Vous vous rappelez ce slogan de la « Startup Nation » qui allait booster la compétitivité française et améliorer l’économie ?
Au début de son mandat, E Macron a paru vouloir favoriser l’entreprise et s’était engagé aussi à réduire le nombre de fonctionnaires de 130.000 dans le cadre d’un programme néanmoins extrêmement flou.
On a pu penser, à l’époque, qu’il avait conscience de ce que la France ne peut créer des richesses et des emplois qu’au travers de ses entreprises et qu’il allait donc favoriser leur création ; ce qui est non seulement une évidence mais une nécessité économique.
Il a aussi souhaité réorienter l’épargne des français en supprimant l’ISF sur les placements financiers afin que ceux-ci soient réinvestis vers les entreprises et c’était une bonne idée même si la flat tax est beaucoup trop élevée en raison d’une CSG à 17.2%.
Malheureusement, aveuglé par une idéologie écologiste et manifestement coupé des réalités économiques vécues par les français, et aussi sans doute influencé par des conseilleurs ne partageant pas nécessairement les mêmes idées, il a eu le malheur, comme son prédécesseur, de vouloir utiliser la fiscalité (taxe carbone) comme moyen d’action ; sans voir que cette fiscalité supplémentaire, pourtant déjà située à un niveau excessif, ne pouvait que susciter le rejet ; compte non tenu de ses effets néfastes sur l’économie.
Les gilets jaunes sont arrivés puis le blocage de l’économie pour cause de Covid et E Macron a effectué, sans aucun état d’âme, un virage à 180° avec une politique fondée essentiellement sur la dépense publique et la dette, dans des proportions absolument inédites.
Parallèlement, l’emploi public a continué à progresser inexorablement sans explication crédible …
Pour faire simple, après avoir fait des annonces en début de mandat, E Macron a fait exactement le contraire et, en fait, a fait … tout ce qu’il ne fallait pas faire !
On en voit aujourd’hui le résultat, et il est … catastrophique.
L’emploi industriel est passé de 24% en 1980 à 11% en 2024, l’un des plus faibles d’Europe avec la Grèce et les entreprises continuent de fermer. Les impôts sur les sociétés, les charges sociales sur les salaires sont les plus élevés d’Europe, les revenus du patrimoine sont les plus taxés d’Europe, et parallèlement, la France affiche les plus forts déficits !
Face à ce qu’on est obligé de qualifier de Bérézina économique, le patron de Michelin, entreprise mondiale et innovante, est intervenu pour montrer que, pour une activité fortement consommatrice d’énergie comme la sienne, il existe d’énormes différences de coûts du gaz en €/MWh au niveau mondial : Europe 53€, France 51€, Espagne 39€, Etats-Unis 16€, Asie 10€.
En 2019, le coût de production d’un pneu était de 100 en Asie, 127 aux États-Unis et 134 en Europe. En 2024, ce coût est resté à 100 en Asie, mais est passé à 176 aux Etats-Unis et à 191 en Europe ; soit pratiquement 2 fois le cout asiatique !
Le déficit de compétitivité est colossal et, forcément, la tentation de la délocalisation s’impose !
Le gouvernement en a-t-il pris acte et a-t-il décidé d’agir pour préserver les entreprises et l’emploi ?
Absolument pas !
Pour complaire à la gauche marxiste et surtout pour échapper à la motion de censure, F Bayrou a décidé d’alourdir la fiscalité sur les sociétés et donc d’aggraver le déficit de compétitivité !
La création d’une surtaxe sur l’impôt sur les bénéfices des grandes entreprises va porter celui-ci à 40 %, alors qu’il se situe partout ailleurs entre 12 et 25%. Bien sûr, nos hauts fonctionnaires de Bercy ont promis que cette sur taxation ne durera que 2 ans mais on sait qu’en France les impôts temporaires ont une fâcheuse tendance à durer ; surtout lorsque le pouvoir ne fait absolument rien pour faire des économies.
Car, pour moins taxer, il faut dépenser moins !
Cela tombe sous le sens, mais apparemment pas pour les gouvernants de ce pays puisque le budget 2025 prévoit un alourdissement de la fiscalité de 21 Mds € sur les ménages et les entreprises ; pratiquement sans aucune économie !!!
