Ce titre légèrement provoquant peut paraître farfelu, je pense sincèrement que ce n’est pas le cas.
Il y a une synergie probable entre, d’un côté la nouvelle pensée économique de gauche conceptualisée par le référent intellectuel Jacques Généreux et portée publiquement par M. Mélenchon, de l’autre le capitalisme sauvage des pays communistes Russie et Chine, et enfin le leader fou – ou peut-être pas — de la Corée du Nord Kim Jong-Un.
Pour comprendre cette synergie il faut d’abord fixer notre pensée :
Oui, l’économie libérale impose des règles. Donc, oui le libéralisme économique n’est pas la jungle, ses stimuli ne sont pas la loi du plus fort et la violence.
L’occident est le détenteur le plus avancé de ces règles qui émanent de son long passé économique. Ces règles tournent autour de trois points : la liberté d’entreprendre, la propriété privée, le respect du consommateur.
Ces règles sont constamment trahies par les hommes politiques d’Etat envahissant le monde économique alors qu’ils répondent à d’autres stimuli.
Par exemple, la notion de consommateur, de propriété privée et de liberté d’entreprendre n’est pas la même pour un aménageur privé que pour une société d’économie mixte détenue par les pouvoirs publics, ceux qui ont eu à s’intéresser à l’urbanisme le savent. Les français qui ne trouvent plus à se loger aussi.
Par exemple aussi la dérive des banques vient de leur connivence avec les hommes de l’Etat, qui sont leurs principaux emprunteurs garantis par l’impôt. La crise des « subprimes » a été induite par les facilités d’emprunts immobiliers exigées des banques par les politiques.
Ces trahisons répétées des règles fondamentales de l’économie du fait des politiques ont perverti la pensée des dirigeants de nos entreprises, le plus souvent simples cadres supérieurs peu enclins à se sacrifier pour défendre un concept.
Ce point fondamental précisé, continuons la réflexion.
La pensée économique de la gauche communiste portée par Jacques Généreux est assez simple :
Elle ne renie plus l’économie, c’est-à-dire la nécessité du capital, du marché, de l’entreprise, ce qu’ils appellent le capitalisme en quelque sorte.
Elle se contente de trois affirmations :
-1- Les détenteurs du capital sont malfaisants, c’est donc l’Etat qui doit le détenir en sa plus grande part, donc eux les dirigeants de l’Etat.
-2- Les frontières sont essentielles, elles servent à protéger et non à isoler. Sur ce point notons un peu de retard à l’allumage. Quel entrepreneur aujourd’hui ne pense pas en termes de consommation mondiale, de séduction de sept milliards et demi de consommateurs ?
-3- Le marché est destructeur. Le peuple est naturellement honnête et travailleur, inutile de l’encadrer, de le motiver, mais il faut le protéger de ses envies de consommation qu’il ne peut pas gérer seul par manque d’information. L’ancienne rengaine : « chacun donne en fonction de ce qu’il gagne et chacun reçoit en fonction de ses besoins », n’est plus à l’ordre du jour. Le matérialisme communiste pur et dur, le transfert de richesse immédiat, laisse la place à une morale faites de croyances et d’affirmations hasardeuses.
Nous l’appellerons morale, mais en fait c’est un dogme dont l’observance est laissée à l’appréciation des chefs, sans référence objective.
Tout n’est donc que morale. Morale d’Etat évidemment. D’un Etat de gauche bien sûr. Que chacun doit respecter. Tous seront fatalement classés en fonction de ce respect. Très important donc.
Nous arrivons au point global où la morale de l’Etat de gauche, morale imposée, dogmatique, tient de lieu de sélection à la place de la compétence, du travail, de l’efficacité. Cela vaut évidemment pour l’économie.
Tout régime dogmatique agit ainsi.
Nous pourrions par exemple nous reporter aux désastres de l’URSS face aux armées Hitlériennes quand Staline au moment de l’attaque purgeât son armée de ses généraux de valeur, pas assez fidèles au dogme de son point de vue, pour les remplacer par des membres du parti malheureusement incompétents militairement. Ce détail coutât aux russes des milliers de morts inutiles.
Le capitalisme sauvage Russe et Chinois
La sélection sociale par le respect de la morale imposée, du dogme, dont nous venons de parler, tient lieu d’organisation sociale en Russie et en Chine depuis des décennies.
Dans ce contexte l’économie, contrairement au monde occidental, n’est plus un des piliers moraux de la société qui est entièrement bâtie sur le dogme moral de l’Etat.
Du coup, l’économie n’a plus lieu d’être morale, libérale selon nos critères.
Finis le respect du consommateur, la liberté d’entreprendre pour tous, la propriété privée garantie, puisque l’Etat et sa morale régissent tout.
Il suffit alors que l’Etat ne se sente plus tenu par une philosophie égalitariste, qu’au nom de la rationalisation économique il ne soit plus la propriété affichée du prolétariat, pour que ceux qui prétendent le représenter puissent agir en capitalistes tout en s’affranchissant des règles que le capitalisme occidental a mis plusieurs siècles à édifier.
C’est ainsi qu’est né, en Russie et en Chine, le capitalisme sauvage qui ravage le monde.
C’est un déplacement artificiel de la morale économique naturelle vers une morale dogmatique artificielle qui permet de libérer l’activité économique de toute morale. C’est la voie royale vers le capitalisme sauvage. Avec la même méthode, le Christianisme a collé ça sur le dos de l’Occident pendant presque deux mille ans.
Pendant combien de temps la Russie et la Chine vont nous le faire subir ?
Nous arrivons à la Corée du Nord.
Qui peut croire que ce pays de misère serait capable de fabriquer une bombe atomique ?
Personne. Et surtout pas ceux qui se rappellent comment un autre va-nu-pieds, Mao Tsé Toung, a pu être armé jusqu’aux dents par Staline dans le dos de Tchang Kaï-Chek, au nez et à la barbe des américains et du monde occidental.
A cette époque aussi la morale économique occidentale était battue en brèche. La morale dogmatique de l’époque était déjà le communisme, mais dans sa version primaire. La Chine pro-occidentale avait été corrompue d’un côté et infiltrée de l’autre. Bilan 50 millions de morts.
Aujourd’hui Chine et Russie, filles du communisme primaire, sont donc devenues des capitalistes sauvages, gageons qu’elles sont toujours, comme par le passé, complices pour tenter de dominer le monde.
A l’aune de cette analyse la complicité entre la Corée du Nord, la Russie et la Chine, ne fait pas de toute. Elle explique le rire moqueur du petit Kim Jong-Un.
Récapitulons
Déplacement en catimini d’armes de la Chine et de la Russie vers la Corée du Nord.
Critiques morales des dirigeants de la Corée du Sud et des autres pays liés au monde économique occidental en Asie.
Infiltration et corruption de ces pays, suivies d’une inévitable déstabilisation politique intérieure. Culpabilisation des occidentaux.
Souhaits hégémoniques traditionnels des communistes, aujourd’hui qui plus est devenus des capitalistes sauvages.
Exactement la stratégie de Mao. La messe est dite, l’invasion en marche, la guerre va suivre. M. Mélenchon s’en réjouit sans doute, c’est son camp qui avance, hélas.
Cordialement. H. Dumas
La morale de l’histoire c’est que les Etats n’ont pas de morale … juste des intérêts et les intérêts de ceux qui les dirigent !