Pourquoi le chômage ne diminue-t-il pas ?

On n’arrête pas de nous répéter que la croissance est en forte hausse, que la confiance est de retour, que Macron réforme partout et pourtant le chômage ne diminue pas !

Il y a là un mystère, on ne comprend pas ou alors … on ne nous dit pas la vérité en nous donnant notamment des réponses du style « inemployabilité des demandeurs d’emplois » ; c’est à dire que nous aurions désormais 5 à 6 millions de personnes inemployables, totalement inaptes au travail.

A force de raconter n’importe quoi, on finit par tomber dans le ridicule et les chaînes de télé et la presse subventionnée n’ont effectivement … pas peur de sombrer dans le ridicule.

Certes, il y a une certaine quantité d’entreprises qui ont du mal à trouver des employés (qu’on peut évaluer à 200.000) mais c’est là une règle universelle valable partout et il n’y a pas qu’en France que le problème se pose et certes il y a aussi des gens qui sont devenus (ou qui ont toujours été) inaptes à un emploi (mettons un gros million) ; mais cela n’explique pas le fait que le curseur du chômage reste tout en haut !

On estime que le plein emploi a lieu quand le taux de chômage est en dessous de 5%.

Nous en sommes à environ 10% officiels avant … manipulation  pondération des statistiques !

Alors ?

Connaissez-vous la parabole de la morue ?

Cette disparition inexplicable des emplois me rappelle l’histoire de la pèche à la morue sur les grands bancs au large de Terre-neuve (dite Grande Pèche) et qui s’est pratiquée pendant des dizaines d’années avec des moyens artisanaux (à la ligne avec des doris – petites barques de pèche voir ici) puis à partir du 20° siècle avec des moyens industriels.

Cela a été une véritable eldorado (en passant sous silence les conditions de vie très dures et les innombrables disparitions en mer) jusqu’au moment où les prises se sont mises à diminuer tant en taille qu’en volume.

La seule technique mise en place pour faire face à la raréfaction, en fait à l’épuisement, de la ressource, a été de mobiliser des moyens encore plus importants de pèche … ce qui n’a fait qu’accélérer le phénomène jusqu’à l’effondrement final dans les années 70.

Les autorités canadiennes ont alors ordonné un moratoire en espérant que cela allait s’arranger puis une interdiction pure et simple !

Et vous savez quoi ? Les morues ne sont jamais revenues, l’espèce avait été liquidée par la sur pèche et les pécheurs n’ont rien voulu entendre malgré les avertissements, les morues allaient revenir. On suppose qu’aujourd’hui une autre espèce occupe désormais l’espace laissé vacant par les morues qui n’arrivent plus à se reproduire !

Eh bien, Hollande croyait aux cycles et pensait que la croissance allait revenir et absorber l’augmentation de la fiscalité !

Et si vous remplacez les morues par les entreprises, vous avez l’explication du phénomène ; et cela n’a rien à voir avec le « réchauffement climatique » !

Car, à force de matraquer sans discernement tout ce qui pouvait cracher des impôts et des cotisations, on a fini par tuer l’écosystème !

Seulement, à la différence des impôts, l’emploi n’est pas quelque chose qui se décrète dans les ministères, lors de réunions des technocrates et des petits marquis de la République en complet veston à la mise impeccable.

Et ce n’est pas non plus en invitant quelques grands patrons à déguster, à nos frais, des petits fours au château de Versailles que cela va s’arranger !

La disparition a commencé par les emplois non qualifiés parce qu’ils étaient trop chers par rapport aux emplois de même nature existant dans les pays à bas coûts et le phénomène s’est poursuivi en progressant dans la hiérarchie des emplois plus qualifiés ; alors que, dans le même temps, on expliquait aux gens qu’ils avaient des droits acquis … qu’ils perdaient avec la perte de leur emploi !

Les entreprises parties ou disparues, ceux qui ont perdu leur emploi … n’arrivent pas à en retrouver car la plupart des nouvelles entreprises qui se créent … ne créent pas d’emplois ; alors que ce sont bien les nouvelles entreprises qui créent des emplois –  pas les anciennes (il n’est qu’à voir l’hémorragie dans l’industrie automobile).

