PRIVATISER BERCY : LANÇONS LE DEBAT

Au premier abord la formule parait farfelue.

Alors, relativisons, évoquons d’abord une idée farfelue en son temps:

Vers 1983, la limitation de vitesse était à ses débuts, l’informatique aussi. Mon fils, qui avait à l’époque un peu moins de vingt ans, fut porteur d’une idée. Il imagina que les tickets d’autoroute pourraient inclure le temps passé sur l’autoroute et, à la sortie, sanctionner les dépassements de la vitesse autorisée. Je trouvais cette idée géniale. Elle accréditait la réalité d’une vitesse limitée, mais elle laissait une part à la liberté. Celui qui usait de cette liberté et dépassait la vitesse devait en échange s’arrêter dans l’attente du temps qui lui était imparti, s’il ne voulait pas être verbalisé. Partant du principe que ce n’est pas la vitesse qui tue mais la perte de contrôle du véhicule, dont la vitesse peut être une raison, cette solution limitait la vitesse à une prise de risque maîtrisée. En effet, les cas de perte de maitrise du véhicule par la vitesse sont le plus souvent liés à une course poursuite entre automobilistes, les entrainant à dépasser leurs capacités. Les courses poursuites sont constantes entre automobilistes, cette idée les éradiquait. Pourquoi engager une course si l’on sait qu’il faudra ensuite affronter le ridicule d’un arrêt à la prochaine station? IBM contactée avait affirmé pouvoir mettre en œuvre ce principe de contrôle. L’idée fut présentée à Georges Frêche, alors proche du Président Mitterrand. L’éclat  de son rire raisonne encore dans l’amphithéâtre de la faculté de Montpellier où cette idée lui fut présentée. Dommage, depuis sur les routes aucun espace de liberté, la répression totale est la seule réponse à la vitesse. Les bien-pensants imposent leur intégrisme, finis les rêves de belles voitures, les rêves de vitesse même limitée. La route, pour ceux qui l’ont connue libre, est devenue un espace sinistre où il est conseillé de se déplacer le moins possible, où délation et mesquineries sont devenues le lot de chaque kilomètre parcouru. L’idée « farfelue » de mon fils, qui date de trente ans, va voir le jour, mais sur des tronçons réduits d’autoroute et amputée de sa dimension essentielle: la préservation d’un espace de liberté et de responsabilité personnelle, ça change tout.

Privatiser Bercy n’est pas une idée farfelue:

– 1°- La spirale des dépenses publiques doit être cassée. Or, aujourd’hui, rien n’y fait. Les efforts d’information engagés par des organismes sérieux comme « Contribuables Associés » ne permettent pas d’influer sur l’agrandissement du gouffre de la dette publique. Nul pourtant n’ignore ce qui nous attend, il suffit d’observer nos voisins impécunieux. En fait, il est constant que ce n’est pas l’intelligence qui gouverne le groupe, mais l’organisation qui a été mise en place qui s’impose. Ici, le fait que l’ordonnateur des dépenses publiques « l’élu » est celui-là même qui en retire les bénéfices, sans participer de sa poche à ces dépenses, rend toute tentative de maîtrise inopérante. L’incestueux Bercy doit être dissocié des élus. C’est le premier motif justifiant sa privatisation. Il suffit de se rappeler les dérives du Crédit Lyonnais, lorsqu’il a été banque d’Etat.

– 2°- Le contribuable ne doit plus être un assujetti. Si l’on peut accepter l’idée que dans le cadre de sa mission régalienne l’Etat a un droit  légitime à imposer l’impôt et que le contribuable doit alors accepter le rôle d’assujetti, il n’en n’est pas de même lorsque l’Etat se pique d’une dimension de moralité économique. Beaucoup comme moi, même s’ils ne paraissent pas  majoritaires, pensent que la morale est un problème strictement privé, que lorsque l’Etat s’en mêle il ne fait que déresponsabiliser les individus sur ce point essentiel, sans pour autant afficher de son côté des résultats significatifs. Donc, lorsque l’Etat exige un impôt pour se mêler de morale, c’est lui qui est demandeur. Nous n’avons pas besoin de lui à ce sujet, c’est lui qui a besoin de nous. Nous ne sommes pas ses assujettis, mais ses clients. Nous pouvons donc  exiger le droit à un choix, nous devons pouvoir désigner nous-mêmes quel sera le collecteur qui nous convient le mieux. Celui qui nous laissera, à contribution égale, le plus de liberté et de marge de manœuvre pour mener à bien notre enrichissement personnel dont l’intérêt ne contrarie pas celui de l’Etat bien au contraire. C’est le deuxième motif de privatisation: une offre de collecteurs d’impôts, en concurrence, dans laquelle nous pourrons choisir en tant que clients.

-3°- Il n’y a pas besoin d’un grand paragraphe pour soutenir que les frais de collecte seront diminués des deux tiers si cette collecte est réalisée par des organismes privés et non par l’Etat. C’est le troisième motif évident de privatisation.

Beaucoup d’autres motifs plaident en faveur d’une privatisation de Bercy.

Par exemple le fait de rendre le pouvoir aux élus, ils en sont aujourd’hui dépossédés par Bercy, qui prétend détenir seul la vérité économique de l’Etat.

Ou encore celui de voir le collecteur défendre ses clients face à l’élu, devenant ainsi un régulateur informant ses  clients des demandes qui lui sont transmises par l’Etat.

Le chantier que j’ouvre ici demande une large réflexion, mais il vaut la peine d’être engagé. Lui seul, accompagné de la démocratie participative, permettra  d’imaginer une société transparente et au service de tous.

Ce blog vous est ouvert. Vos commentaires sont importants. Nous pouvons aller ensemble jusqu’à la constitution d’une association pour la privatisation de BERCY. Cordialement. Henri Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

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