Macron. Des élections.

Nous vivons une de ces périodes bizarres, déjà vécues, dont les témoins ont disparu, dont le corps social n’a pas gardé la trace.

Tout comme chacun de nous, avant d’être malade le corps social se porte bien. La période de contamination, ses effets, ses émotions, puis la maladie elle-même ne laissent pas de trace probante. Seuls les faits sont rapportés, pas tous et la plupart du temps après transformation en fonction de l’issue de la crise ou des croyances de chacun.

C’est ainsi qu’il y a bien peu de traces réalistes, ordinaires, de l’ambiance qui a précédé la guerre de 1914 ou celle de 1939, jusqu’à se demander comment les choses ont pu s’enclencher pour en arriver là, les hypothèses étant multiples, souvent opposées.

Quant au phénomène le plus intense que la France ait connu, la révolution, les débats ne cessent pas et ne cesseront sans doute jamais sur le qui, le pourquoi et le comment.

Cela me parait être la démonstration absolue que la notion de collectivité, d’Etat, est une hypothèse absconse, une réalité inexistante, une abstraction.

S’il n’y a pas d’explication, de ressenti fiable, de ces grands troubles collectifs, c’est parce qu’ils sont vécus individuellement, de façon personnelle, autonome. Ces vécus ne peuvent pas être additionnés pour obtenir une somme probante, parce que trop différents.

C’est ce qui m’amène à penser qu’en réalité l’univers n’existe qu’à travers chacun de nous, que chacun de nous est la complétude de l’univers. Car l’homme est effectivement seul face à ses choix dit Sartre, mais il est aussi seul face à ses ressentis.

Cependant ces individualités trouvent intérêt à se regrouper pour accéder à des objectifs inaccessibles à chacun isolément.

C’est pourquoi je suis libéral, c’est-à-dire individualiste, sauf nécessité…

C’est ici que les problèmes commencent, à « sauf nécessité… »

Les deux crises cumulées que nous traversons, matérialiste et charnelle, touchant l’économie et la santé, sont chacune vitale et interdépendante. Si elles nous impactent individuellement, les solutions proposées, voire imposées, sont exclusivement collectives. Je crois sincèrement que là est le problème du fiasco qui s’annonce à un niveau qui peut faire peur.

En réalité, la modélisation collective de la réponse actuelle à ces deux crises ne fait que reprendre une méthode erronée en vigueur depuis si longtemps qu’elle s’est imposée naturellement : le collectivisme total, dans sa version la plus irréaliste l’égalitarisme.

Ce n’est pas la première crise économique que nous traversons, ni la première grippe qui nous percute, nul ne peut se prétendre surpris. Voir cet article du Figaro de Janvier 2017.

Évitons nous le procès des faits et des acteurs des faits, contentons-nous de prendre conscience que derrière la façade qui nous est vendue une lutte violente, à mort, est en cours entre les tenants du collectivisme et ceux de la liberté individuelle. Lutte stérile puisque les deux organisations ont leur utilité en fonction des problématiques rencontrées.

Il est donc temps, avant dérapage irrattrapable, de changer de paradigme, d’organisation politique, de constitution. 

C’est ici que se joue la grandeur du Président Macron par rapport à l’histoire.

Sera-t-il l’homme de la situation, ou l’homme du gouffre ?

En l’état, il n’est pas besoin d’être grand clair, de lire dans le marre de café ou dans les algorithmes, pour deviner que nous allons dans le mur.

En ce qui me concerne, mais ce n’est que mon humble avis, je crois que la cause est à attribuer : à la multiplicité de spécialistes trop souvent éclairés comme des vessies dans des lanternes, à l’irresponsabilité des décideurs que sont les fonctionnaires – décision et irresponsabilité sont incompatibles comme l’affirme Didier Picot –, à l’usage excessif du crédit, à la castration de l’initiative individuelle au profit du consensus collectif hypocrite, etc…

Tant de causes que chacun déterminera en fonction de sa personnalité et de ses intérêts.

Conclusion

Il y a urgence à établir les temps sociaux où l’individu doit être libre et ceux où il doit agir groupé. Puis la façon dont doivent être organisées les actions groupées.

C’est ce que doit contenir une constitution, c’est-à-dire un contrat collectif, qui ne peut avoir de légitimité qu’approuvé par une majorité démocratique et confortable.

Sans un mandat de ce type, clair, les hommes de l’Etat ne peuvent que se perdre et nous perdre par la même occasion.

Donc le Président Macron doit organiser des élections en Octobre 2020.

Ces élections, à but unique, devront élire un parlement provisoire, pour une durée d’un trimestre, dont le but exclusif sera d’établir une constitution qui sera soumise à la population par référendum.

Ce n’est qu’après ce référendum que la vie politique pourra reprendre un cours normal, sur les nouvelles bases éditées par lui.

L’objet même de ces élections d’Octobre obligera les candidats à se regrouper en tendance et à présenter à la population leur projet de constitution.

