Je revendique le droit d’une part de poser la question, d’autre part d’apporter ma réponse. Je ne revendique pas celui d’avoir raison, ni celui d’imposer ma réponse aux autres.
Je crois utile d’abord de définir ce qu’est pour moi, et pour Wikipédia, la solidarité : c’est une obligation d’assistance à l’intérieur d’un groupe défini.
Ce n’est qu’une obligation matérielle dont les variables sont la définition du groupe, la forme de l’obligation et sa répartition.
Ce n’est donc pas un sentiment : ce n’est pas de l’empathie. Ce n’est pas un acte naturel de générosité : ce n’est ni la charité ni la compassion. Ce n’est ni un acte librement consenti, ni la recherche d’une justice d’équilibre : ce n’est pas une volonté mutualiste choisie, ce n’est pas une réponse à la haine, au désordre, bien au contraire.
La solidarité est une obligation qui vient de loin.
Elle s’exprime depuis toujours dans le cadre familial dont les membres, pratiquement dans toutes les sociétés, se doivent obligatoirement assistance. Cette obligation, depuis les mêmes temps, est contestée ou détournée. Elle est souvent fatale.
C’est en son nom que les familles dans la misère sont tentées de mettre au travail leurs enfants de dix ans.
L’inédit développement mortel de la solidarité
Vers le milieu du 19ième siècle la science et l’industrie font faire à l’homme occidental un progrès fulgurant, jamais encore connu dans l’humanité.
L’économie est la principale bénéficiaire apparente, tout particulièrement son socle — la monnaie et les biens, la propriété privée — qui alors accapare le mot “capital”. Il va devenir un nom générique à son seul usage, au point que le capital des autres activités n’aura plus de nom défini.
Ainsi le capital intellectuel, c’est-à-dire la somme de ce qui est connu et acquis, que l’on doit transmettre, ne peut pas s’appeler capital, donc ne s’appelle plus, ne se définit plus… La même chose arrive au capital scientifique, culturel, politique, religieux, etc…
Les termes “capital, capitaliser” — qui définissent cette qualité particulière qui fait que l’humanité est différente de l’animalité parce qu’elle est capable d’acquérir, de conserver et de transmettre toute sorte de choses — ont été sacrifiés à la simple définition du progrès économique, plus apparent que les autres.
C’est regrettable, surtout parce que rien n’a remplacé ce terme pour toutes les autres activités qui revendiquent leur “non-capitalisation”, un mensonge tragique.
C’est à cette époque que, pervertissant la lutte légitime des classes pour l’accès à un partage équilibré, des théoriciens ont inventé la notion de solidarité convertible en prélèvements obligatoires au détriment du capital de l’économie.
Rares sont ceux, comme Frédéric Bastiat, qui ont vu arriver la catastrophe matérielle et humaine sous l’erreur sémantique.
Si la solidarité avait émietté le capital culturel, scientifique, philosophique, c’eut peut-être été un moindre mal, et encore…
Donc au milieu du 19ième l’idée est lancée de piller le capital économique au profit de la solidarité. Cette idée ne va pas s’arrêter, aujourd’hui elle a envahi l’intégralité du monde occidental.
Le crime contre l’humanité
L’idée d’assistance obligatoire séduit évidemment, à l’exception de ceux pour qui l’obligation est mortelle.
Car la fameuse obligation va engendrer des dérives qui iront jusqu’à la perte de vue de la dignité de l’homme. Le pillage induit sera terrible parce que légal.
Apportée par des fanatiques peu éclairés, tel que cela se produisit en URSS ou ailleurs, la solidarité échoue fatalement lorsqu’elle est appliquée à des groupes pauvres où le pillage ne peut pas exister puisqu’il n’y a rien à piller. Alors elle tue assurément.
Au contraire, elle a pu survivre en occident sur la richesse et l’inventivité des acteurs économiques, un peu aussi sur leur capacité à piller les autres peuples faibles du monde et donc à payer aisément l’obligation de solidarité. L’argent acquis facilement se dépense facilement.
Aujourd’hui, très affaiblie par la solidarité, l’économie de l’occident vacille.
