Ascoval vous connaissez, c’est cette aciérie issue de la restructuration de Valourec, spécialiste du tube en acier, et qui était menacée de disparition.
British Steel vous connaissez, c’est l’entreprise britannique qui a repris Ascoval parce qu’elle redoutait les effets dévastateurs du Brexit sur son activité.
British Steel a obtenu gain de cause (par jugement de la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg du 2 mai 2019) mais très vite sont apparues quelques « difficultés » puisque British Steel a annoncé la semaine dernière qu’elle était en grande difficulté et qu’elle avait besoin d’au moins 100 millions GB£, la veille du jour du versement des fonds pour le rachat d’Ascoval.
Néanmoins, British Steel n’aura pas eu à attendre longtemps car, Brexit ou pas, la Haute Cour britannique a ordonné sa liquidation judiciaire pure et simple ; ce qui signifie que les actifs de British Steel au Royaume-Uni vont être vendus pour payer les salariés et indemniser les fournisseurs …
British Steel va donc disparaître et 4 500 employés du groupe au Royaume-Uni vont perdre leur emploi.
Néanmoins, côté français on continue l’opération et là où ça devient intéressant c’est qu’elle est basée pour l’essentiel sur un financement public de 47 millions € apportés à la fois par l’Etat (25 millions €), la région Hauts-de-France (12 millions €) et Valenciennes Métropole (10 millions €).
De son côté, British Steel doit aussi apporter 47,5 millions € qui seraient, aux dernières nouvelles, payés par le contribuable britannique et le pire c’est que c’est en désespoir de cause que British Steel, propriété du fonds d’investissement Greybull Capital, a été retenue car les repreneurs d’Ascoval se sont succédés les uns derrière les autres … avec une caractéristique constante : la faillite du repreneur potentiel avant toute reprise ; ce qui ne manque pas d’interpeller !
Comment se fait-il que seuls des canards boiteux se soient intéressés à Ascoval ?
Il faut aussi replacer les choses dans leur contexte et rappeler que cette affaire constitue la suite d’une opération lancée en 2016 pour sauver Vallourec de la faillite et dans laquelle l’État stratège a déjà investi, conjointement avec le japonais Nippon Steel Sumitomo, un milliard € par le biais de Bpifrance, banque d’investissements publics entièrement financée par … vos impôts !
Investir 50 millions € de plus pour sauver l’emploi de 271 salariés ne constitue donc en regard de cette dépense que de la peccadille ; même si cela représente, pour chaque emploi « sauvé », un coût de 173 432 € à la charge du contribuable français et autant à la charge du contribuable anglais ; soit donc environ 350 000€ d’argent public par emploi au total.
Certes, il ne s’agit que de prêts qui ont donc vocation à être remboursés … si l’entreprise est sauvée mais, eu égard au passé de l’entreprise et à la fragilité des repreneurs, on peut légitimement en douter.
Bercy, par la voix de Bruno Le Maire, se montre néanmoins rassurant car « Cette procédure n’inclut pas l’aciérie de British Steel de Saint-Saulve, qui est détenue par Olympus la maison mère de British Steel » surtout que, en cas de problème, « on trouvera des solutions pour que les investissements se fassent …» même si selon le délégué CFDT local « On est dans le flou total et l’angoisse à nouveau ».
Nous voilà donc pleinement rassurés … quant au bien fondé et la viabilité de cette opération et on ne peut qu’admirer la splendide manoeuvre des cerveaux de Bercy et de l’Etat stratège car bien évidemment, sans l’argent de l’Etat c’est à dire vos impôts, rien de tout cela n’aurait été possible.
Néanmoins, la faillite de British Steel impacte d’ores et déjà la société France Rail d’Hayange, déjà filiale British Steel, située elle en Moselle, qui emploie environ 420 personnes et qui produit des rails et a été rachetée en 2016 à l’indien Tata Steel.
En fait, cette opération qui se résume pour l’instant à subventionner une entreprise en faillite pour reprendre une autre en faillite est, vous l’avez compris, essentiellement politique et se résumera donc juste à un gaspillage des derniers publics et le fait que le contribuable britannique soit mis aussi à contribution ne peut en aucun cas être considéré comme rassurant ou satisfaisant !
Mais, rassurez-vous, tout cela ne coûte rien puisque, conformément à la règle en vigueur chez nos élites, c’est l’Etat qui paie. On comprend mieux ensuite pourquoi le Trésor Public met ensuite autant acharnement à récupérer des impôts dus ou pas sur le pauvre contribuable français ; il faut financer toutes ces opérations qui ne coûtent rien !
Cela me rappelle, et certains d’entre vous s’en souviennent sûrement, les chantiers naval de La Ciotat (13) et de la Seyne sur Mer (83) « sauvés » à grand coups de subventions publiques avant de sombrer complètement après avoir coûté une véritable fortune aux finances publiques ! Les subventions payaient les salaires, les charges sociales et les frais de fonctionnement … sans pour autant permettre de faire de bénéfices !?!
Les hommes changent, les mauvaises pratiques restent surtout lorsqu’il s’agit, pour des politiciens fermement incompétents, de sauver, aux frais des autres, leur image publique !
