca tombait comme à Gravelotte. Il se protégeait

comme il pouvait, la tête entre les bras. J’avais presque pitié de lui. Bientôt on a été à court de munitions. Alors Triquet m’a crié :
‑ On va le rouler dans la neige.
‑ Ecoutez … non, Monsieur Triquet.

Il était déjà parti à l’assaut. Alors je l’ai suivi et, ma foi, on a roulé le boulanger dans la neige. Quand il s’est relevé, il était tout blanc et, en fait, ça ne le changeait pas tellement. Je ne peux pas dire qu’il était vraiment en colère, mais il n’avait pas l’air non plus très content. Alors je lui ai dit :

‑ Excusez‑nous, Monsieur Ménard, c’était pour s’amuser.
‑ Tout de même, Monsieur Moulin, je n’aurais pas cru ça de vous.
‑ Ben … moi non plus … Remarquez, je n’étais pas seul.
‑ C’est quand même vous qui avez commencé, a dit l’épicier.
‑ Je l’avoue.

On a aidé Ménard à s’épousseter de toute la neige qui le recouvrait, et c’est alors qu’il nous a dit :

– Dites donc, si on attaquait les gamins ?

Il y a une école juste à côté de chez nous et c’était l’heure de la rentrée.

– Ouais, génial ! a fait Triquet.
– Et vous, Moulin ?
– Ouais … d’accord.

Vous comprenez, je ne pouvais pas me dégonfler. Alors tous les trois, Triquet, Ménard et moi, on s’est planqué derrière une camionnette et on s’est mis à fabriquer des boules. Juste à ce moment, Mme Chimbrizat sort de chez elle, comme tous les matins, avec sa robe de chambre matelassée et les pieds nus dans ses mules, pour aller chercher son pain et son lait.

‑ Mais qu’est‑ce que vous faites là ? qu’elle nous dit.
‑ Ben vous voyez, Madame Chimbrizat, on fait des boules de neige.
‑ Pourquoi faire, Monsieur Ménard ?
‑ On va attaquer les gamins.
‑ Ah bon ? Est‑ce que je peux faire des boules moi aussi ?

‑ Ecoutez, Madame Chimbrizat, c’est plus de votre âge.

Il faut dire qu’elle a quatre‑vingt‑trois ans.

‑ Monsieur Ménard, mon âge ne vous regarde pas.

Et elle s’est mise au travail avec nous. Quand Ménard a demandé : « Prêts ? », d’une seule voix, Mme Chimbrizat, Triquet et moi on a répondu: « Prêts ! ». Et l’offensive a commencé. Un déluge de fer ! Berlin ! Les pauvres gosses couraient dans tous les sens pour se mettre à l’abri, mais ils en prenaient plein la poire. Ah, c’était beau à voir. Pas mal de gens du quartier étaient sortis de chez eux, attirés par les cris. « Qu’est‑ce qu’il se passe ? Qu’est‑ce qu’il se passe ? » ils demandaient. Et nous on répondait : « C’est les vieux qui attaquent les jeunes ! » « Ouais, génial », criaient‑ils en choeur. Et ils se mettaient à canarder les gosses avec nous.

Après, on est allé attaquer le lycée. On était une belle troupe. Au moins trente ou quarante. Triquet, Ménard, Mme Chimbrizat et moi, on marchait en tête, Ménard tout en blanc, Mme Chimbrizat pieds nus dans ses mules, Triquet avec son passe‑montagne bien enfoncé jusqu’aux yeux, ce qui lui donnait un air farouche, et moi avec mon porte‑documents sous le bras. Le lycée, quel carnage ! On avait été obligé d’enfoncer les portes parce que les élèves étaient déjà entrés. On les a fait s’aligner le long d’un mur et on les a canardés comme à la foire. Les profs, on les avait séparés en deux. Ceux qui étaient d’accord canardaient avec nous. Les autres, on les avait mis avec leurs élèves et on leur tirait dessus. Et sans ménagement, croyez‑moi.

Après le lycée, on a foncé sur la Fac de Lettres. On était bien quatre ou cinq cents. On marchait en scandant: « C’est les vieux qui attaquent les jeunes, c’est les vieux qui attaquent les jeunes ! » Mme Chimbrizat criait aussi fort que les autres, croyez moi : « C’est les vieux qui attaquent les jeunes, c’est les vieux qui attaquent les jeunes ! ». Elle chevrotait un peu, mais sa voix s’affermissait à mesure que nous marchions.

Quand on est arrivé devant la Fac, on a été bloqué par un double cordon de CRS. Les manifestants et les CRS sont restés face à face un court moment, et puis Mme Chimbrizat s’est mise à crier : «CRS avec nous, CRS avec nous ! ». Et tout le monde a repris : « CRS avec nous, CRS avec nous ! » Après, on a crié :
« Mort aux jeunes ! Mort aux jeunes ! » Et puis ensuite: « Vieux et flics, même combat ! Flics et vieux, ça ira ! » Le commandant des CRS s’est avancé et a crié : « Qui est le chef, chez vous ? » On s’est regardé un moment les uns et les autres, et puis spontanément Triquet, Ménard et moi on s’est avancé. Triquet s’est retourné et a dit : « Madame Chimbrizat, venez aussi ! Il faut une femme avec nous. » On a marché vers le commandant des CRS et à ce moment‑là il s’est passé une chose vraiment stupéfiante : les CRS se sont mis à nous applaudir ! Ce que voyant, nos troupes se sont mises à applaudir aussi. Quand on est arrivé près du commandant des CRS, il nous a dit : « Vous êtes les plus forts. Je me mets à vos ordres. » Et il nous a salués militairement. Mme Chimbrizat lui a rendu son salut, et je vous assure que malgré sa robe de chambre matelassée et ses mules, elle avait un air très martial. Nous avons fait rapprocher nos troupes. Et là il y a eu, avec les CRS, des scènes de fraternisation vraiment très émouvantes. J’ai vu un vieux briscard, moustache en croc, visage couturé, qui pleurait dans les bras d’un métallo. Certains faisaient don de leur casque à nos manifestants et leur apprenaient à manoeuvrer la visière anti‑émeutes, tout le monde s’embrassait. Je n’oublierai jamais Mme Chimbrizat portée en triomphe par un jeune CRS blond qui hurlait: « Vive mémé ! »

