Je ne saurais que trop vous conseiller de retenir, aux éditions du « Cherche minuit en plein jour », le livre sur François Blayrou, dit « le Blaireau du Béarn », que nous devons au grand historien Jean de l’Abreuvoir. Sa parution est prévue pour la rentrée littéraire de cette année, en septembre 2125.
François Blayrou est un homme politique Béarnais, dont la notoriété a été constante mais modeste, avec un point d’orgue de quelques mois en 2025, il y a donc un siècle. Juste avant l’accident électrique mondial qui a cramé tous les ordinateurs et toutes les mémoires électroniques du monde.
Du coup, il ne reste que très peu d’informations sur cette période. Pour François Blayrou, il reste une légende véhiculée par l’immense œuvre de Miguel de Macrones : « L’ingénieux François Blayrou de Morlaàs».
Blayrou est en fait un surnom, qui avait été donné à François chez les scout, dont il a fait partie jusqu’à l’âge de 33 ans. Son nom d’état civil était François Lebert.
Débarquant à Paris, à l’Assemblée Nationale, après avoir été élu dans sa circonscription de naissance dans les Pyrénées, plus fournie en ours et loups qu’en électeurs, ses collègues députés l’appelaient systématiquement « Le basque ».
Parce que disaient-ils : « Lebert est basque »… Ce qui, pour le béarnais Lebert, était inconcevable. Pour les basques aussi.
Donc, il reprit son surnom de scout et se fit appeler François Blayrou. Ce qui ne changea pas grand chose, les députés étant assez lourds dans leur humour l’appelèrent immédiatement « le blaireau basque ». Cela satisfit au moins les basques.
FB est passé dans l’histoire pour avoir poussé à son maximum la théorie du « non et oui », qui est une simplification pragmatique de celle du « en même temps ».
Il était reproché à cette deuxième théorie de provoquer un état de confusion chez ses destinataires car elle tendait à dévaloriser leurs questionnements en affirmant à priori que les réponses étaient incluses dans leurs contradictions. Par exemple, à la question : « Quel temps fait-il ? Pluie ou soleil ? » La réponse : « il pleut et il fait beau en même temps » paraissait plus sujette à confusions que la méthode FB qui disait dans ce cas : « non et oui ». Certes nous étions là aux limites extrêmes de la communication politique, toujours un peu opaque il faut bien l’avouer.
FB en se contentant de répondre systématiquement « non et oui » permettait aux questionneurs de ne retenir que le non ou le oui, à leur convenance, ce qui ainsi leur paraissait apporter de l’eau à leurs moulins.
Évidemment, l’effet de cette politique fut bref et inopérant, chacun restant sur ses positions, conforté par la réponse qu’il avait retenue, alors qu’il n’y avait en réalité juste pas de réponse, comme toujours.
Du coup FB, ne répondant jamais à rien, avait un petit côté Louis XVI largement dangereux, pour lui et pour les autres.
C’est ainsi que FB fit passer, il y a cent ans, un budget que personne n’eut l’occasion de voter, qui ne réglait aucun problème. Ce fut le moment de gloire politique de FB.
Il n’eut pas à assumer les conséquences de cette situation puisque dans cette année 2025 la surchauffe informatique a généré — 25 ans plus tard qu’imaginé — le bug mondial que les informaticiens avaient prévu pour l’an 2000.
En une fraction de seconde la totalité des réseaux informatiques publics et privés, du rasoir à piles aux ordinateurs du Pentagone, explosèrent en août 2025, comme nous le savons tous puisque c’est à cette date qu’à été fixée par notre gouvernement mondial le début de notre civilisation actuelle.
Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur cette période pré-civilisationnelle, mais elle ne nous est pas accessible.
Seul aujourd’hui FB nous est conté tant son aventure éphémère à été insignifiante, telle qu’elle est rapportée dans l’ouvrage qui va paraître.
FB fut la fin en queue de poisson de la civilisation qui nous a précédés, dont nous connaissons si peu…
Lisez « Le blaireau du Béarn », les questions qui y sont posées sont objectivement susceptibles de générer l’envie et le besoin d’enquêtes plus approfondies sur cette période, au moment où nous commençons tous à sortir des cavernes où nous avons dû nous réfugier il y a un siècle. Peut-être est-ce le début d’une enquête sur nos origines.
Bonne lecture.