Henri DUMAS vérifié
par…Francis JAMMES
ou
Des sermons et des quêtes
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QUESTION : S’imposant dans les discussions comme un mal nécessaire, le contrôle fiscal, par ses montants fabuleux et ses sommes introuvables, ne serait-il pas avant tout une illusion collective ?
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AFFIRMATION :
Henri DUMAS. Citation avec constitution de partie civile devant le Tribunal Correctionnel de Montpellier (époux Dumas contre Alain Coutolleau).
[Page 9] : « Il y a lieu de présenter la réalité de la société française, de son rapport à l’économie, de son outil de répression fiscale, de son usage, pour qu’apparaisse dans sa réalité la torture fiscale, que l’opinion publique ignore et ne veut pas voir. L’opinion publique croit que la torture fiscale, le pillage fiscal, lui sont bénéfiques, c’est une lourde erreur. »
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ILLUSTRATION :
[N.B. (Sébastien MILLERAND) : C’est nous qui soulignons les passages importants.]
Francis JAMMES. Les Muletiers astrologues. Chronique du mardi 3 janvier 1933, publiée à l’origine dans : La Liberté du Sud-Ouest, et recueillie par Michel HAURIE dans le Bulletin n° 24 (décembre 1996) de l’Association Francis Jammes (Orthez, 4e trimestre 1996), intitulé : Chroniques de Francis Jammes (1925-1937).
[Texte intégral, pages 49 et 50] :
« Je crois avoir approché trop d’hommes divers pour ne pas un peu connaître l’homme politique de nos jours et, parmi les dirigeants, n’avoir pas observé chez tous la même tare : le désir presque sadique d’imposer leur tyrannie à ceux qu’ils gouvernent au nom de la liberté, en trois mots : de les brimer.
Brimer signifie, à la lettre : s’emparer d’un pauvre homme, tel que Sancho Pança, qui représente assez bien le bon peuple, le déposer de force au milieu d’une large couverture tenue aux quatre coins par des muletiers sans vergogne qui, d’un brusque mouvement de détente, envoient se promener en l’air leur victime impuissante et furieuse.
L’esprit de brimade, je le ressens plus aigu aujourd’hui que jamais dans les palabres bouffonnes de ministres improvisés qui se préparent à réprimer vertement les « fraudes fiscales ». Cela veut dire, sans doute, que l’on enverra des agents du fisc perquisitionner dans les tiroirs déjà mis à sec par l’Etat lui-même. Je vois d’ici la tête de tel hôtelier, de tel éditeur, de tel épicier, livrant sa caisse et ne pouvant montrer aux crocheteurs légaux que les pellicules de son cuir chevelu.
Mon ami Charles Dupuis, qui vient d’être nommé vice-président de l’Institut des Sciences morales et politiques, un économiste de tout premier plan, me disait : « Dès qu’un impôt prend un caractère vexatoire, c’est qu’il est établi par des incapables. »
Et le plus drôle, dans l’affaire, est d’entendre ce dictateur d’un jour, après quelques lapées dans l’assiette au beurre, vous parler de quinze, dix-sept, vingt milliards-ce qui éblouit certainement son épouse et son petit garçon quand on prend le café.
Comme l’on ressent bien que ce jongleur « francs-or » ne comprend rien à ces chiffres qui deviennent aussi peu accessibles à notre entendement que les mesures interplanétaires ou correspondantes aux périodes géologiques !
Puisque j’en suis à ce chapitre, lisez donc le dernier volume de Pierre Termier : « Mélanges », que publie avec une préface digne d’elle, sa fille Jeanne Boussac-Termier. Vous y verrez ce que l’un des plus hauts génies de cette Terre, qu’il a décrite, explorée, sondée avec tant d’amour, qui se penchait précisément sur des nombres qui ne réagissent plus que dans les nombres de notre subconscience, était fier de son titre de membre de la Conférence de Saint-Vincent-de Paul.
On sait là le prix du pain. Mais à la Chambre ?
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