Avec les CRS, on a pris la Fac de Lettres. Après, ç’a été la Fac de Sciences. A midi, nous étions maîtres de la ville. Un émissaire est venu nous dire que le préfet voulait absolument s’entretenir avec nous. Alors on a crié : « A la préfecture ! » Et toute la troupe s’est ébranlée. La place de la préfecture était noire de monde. La foule nous acclamait : « Vivent les vieux ! Vivent les vieux! » On est allé à quatre voir le préfet, les quatre mêmes : Ménard, Triquet, Mme Chimbrizat et moi. Le préfet nous a dit:

‑ La situation est grave.
‑ Nous savons, Monsieur le Préfet.
‑ Ce que vous ne savez peut‑être pas, c’est que votre exemple est contagieux. Les gens ont été prévenus par la radio et à l’heure actuelle, dans toutes les villes de France, des millions de manifestants font ce que vous avez fait et attaquent les jeunes à coups de boules de neige. Le gouvernement ne contrôle plus la situation. Alors, comme vous êtes les initiateurs du mouvement, j’ai reçu mission du président de la République, du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur, et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés…

Là, Mme Chimbrizat a crié : « Poil au nez ! », et c’est un peu tombé à plat parce qu’il y avait une réelle tension, un suspense dramatique, et que tout le monde avait conscience de vivre un moment historique.

Alors le préfet a repris :

– … en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, poil au nez, puisque vous l’exigez, j’ai reçu mission de vous demander d’accorder une entrevue au président de la République.

Nous nous sommes interrogés du regard tous les quatre et nous avons dit :

« D’accord ». Alors le préfet a dit : « Je vais le chercher ». Il n’a pas eu le temps de le faire, car le président est entré aussitôt dans le bureau. Il devait écouter à la porte.

‑ Madame, Messieurs, a‑t‑il commencé, dès que j’ai appris les événements qui se déroulent dans votre ville, j’ai sauté dans un avion…

Là, j’ai eu très peur que Mme Chimbrizat dise poil à ce que vous pensez, mais heureusement elle s’est tue.

– … j’ai sauté dans un avion, et me voici. De quoi s’agit‑il ?

‑ Monsieur le Président, c’est les vieux qui attaquent les jeunes.

Triquet avait parlé d’une voix très ferme, pas impressionné du tout. Alors le président l’a regardé avec un sourire charmeur et lui a dit :

‑ Et moi, Monsieur Triquet, suis‑je un jeune ?

Malgré son sourire, il avait quand même l’air inquiet. La réponse de Triquet ne dut pas le rassurer tellement :

‑ Monsieur le Président, ça se discute.
‑ Eh bien, discutons‑en.

Alors on a discuté. Finalement on est arrivé, au bout d’une heure de négociation, à un compromis. Nous donnerions l’ordre aux manifestants de rentrer chez eux à condition que le président vienne auparavant avec nous et lance une boule de neige symbolique sur un enfant pris au hasard dans une école maternelle. Au balcon de la préfecture, c’est Mme Chimbrizat qui a annoncé l’accord à la foule. Celle‑ci a applaudi à tout rompre, ce qui prouve que nous avions bien négocié. Et puis le président a embrassé Mme Chimbrizat, et là ça été du délire. Le président a ensuite pris la parole et a commencé :

‑ Je vous ai compris. Je sais ce que vous avez voulu faire…

Il a dû arrêter là son discours faute de hauts parleurs, car à ce moment le courant a été coupé à la suite d’une rupture des fils électriques sous le poids de la neige qui s’était remise à tomber à gros flocons.

Le pays se mit à vivre sous le règne des vieux. Mme Chimbrizat faisait un discours télévisé tous les soirs au journal de 20 heures. Son indice de popularité devint rapidement plus élevé que celui de toutes les personnalités politiques. Et puis un beau matin, ce fut le redoux. La neige fondit brusquement. Les jeunes, qui n’osaient plus sortir, se montrèrent à nouveau. Les vieux rentrèrent chez eux. Bref, tout redevint comme avant, c’est‑à‑dire comme maintenant. Les événements de l’hiver se perdirent peu à peu dans l’oubli. Nous eûmes un moment l’espoir qu’on nous autoriserait à défiler le 14 juillet sur les Champs-Elysées. Mais finalement un échelon du corps des balayeurs de la ville de Paris fut choisi à notre place. On oublia même de donner la Légion d’honneur à Mme Chimbrizat, que le président, sur le balcon de la préfecture, avait pourtant solennellement promis de décorer lui‑même. On ne nous fêta pas, on ne nous décora pas, mais il y a une chose qu’on ne pourra jamais nous enlever : la fierté de nous être battus pour nos idées. Alors une fois encore, crions tous ensemble comme autrefois : « Vivent les vieux ! »

Claude Reichman

 

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