Quand la haine du capital cache la passion du fric.

Fille aînée de l’Eglise, la France sort groggy des rapports des hommes de l’Eglise à la sexualité. L’abbé Pierre étant la cerise sur le gâteau.

Pour que la prise de conscience populaire de l’addiction majoritaire au sexe des hommes de l’Eglise soit possible, il a fallu d’abord la laïcité, c’est à dire la séparation entre l’Eglise et le pouvoir, entre la croyance et la force. Puis un peu plus d’un siècle… 120 ans.

À partir du moment où chacun a le droit à ses croyances dans le respect de celles des autres, la croyance est ce qu’elle doit être : une relation personnelle à la vie, que chacun gère comme il le souhaite. Ce qui permet de vivre en paix, sans se mutiler ou se tuer les uns les autres.

La laïcité fut une mutation profonde, qui pour l’Eglise a demandé des siècles, mais qui a été accessible au plus grand nombre. Elle est aujourd’hui majoritaire dans la pensée, bientôt, sans doute, en toute sérénité.

Hélas, une autre croyance a envahi notre pays : l’égalitarisme.

Fantasme et croyance — alliés à la force par le biais de nos hommes de l’Etat et de la fiction qu’est l’Etat, qui leur permet d’exister et de monopoliser la force — sont de nouveau les maîtres de nos vies.

Cette croyance génère une haine du capital, du même type irraisonné que celle de l’Eglise pour le sexe.

Comme il n’y a pas de vie sans sexe, y compris sous ses formes les plus baroques, il n’y a pas d’économie sans capital, y compris sous ses formes les plus baroques. L’absence d’économie mène à l’état de misère.

Rappelons que capitaliser consiste à accumuler puis à transmettre, en toute chose, y compris en économie. Aussi que le capital constitué appartient à tous, quel qu’en soit le détenteur, que sa répartition ne peut se faire qu’à travers une économie libre, seule à même de confier le capital à ceux qui possèdent les compétences pour le conserver et le faire fructifier.

La haine du capital n’est qu’une attitude, elle ne correspond à aucune réalité. Elle est le contre coup d’une obsession, comme l’abstinence face aux pulsion sexuelles.

La haine du capital est liée à l’obsession pour le fric de ceux qui ne savent pas le gagner ou qui ne veulent pas faire les efforts nécessaires pour cela.

Le problème est sa liaison avec la force quand elle est portée par les hommes de l’Etat. Car alors la situation échappe à la population, la réflexion n’est plus de mise, la force contraint, tout le monde doit haïr le capital.

Une révolution laïque séparant le capital et la force est indispensable.

Le chemin va être long et pénible.

La Cour des comptes est exemplaire à ce sujet.

Prétextée comme garante de la probité des hommes de l’Etat, qui justifierait le dédain et la haine du capital, elle dissimule, sous des apparences d’enquêtes, leur cupidité et leur corruption, leur passion aveugle pour le fric.

Il faut lire un rapport de la Cour des comptes sur un sujet et une collectivité que l’on connait pour percevoir l’hypocrisie de ces rapports, qui plus est inutiles et sans possibilité d’intervention.

Aujourd’hui, c’est le comble, la Cour des comptes propose de taxer plus lourdement les successions. Or le capital est long à créer, cela demande souvent plusieurs générations, la taxation des successions est donc une entrave lourde à l’accumulation de capital, voire la garantie de sa disparition par éparpillement.

Sans taxation, le capital transmis intact pourra continuer son accumulation si les héritiers sont compétents, se retrouvera en d’autres mains, mais toujours capitalistiques, si les héritiers sont incompétents.

Alors que la taxation retirera le capital de sa fonction économique pour le voir disparaitre dans le cadre de dépenses sans retour.

Toute l’absurdité de la croyance égalitariste s’est emparée de notre société, à tous les niveaux, les principaux prêtres n’y croient absolument pas, ils sont seulement obsédés par le détournement du capital à leur profit.

Seule la ruine ouvrira les yeux des Français, ce sera trop tard.

Ils ont été dévastés pendant des siècles, laissés dans l’ignorance, mis en esclavage moral et intellectuel par une Eglise établie sur une croyance divine située dans les cieux, ils signent aujourd’hui pour plusieurs siècles en faveur d’une nouvelle croyance matérialiste qui va tuer leurs acteurs économiques et les plonger dans la misère.

