Les grandes questions, qui animent le monde politique français, sont les suivantes : Qui sont ces capitalistes qui détiennent le capital ? Le méritent-ils ? Pourquoi eux ? Pourquoi pas nous ?
L’adage qui dit : « A question con, réponse con » a tout lieu de s’appliquer ici.
En réalité, qu’importe le fait que le capital soit entre les mains de machin ou de truc, qu’importe qu’ils le préservent, le dépensent, le perdre ou le fassent fructifier.
Le capital est impersonnel, il est la transposition matérielle, la concrétisation, d’une activité économique globale qui, par essence, est initialement une pure projection intellectuelle.
Le lion n’a que faire de l’économie. Il dort, il se reproduit. Quand il a faim, il se lève et dévore la gazelle qu’il peut attraper. Si ses forces déclinent, il échoue et ne tarde pas à mourir de faim. Il n’y a pas de projection intellectuelle dans la vie du lion.
Ramené à son minimum, l’homme pourrait être comparable au lion. Mais alors, sa faible constitution ne lui laisserait pas beaucoup de chance de survie.
C’est pourquoi, les hommes se sont réunis en société, plus ou moins évoluées mais toutes intellectualisées. Cette intellectualisation a donné jour à l’échange, puis, assez rapidement, à la division du travail, qui a elle-même engendré le progrès, jusqu’au point actuel qui déborde les hommes les plus simples. L’ensemble du fonctionnement de ce type d’organisation s’appelle l’économie.
Donc, l’homme est un acteur économique. Cette activité, qui tend à se multiplier à l’infini, a besoin d’un marqueur, c’est le capital.
Plus l’économie est conséquente, efficace, plus le capital est important. En clair, plus l’organisation sociale est efficiente, plus elle génère un capital conséquent.
Ce capital est-il réparti équitablement ? En réalité, en feignant d’analyser les détenteurs du capital, c’est la question que posent, et surtout se posent, nos analystes, champions des questions connes.
Ce n’est pas la première ni la dernière fois que cette question est posée. Indépendamment de son apparente légitimité économique, elle découle simplement de l’envie qui taraude certains et des monstruosités que cette envie peut déclencher.
En fait, cette question présuppose que, si la réponse est non et elle l’est, on soit capable de répartir le capital autrement. Or ce n’est pas le cas.
Ce n’est pas le cas parce que le capital n’est ni le but ni le moyen qui sous-tend l’économie. Il n’en n’est que la conséquence, le marqueur et l’outil.
L’économie vise à satisfaire, par le biais de montages intellectuels plus ou moins équitables aboutissant à des échanges, les besoins vitaux ou superficiels des hommes qui composent une société, voire plus largement des sociétés amies.
Le capital est indissociable de l’acte économique social lui-même indissociable de la division du travail, peut importe qui le possède, puisque celui-là ne le possède pas.
Le capital n’appartient pas à ceux qui croient le posséder.
C’est ce que, en règle générale, ne comprennent ni ceux qui en sont éphémèrement les dépositaires ni ceux qui souffrent de ne pas l’être.
Que ce soit tel homme ou telle famille qui possède un capital conséquent, tel dictateur ou telle structure d’Etat, le capital n’est qu’illusion.
La réalité c’est l’échange pour lequel il a servi de marqueur. L’échange est le fruit d’un montage purement intellectuel aboutissant à diviser les contraintes de la vie. Le capital est l’enfant de l’échange, et non son géniteur comme il peut le laisser croire, et comme certains veulent le croire à tout prix.
Nombreux sont ceux qui souhaiteraient pouvoir posséder le capital sans avoir accompli au préalable le ou les actes réels et concrets qui justifient sa possession.
Ils prennent pour prétexte le fait que certains possèderaient une trop grande part du capital, voire même possèderaient cette part sans aucune raison valable.
Ils ne prennent pas la peine de démontrer la raison qui justifierait qu’eux-mêmes auraient plus de légitimé à posséder le capital.
