Il y a les statistiques, l’observation des tendances, les constantes de l’Histoire et enfin l’intuition – sixième sens indéfini que l’on a ou que l’on n’a pas – pour se faire une idée de l’avenir du pays.
A l’exception de l’intuition aux contours indéfinis, tous les autres moyens de préparer l’avenir sont du ressort de la technique.
C’est évidemment à l’intuition, cette propension à saisir des rapports qui passent inaperçus aux yeux du plus grand nombre, que l’on reconnaît le génie d’une décision.
La taxe « carbone » ou la limitation de vitesse à 80 Km/h sur les routes secondaires n’étaient pas de cette eau-là. On en a subi les effets. C’est à des techniciens qu’on les doit. Les mêmes qui, dans les services ministériels veillent jalousement à l’ordre, à la méthode et à la réglementation et qui, sous l’influence des lobbies, sont placés là pour conseiller le pouvoir politique. Les mêmes qui seront à la manœuvre dans les services d’un Haut-Commissariat au Plan ressorti des oubliettes, sorte d’observatoire confié à une personnalité coordonnatrice de services techniques. Rien d’autre.
Ce n’est pas d’un commissaire dont le vocable réglementaire appelle à la hiérarchie, à l’ordre et à la sanction auquel on devrait faire appel, mais plutôt à un philosophe capable d’inspirer la pensée des décideurs, grâce à une intelligence qui le placerait au-dessus des contingences : le contraire d’un commissaire au plan. Au-dessus des querelles partisanes, toutes faites d’intérêts personnels, de susceptibilités peu accessibles à l’objectivité : le contraire d’un chef de parti. Mais surtout au-dessus du simple énoncé des données afin d’en extraire la signification profonde : le contraire d’un simple analyste.
Ce genre de personnalité est rare. On la reconnaît en général à ses manifestations en période de crise, lorsque tout le monde s’interroge sur le parti à prendre. Elle a alors le don de révéler aux yeux du monde le mystère de l’œuf de Colomb.
Les esprits ordinaires, dont on a grand besoin au quotidien et qui peuplent l’Administration, suffisent à s’enquérir de compter les masques et de constituer les stocks destinés à prévenir la prochaine épidémie de Covid.
La fonction prospective attendue pour redonner foi à une population désenchantée ne se loge pas, à moins de la mettre en garde à vue, dans un Commissariat, fût-il au Plan.
On en vient alors à s’interroger. L’Administration ne répond-elle pas aux exigences de sa fonction ? Si oui, que n’a-t-elle faire d’un commissaire ? N’appartient-il pas au politique d’être ce visionnaire ? Si oui, que n’a-t-il faire d’un guru ?
A moins que les deux pèchent. Tous deux par omission. L’Administration par manque de rigueur. Le politique par manque de vision. Leur double serait-il alors nécessaire ? On en doute. Question de vision.
Peut-être, le Haut-Commissariat n’est-il tout simplement qu’un comité Théodule de plus, qui permet à la République, réputée bonne fille, de se perdre « en même temps » dans la réalité du compromis et dans l’utopie de l’idéal.
L’autodestruction vers le néant.
YVES MARCHAND
j’ai oublié de poser la question qui fâche : combien cela coûte-il cette « plaisanterie » ?
Donc de nouveau Fonctionnaires=
-Les fonctionnaires sont comme les livres d’une bibliothèque: ce sont les plus haut placés qui servent le moins. Clémenceau
-La France est un pays extrêmement fertile: on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts, Clémenceau
Merci Henri une fois de plus de faire mouche ! L’inutilité de certains commités Théodule est patente et même criarde , cet exemple parmi des dizaines d’autres nous le montre à l’évidence