En l’occurrence, ils inquiètent surtout les autres, c’est à dire les non français parce que, s’il y a une constante française, c’est bien le déficit budgétaire et son corollaire la dette publique !
Soyons clairs …
Les mauvaises habitudes budgétaires sont une constante de l’élite française, quelle qu’elle soit, et très rares sont les budgets en équilibre et encore moins les budgets excédentaires tout au long de l’histoire de France !
Déficits, dépenses somptuaires, emprunts massifs, dettes, défauts, tous ces mauvais comportements remontent à Philippe le bel, roi de France entre 1285 et 1314, avec pour inéluctable conséquence les manipulations monétaires, le tabassage fiscal et, à la fin, des spoliations en tous genres.
Autrement dit, 1.000 ans de dérives budgétaires et fiscales et de nombreuses dévaluations !
N’oublions pas que la Révolution Française a eu pour cause la faillite de l’Etat et que Louis XVI, au pied du mur d’un déficit budgétaire tellement gigantesque qu’il grevait les recettes fiscales pour plusieurs années (qui remontait aux excès de Louis XIV), s’est trouvé dans l’obligation de convoquer les Etats Généraux dans le but d’obtenir une augmentation de la fiscalité !
Cela lui a couté sa tête !
La dépense publique a toujours posé problème en France mais elle n’inquiète absolument pas l’élite au pouvoir !
Ce sont bien évidemment des méthodes inadmissibles dans une démocratie moderne ; mais elles constituent un système constant de gestion des finances publiques françaises avec des conséquences imparables : mauvaise compétitivité, chômage et déclin !
Et c’est bien le cas, nous décrochons sans cesse par rapport à nos partenaires qui sont aussi nos concurrents économiques.
Peut-on espérer une évolution favorable ?
Hélas non, car il n’y a rien de plus rigide que l’administration et Michel Barnier en donne une nouvelle fois l’exemple avec un projet de budget dans la droite ligne … des errances précédentes !.
On nous promettait des coupes sombres dans les dépenses publiques et en fait ce sera essentiellement des hausses d’impôts et une diminution de la hausse des dépenses.
Cela veut dire que les dépenses vont continuer à augmenter ; et comme prévu dans mon article, il n’y aura aucune réforme structurelle ; on va continuer à dépenser sans compter, on va continuer à creuser les déficits, avec évidemment un résultat parfaitement prévisible !
Mille ans que cela dure et la France est toujours là et puis de toute façon ce n’est pas la haute fonction publique qui en paiera les conséquences !
Alors pourquoi se gêner !
Evidemment, on reste dubitatif devant tant d’incompétence et d’irresponsabilité car tout le monde sait que cela va mal finir …
Or, il existe une constante : un pays avec une mauvaise économie a une mauvaise monnaie !
Si on avait encore le franc on aurait déjà dévalué au moins 3 ou 4 fois depuis 2017 eu égard à la gestion calamiteuse des dépenses publiques ; avec pour conséquence que notre pouvoir d’achat aurait diminué par rapport à celui des autres pays.
Seulement, nous sommes désormais les passagers clandestins de l’€ ; c’est à dire que nous profitons de la monnaie commune sans faire les efforts budgétaires ; ce qui énerve nos partenaires de l’Union Européenne et notamment les allemands qui ne … peuvent rien y faire !
En fait, entre les sabotages de la haute fonction publique qui refuse les réformes et les intérêts bien compris des bénéficiaires de la situation actuelle, on a fait le tour des résistances qui s’opposent à la remise en ordre de nos finances publiques ; compte non tenu du fait que certains pensent que la BCE paiera, in fine, les dettes de la France pour éviter une explosion de la zone €. (il faut dire que 25% de la dette française est déjà détenue pour la BCE soit 800 Mds€).
En outre, il faut être conscient que la haute fonction publique entretient dans l’opinion publique l’idée, évidemment totalement fausse, qu’il y aurait de l’argent caché et que, elle, elle est en mesure de le débusquer !
Ben voyons !
Il est évident que cette « posture volontariste » n’a qu’un seul but : dissimuler au « bon peuple » qu’elle est le premier bénéficiaire des déficits et qu’elle n’a donc aucun intérêt à adopter une gestion rigoureuse des deniers publics !
D’ailleurs, pendant très longtemps elle a expliqué avec insistance que les déficits publics n’étaient pas dus à sa mauvaise gestion mais à la fraude fiscale et évidemment les français l’ont cru parce que c’était la solution de facilité pour les uns comme pour les autres !
Du coup, personne ne se sentait responsable ni d’avoir provoqué les déficits ni d’en avoir profité puisque les responsables sont toujours les autres et les choses ont continué tranquillement !
En outre, persuader les français que ce sont les autres (les fraudeurs en l’espèce) qui paieront est évidemment une posture qui les arrange même si, à la fin, ce sont tous les français qui paient !