Tout cela n’est qu’une vision éphémère des situations, sans égard pour le passé, sans imagination pour l’avenir, en gros sans respect du temps qu’ils ramènent à leurs simples et uniques pulsions.
Or, l’économie étant globale, tout particulièrement aujourd’hui où elle est même mondiale, le temps n’est pas le même pour elle et pour un simple individu.
Le capital est en expansion automatique du fait de l’augmentation massive des échanges, sa répartition est liée aux interventions des différents acteurs, mais l’inertie de cette répartition peut donner l’illusion d’inégalité.
Ramené au temps de l’histoire, de la vie des sociétés, le capital est justement réparti entre les sociétés, entre les familles, entre les hommes efficaces ou les Etats performants.
C’est une folie de prétendre répartir arbitrairement, ou par la force, le marqueur de l’économie qu’est le capital. Sans lui l’économie n’a plus de boussole, plus de direction, le crash n’est pas loin. Il serait tout aussi suicidaire de décerner le titre de champion mondial de football indépendamment des résultats sur le terrain.
Quel qu’en soit le détenteur, le capital ne lui appartient pas définitivement, il n’est que le marqueur instantané et éphémère de l’économie. Ce n’est pas parce qu’un mur fait dix mètres, que le décamètre appartient au mur.
Bien cordialement. H. Dumas
Je n’ai pas les compétences mathématiques nécessaires pour lire Maurice Allais.
Le chiffe me trouble, je le trouve ridiculement bas. Cependant suffisant pour anéantir totalement la propriété immobilière, tout en déresponsabilisant tous ceux qui, cigales, ne sont propriétaires de rien.
J’en resterai là.
Cordialement. H. Dumas
Cher ami,
Je vous promets de lire Menier. Mais là, tout de suite, je n’ai pas le temps. Je suis en train de lire, avec application, Jacques Sapir. Une intelligence rare, mais un manque total de compétence de terrain, des conclusions catastrophiques pour un absolu irréel et inaccessible. Un homme qui ne vit pas au milieu des hommes.
Vous n’êtes pas raisonnable. Vous devriez chiffrer le montant de l’impôt à prélever sur le capital, s’il ne reste que cette méthode.
Puis, admettre que les capitaux flottants, dans ces conditions, se feront la malle.
Seul donc l’immobilier, capital fixe, supportera la charge de l’impôt, il ne fera pas bon être propriétaire.
Or, quoi de pire que de ne pas pouvoir accéder à la propriété, c’est la contrainte ultime du communisme. Voilà qui ferait disparaître le principal acquis de notre révolution.
A mon tour de vous conseiller quelques lectures.
Tout d’abord Frédéric Bastiat, un peu ancien (1850) mais toujours d’actualité.
Puis, le professeur Pascal Salin, notre contemporain, dont la compétence et les analyses devraient vous combler, tout en vous amenant à réviser votre doctrine.
Bien cordialement. H. Dumas
Bonsoir,
Maurice ALLAIS a déjà chiffré à 2,87 % de la valeur déclarative au cadastre, et ceci pour un montant équivalent à tous les impôts supprimés en échange. La flat Tax devrait vous séduire.
Les capitaux circulants, eux, feront le contraire de ‘se faire la malle’, ils vont au contraire s’accrocher au paradis fiscal que serait notre pays débarrassé de tous les autres impôts.
Cordialement
Nous nous rejoignons sur trois points:
– Le scandale du meurtre fiscal, perpétré journellement par Bercy.
– Les limites régaliennes de l’Etat, justice, sécurité et garantie de la monnaie.
– Le fait que tous doivent participer à l’effort économique nécessaire pour finance l’Etat régalien.
Nous sommes en opposition sur l’assiette de l’impôt. Vos références datent d’une époque où de riches rentiers ou de très grands propriétaires fonciers paraissaient paralyser le capital que l’industrie recherchait. Cette époque est révolue, depuis il a été démontré que le capital est le pilier de l’économie.
Si aujourd’hui, la France, en grande difficulté économique, arrive encore à se financer facilement c’est parce que les économies réalisées par ses habitants, son capital, que vous appelez fixe, est considérable et lui sert de garantie.
