Inutile de se prendre la tête, rien n’est plus simple, plus naturel, plus ordinaire que le socialisme.
Tout tourne autour de l’idée de responsabilité.
Chacune des situations dans laquelle l’homme se trouve est la suite implacable d’évènements dont quelque chose ou quelqu’un est responsable.
La difficulté tient au fait que cette responsabilité, bien que toujours existante, ne peut pas, la plupart du temps, être attribuée. Ici certains placent le hasard, Dieu ou les Dieux, ou toute autre solution visant à donner une explication à une responsabilité indéfinissable, inconnue, et à la maîtriser.
Il n’en reste pas moins qu’une part de cette responsabilité, même si elle est infime — disons 20% pour donner un chiffre, mais sans doute moins — peut être parfaitement attribuée, dépend directement d’une décision humaine.
C’est cette part de responsabilité définissable qui fait la grandeur de l’homme, qui induit la morale, qui inspire l’idée du bien et du mal, en un mot qui structure la vie de l’homme sur terre, sa liberté de choix, donc sa liberté tout court.
Parallèlement, l’énorme part de la responsabilité non attribuable a, du fait de son volume, des incidences beaucoup plus conséquentes sur les hommes que celle qui découle de leurs actions volontaires, de leur responsabilité attribuable.
Ces conséquences sont évidemment acceptées quand elles sont favorables, inversement elles ne sont pas souhaitées quand elles sont défavorables.
Or, elles sont souvent défavorables.
Aussi, depuis la nuit des temps, il se lève des escrocs qui prétendent pouvoir gérer, par la soumission de l’esprit ou par l’organisation matérielle, le rythme et le résultat des évènements à responsabilité inconnue.
Le préalable qu’ils exigent systématiquement à leur prétention de gérer l’impondérable et ses responsabilités est que nous leur confions la gestion de l’intégralité de nos actions, y compris celles qui seraient normalement de notre propre ressort.
En réalité le marchandage est le suivant : « Le groupe auquel nous vous conseillons – ou nous vous imposons — d’adhérer sera en mesure de faire en sorte que les évènements dont vous n’avez pas la maîtrise, dont vous ne connaissez même pas l’origine, soient maîtrisés par nous et de ce fait vous épargnent, ne vous soient pas hostiles. En échange de quoi, vous nous confiez la maîtrise de votre libre arbitre, de votre parcelle de pouvoir personnel. Alors, pour vous, la vie ne sera que plaisir et absence totale de responsabilité. »
Le socialisme n’est que le énième avatar de ce marché de dupe, où l’individu est dépossédé de son libre choix au motif fumeux avancé de la maîtrise de la part de notre humanité qu’en réalité personne ne peut maîtriser. Rien de bien nouveau.
Les conséquences du socialisme
Une fois que l’homme a perdu son libre arbitre pour ne pas avoir à assumer les responsabilités qu’il ne saurait gérer, il s’aperçoit de deux choses :
– L’ingérable reste ingérable, sa vie a toujours sa part de mystère, ses hasards catastrophiques ou heureux.
– La perte de son libre arbitre — même s’il était infime — enlève tout sens à sa vie.
C’est ce deuxième point qui ronge toute société socialiste, qui ronge notre société au socialisme bivalent. Socialisme de droite et de gauche puisque les deux vendent la même chose : « donnez-nous votre liberté, nous vous garantissons le bonheur ».
Tout le monde le comprend, l’objectif unique de ces escrocs de l’émotion est le pouvoir qui leur est confié à l’occasion de ce marché de dupe.
Il y a ceux qui sont conscients de cette situation, qui n’avaient pas naturellement envie de gérer leur part de libre arbitre, qui pensent faire une bonne affaire en l’abandonnant contre la sécurité collective qui leur est promise. Siècle après siècle ils courent de déception en déception. Mais, comme il s’agit de générations différentes l’oubli fait son œuvre, et ils sont toujours gaillards pour se ramasser une nouvelle fois.
Il y a ceux qui n’ont pas compris la combine et qui croient posséder encore leur liberté. Ce sont ceux-là qui souffrent le plus. Ils s’imaginent libres de leur petit espace de choix personnel, ils pètent un câble lorsqu’ils comprennent le piège.
La plupart du temps, ensuite, la résignation prend le dessus jusqu’à ce que l’ambiance globale se déstabilise. Alors là, ils deviennent dangereux.
Ils composent une foule qui, finalement, n’a jamais eu l’occasion de tester les conséquences d’agir au titre de son libre choix, qui est incapable de concevoir ce qu’est une responsabilité, qui ne différencie plus le bien du mal.
Le socialisme, qui a pris le pouvoir total, leur a fabriqué une liste de « libres choix imposés » qui leur sert d’ersatz de personnalité. Cela va de la préservation du climat à celle des patois ou des faux défavorisés – parce que s’occuper des vrais c’est évidemment plus compliqué et plus contraignant – jusqu’au prosélytisme le plus primaire qui fait d’eux de bons petits soldats uni-penseurs.
Pendant ce temps, les réfractaires sont à l’état sauvage.
Les sauvageons que nous abritons en banlieue ou ailleurs ne sont pas le fruit unique d’une religion, ni plus ni moins con qu’une autre, ils sont d’abord passés par le néant, l’éradication, de leur libre choix en 18 ans d’Education Nationale Socialiste.
N’ayant pas adhéré, pour diverse raisons, aux « libres choix imposés », leur propre libre choix est en friche. Rien ni personne de responsable autour d’eux pour étalonner leur propre sens des responsabilités.
Le drame
Malheureusement, le socialisme ne génère pas que ces sauvageons, somme toute marginaux, il génère plus globalement l’idée que son échec pourrait n’être qu’un simple problème de personne ou d’obédience, mais que le principe d’abandonner la maîtrise difficile de son libre arbitre reste possible, qu’obtenir en échange un bonheur tranquille est réalisable. Qu’il suffit, tout en gardant le même principe, de changer les hommes ou les incantations.
C’est ainsi que le socialisme est le seul initiateur, en plus des sauvageons, du Front National. Un exploit dont nous paierons la facture. Front National = socialisme puissance dix.
Car, hélas, ce n’est pas demain que le libéralisme, qui implique l’acceptation pour chacun de son libre arbitre et de ses conséquences, verra le jour.
L’ambiance actuelle ne permet pas de penser que la société puisse prendre le chemin de la liberté et de son corolaire la responsabilité.
Au contraire, elle s’engage, à fond la caisse, vers celui de l’aliénation, de la dépendance, de l’échec pour tous, avec simplement un renouvellement des cadres escrocs.
Bien cordialement. H. Dumas
J’en pense au moins autant