Alors, oui, il y a bien des créations d’entreprises, mais la plupart du temps ce ne sont que des auto entrepreneurs, avec des activités extrêmement réduites, qui créent leur « entreprise » parce qu’ils sont au chômage et ne trouvent pas d’emploi salarié. Et d’ailleurs, la plupart de ces entreprises n’ont aucun salarié !
Il faut dire qu’embaucher un salarié est devenu une activité à risque entre les dérives du droit social et des charges sociales dont le niveau est pour le moins dissuasif. Un employeur qui verse 100 € de salaire brut en France doit débourser 142 €, tandis que le salarié ne perçoit que 77,5 €. En Allemagne, le coût pour l’entreprise est de 120 € et le salarié touche 80 €. Au Canada, l’entreprise paie 115 €, le salarié en perçoit 85 €.
Enfin, il ne faut pas oublier les impôts de production qui, en France atteignent 4,5 % du PIB, contre 2,2 % en moyenne en Europe et qui exercent une pression asphyxiante sur la compétitivité des industriels.
La vérité est donc sensiblement différente au discours officiel … même si CGT et partis de gauche prétendent que les « salauds de patrons » quittent le navire et coulent le pays car, c’est bien connu, si les riches sont riches et que les pauvres sont pauvres c’est que les riches ont volé les pauvres !
Avec une pression fiscale qui n’a pas vraiment diminué depuis 2017, la France reste un enfer fiscal et la situation s’aggrave encore !
L’économie française est dans un cercle vicieux dont elle n’arrive pas à sortir parce que ni les politiques ni les hauts fonctionnaires, qui ne sont pratiquement jamais issu des milieux économiques et qui vivent du système en le pillant, ne veulent que cela change !
L’Etat, contrairement à ce qui a pu nous être affirmé, continue donc d’être un prédateur létal car, c’est bien du fait de son action que les entreprises disparaissent !
Cela explique que, pour compenser cette situation, dont il est d’ailleurs parfaitement conscient, E Macron ait décidé de subventionner l’économie en empruntant massivement sur les marchés pour soutenir les revenus des français et surtout pour … éteindre la grogne sociale dont il a visiblement très peur !
Ce but a été globalement atteint mais à quel prix !
Car il en est de la dette comme de l’alcool ; après l’euphorie, c’est la gueule de bois et quelle gueule de bois !
1.000 Mds € de dette supplémentaire ont été accumulés avec un total désormais impossible à résorber de 3.308 Mds € et il serait hasardeux de prétendre que la situation du pays se soit améliorée ; c’est le moins que l’on puisse dire !
Cette politique est donc un échec magistral dont, malheureusement, il ne semble absolument avoir conscience et dont il ne tire évidemment aucune conséquence !
Entre aveuglement et déni mais aussi pressions de la part des hauts fonctionnaires de Bercy, E Macron garde sa bonne conscience et s’occupe intensément du … Musée du Louvre. Les problèmes de compétitivité, de dettes et de fiscalité lui apparaissent… tout à fait secondaires mais on sait désormais, qu’individu extrêmement narcissique dont le mécanisme mental est fondé sur la séduction, il ne s’intéresse qu’aux sujets et questions susceptibles de le rendre populaire aux yeux d’une population qui le rejette fortement !
En fait, la « startup nation » chère à E Macron, et tant mise en avant en 2017, n’a jamais été qu’un slogan vide de sens, un effet oratoire dans un but de séduction et, devant les difficultés, le président est très vite retombé dans les vieux réflexes du haut fonctionnaire qu’il n’a jamais cessé d’être ; conforté dans sa vision du monde par un cénacle de hauts fonctionnaires profondément anti libéraux, anti entreprises et profondément agrippés à leurs avantages matériels !
Le résultat est sans appel : toujours plus d’impôts, de bureaucratie, de chômeurs ; la France connait une dégradation significative de sa situation économique et sociale. Elle s’enfonce dans la dépression et le marasme … C’est l’homme malade, la caricature fiscale de l’Europe et les choses ne vont pas aller en s’arrangeant.
Bien cordialement à tous !