Il faut d’ailleurs espérer qu’il ne soit pas appelé à boucher le déficit, ce serait dramatique.
Que penser d’une économie ou les assujettis seraient incités à « craquer » leurs revenus pour être dispensés de l’impôt, pendant qu’une minorité économe se verrait taxer de la charge de l’Etat ?
Ce n’est pas raisonnable, le dépensier ne peut pas être favorisé par rapport à l’économe. La dépense est toujours un trou dans l’économie, il n’y a pas lieu de l’inciter.
Par contre un impôt unique oui, bien sûr. Une taxe raisonnable, non progressive, payable par tous sur les revenus, là est la solution.
Bien cordialement. H. Dumas
Bonsoir,
Je ne saisis pas votre argument : « Si aujourd’hui, la France, en grande difficulté économique, arrive encore à se financer facilement, c’est parce que les économies réalisées par ses habitants, son capital, que vous appelez fixe, est considérable et lui sert de garantie. »
Se financer ? Finies les prêts des banques ! Garantie de quoi ? D’une paralysie de l’économie à cause de la courbe de LAFFER ?
Ni non plus celui-ci : « Il faut d’ailleurs espérer qu’il ne soit pas appelé à boucher le déficit, ce serait dramatique. »
Ni : « Que penser d’une économie ou les assujettis seraient incités à “craquer” leurs revenus pour être dispensés de l’impôt, pendant qu’une minorité économe se verrait taxer de la charge de l’Etat ? Ce n’est pas raisonnable, le dépensier ne peut pas être favorisé par rapport à l’économie. »
Il ne s’agit pas de craquer des revenus mais de donner au fisc la même chose pour un autre but : investir et non épargner.
Je crains fort que nous ne puissions avancer vers une compréhension avec une certaine cohésion, tant que vous n’aurez pas lu, au moins le livre de MENIER, un industriel comme vous l’étiez, et non un propriétaire foncier ou un ‘partageux’. Il était bien loin de l’être !
Je note que vous n’avez pas pris position sur les neuf points de MENIER ou sur les neuf règles d’ALLAIS.
Je vous attends sur ces points. Sinon à quoi sert de discuter sur des idées personnelles quand des experts de tous bords se sont prononcés pour l’impôt sur le capital ?
Cordialement
Bonjour M. Doremieux,
Vous lire est toujours un plaisir. Vous auriez toute votre place dans « Témoignagefiscal », même si nous ne sommes absolument pas d’accord.
La distinction entre capital fixe et capital circulant est une vue de l’esprit.
Toutes les listes établies tendant à cette séparation, ne sont que des listes arbitraires, fixant artificiellement un moment dans la vie du capital, alors qu’il est global et indissociable lorsqu’il est pris dans sa réalité adossée au temps.
Certains rêvent de fixer le capital, tout particulièrement à leur profit, je vous concède que cela ne les rend pas sympathiques. Mais les taxer revient à taxer le capital global, à l’affaiblir et donc à nuire à tous.
Ceux qui sont des membres actifs de l’économie savent qu’ils puisent évidemment dans le capital que vous appelez fixe pour lancer le capital que vous appelez circulant.
Ne vous trompez pas d’objectif.
Les deux pièges économiques qui nous détruisent sont le crédit, collectif et personnel, et le coût anormal d’une pression étatique illégitime.
Tous les arguments qui tendent à faire perdurer cette situation, voire à l’intensifier, sont mortifères. Bien sûr les pensées irréalistes des auteurs collectivistes vont dans ce sens, comment les politiques qui en vivent pourraient-ils ne pas être séduits ? Sur ce point, vous avez raison.
Bien cordialement. H. Dumas
Cher Monsieur DUMAS, je vois trop bien que nous ne parviendrons pas à nous entendre alors que nous sommes tous deux et avec d’autres, les victimes d’un abus fiscal auquel il faudrait bien un jour remédier.
Comment pouvez-vous ne pas reconnaître que la simplification par un seul impôt est une solution aux exactions que nous subissons tous ?