Le drame de la France ; c’est que les décideurs ne sont pas les agents économiques mais des fonctionnaires qui obéissent à une logique purement administrative ; laquelle s’est avérée, au fil du temps, totalement antiéconomique et mortifère !

On en voit aujourd’hui le résultat avec non seulement un chômage de masse incompressible mais aussi une balance du commerce extérieur lourdement déficitaire (-65 mds € en 2017) pendant que les allemands enregistrent un excédent de 250 mds € (soit un différentiel de 315 mds € ou encore 26 mds € par mois) !

Ce dernier point trahit évidemment un problème de compétitivité coût et hors coût en rapport direct avec la fiscalité excessive pratiquée en France car nous ne sommes pas compétitifs dans la gamme de produits fabriqués et le haut de gamme nous est, sauf quelques secteurs très précis dont le luxe, inaccessible !

Et les dirigeants du pays, conscients du phénomène, n’ont pas trouvé d’autre solution qu’utiliser l’embauche massive de fonctionnaires comme variable d’ajustement du chômage ; ce qui explique que nous ayions le record européen (si ce n’est mondial) de fonctionnaires par habitant !

La fiscalité est une arme efficace  dangereuse qui doit être maniée avec beaucoup de précaution ; ce qui n’a manifestement pas été le cas car on s’aperçoit rapidement qu’on ne peut pas taxer ceux qui n’ont pas les moyens de payer, ni ceux qui peuvent fuir la fiscalité excessive !

Ne reste donc que l’assiette fiscale captive, c’est à dire celle qui n’est pas susceptible de se délocaliser et de bénéficier d’une concurrence fiscale entre Etats. Et cette catégorie de contribuables, à force de subir l’impôt, finit aussi par s’appauvrir (c’est le cas avec la CSG en augmentation de 26% depuis le 1er janvier 2018) ; ce qui amène à une nouvelle augmentation de la fiscalité pour faire face aux dépenses !

Car, finalement, on ne matraque que ceux qui ne peuvent pas s’y opposer du fait du caractère non délocalisable de leurs revenus ou de leur patrimoine (foncier, immobilier, entreprises) et Macron et ses fonctionnaires ont clairement choisi de tabasser les captifs fiscaux, particuliers et entreprises, parce qu’ils ne peuvent pas le faire pour les autres et qu’ils sont dans l’incapacité idéologique de réduire la fiscalité et les dépenses de l’Etat.

Pour le surplus, on préfère masquer tout ça et glorifier Macron le Conquérant, son action quasi magique, ses réformes, son « aura » dans le cadre d’une vaste action de propagande qui finira, à un moment ou à un autre, par trouver ses limites et montrer toute son inanité pour ne pas dire sa médiocrité !

En fait, ce qui se joue, c’est l’histoire de la lutte entre les entreprises (et des emplois) contre des états (et des impôts) qui n’ont qu’un seul sens d’évolution vers toujours plus de dépenses, toujours plus de dettes, toujours plus de réglementations et toujours plus d’impôts !

La vérité du chômage de masse tient en deux explications logiques mais inavouables !

  • notre croissance est faible et elle est inférieure à celle de nos voisins, et elle est beaucoup trop faible pour permettre la création d’emplois !
  • la fiscalité est trop lourde, compte non tenu de l’instabilité des règles françaises aux effets dévastateurs, car on ne peut pas appliquer impunément un impôt sur les bénéfices de 45% en France quand la moyenne européenne est de 25% !

Le monde a changé et les marchés se sont ouverts ; la mondialisation est un phénomène irréversible et avec elle les effets de la délocalisation des entreprises qui recherchent les marchés et les bénéfices. Ne nous trompons pas, tous les grands groupes utilisent ces techniques ; c’est une question de survie pas un choix idéologique ou sémantique !

Il n’y a que nos fonctionnaires et nos dirigeants fonctionnaires qui n’en voient pas les effets car ils n’en subissent pas les conséquences ; protégés qu’ils sont dans un système totalement hors marché financé par l’impôt !

Seulement, à force de ratisser et de matraquer à tout va, les entreprises sont parties ou ont disparu et il n’y a plus d’emplois et la ré industrialisation ne se décrète pas !

