Le mieux serait de donner la parole aux Français !

Le mieux serait de donner la parole aux Français !

Faire des économies est toujours très difficile. Ce couple très aisé s’y était résolu en raison d’une baisse de ses revenus, mais voyant que se séparer de son cuisinier ou d’une de ses trois voitures n’était pas pensable, il finit par décider de supprimer les croquettes du chat. Il en va de même pour la France. L’essence est chère dans notre pays, mais c’est surtout parce qu’elle est lestée de 60 % de taxes. A ceux qui demandent un allègement de celles-ci, le ministre de l’ « économie » (si, si, ça s’appelle comme ça) répond que « c’est une triple aberration » et l’explique avec toute la bonne conscience de l’énarque en majesté. Bien entendu, il a ses raisons. Mais ceux qui la sautent dès le début du mois aussi. Alors disons le franchement : il s’agit d’un problème de société.

Une société qui ne parvient plus à nourrir tous ses membres est à réformer d’urgence. Les bien nourris n’y voient aucune nécessité. Ils pensent que si des gens sont pauvres, c’est parce qu’ils n’ont pas envie de travailler. Les « amis des pauvres » (je viens d’inventer ce parti politique) disent qu’il suffit de prendre aux riches pour résoudre le problème. Alors le gouvernement crée une « haute autorité de l’enrichissement » à qui est confiée la mission de prendre « les dispositions adéquates ». Les premiers enrichis seront les fonctionnaires de la haute autorité qui y auront trouvé matière à haute rémunération en adéquation avec leur haute mission.

Et ainsi de suite, comme disait Tchékhov, illustrant l’éternel immobilisme de l’éternelle Russie. Allons, pas de désespoir, la France est éternelle aussi. Elle peut se passer de réformes. Mais peut-être pas d’une révolution. Nous verrons bien, comme on dit dans les hautes sphères, où l’on est persuadé qu’il ne se passera rien. Il est de fait que depuis des décennies, il ne se passe rien en France. Bon, il y a de temps à autre un peu d’agitation, mais tout le monde finit par rentrer à la maison et l’impôt dans les caisses de l’Etat.

C’est ici que je vous arrête, comme aimerait le faire Macron qui n’hésite pas à diligenter ses pandores vers les malheureux qui l’ont sifflé et qui n’écopent que de simples amendes pour le moment. Le régime ne tient que par ses 250 000 policiers et gendarmes. C’est une évidence. Mais chacun conviendra que c’est une situation très fragile. Non parce que les forces de l’ordre seraient dans le doute, mais parce qu’on voit bien qu’il ne faudrait pas grand-chose pour qu’elles soient débordées. Le rapport du nombre est accablant. A 250 000 on ne tient pas face à une nation de 67 millions d’habitants. Et si l’on tient pour l’instant, c’est parce que les manifestants ne sont pas bien méchants, à part les quelques centaines de black blocs qu’on laisse courir librement afin de donner au pays l’illusion que la République est défendue.

Savez-vous à quoi tient la situation ? A la mort d’un manifestant. Ce n’est pas moi qui le dis mais tous les « responsables » (on les appelle ainsi) gouvernementaux. Ils savent très bien, comme tous les Français d’ailleurs, que le matraquage et la mort du jeune Malik Oussekine ont eu raison de la majorité élue en 1986 alors qu’on n’en pouvait plus de Mitterrand. Tout bascula très vite. Les remplaçants furent remplacés et tout reprit comme avant. France éternelle !

Eternelle, mais fragile. Le compromis français repose sur une certaine aisance du peuple acquise par les larges distributions de la Sécurité sociale. Un rien peut faire basculer la situation. Tout simplement parce que la France n’a pas compris qu’elle ne pouvait pas être durablement dans l’Europe et en dehors. Dans l’Europe, elle doit respecter les règles de concurrence dans tous les domaines, y compris la Sécurité sociale. En dehors, elle perd tout l’acquis communautaire, auquel les Français ne veulent pas renoncer, même les plus hostiles à l’Europe. Or c’est la Sécurité sociale et ses prélèvements monstrueux qui massacrent l’économie nationale et créent la pauvreté. La raison voudrait qu’on la mette en concurrence, comme en dispose la loi. Mais voilà, on se dit que ça tiendra peut-être encore une minute, Monsieur le Bourreau.

En réalité, à défaut de politiciens dignes de ce nom, c’est la justice qui finira par régler le problème. Comme elle vient de le faire en rétablissant Fillon dans ses droits de justiciable. Les magistrats ont beau être acquis au pouvoir quel qu’il soit, il vient un moment où ils ne supportent plus leur indignité. Et comme après tout, quelque décision qu’ils prennent, ils seront toujours là le lendemain, alors ils statuent conformément à la loi.

Tout peut basculer dans un sens ou dans un autre en France. Espérons que notre pays aura de la chance. On ne peut guère en appeler à d’autres moyens. Comme l’immense majorité des Français, je n’en peux plus des énarques qui nous gouvernent. Et je n’en peux plus de ceux qui n’ont que la haine à la bouche et qui ne sont que des ratés. Si on met tout ce monde à part, il reste une écrasante majorité de compatriotes à qui on peut faire confiance. Le mieux serait de leur donner la parole !

Claude Reichman

 

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3 réflexions sur « Le mieux serait de donner la parole aux Français ! »

  1. – « La démocratie sans contrôle, c’est la dictature de la loi. » La justice, c’est la dictature des magistrats. »
    « Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres et à donner l’apparence de la solidité, à ce qui n’est que du vent. » George Orwell

    Et Si la France a cru inventer le principe de la Liberté, elle a surtout par le biais de Charles de Secondat, Baron de la Brède et de Montesquieu, inventé une des choses les plus importantes dite la séparation des pouvoirs. Je veux parler du pouvoir législatif, pour faire les lois, du pouvoir exécutif, pour mener la politique du pays et du pouvoir judiciaire, qui lui se charge du respect les lois. Ces trois pouvoirs, selon la règle de Montesquieu, étaient élus par le peuple, principe dont les USA se sont inspirés en particulier.
    Nos juges furent élus pendant les premières années de la Révolution Française en respect des constitutions, telles celles du 3 septembre 1791, du 24 juin 1793, du 22 août 1795 ainsi que celle du 13 décembre 1799 : ces quatre Constitutions exigeaient que les juges soient élus par le peuple. Napoléon instaura qu’ils soient nommés par le pouvoir exécutif en 1799. Ainsi ils devenaient des fonctionnaires de l’autorité judiciaire.
    En 1789 la réflexion judiciaire était de rendre Justice au nom du peuple français.
    Dans toutes les universités étrangères on fait gentiment cette dernière remarque sur le ton de la plaisanterie à ceux qui entrent en première année de droit, allant même jusqu’à évoquer la « publicité mensongère » ?
    Un système judiciaire non corrompu est essentiel pour garantir l’égalité, la justice et la confiance au sein d’une société. Il protège les droits fondamentaux des individus, prévient les abus de pouvoir et favorise le respect de la loi. Un tel système renforce la stabilité sociale, encourage l’investissement et assure un environnement propice à la croissance économique.
    Séparation des pouvoirs en France dont justice = http://injustice.blog.free.fr/public/Separation_des_pouvoirs_dont_justice.jpg

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