Pourquoi ? C’est que vous réagissez me semble-t-il sans avoir lu les ouvrages essentiels à cette réforme. Je les ai tous lus et plutôt deux fois qu’une. Je vous les recommande très sincèrement, ne serait que pour y trouver les critiques subies et les réponses des deux auteurs principaux MENIER et ALLAIS?
Ainsi, vous affirmez que : « La distinction entre capital fixe et capital circulant est une vue de l’esprit. Toutes les listes établies tendant à cette séparation, ne sont que des listes arbitraires, fixant artificiellement un moment dans la vie du capital, alors qu’il est global et indissociable lorsqu’il est pris dans sa réalité adossée au temps. ». Considérer que le capital est toujours global, c’est s’empêcher de lire les moyens de le distinguer année après année.
Avez-vous lu, au moins, un livre et, particulièrement, l’ouvrage essentiel de MENIER, le gros industriel du chocolat bien connu. Vous seriez surpris, croyez moi. Pensez-vous vraiment que MENIER a voulu ainsi créer du tort à son énorme entreprise de cacao et que sa distinction entre les deux sortes de capitaux a pour but de : « de fixer le capital. », alors que, précisément, son projet d’impôt est de mobiliser en faveur de l’économie, le capital qui dort sans travailler.
Et pensez-vous vraiment que MENIER pense que : « taxer le (seul) capital fixe revient à taxer le capital global, à l’affaiblir et donc à nuire à tous. » alors que libérer totalement le capital circulant de tous les sortes d’impôts est, désormais, la dernière véritable source d’oxygène pour l’économie.
Bien entendu vous avez raison de dire : « Ceux qui sont des membres actifs de l’économie savent qu’ils puisent évidemment dans le capital que vous appelez fixe pour lancer le capital que vous appelez circulant. »
Tout est là ! Mais ont-ils raison contre un des leurs ? D’où peut donc sortir un renouveau de l’économie si ce principe n’est pas adopté ? Dans son ouvrage Théorie et Applications : l’Impôt sur le capital, Menier (1875, p. 474) présentait neuf règles indispensables pour constituer un impôt juste.
Pouvez-vous me faire part de vos critiques envers ces neuf règles de MENIER?
LES NEUF REGLES DE MENIER
1. L’impôt ne doit jamais frapper la circulation ;
2. L’impôt ne doit pas frapper l’homme, mais être prélevé sur la chose ;
3. L’impôt ne doit jamais entraver la liberté du travail ;
4. L’impôt doit être unique ;
5. L’assiette de l’impôt doit être fixe ;
6. L’impôt doit être prélevé sur le capital total de la nation, chacun doit y contribuer au prorata de la portion du capital dont il est possesseur ;
7. L’impôt doit être défini et non arbitraire ;
8. L’impôt doit être levé à l’époque et de la manière qui conviennent le mieux au contribuable ;
9. Tout impôt doit être perçu le plus économiquement possible.
Dans leurs diverses définitions de l’impôt, les économistes ont toujours tourné dans un cercle vicieux : ils sont partis de l’exploitation de l’individu par l’Etat. Et ils aboutissent, malgré tous leurs efforts, à l’exploitation de l’individu par l’Etat. Consenti ou non, l’impôt est une charge, au lieu d’être un investissement. Cette charge n’est pas conforme aux lois qui régissent la production, la circulation et la consommation.
Pour MENIER, l’impôt ne doit représenter que la mise en valeur du capital national, ainsi que les frais généraux d’exploitation des capitaux de la Nation tant pour la part individuelle de chacun que pour la part collective.
Dans cette définition, l’impôt ne peut être que les sommes versées pour que l’Etat puisse être chargé de gérer certains intérêts communs indivisibles, être chargé de la sécurité extérieure (armée, douane, diplomatie), être chargé de la sécurité intérieure (administration, éducation, justice, police).
Pouvez-vous me faire part de vos critiques envers Maurice ALLAIS ?
