J’ai vu disparaître, complètement, l’idée de la responsabilité personnelle dans laquelle j’ai été élevé. Cette idée me convenait, elle a guidé ma vie, elle l’a aussi terriblement handicapée.
Pour tout dire, cette idée est démodée, totalement démodée.
Elle a été remplacée par le mutualisme, le socialisme. Ces « valeurs », aujourd’hui adoptées par tous, ont été pensées sous leurs formes actuelles au milieu du 19° siècle. Quelques esprits éclairés de l’époque comprenaient les conséquences funestes qui immanquablement surgiraient du « mutuel-socialisme », notamment la disparition de la responsabilité personnelle, sans laquelle rien ne peut être bâti.
J’ai conscience que mon propos est un peu « bateau », je vais l’accompagner d’un exemple, ce sera peut-être plus « performant ».
L’automobile
Ce moyen de transport individuel expose particulièrement le conducteur à la mise en cause de sa responsabilité personnelle.
Mettons qu’une frange, minime, des conducteurs soit composée d’indécrottables chauffards. Allez, disons 10%, je crois que c’est beaucoup. Evidemment, ils génèrent d’inacceptables dégâts.
Pressentant un gros gâteau à venir, les assureurs s’impliquèrent dans cette aventure. Notons que, philosophiquement, l’assurance est faite pour couvrir un risque lié au hasard et non à une faute délibérée, d’où déjà une difficulté au départ.
Mais bon, l’assurance couvrant les chauffards, ils purent s’en donner à cœur joie. Bien plus, en 1958 l’Etat intervint rendant cette assurance obligatoire. Ce fut une tuerie sur la route.
Revoyons le film.
Si les conducteurs, dès le début, avaient été responsables de leurs actes, je veux dire qui si, non assurés, ils avaient dû payer en monnaie et en prison leurs fautes de conduite, gageons que les chauffards se seraient beaucoup moins épanouis. Nous n’aurions pas eu cette mentalité d’irresponsabilité qui a envahi la route dans les années 60 et 70.
La suppression de la responsabilité individuelle par la mutualisation anonyme du risque a tué, férocement. C’était une finalité incontournable.
C’est là que Zorro est arrivé. Pas d’organisation sociale sans responsabilité.
L’Etat a pris les choses en mains. Jusque là rien d’anormal. Mais, au lieu de sanctionner les fautifs et de laisser les autres libres, l’Etat a inventé une usine à gaz chargée de déterminer qui allait être le futur coupable, de telle sorte qu’il soit sanctionné avant même d’avoir fauté.
L’Etat a dit en gros : « je suis capable de trouver parmi vous le responsable, avant qu’il soit responsable », Zorro et Madame Irma, quoi.
Pour faire plus simple, tous les chauffeurs furent considérés comme des chauffards en puissance, la preuve en étant rapportée dès qu’ils s’écartaient des millions de panneaux et de règles qui se mirent à envahir la route, accompagnés de milliers de gendarmes pour constater les infractions.
Conclusion.
La déresponsabilisation du chauffard par la mutualisation du risque routier a d’abord créé le chaos, puis amené une suspicion généralisée, et enfin une oppression pesant sur tous. C’est le cycle naturel du socialisme.
La responsabilité individuelle naturelle est effacée par la mutualisation, puis inévitablement remplacée par une présomption de responsabilité déterminée par l’Etat et imposée par la force, par l’oppression.
Résultat.
La folie meurtrière routière a été endiguée, mais au prix de sanctions à 90% inadaptées, ratant le plus souvent leurs cibles, qui ont généré un dégout pour l’automobile, que cette industrie paie cash.
C’est-à-dire que, faute d’avoir mis les chauffeurs face à leurs responsabilités dès le début, ce fut la fête à « Neuneu » pendant 40 ans, pour finir en « jus de boudin », la route étant devenue une gigantesque zone de garde à vue.
Vous pouvez observer ce principe partout ou le mutuel-socialisme s’épanouit.
Le cycle est toujours le même :
Suppression de la responsabilité personnelle par la mutualisation, chaos, instauration d’une responsabilité artificielle par la loi, suspicion généralisée, résistance des individus, emploi de la force, oppression, rupture d’énergie, faillite.
Bien cordialement. H. Dumas