Mais la solidarité est devenue une croyance, plus tenace et plus intense que toutes les croyances religieuses.
Il n’y a pas de “Charlie” lorsqu’il s’agit de critiquer cette croyance, ou tout simplement de la montrer du doigt, telle qu’elle est : une machine à pilier d’abord, à répartir ensuite mais très relativement et surtout vers ses adorateurs.
La critique est alors assimilée au blasphème, dont pourtant les accusateurs se prétendent les remparts.
Exemples des conséquences de la solidarité :
La dette. Liée un peu au COVID, énormément à la solidarité.
Certains parlent de l’effacer. Qu’ils relisent leur histoire. A Rome le débiteur indélicat devenait l’esclave de son créancier en cas de défaut.
Rien n’a changé. D’où croient-ils que vient l’argent de la dette, ceux qui envisagent de ne pas la rembourser ?
Probablement de groupes qui se paieront sur la bête. Ont-ils la capacité de défendre physiquement leurs biens mis en hypothèque par les hommes de l’Etat ? Il y a bien longtemps qu’ils ne brillent plus à ce sujet, ils devraient en être conscients.
Le corporatisme. La solidarité corporatiste, comme les autres, pille d’abord et répartit ensuite. Par exemple chez les architectes, la population est pillée de son droit à créer librement, pendant que les architectes se partagent un monopole qui génère une architecture académique indigeste et uniforme sur tout le pays.
Chez les avocats, la population est pillée de son droit à présenter librement sa cause devant les tribunaux où elle se heurte aux connivences entre Magistrats et avocats, sauf au pénal. Mais gageons que cet espace sera réduit et qu’alors pas un seul avocat ne se lèvera pour défendre la liberté des prévenus ou des parties civiles à plaider seuls leur cause.
Le darwinisme. Un groupe peut-il indéfiniment abattre ou affaiblir ses éléments forts au profit de ses éléments faibles, et survivre ? Difficile de prendre position, c’est une première.
La preuve a été apportée que la recherche de l’amélioration exclusivement par l’élite est suicidaire, pour ma part il en sera de même pour son inverse. Il faut de tout pour faire le monde, des forts et des faibles.
C’est cet état de fait qui génère l’empathie, la charité, l’assistance aux personnes en danger. Cela n’a rien à voir avec le confort qui serait dû aux fainéants ou aux incompétents qui revendiquent la solidarité
Nos droits, notre devoir.
C’est évidemment de dénoncer la solidarité qui, déguisée en bonne action, n’est qu’une machine de guerre consacrée au pillage, à la diffamation de ceux qui tentent de résister ou d’ouvrir les yeux de la société avant que mort s’en suive pour tous.
Alors oui, je dénonce Fournel, Brabant et compagnie, au plus haut niveau, parce qu’ils sont conscients de ce qu’ils font, du mal qui en découle et qu’il est probable — à ce niveau — qu’ils y trouvent plaisir et profit.
Mais ne nous cachons pas que les crimes contre l’humanité n’ont jamais, jusqu’à ce jour, pu être dénoncés avant leur survenance. L’horreur qu’ils portent en eux, attisée par la croyance, n’est jamais visible au moment des faits, sans quoi ils n’auraient pas lieu.
Il en est ainsi de la solidarité.
Nous parlerons dans les jours qui suivent de la dérive de la solidarité, de son aspect structurel, inévitable, qui en font un crime contre l’humanité.
Bien à vous. H. Dumas
In fine, la solidarité est la justification pour Bercy d’avoir à pratiquer ses forfaitures au nom de l’état et ce, sans vergogne.
http://ami.du.laissez-faire.eu/_libre8.php5
Oui, c’est un bon billet, le blog aussi vaut la peine :
http://ami.du.laissez-faire.eu/
Merci
Il faut se souvenir des Politiques Grecs au moment de la faillite de la Grèce il y a quelques années la responsabilité était renvoyé sur le peuple Grec, le bouc-émissaire idéal. Les politiques qui avaient coulé le pays, ne se sentaient nullement responsable?