On est donc en présence d’une cascade de faillites et, évidemment, on va passer d’une urgence à l’autre et recourir encore une fois aux fonds publics pour sauver France Rail, elle aussi !
Là où le procédé devient suspect c’est lorsque le gouvernement nous apprend par ailleurs que le chômage diminue et qu’il n’a jamais été aussi bas depuis 10 ans …. On en viendrait presque à croire que la situation s’améliore franchement de ce côté-là !
Pourquoi alors dépenser autant d’argent pour sauver si peu d’emplois ?
Les créations d’emplois compenseront naturellement ces défaillances ?
Ne serait-ce pas plutôt que le chômage continue de monter mais que des « aménagements statistiques » permettent pour l’instant de le masquer ?
Les politiciens français et leurs collègues hauts fonctionnaires n’essaient en fait que de gagner un peu de temps ; juste avant une échéance électorale qui s’annonce particulièrement difficile pour le pouvoir !
Néanmoins, ce n’est pas en maintenant en vie à coup de subventions publiques des canards boiteux qu’on redressera l’économie et l’industrie !
Tout cela est à la fois lamentable et choquant et qu’on ne me dise pas que maintenir en état de survie temporaire des entreprises non compétitives incapables de faire face à leurs charges constitue une stratégie industrielle et une gestion responsable des deniers publics !
Bruno le Maire, énarque et ancien haut fonctionnaire, ministre de l’économie qui ne connaît rien au monde de l’entreprise mais principal artisan de ce fiasco, va bien entendu s’excuser devant les français et démissionner de ses fonctions de ministre des finances ?
Euh, non même pas ; au contraire, il persiste et il signe !
Il faut se rendre à l’évidence, nous avons bien des champions de classe mondiale mais ce n’est pas dans l’industrie qu’on les trouve, c’est dans l’administration et on ne peut que rester admiratifs devant un tel talent !!!
Bien cordialement à tous
Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce)
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Quand je pense à ma famille des résistants de 1940 à 1945 qui s’est battue et a donné sa vie à ce pays la France ce pays du mensonge et de la médiocratie (des noms de rues et avenue témoigne du sacrifice de ma famille).
J’ajoute que Les politiques n’ont de cesse de féliciter les administrations , les Multinationales qui nous ruinent , et pas un mot à ceux du secteur privé TPE-PME , travailleurs pauvres ..etc , et qui tous les jours se lèvent très tôt pour payer des taxes et impôts gargantuesques.
Certaines Administrations mais pas seulement qui n’en ont jamais assez pour nous ruiner avec les Multinationales Françaises qui sont aidées par milliards d’€ suite à des déficits et mauvaises gestions accumulées ( exemple prêt garanti par l’état de plusieurs milliards à taux zéro à Peugeot , comblement par milliards d’€ des pertes d’Air France , Renault, EDF, SNCF….etc, etc , sauvées de la faillite) , des milliardaires par copinages qui n’ont jamais créé d’entreprise. De plus PEUGEOT ne remercie pas les français..
Le total de ce qui ne « coûte rien » se monte à combien (disons depuis 1980)
Enorme : des centaines de milliards € entre la SNCF, EDF, AREVA, les chantiers navals, Valourec, Alstom, … plus toutes les opérations à caractère social …
On peut l’évaluer à au moins 3000milliards, dettes officiel, (j’arondis bien sur, …, si peu…)
très ..très ..longtemps .
après alston, ASCOVAL et ca sera le tour en juillet de général Electric
et bien sur on continue a embaucher des dizaines de milliers de fonctionnaire sous statuts SNCF ..pleins de douaniers alors qu’il n’y a plus de frontières ..et des profs qui travaillent 12h par semaines !
A coté de cela mes cotisations URSAFF (csg qui passent de 80–>500€ sur T3:T4)
Pauvre FRANCE
En plus vous savez que dans nos impots, si on à la taxe flax, (sur dividendes par ex.) prélevé donc à la source, si on choisit le barème de l’IR, on doit cocher une case, et tout se recalcule automatiquement. Système qui fonctionne trés bien, (bien sur en acceptant que l’impôt est obligatoire) , apparemment les banque inscrivent ces sommes dans la ligne prélèvement à la csg non déductible; vous me direz qu’en cochant la case pour le calcul à l’IR, ils auraient pu modifier automatiquement la ligne, de non déductible à déductible, et ben non…. Trops simple, on doit le faire manuellement…, si vous le savez bien entendu…,
Oui, il y a une perversion fiscale derrière ce système.
Les frais déductibles ne sont pas automatiquement comptabilisés c’est donc au contribuable de les indiquer alors que la banque sait combien elle a prélevé et qu’elle l’a dit au TP. Simplement, un petit oubli fait gonfler la note fiscale. Mesquinerie …
En ce qui concerne la Flat Tax (et encore c’est moins grave qu’avant Macron) l’option du paiement de l’impot au barème et non au forfait doit être faite avant le 30 novembre de l’année de perception auprès de la banque qui verse les revenus du patrimoine. A defaut, imposition à la flat Tax au taux de 13% alors que le contribuable peut être imposé à moins voire pas du tout. La encore, un petit gain fiscal pour l’Etat si le contribuable ne sait pas son taux d’imposition.