Le 10 décembre 2015 un air de liberté a soufflé sur Saint-Paul-Lès-Dax lors de la conférence d’Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFRAP,– (Fondation pour la Recherche sur les Administrations et les Politiques publiques). L’iFRAP a pour but d’« effectuer des études et des recherches scientifiques sur l’efficacité des politiques publiques, notamment celles visant la recherche du plein emploi et le développement économique, de faire connaître le fruit de ces études à l’opinion publique, de proposer des mesures d’amélioration et de mener toutes les actions en vue de la mise en œuvre par le Gouvernement et le Parlement des mesures proposées ».
La France se débat depuis des dizaines d’années avec des problèmes économiques récurrents dont la cause est endogène.
Toute crise mondiale, du premier choc pétrolier en 1973, au terrorisme en 2015 (grâce auquel le président de la République a décidé de s’affranchir du Pacte de Stabilité Européen, qui d’ailleurs n’a jamais été respecté), en passant par la crise dite des subprimes ou dite financière de 2008, sert d’alibi à l’incurie de nos politiques.
Toute amélioration de la conjoncture mondiale ne peut profiter pleinement à la France, qui étouffe, corsetée par ses règlements et écrasée par ses prélèvements obligatoires.
Parfaitement dans les objectifs de sa fondation, Agnès Verdier-Molinié a abordé les problèmes auxquels notre pays est confronté et, sans bouleverser la société française, elle a proposé un certain nombre de solutions de bon sens. Ainsi, puisque son programme n’ébranle pas le modèle français, mais suggère des aménagements pour réduire ses défauts et améliorer son fonctionnement, il est permis de penser qu’un tel programme est acceptable par les Français. Cette brise légère serait bien utile pour gonfler les voiles du navire France aujourd’hui en panne.
Malheureusement les hommes de l’État ne veulent pas faire ce petit pas. Par exemple le Président de la République lors de ses vœux 2016 à la nation s’est cantonné à des remèdes aussi usés qu’inefficaces. 500000 nouvelles formations seront mises en place. L’apprentissage, autre serpent de mer et vieille lune, sera développé. Un programme de grands travaux, en particulier dans le cadre de la transition énergétique, sera lancé.
Si le chômage reste vraiment la première priorité, son premier remède ne doit pas être trouvé dans l’économie dirigée qui en est la cause, mais dans la liberté économique.
Il est certes vrai que dans un pays socialiste comme la France, où les Français subissent plus de 57% de prélèvements obligatoires et où une réglementation intrusive sans fin règne, la moindre ouverture vers le libre choix et la responsabilité individuelle, le plus petit recul de l’État auraient des effets bénéfiques spectaculaires. Agnès Verdier-Molinié a entrebâillé la porte de la liberté mais pourquoi ne pas l’ouvrir en grand ?
Relisons Bastiat :
« Se conserver, se développer, c’est l’aspiration commune à tous les hommes, de telle sorte que si chacun jouissait du libre exercice de ses facultés et de la libre disposition de leurs produits, le progrès social serait incessant, ininterrompu, infaillible. » La Loi
Et encore :
« La fonction publique, la fonction privée ont toutes deux en vue notre avantage. Mais leurs services diffèrent en ceci, que nous subissons forcément les uns et agréons volontairement les autres; d’où il suit qu’il n’est raisonnable de ne confier à la première que ce que la seconde ne peut absolument pas accomplir.
Pour moi, je pense que lorsque le pouvoir a garanti à chacun le libre exercice et le produit de ses facultés, réprimé l’abus qu’on en peut faire, maintenu l’ordre, assuré l’indépendance nationale et exécuté certains travaux d’utilité publique au-dessus des forces individuelles, il a rempli à peu près toute sa tâche.
En dehors ce cercle, religion, éducation, association, travail, échanges, tout appartient au domaine de l’activité privée, sous l’œil de l’autorité publique, qui ne doit avoir qu’une mission de surveillance et de répression. » Profession de foi électorale de 1846
Vaste programme !