Lorsque plusieurs individus se regroupent ou sont regroupés autour d’un motif commun, voulu ou subi, et si ce regroupement est suffisamment intense, leurs cerveaux se mettent automatiquement en réseau. Surgit alors un cerveau global au service du groupe créé, qui se substitue en grande partie aux cerveaux individuels de chaque membre du groupe. Ce phénomène reste essentiellement inconscient pour chaque individu.
Sont ainsi susceptibles de regrouper les hommes et de générer un cerveau global : une appartenance à une croyance commune, à une entreprise, à une famille, à un territoire, etc…
Les sources de conflits sont nombreuses, entre les cerveaux individuels et les cerveaux globaux, aussi entre les premiers et les derniers eux-mêmes. Ces conflits sont plutôt le signe d’une bonne santé cérébrale. Ils ne sont pas l’objet de ce billet.
Sont plus inquiétantes les maladies ou pannes du système cérébral. Une des pannes classiques entre le cerveau et le corps est l’atrophie ou la rupture du nerf qui relie le cerveau au corps, ou à une partie du corps.
Le cerveau, individuel ou global, est principalement au service du corps, que celui-ci soit lui-même individuel ou collectif. Il suffit qu’un nerf soit défaillant pour que le corps dans son ensemble soit touché. Le nerf sciatique rompu ce sont les jambes qui ne marchent plus, peu importe que les autres nerfs soient intacts, le corps est gravement handicapé. Le principe est le même pour un groupe ayant établi un cerveau global. Les risques de pannes existent.
Il est clair que la nation est un unificateur fort, générant de fait un cerveau global. Ce cerveau commande plusieurs fonctions collectives. Parmi celles-ci se trouve l’économie. J’affirme que le nerf qui relie notre économie au cerveau central de notre groupe France est en voie d’atrophie, voir de rupture totale.
Le cerveau global de la nation France réfléchit et pense économie. Mais, le nerf qui le relie à cette fonction est gravement malade. Les informations ne circulent plus entre les deux. Pire, elles sont parasitées. Au point que le cerveau global est dans l’incapacité totale de recevoir les informations, pourtant vitales, en provenance des acteurs économiques et qu’il s’avère incapable d’analyser la situation et de lui trouver des solutions.
Il ne faut pas chercher ailleurs la différence entre nous et l’Allemagne. Cette dernière a subi, pendant plusieurs décennies, l’éradication totale du nerf reliant l’économie au cerveau central de la moitié de sa population (Allemagne de l’Est). Le cerveau central reconstitué, après la réunification, a le souvenir précis des conséquences d’un tel syndrome, il le refuse.
Les autres cerveaux globaux européens, ignorant leur infirmité, prétendent reprocher à l’Allemagne ses gains sur les produits qu’ils lui ont achetés. C’est un peu comme si les japonais s’en prenaient à Vuitton et réclamaient les bénéfices engendrés par leurs achats compulsifs des produits de cette marque. Du grand n’importe quoi.
La querelle entre cerveaux globaux a peu de chance de se solutionner tant que tous n’auront pas pris conscience du dérèglement de certains d’entre eux, ce qui est loin d’être le cas.
Peu importe que des individualités soient capables d’analyser la situation, de la comprendre, d’en connaître les remèdes, seul le cerveau global peut intervenir.
Hélas, pour cela, il faudra qu’il ait compris et accepté l’atrophie de son nerf économique, donc qu’il en ait subi et analysé les contraintes. Il sera alors temps de passer de la phase du déni actuel à celle de l’acceptation, des soins, puis de la rééducation.
Meilleurs souhaits de guérison, puis de convalescence. Cordialement. H. Dumas