Mais cela, le pouvoir ne peut pas le dire et il préfère diffuser auprès de la presse servile des « éléments de langage » plus authentiques, révélateurs, politiquement sincères corrects !

C’est terrible à dire mais nous sommes entrés dans une phase de déclin économique et quelle est la réponse des dirigeants au problème posé ?

Aucune modification de la fiscalité des entreprises, aucune modification du droit du travail qui bloque tant le marché de l’emploi, aucune réduction du nombre de fonctionnaires (le plan de départs volontaires est un rideau de fumée et un simple effet d’annonce car aucun fonctionnaire ne voudra quitter son emploi, et son salaire garanti, et ses avantages différés comme la retraite et les congés !), aucune réduction du périmètre de l’Etat, aucune réduction des dépenses !

Autrement dit, une forme d’immobilisme et de tétanisation devant des mutations mondiales que la caste au pouvoir est incapable d’assumer !

Et, finalement, les chômeurs sont abandonnés à leur triste sort ; ils sont déclarés inemployables et passés par pertes et profits ; même si, en 2016, on en a « collé » 500.000 en stages à un coût faramineux … mais c’était seulement pour améliorer temporairement la courbe du chômage et assurer la réélection du « encore candidat » Hollande qui a fini par jeter l’éponge ! Contre le chômage on a tout essayé ainsi qu’il a été définitivement déclaré par Mitterrand, himself !

A ce jour, la seule réponse du pouvoir se limite à l’augmentation de la pression fiscale et l’intensification des contrôles (voir ici ) pour faire encore rentrer plus les impôts alors que ce sont eux qui sont en train de nous achever !

Finalement, la seule chose qui prospère en France, ce sont les impôts !

Dans un prochain article nous examinerons « le modèle économique à la française ».

Bien cordialement à tous !

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A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, après un DEA de droit commercial de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage désormais ma vie entre la France et la Grèce. Européen convaincu, je suis persuadé que le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

4 réflexions sur « Pourquoi le chômage ne diminue-t-il pas ? »

  1. Bsr,
    l’Etat-mafia a mis et augmente les taxes sur le travail qu’il encaisse voire qu’il détourne des organismes récepteurs.

    Les entreprises écrasées d’impôts n’ont pas à intérêt à embaucher ce qui crée du chomâge puis ensuite l’Etat-mafia demande aux salariés de payer la facture via les taxes sur les salaires.

  2. Les entreprises de quelques dizaines, centaines d »employés et voire plus, lorsqu’elles meurent sont remplacées (statistiquement) en nombre légèrement plus important par des très petites structures avec très peu de personnel dans des secteurs complètements différents.
    (exemple éventuel Conforama [13 400 collaborateurs + fournisseurs] remplacé par 1 ou 2 demi-douzaines de startupinettes ?)

    L’ÉTATISME (EXTRÉMISTE) TUE.

  3. de la queue de la morue ou de celle de hollande suivent la variable de la courbe du chômage mon cher .
    posez vous les bonnes questions ou alors c’est que vous NAVETS pas dans votre entourage des précaires, des jeunes sans qualification ou des ouvriers sinon vous auriez la réponse .

    le jeunes ..ne rentrent pas dans la statistique parce ils ont difficilement accès a pole-emploi afin s’enregistrer ..soucis de mails , de conseillers qui sont absent et qui reportent sans cesses les rdv ..ou alors que les tangys s’en foutent (tout simplement)

    les précaires, 1 mois sur 2 on leur suppriment leurs aides et bien sur en tant qu’allocataires , il passent leur temps se réinscrire ( avec les délia de prise en compte sans aiment d’allocation) et sont plus dans les demandes d aides mairies et resto du cœurs que chercher un emploi .

    et les ouvriers, vires en recherche « parfois non qualifies » et + de 40 ans ont du mal a retrouver un emploi et voie leur désinscription a pole emploi parce que souvent la plateforme de déclaration internet est dans les choux ou alors il ont pris un temps partiel qui les dégagent des statistiques .

    voila pourquoi entre le bidouillage et bidonnage des catégories sectorielles pour reprendre les chiffres de calculs officiels , la cause réelle des chiffres qui ne changent pas !

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