LES SEPT PRINCIPES DE MAURICE ALLAIS
LA COLLECTIVITE N’A AUCUN INTERET D’IMPOSER LE TRAVAIL OU LA PRODUCTION ; TOUT AU CONTRAIRE SON INTERÊT EST DE LE DISPENSER DE TOUT IMPOT SUR LE REVENU OU SUR LE CAPITAL CIRCULANT POUR INCITER CHACUN A TRAVAILLER
LE CONSENTEMENT A L’IMPOT NE PEUT ÊTRE ACQUIS QU’EN ECHANGE DE LA SECURITE DES BIENS ET PAR CONSEQUENT DE LA SECURITE DES PERSONNES
L’IMPOT DOIT ETRE CONSENTI
L’IMPÔT A POUR BUT, NON L’EGALITE, MAIS LE DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNE
TOUTES LES PERSONNES DOIVENT CONTRIBUER MEME DE FACON ACCESSOIRE
REFUS DE LA PERSONNALISATION DES IMPOSITIONS
NEUTRALITE DE LA PARTICIPATION
DEVELOPPEMENT DES PRINCIPES DE MAURICE ALLAIS
LA COLLECTIVITE N’A AUCUN INTERET D’IMPOSER LE TRAVAIL OU LA PRODUCTION ; TOUT AU CONTRAIRE SON INTERÊT EST DE LE DISPENSER DE TOUT IMPOT SUR LE REVENU OU SUR LE CAPITAL CIRCULANT POUR INCITER CHACUN A TRAVAILLER
L’appropriation par l’entrepreneur de la totalité des revenus de son travail lorsqu’elle est la conséquence d’une bonne gestion des entreprises comprenant la prise en charge des risques comme l’appropriation des gains correspondant à la recherche et à la mise en œuvre de nouvelles techniques reste le principe le plus avantageux pour la collectivité. Par conséquent, les revenus du travail de la production de biens sont légitimes. Il est souhaitable qu’ils restassent totalement libres d’impôt : pas d’IRPP, pas de CSG, pas d’IS, pas de CRDS.
LE CONSENTEMENT A L’IMPOT NE PEUT ÊTRE ACQUIS QU’EN ECHANGE DE LA SECURITE DES BIENS ET PAR CONSEQUENT DE LA SECURITE DES PERSONNES
L’impôt sur les biens ne peut être librement consenti qu’en échange d’une sérieuse garantie sur la sécurité que les personnes se procurent auprès de l’ETAT, seul fournisseur de la protection policière et frontalière des biens et des personnes. Personne n’ignore que tel n’est plus le cas de nos jours, sans pour autant que ce principe ne perde, pour autant, sa valeur. Les fraudes sur l’imposition, profitant de la complexité fiscale, sont malheureusement bien vues du public justement parce que plus personne ne parvient à donner son libre consentement à l’impôt, qui reste sans contrepartie.
L’IMPOT DOIT ETRE CONSENTI
Autant que cela soit possible, les revenus provenant de services effectivement rendus à la collectivité, tels que les revenus du travail, les revenus provenant d’une meilleure gestion, les revenus résultant de la prise en charge de risques, devraient être considérés comme légitimes et rester totalement libres d’impôts.
Seuls les revenus dont on dira qu’ils sont ‘non gagnés’, comme la plus-value des propriétés apportée par les équipements de desserte accordés par les collectivités publiques seraient, ainsi, imposables.
Quant à l’objection que : « Si vous n’avez pas de revenus, vous serez obligés de vendre votre bien. », c’est déjà le cas : l’ISF. Mais là l’impôt est déclaratif et non établi par comparaison des prix de voisinage par le fisc.
L’IMPÔT A POUR BUT, NON PAS L’EGALITE, MAIS LE DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNE
« La conception libérale de l’égalité ne comporte pas la promesses de rendre tous les hommes également riches, également influents, également honorés, et également sages. Au contraire, ce qu’elle promet, c’est que, si les inégalités extrinsèques dues aux privilèges et aux prérogatives sont abolies, les supériorités intrinsèques pourront se
manifester ». (Walter Lippmann).
