Ce n’est pas parce qu’on se fend la gueule qu’on ne compatit pas aux problèmes de Médiapart.
Mais, reconnaissez qu’il y a de quoi sourire à voir ces gens si sérieux, qui ne rigolent jamais, qui sont plus Stasi-Bercy que la Stasi-Bercy, être tout surpris d’être envoyés vers le goulag de la misère par Stasi-Bercy.
Ils vont aller au Tribunal Administratif, ils connaîtront la justice stalinienne. Peuchère, comme on dit dans le midi.
Nous avons bien compris le poids qu’ils représentent pour avoir pu faire plier l’Assemblée Nationale et imposer leur taux de TVA, chapeau bas.
Mais de là à imaginer qu’ils pourraient appliquer la loi fiscale, dans leur coin, avant les autres, en éclaireurs éclairés…ça, ça le fait pas.
Si seulement ils étaient compréhensifs et tolérants avec les autres, s’ils prenaient la mesure de cette folie fiscale que sont les contrôles fiscaux, de cet espace de non droit dont meurent tant d’entreprises tous les ans chacun pourtant ayant comme eux de bonnes raisons à faire valoir en toute bonne foi, car je ne doute pas (enfin pas trop) de leur bonne foi, nous pourrions alors pleurer avec eux de chaudes larmes.
Là, ce ne sera qu’une petite larme de politesse. De celle que versent les bannis quand un privilégié accidentellement les rejoint. Promis, nous ne les lyncherons pas dans la cour des parias que nous partageons maintenant avec eux.
Je ne peux pas résister à reproduire ce que l’on peut lire dans la presse à ce sujet:
« ET revoilà MEDIAPART dans le collimateur…
Nous n’avons jamais été des fraudeurs. Nous avons défendu l’égalité entre la presse numérique et la presse papier depuis le départ et le Parlement nous a donné raison dans un vote unanime » se défend Edwy Plenel
afp.com/Francois Guillot
Le fisc réclame 4,2 millions d’euros à Mediapart pour s’être auto-appliqué entre 2008 et 2013 un taux de 2,1% sur ses abonnements en ligne, une procédure qualifiée lundi par son patron Edwy Plenelde « vengeance de l’affaire Cahuzac de la part d’une partie de l’administration fiscale ».
Un million d’euros pour « mauvaise foi »
Mediapart avait indiqué jeudi lors d’une soirée-débat avoir reçu en juillet une notification de redressement fiscal de 4,2 millions d’euros pour ses exercices de 2008 à 2013.
Le site, qui faisait déjà l’objet d’un redressement fiscal – à hauteur d’un million d’euros – depuis décembre 2013 pour ses exercices 2008-2009-2010, a depuis déposé un recours.
L’administration fiscale réclame à Mediapart 3 millions d’euros correspondant à la différence entre le taux de TVA de 19,6%, qui s’appliquait alors à la presse en ligne, et le taux réduit de 2,1% qui était jusqu’en février 2014 réservé à la seule presse papier, a expliqué Marie-Hélène Smiejan, directrice générale du site.
S’y ajoutent 200 000 de pénalités de retard et 1 million d’euros pour « mauvaise foi ».
« Nous n’avons jamais été des fraudeurs »
« Ce conflit fiscal est une vengeance de l’affaire Cahuzac de la part d’une partie de l’administration fiscale. Nous irons jusqu’au tribunal administratif s’il le faut », a indiqué Edwy Plenel à l’AFP.
L’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac avait quitté le gouvernement le 19 mars 2013, en plein scandale après les révélations par Mediapart de l’existence d’un compte bancaire en Suisse lui appartenant. Il avait longtemps nié avant de reconnaître son mensonge
« Nous n’avons jamais été des fraudeurs. Nous avons défendu l’égalité entre la presse numérique et la presse papier depuis le départ et le Parlement nous a donné raison dans un vote unanime », a ajouté Edwy Plenel.
Une application du taux réduit avant l’heure
Soucieuse de mettre fin à « une inégalité de traitement » entre presse en ligne et presse sur papier, l’Assemblée nationale a en février adopté à l’unanimité la baisse de la TVA de la presse en ligne au taux super-réduit de 2,1%, au lieu de 20% jusqu’alors.
Mediapart avait auparavant fait campagne pour obtenir du gouvernement la reconnaissance de ce taux réduit pour la presse en ligne, recevant le soutien de la plupart des organisations de presse. En attendant cette mesure, il s’était auto-appliqué le taux réduit, tout comme des sites comme Arrêt sur Images.
Créé en 2008, Mediapart appartient principalement à ses quatre fondateurs — Laurent Mauduit, Edwy Plenel, Gérard Desportes, François Bonnet — et Marie-Hélène Smiéjan.
Le site, qui vient de franchir la barre des 100 000 abonnés, a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires d’environ 7 millions d’euros pour un bénéfice de près de 1 million. »
Courage Edwy Plenel, il se trouve que nous avions un ami commun malheureusement décédé, ne vous fâchez pas, je me moque de vous avec tendresse, mais je compatis réellement, vous allez en baver, trop en vue pour pouvoir bénéficier d’un passe-droit.
Mais entre nous, objectivement, votre dossier est indéfendable. La TVA est due au taux en vigueur par tout le monde. Même si le syndicat unifié des impôts vous défend parce que c’est vous, le Ministre ne peut pas vous faire un tel cadeau, ça coincerait.
Bonne chance quand même.
Et puis, si un peu d’humanité vous aborde du fait de cette petite ponction « trésoriale », n’hésitez pas à parler de nous : « Temoignagefiscal ».
Nous sommes si seuls. Nous les anonymes qui sommes poursuivis dans des conditions bien pires que les vôtres. Vous, vous saviez que vous ne payiez pas le bon taux de TVA. D’autres sont condamnés sans aucune raison objective. Jusqu’à ce jour vous ne leur avez jamais donné la parole sur votre beau média.
Bien cordialement. H. Dumas
P.S: lire aussi l’article « prémonitoire » d’Emmanuel Bolling du 10 janvier 2014: « MEDIAPART, OUT OF ORDER? ».
Courage PLENEL, vous allez découvrir les réalités du tribunal administratif comme les français les ont découvert avant vous. Préparez votre exposé pour le TA. Faites le paraître. Courage pour le jour du jugement. Vous allez perdre.