La séparation entre la politique et l’économie est une urgence.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

3 réflexions sur « Quand la haine du capital cache la passion du fric. »

  1. La France a 86 fonctionnaires pour 1000 habitants et l’Allemagne en a 55 / 1000 habitants. La question est par exemple= a quoi servent les Agences régionales de santé, alors que les hôpitaux fonctionnaient parfaitement avant ces ARS ?

    L’industrie française en 1970 représentait 35% du PIB et en 2024 7% du PIB. Tout est dit sur la liberté et le déclin de la démocratie de la France et des pays de l’OTAN soumis aux USA et UE.

    Une question= A quoi servent en France Les Députés, Sénateurs, Président de la République, Gouvernement, aux ordres de l’UE et des USA ?
    Marc TOUATI: Le gouvernement Barnier va-t-il sauver la France ou la plonger dans une crise grecque, nous allons droit vers l’abime grec? écoutons= https://www.youtube.com/watch?v=9vyEzPS8plU

  2. les membres de la Cour des Comptes sont frustrés à la limite du tolérable ! Travailler sur des chiffres fastidieux, en déduire des malversations éventuelles et voir tous leurs efforts anéantis par un classement sans suite dans disons 99% des cas ne les encourage guère.Si au moins ils avait un pouvoir de sanction, tout changerait et les « affaires » sortiraient de la chape de plomb de l’hypocrisie du législateur (les députés couards et veules)

  3. Quand pour collecter des fonds, il participait volontiers dans les années 1950 au jeu radiophonique de Zappy Max : « Quitte ou Double », cet anti-capitaliste d’abbé Pierre ne semblait pas maudire alors le caissier de l’émission, le bien-nommé : « MONSIEUR TIROIR ! »

    Mais, oublions une fois pour toute ce mauvais berger des « sans-logis »
    (devenu à la longue le « saint patron des squatteurs »)
    et entretenons bien vivace la chère mémoire d’un autre ecclésiastique
    qui fut son contemporain (et son contraire absolu) :

    Raymond-Léopold BRUCKBERGER (1907-1998),
    dominicain, à la fois ami de Georges Bernanos et de Louis Pauwels,

    collaborateur du « Figaro-Magazine » (de la grande époque)
    et auteur (entre autres) de ce très bel essai intitulé :

    « LE CAPITALISME : MAIS C’EST LA VIE ! » (paru chez Plon en 1983)

    On croit lire réellement, en plus d’une page, un précurseur catholique d’Henri DUMAS !

    EXTRAIT CHOISI :

    « On ne sort pas du capitalisme sans retomber dans la barbarie, sans s’expatrier de la civilisation.
    Tout cela va très loin en conséquences diverses dont la première est que répudier le capitalisme, le capital, la capitalisation, c’est du même coup s’aliéner de l’échange des biens, y compris des biens spirituels, c’est retomber dans une déchéance de la condition humaine dont nous n’avons absolument aucune idée.
    Car en toute vérité il est impossible de vivre une vie proprement humaine hors du capitalisme. Quand je roule sur une autoroute, je suis solidaire de celui qui, il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, a inventé la roue. J’en suis solidaire et j’en suis l’héritier comme de celui qui, plus récemment a inventé le moteur à explosion. Quand j’allume ma pipe, je suis solidaire de cet ancêtre beaucoup plus lointain qui le premier a réussi à faire du feu avec deux silex et à le capter. (…).
    Quand je pense à Dieu, je suis solidaire et l’héritier de Jésus-Christ qui nous l’a révélé dans la chair, mais je suis aussi l’héritier du lointain écrivain de la Genèse qui nous a décrit en termes d’épopée la création du ciel et de la terre, et je suis l’héritier de ma mère qui la première, et je ne sais plus en quels termes, m’a parlé de Dieu. (…). La vie de ce cerveau social que je suis, c’est le capitalisme, c’est mon capitalisme, qui fait de moi un être civilisé, hors duquel je ne serai qu’une brute, un gâteux, une espèce de cadavre social, en pleine décomposition, et qui n’a de nom dans aucune langue. »

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