Hors cette voie démocratique, sans contrat collectif commun légitime, Macron et nous-mêmes allons au-devant du pire.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

4 réflexions sur « Macron. Des élections. »

  1. Et le capitaine du navire de dire,tel Mac Mahon, « que d’éau que d’eau » en voyant l’immensité océane dans laquelle sombre notre navire.
    Tout ce qui s’est passé depuis l’an 1 jusqu’à nos jours montre bien l’incapacité des humains à trouver l’équilibre des sociétés réparties sur la planète malgré les nombreuses découvertes,les progrès accomplis,,tous encore très insuffisants .
    Nous cherchons toujours la société idéale …..et quand nous croyons l’avoir trouvé, ou approchée,nous cherchons à l’imposer aux autres….certains par la force….puis notre système dérape une fois de plus…et il faut tout remettre en cause..l’histoire de l’humanité est édifiante a ce propos…nous allons d’expériences en expériences sans jamais trouver le Graal…..
    Que ce soit groupés,ou a titre individuel, les humains ne savent pas ou ne veulent pas s’organiser pour que l’ensemble de la planète puisse fonctionner harmonieusement autant que faire se peut.
    La tâche est immense mais…cela prouve en tous cas..que notre « génie » est limité et notre pouvoir de persuasion surfait….mettre tout le monde d’accord est un art qui nous ne maîtrisons pas(encore)…
    Nous sommes davantage dans une tour de Babel….ce qui nous ramène loin en arrière….comme quoi tout est relatif…
    On se croit dans un monde civilisé et en réalité un partie de celui-ci ne l’est pas du tout..certes le cannibalisme a presque totalement disparu…mais les hommes se dévorent entre-eux d’une autre façon..plus moderne….l’économie est un champ de bataille mondial et très prisé… les luttes pour devenir le meilleur guerrier et dominer les autres.;sont très vives et entraînent des dégâts tout aussi importants sinon plus que les génocides, nombreuses guerres et autres batailles célèbres qui ont jalonné régulièrement le parcours des terriens.
    On peut toujours espérer un miracle pour sauver l’humanité mais au train ou vont les choses le corona virus n’est qu’une péripétie ,douloureuse certes,mais qui laisse augurer des lendemains difficiles ..tant nous avons de réelles facultés pour rendre notre parcours hérissé d’obstacles nouveaux, toujours plus difficiles à franchir…..et particulièrement celui de la pollution qui en est un qui divise et se montre progressivement mortifère.
    Voilà le constat que l’on peut faire de cette humanité..
    Espérons un sursaut mais quand et après quel désastre?
    Tout est toujours possible …. même l’inimaginable.

  2. Un État fort c’est très exactement le contraire de ce que la France est devenue en 40 ans !
    La perversion de nos institutions, la démagogie et la couardise de nos politiques ont trouvé le plus puissant relais dans une fonction publique dévoyée et pléthorique dont les meilleurs éléments sont vilipendés par un syndicalisme exsangue mais bien charpenté par la haute technocratie pour garantir un communisme soft…à tous les étages !

  3. Cher Henri je partage vos réflexions et vos conclusions. J’espère que certains liront ce post. seul Dieu le sait ?
    J’entends sur les radios des français qui disent il faut un état fort, une police forte donc des administration fortes. Mais ce pays a un manque de culture et de culture économique qui dépasse l’entendement. Je constate que beaucoup trop de français soutiennent la stratégie du Titanic. Soyons les 1er dans les bateaux de sauvetages :

    1. (…) extrait Raymond DEVOS … histoire d’en rire, puisqu’on ne peut rien faire pour éviter la catastrophe de demain :

      ‘oui, parlons de la situation
      Parlons de la situation, tenez!
      Parlons de la situation, sans préciser laquelle !

      Si vous le permettez, je vais faire brièvement l’historique
      De la situation Quelle qu’elle soit !
      Il y a quelque mois, souvenez-vous, la situation,
      Pour n’être pas pire que celle d’aujourd’hui.
      N’en était pas meilleur non plus !
      Déja, nous allions vers la catastrophe et nous le savions…
      Nous en étions conscient !

      Car il ne faudrait pas croire que
      Les responsables d’hier étaient plus ignorants de la situation
      Que ne le sont ceux d’aujourd’hui !
      D’ailleurs ceux sont les mêmes

      Oui ! la catastrophe, nous le pensions, était pour demain !
      C’est-a dire qu’en fait elle devrait être pour aujourd’hui!
      Si mes calculs sont justes !
      Or, que voyons nous aujourd’hui ?
      Quelle est toujours pour demain !

      Alors, je vous pose la question, mesdames et messieurs:
      Est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe
      Que nous pourrions faire le jour même que nous l’éviteront ?
      D’ailleurs, je vous signale entre parenthèses que
      Si le gouvernement actuel n’est pas capable d’assurer la catastrophe.
      Il est possible que l’opposition s’en empare ! ‘

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