L’imposture des politiciens

Nos vieilles démocraties partent en lambeaux et comportent de nombreux vices.

L’une de leurs caractéristiques est de permettre la liberté d’expression et en particulier celle de politiciens en mal d’électeurs, de popularité et de mandats électoraux confortablement rémunérés … et les périodes électorales constituent le terreau favorable aux élucubrations politiciennes.

Cultivant des apparences trop souvent trompeuses, quelques uns de ces candidats au vote populaire sont de vulgaires agitateurs et d’autres des idéologues bornés dont il est d’ailleurs curieux d’observer qu’ils se recrutent le plus souvent dans les classes sociales les plus aisées ; ce qui laisse à penser soit qu’il faut un certain confort de vie pour réfléchir à des problèmes qui n’ont pas lieu de se poser (réchauffement climatique) soit qu’ils ont besoin, eu égard à leur confort matériel, de se faire penseurs et créateurs d’idées pour s’occuper l’esprit et, croyant alors détenir la vérité, qu’ils ont bien entendu envie d’imposer aux autres sans en mesurer les conséquences !

Etonnamment, ils trouvent toujours des responsables à la (mauvaise) situation et, curieusement, ce sont toujours les autres ! En vrac, l’Europe, l’€, l’Allemagne trop riche et trop industrielle, l’Irlande ou le Luxembourg pour leur fiscalité trop légère, les GAFA, les fraudeurs, les gilets jaunes ….

La seule vérité est que les seuls responsables sont les politiciens français qui ont « joué du modèle social à la française » en « s’appuyant » sur la dette et en distribuant sans compter l’argent qu’on n’avait pas.

Le revers de cette politique a été un alourdissement insensé de la fiscalité et des prélèvements obligatoires qui font, qu’en comparaison, tous les autres pays de l’Union Européenne sont désormais, en regard, des paradis fiscaux !

Il ne faut donc pas être dupe du manichéisme irresponsable des politiciens qui promettent tout et n’importe quoi avec l’argent des autres ; d’autant plus que promettre tout et n’importe quoi n’a jamais fait une politique.

Le casino fiscal où l’on gagne à tous les coups est un mythe, pour ne pas dire une imposture. On ne peut pas promettre en même temps une baisse des impôts et une hausse des services publics et des aides sociales.

Accessoirement, demander à Bercy, « créateur d’impôts », de réduire les impôts, c’est comme demander à un alcoolique de réduire sa consommation d’alcool !

Les premiers résultats de la grande consultation montrent que le premier souhait des contributeurs est la diminution de la fiscalité … ce qui n’est pas une grande nouvelle puisque c’était déjà la revendication première des gilets jaunes !

On s’est demandé pendant longtemps quel était le niveau maximum de fiscalité admissible : aujourd’hui on le sait, on l’a atteint !

On a donc réussi l’exploit de passer 4 mois à discutailler pour en arriver au point que tout le monde connaissait déjà.

E Macron et son gouvernement, dont la principale politique a été d’essayer d’alourdir fortement la fiscalité en utilisant l’argument écologique, sans engager aucune autre réforme, l’ont bien senti et claironnent désormais à qui mieux mieux qu’ils vont réduire les impôts !

Suprême audace, par une véritable inversion de la réalité, ils essaient même désormais de se faire passer pour des réformateurs !?!

L’éloquence a toujours bénéficié en France d’un a priori favorable. Seulement, on ne dirige pas un pays en se gargarisant de mots et on le voit de manière magnifique avec E Macron qui a réussi, sous les commentaires laudateurs d’une presse largement complaisante, à faire détester le libéralisme, en se faisant passer un libéral, sans avoir jamais eu une seule mesure ou attitude libérale ; ce qui est quand même un comble !

On peut même affirmer qu’il en est à l’exact opposé puisqu’il a essentiellement une vision mussolinienne de l’Etat (tout dans l’Etat rien en dehors de l’Etat).

Seulement, quand l’Etat prend le contrôle de tout il devient … le responsable de tout et E Macron ne peut pas ensuite en tirer un argument selon lequel les français ne vivraient que d’assistanat et seraient réfractaires aux réformes; surtout quand les réformes consistent en une couche supplémentaire d’impôts !

On attend donc de voir quelle issue triomphale sera donnée à ce fameux grand moment de propagande dont le but premier était d’étouffer le mouvement de contestation populaire auquel le gouvernement était confronté ?

On ne diminuera pas les impôts parce que l’Etat dépense trop, on ne peut pas non plus augmenter les impôts sous peine de révolte, on va donc … augmenter l’endettement des générations futures !

On va donc continuer à faire ce qu’il ne faut pas faire alors que nous n’avons plus de marge de manœuvre et que le pays vient, depuis mars, d’entrer en récession !

Bien cordialement à tous !

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A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, après un DEA de droit commercial de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage désormais ma vie entre la France et la Grèce. Européen convaincu, je suis persuadé que le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

2 réflexions sur « L’imposture des politiciens »

  1. Allons nous vraiment accepter d’endetter nos enfants ?

    Une fois passé ce constat accepté par Edouard PHILIPPE sur l’intolérance des Français aux impôts, la pression repose désormais sur les épaules d’Emmanuel Macron pour le jour de Saint-Paterne, le 15 avril.

    Ce que le premier ministre Edouard Philippe s’est chargé de rappeler dans son discours, c’est que : «Nous sommes parvenus à une situation où hésiter serait pire qu’une erreur, ce serait une faute. Le besoin de changement fiscal est si radical que tout conservatisme, toute frilosité, serait, à mes yeux, impardonnable. »

    Or il est impossible que le gâteau commun confectionné par les français puisse s’agrandir en confiant les moyens de production du pays aux fonctionnaires de l’Etat.

    La preuve par l’URSS et par la RDA.

    Aucun homme d’Etat français, depuis un siècle, n’a proposé une réforme profonde de la fiscalité mettant, en avant d’abord, un puissant enrichissement de la nation, au lieu de l’appauvrissement des plus riches.

    Nos hauts fonctionnaires de Bercy, s’agissant de réformes fiscales ne pensent qu’à des taxes pour les autres, pas de diminuer leurs avantages.

    On dirait les fermiers généraux et la maltôte. La preuve taxes et impôts augmentent en nombre comme en niveaux de prélèvements.

    Appauvrir les riches ne peut pas enrichir les pauvres. Il suffit, en effet, d’un seul départ en exil d’un entrepreneur très riche pour appauvrir une très grande quantité de pauvres. Or les exils continuent.

    A l’exception d’une augmentation de la dette que beaucoup pressentent, seule une réforme fiscale permettant à notre pays d’augmenter considérablement son PIB constitue un espoir d’apaiser le conflit apparu entre le pouvoir et le peuple.

    Quel réformiste se sent capable d’y parvenir? Macron peut-être que oui ? Qui d’autre ? Personne !

    Une vraie et grande réforme fiscale est pourtant urgente. Quels sont les meilleurs principes de base pour la construire ? Personne n’y songe !

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