L’économie et le simple bon sens

Ma fille, qui va être psychiatre, me dit que ce qui manque le plus aux situations complexes qu’elle rencontre c’est : le simple bon sens.

Je crois que c’est ce qui manque aussi chez nos économistes et politiciens de choc.

Aux questions simples qui se posent, ils ne savent pas quoi répondre.

Par exemple : tout est-il économie ?

Voilà une question qui les embarrasse énormément. Elle leur parait d’une complexité extrême.

En effet, si l’on part du principe qu’aucune activité humaine n’échappe à l’économie, il faut répartir le capital également pour tous. Très grande complication. Car alors, la mission de ceux qui s’intéressent à l’économie est grandement affectée par les sommes que l’on prélève sur eux pour les donner à tous. Le bilan final, bien connu, est la faillite pour tous, l’exact inverse de l’économie en tout.

D’un autre côté, si on limite l’économie à ceux qui s’y intéressent, ils prospèrent, mais les autres, ceux qui sont en dehors du système économique, doivent accepter leur pauvreté. Ce n’est pas si simple d’imaginer des hommes non économiques, penseurs, poètes, artistes, philosophes, fonctionnaires, actifs mais pauvres comme Job.

Ne parlons pas de la question qui tue : l’économie doit-elle être libre ou organisée ?

Là, les réponses sont illimitées, chacun y va de son couplet. Il y a les libéraux, les interventionnistes, les carrément étatistes, etc…

Mais, tous perdent de vue un fait essentiel : la naissance de l’économie. Or, tout commence par la naissance.

De la même façon qu’il n’est pas utile d’imaginer étudier la nature humaine si l’on omet de faire en sorte que la naissance de l’homme soit possible, il est inutile de disserter sur l’économie si l’on ne perçoit pas comment et où elle nait.

Pour imager mon propos, prenons pour hypothèse que des chercheurs trouvent une solution pour que l’homme atteigne, sans difficulté et sans diminution de ses facultés, l’âge de 200 ans. Mais qu’alors, le traitement nécessaire doit être commencé dès l’âge de dix ans et rend les hommes inaptes à la reproduction. Quel gain au terme des deux cents ans ? L’humanité disparaitrait globalement.

La vie humaine sur terre n’est possible qu’à quatre conditions :

– Un spermatozoïde

– Une ovule

– Une matrice pour les neuf mois de création

– Une protection jusqu’à l’âge de la reproduction, environ 15 ans.

Si ces conditions ne sont pas réunies, il n’y a pas de vie humaine. Le simple bon sens, c’est de faire en sorte que ces conditions essentielles, nécessaires à la vie, existent. Toute hypothèse qui marginalise ou oublie ces quatre conditions est stupide.

Pour que l’économie naisse il faut aussi quatre conditions :

– La liberté qui permet la concurrence des idées (le spermatozoïde)

– Le capital qui accueille le fruit de la concurrence (l’ovule)

– La propriété, matrice de la gestation.

– La stabilité pour dépasser l’âge de la fragilité et se placer dans la continuité.

Sans ces conditions, il n’y a pas de naissance économique.

L’économie, comme l’homme, ne peut pas s’affranchir de la mort, elle est donc dépendante de ses naissances régénératrices.

Il est sot et vain de pérorer sur l’économie si le résultat des réflexions amène à une organisation qui néglige les conditions nécessaires à la naissance économique.

L’essentiel n’est donc pas comment gérer l’économie présente, mais comment faire en sorte que des économies naissent.

En ce qui me concerne, ma vie économique a tourné exclusivement autour de la naissance économique. Je n’ai participé qu’à des aventures vierges, engagées seul ou avec des partenaires. La gestion qui suit la naissance d’une action économique ne m’a jamais attiré.

Mes activités économiques m’auraient parfaitement convenu. Mais cela n’était pas convenable pour les autres.

L’administration qui les représente, Bercy, qui pense et régule notre économie, n’est pas à l’aise avec les créateurs. Ne les comprenant pas, elle a peur de ne pas pouvoir les ponctionner à la hauteur de ses ambitions sur ce sujet.

Bercy aime ce qui roule, qu’elle maitrise, dont elle connait sur le bout du doigt les marges, les contraintes, les frais, qu’elle peut calibrer et surveiller de près.

Bercy est une tueuse de bébés économiques, elle les hait.

Or, les économistes patentés sont au service de Bercy ou de son équivalant, puisque, penseurs, ils vivent de la répartition des richesses et non de leur création dont ils sont incapables.

Tout donc concourt à contraindre lourdement la création économique, le bon sens n’a pas sa place dans l’étude de l’économie, ce bon sens qui dirait, si on le lui permettait, que rien ne peut se faire sans faciliter constamment la naissance de l’économie. Que toutes les contraintes, dont il est discuté dans les cénacles politiques et économiques, visant à répartir plus ou moins largement le gâteau, sont stériles et mortifères pour les bébés de l’économie.

L’économie existante peut supporter bien des agressions, y compris celle de la cupidité des envieux ou des fainéants, mais l’économie naissante est fragile, elle ne le peut pas. C’est de cela que va mourir notre société.

C’est de la saignée dont sont victimes les entreprises naissantes que va venir le déclin de notre société. Le constater est du simple bon sens.

Malheur à l’entrepreneur innovant, Bercy ne peut pas l’accepter, Bercy déteste l’imprévu, qui est le moteur de l’économie naissante.

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

Une réflexion sur « L’économie et le simple bon sens »

  1. Prédateurs

    L’agneau, qui ne rêve que de sa prochaine transhumance vers les alpages, le long de la Durance, se fait des projets d’avenir, espère y brouter tranquillement, conter fleurette et perpétuer sa lignée. Mais le loup n’a strictement aucune considération pour ces préoccupations. Il a faim, et ne pense qu’à son prochain repas sans attendre que l’agneau se soit un peu engraissé.

    Le RSI (idem URSSAF et fisc) est un prédateur qui se nourrit de jeunes entreprises comme le loup de jeunes agneaux. Il tire 100% de ses ressources des entreprises qu’il vide de leur substance. Le RSI se fiche totalement des projets à long terme des entrepreneurs. Il ne voit que la ressource qu’il pourra en tirer à court terme.

    Les organismes sociaux ont ainsi oublié leur vocation initiale et sont devenus des prédateurs purs. Dont la seule raison d’être… est de survivre au dépens de leurs proies, à savoir les entrepreneurs qu’elles étaient censées protéger des aléas la vie.

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