Enfin, la haute fonction publique s’abrite derrière le légalisme c’est à dire la Loi qu’elle ne ferait qu’appliquer … et les juges tiennent le même discours !
De ce fait, elle ne peut pas être responsable !
Le problème est que ce légalisme résulte essentiellement des décisions de la haute fonction publique qui en décide et qu’il est à géométrie variable ; c’est à dire qu’il oscille souvent entre contrainte et arbitraire !
On connait cet aphorisme : en France tout ce qui n’est pas autorisé est interdit et tout ce qui est autorisé est taxé !
La Déclaration des droits de l’homme de 1789, en son article 17, affirme le caractère absolu et inviolable de la propriété privée ; sauf que personne ne lit la suite qui énonce : « nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment».
Forts de ce principe, 3 mois après une aussi belle résolution, les révolutionnaires ont confisqué la totalité des biens du clergé sans aucune indemnité !
Vous avez dit respect de la propriété privée ?
Cette même Déclaration des droits de l’homme a affirmé les droits de l’homme dans ses articles 9 et 10 et leur caractère intangible …
C’est la raison pour laquelle, dès le 17 septembre 1793, Robespierre a mis en place la loi dite « des suspects » ce qui lui a permis d’arrêter et de faire exécuter à peu près n’importe qui et notamment ses ennemis politiques !
Les pays dits socialistes inféodés à la dictature stalinienne ont d’ailleurs retenu la leçon en arrêtant et liquidant tous les « ennemis du peuple » !
Vous avez dit droits de l’homme et respect des libertés ?
C’est ce même légalisme qui va permettre à l’administration de se livrer, en toute impunité, à l’extorsion fiscale en bande organisée …
Et finalement, vous pensez vous en tirer à bon compte ?
Demandez-vous alors quels impôts vous payez …
Car, riches ou pauvres, vous payez :
- la même TVA sur tout ce que vous achetez (alimentation, vêtements, …),
- les mêmes taxes sur le carburant,
- les mêmes taxes sur l’électricité,
- les mêmes taxes sur le gaz,
- les mêmes taxes sur les mutuelles de santé et les contrats d’assurance,
Evidemment, il arrivera ce qui arrivera … mais, comme plus d’un français sur deux vote pour un parti extrémiste qui promet la richesse éternelle grâce à la spoliation des autres …
Soyons lucides, les français paieront et les responsables seront glorifiés pour leurs « erreurs » !
Sic transit gloria mundi !
Bien cordialement à tous !
A propos des deux sinistres figures de Philippe le Bel et de Robespierre, incidemment citées dans votre étude :
« Comme de bien entendu », selon une rengaine chère à Michel Simon dans le joyeux film : « Circonstances atténuantes », l’une et l’autre constituent des références majeures ou d’insurpassables modèles pour ce vrai possédé (toujours en attente d’un bon exorcisme) qu’est le sieur Mélenchon.
1-Philippe le Bel, en tant que « premier des laïcs » (pour avoir giflé le pape Boniface VIII, lors du fameux attentat d’Anagni) ;
2-Robespierre, qu’il travestit en quasi-martyr dans la préface du livre : « Robespierre l’innocent » de Simon Mauger (L’Harmattan, 2023) et auquel la France Insoumise a rendu collectivement hommage en 2022.
Heureusement qu’il a existé un René Guénon, dans le domaine de l’ésotérisme véritable, pour nous mettre en garde contre le ténébreux Philippe le Bel, incarnation moderne de la révolte des « guerriers » contre « les brahmanes » et premier falsificateur de la monnaie (à laquelle il a retiré toute trace du « principe spirituel » qu’elle contenait à ses débuts-principe dont elle servait de « support apparent », sans jamais que ses utilisateurs le sachent).
Sous une forme plus romanesque, Maurice Druon, lui aussi, parvenait à une conclusion assez semblable dans ses fameux « Rois Maudits ».
Quant à Robespierre, on s’en fera une idée fort juste en se reportant à la pièce de Jean Anouilh, actuellement reprise (avec éclat) au théâtre Hébertot : « Pauvre Bitos ou Le dîner de têtes » (doublement intéressante, puisqu’elle entremêle une peinture de la Terreur, née de la Révolution française, à une satire de l’Epuration, découlant de la Seconde Guerre Mondiale et de la Libération).
Rappelons que Jean Anouilh n’a jamais fait mystère de son « anti-gaullisme » (son recueil de « Fables » portraiturait le Général en girafe) et se disait même très volontiers « royaliste » (une autre de ses pièces ayant pour titre explicite : « Le Boulanger, la Boulangère et le Petit Mitron »).
Moralité : Quand admettra-t-on que les crises économiques ne sont que la « matérialisation très grossière » ou la « traduction un peu trop visible » du grand combat métaphysique (celui du Bien contre le Mal), qui sous-tend toute l’Histoire du Monde et qui se déroule en arrière-plan de ce que l’on appelle (bien à tort)…l »actualité » ?
excellent comme toujours !
Bravo, mille fois bravo !