TOUTES LES PERSONNES DOIVENT CONTRIBUER MEME DE FACON ACCESSOIRE
Tout le monde doit être soumis à l’impôt, selon la proportion, non pas de ses revenus qui sont trop variables et trop aléatoires, mais en fonction des biens acquis par ces mêmes revenus, s’ils existent. Cette obligation doit correspondre à un engagement de l’ETAT afin d’obtenir la sécurité des biens imposés. Si ce ne sont que les propriétaires qui soient imposés, que paient alors les locataires si ce ne sont que les propriétaires qui sont seuls imposés ? Les locataires contribuent à l’imposition par la différence qui apparaîtra entre leurs loyers (5 % en général de la valeur du bien) et la TC (3 % la nouvelle taxe selon les calculs de M. ALLAIS). Ne pas payer cette taxe est-ce possible ? Oui mais, c’est comme avec l’ISF, il s’en suit une saisie de biens ou des comptes bancaires par les huissiers du Trésor public. Les propriétaires ne payant pas leurs impôts sont saisis et leurs propriétés, sauf à payer la TC, sont vendues aux enchères à un prix moindre que l’ancienne valeur déclarative initiale et le prix de cet achat devient la nouvelle valeur déclarative.
REFUS DE LA PERSONNALISATION DES IMPOSITIONS
L’impôt ou les impôts doivent être impersonnels. L’impôt cadastral, ainsi défini, ne peut pas être inquisitoire, assis sur la valeur de biens et non sur l’énergie des personnes cherchant à acquérir.
NEUTRALITE DE LA PARTICIPATION
L’exigence maximale de l’efficacité économique comme le simple bon sens impliquent un traitement égal devant l’impôt des entreprises qui réalisent des bénéfices et de celles qui subissent des pertes.
Pardon M DUMAS, mais je ne suis pas certain qu’en « réalité, qu’importe le fait que le capital soit entre les mains de machin ou de truc, qu’importe qu’ils le préservent, le dépensent, le perdre ou le fassent fructifier. »
Et si la réalité était tout autre ? Pour retrouver une véritable croissance, seul moyen capable d’annuler, peu à peu, le déficit annuel et la dette cumulée de l’ETAT, il faudrait libérer l’ensemble des personnes actives de tous les impôts et cotisations qui garrottent l’économie à trois endroits trop étranglés pour pouvoir s’épanouir : la production, la consommation, la circulation.
Ces trois catégories d’impôts conduisent, en effet, à la courbe de LAFFER : plus d’impôts, en nombre et en %, donnent moins de collecte fiscale globale.
Libérer l’économie, vraie source de la croissance n’est possible qu’en reportant la charge fiscale portant sur ces trois points (production, consommation, circulation), sur le seul capital fixe.
C’est faire passer la charge des dépenses de l’ETAT (par ailleurs trop lourdes mais c’est un autre problème moins facile à résoudre) de l’économie vers la propriété, de l’enrichissement vers la richesse, de l’entreprise vers la rente.
L’impôt sur le capital fixe, permet de libérer le capital circulant. Turgot (1775) en a conçu l’embryon. Menier (1875) a mené la grossesse à terme : une science de l’impôt. Maurice Allais en a fait le calcul précis en 1975: 2,87 % des valeurs déclaratives. Maintenant c’est PIKETTY qui tient la barre.
ADAMS SMITH a été le premier définir le capital fixe. Voici : tout ce dont le caractère distinctif est de rapporter un revenu ou un profit sans changer de maître. Le capital fixe consistait, pour cet auteur, dans quatre articles :
– Toutes les machines utiles et instruments d’industrie qui facilitent et abrègent le travail.
– Tous les bâtiments qui ne sont pas des habitations et qui sont des espèces d’instruments d’industrie tels que boutiques, magasins, ateliers, fermes, étables, granges etc…,
– Les améliorations du sol profitables : défricher, dessécher, irriguer, clôturer, marner, fumer, bref labourage et pâturage, les deux mamelles de Sully.
