Brigitte Macron et l’intemporel harcèlement

Brigitte Macron engagée contre le harcèlement scolaire.

https://youtu.be/ALQcaKzSMYc?si=Aoa3ZBkMm7nvFh_J

Qui pourrait ne pas applaudir ? Le sujet est consensuel, le risque faible. D’autant que son discours reste dans le registre émouvant, sans s’aventurer dans le réel global.

Car la vraie question n’est pas d’éradiquer seulement un type harcèlement à l’école — même si celui qu’elle dénonce est véritablement grave — mais de dénoncer la globalité du harcèlement.

En réalité aujourd’hui, le harcèlement : c’est l’école.

Du moins telle qu’elle est organisée par l’Éducation nationale, dont le point culminant est évidemment Parcoursup et ses angoisses inutiles pour l’élève, toutes dues aux failles de l’Education Nationale, le harceleur.

L’instruction, elle, devrait être un bien commun, accessible à tout moment, selon les besoins et les capacités de chacun : un espace libre. Ce que l’informatique rend possible à grande échelle, comme l’imprimerie l’avait permis à plus petite.

Transformer ce bien commun en concours permanent — version agricole « du plus beau taureau » — est un non-sens.

En faire la clef de voûte de la pyramide sociale est pire encore.

L’école m’a appris ceci : faire sagement ce que demande la hiérarchie ne garantit ni la tranquillité ni le bonheur.

Cela forme seulement à se faire entuber en souriant et en étant gentil… ou, si l’on est de nature méchante, à entuber les autres avec le même sourire.

J’ai vu aussi la vengeance des derniers sur les premiers — ils le paieront plus tard — et le harcèlement gratuit des bornés sur les faibles, moins fréquent mais le plus émouvant. C’est ce dernier dont Brigitte Macron parle : le plus télégénique.

Mais à propos de harcèlement…

Le discours enflammé de Brigitte est fort à propos face à un harcèlement beaucoup plus massif qu’elle ne nomme jamais : le harcèlement de Bercy.

Le harcèlement n’est pas un sport réservé aux cours d’école. Il repose toujours sur trois piliers : violence, répétitivité, isolement.

Qu’est-ce qui coche mieux ces cases que le fisc ?

Avec en prime une dimension dont personne ne parle : l’indifférence, voire l’acquiescement, des spectateurs.

Car il faut le dire : il n’y a pas de harcèlement sans spectateur. Le harceleur a besoin d’être vu.

Et là, Bercy est champion toutes catégories.

Non seulement il assume ses harcèlements, mais il en tire la justification de son existence. C’est le comble : persuader le pays entier qu’on ne harcèle pas, qu’on « sert » le peuple, que ce harcèlement est la justice même.

Comme quand les cancres persuadent la classe que harceler les premiers serait « bon » pour tout le monde.

Les harcèlements de Bercy touchent pourtant tout le pays, au moins par leurs conséquences. Et, tout le monde fait mine de ne rien voir.

Dernière tocade : taxer toujours plus les successions, au prétexte qu’elles seraient immorales.

Argumentation stupéfiante : ceux qui ont accumulé 3 000 milliards de dettes reprochent aux Français d’avoir 9 000 milliards de capital.

C’est pourtant la démonstration parfaite de l’incompétence de l’Etat en matière de gestion patrimoniale.

Donc ce capital privé, qu’ils veulent transférer à l’État par l’impôt ? Il disparaîtra évidemment. Ils le reconnaissent eux-mêmes en exposant leurs propres chiffres.

On passe pudiquement sur la nécessité du capital en économie et sur le fait que l’État ne peut emprunter que parce que ce capital privé existe… capital qu’il se fait fort de mobiliser à tout moment grâce à la peur et au harcèlement fiscal, domaine où il est champion mondial.

Alors, le harcèlement et Madame Macron ? Qu’elle m’appelle : je lui expliquerai.

Pour ma part, je dois au harcèlement fiscal la misère en fin de vie, un casier judiciaire pour m’être révolté, et une solide désillusion.

La question devient : les tribunaux accorderont-ils demain l’euthanasie aux désespérés fiscaux qui viendront la demander ? Tant l’absurdité du harcèlement fiscal empoisonne notre société.

Le retour à l’impôt constitutionnel, avec ses limites, est une urgence.

Il ne semble pas que Brigitte en ait pris la mesure, alors que son engagement contre le harcèlement aurait dû l’y conduire naturellement.

Mais suis-je bête : Brigitte est dépendante des harceleurs fiscaux. Évidemment.

Bien à vous.

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

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