– Tous les talents utiles dont l’acquisition a engagé une dépense par celui qui les acquiert en éducation, en apprentissage, en étude, en dextérité, bref, le capital humain.
Mais c’est l’industriel du chocolat, MENIER, qui a amélioré cette première distinction d’A.SMITH entre les deux sortes de capitaux.
Le capital circulant comprend l’argent qui circule, les stocks de vivres des commerçants, les matières brutes encore dans les mains des producteurs, de même que tous les ouvrages encore dans les mains du manufacturier ou du marchand. Le capital circulant change de nature ou d’identité à chaque opération économique. Le capital circulant ne peut produire de l’utilité qu’en se transformant : matières premières dont les aliments, marchandises dans le commerce, monnaies.
Le capital fixe, au contraire, produit de l’utilité mais sans se transformer, ni perdre son identité : sol, mines, constructions, machines, outillages, navires, voitures, ustensiles, animaux servant à l’exploitation, meubles, objets d’art.
L’actualité sur la prochaine réforme de la fiscalité, c’est l’irruption dans la pensée économique d’un jeune socialiste : Thomas PIKETTY avec son livre de 995 pages : Le Capital au XXI siècle. Un titre volontairement choisi par l’auteur comme s’il était le successeur de Karl Marx premier tome, de F. ENGELS second et troisième tome et de son pavé lui aussi dénommé Le Capital.
L’auteur Thomas PIKETTY consacre un chapitre de cinquante pages à l’impôt sur le capital (Des pages 835 à 882 soit 47 pp.).
Bien entendu, le livre est critiqué par un tel ou par un tel. Il n’empêche que tous les partis politiques actuels sont en train de le lire et même certains hommes politiques importants sont en réflexion avant de l’adopter.
MONTEBOURG doit s’en informer, je le sens. On attend encore l’avis de Mélenchon. Il ne peut qu’y être favorable, d’autant plus que l’impôt visé par Thomas PIKETTY ce n’est pas l’impôt sur le CAPITAL NATIONAL, mais sur le CAPITAL MONDIAL avec un échange d’informations entre banques au service de l’ETAT. Là, mais seulement là, c’est une utopie.
Le parti socialiste a déjà donné son avis favorable avec son THINK TANK TERRA NOVA. Vous avez entendu parler du loyer fictif des propriétaires sur leurs propres maisons. On s’en approche.
Les diverses têtes de l’UMP sont dans un panier de crabes ; ils ne cessent de se pincer entr’eux, ce les empêchent de lire cet énorme pavé. Mais ils vont le lire.
Marine Le Pen paraît-il, même elle, est séduite par cet auteur alors que Jean Marie Le Pen préférait Maurice ALLAIS et l’impôt sur le capital NATIONAL en échange de tous les autres impôts.
L’impôt sur le capital a en fait déjà 250 ans, un impôt adopté dès la fondation des Etats-Unis : Property Tax. Il est révolutionnaire. C’est CONDORCET qui, étant secrétaire de TURGOT en fit l’exposé aux pères fondateurs des USA de passage à PARIS. Partis à 3 millions au départ les USA sont maintenant 300 millions avec une puissance non de 100 fois plus mais de 10.000 fois plus.
L’impôt sur le capital fixe pour libérer le capital circulant, voilà l’avenir fiscal tel qu’il se dessine quand HOLLANDE aurait enfin compris de partir.
Les livres qui te permettent de te faire seul une idée plus complète sur cet exposé sont ceux d’un homme politique très intelligent EDGAR FAURE : LA DISGRACE DE TURGOT et LA BANQUEROUTE DE LAW. Lire aussi le livre des BADINTER sur CONDORCET.
Mais surtout trois livres énormes: L’IMPÔT SUR LE CAPITAL de JUSTIN MENIER (1875) le meilleur et de loin. L’IMPÔT SUR LE CAPITAL de MAURICE ALLAIS (1975), le plus ardu trop universitaire quoique NOBELISE, et enfin les trois livres de THOMAS PIKETTY mais surtout LE CAPITAL DU VINGTIEME SIECLE (2014).