Au départ, l’idée était bonne de séparer les intérêts des croyants des intérêts de ceux qui n’éprouvaient pas le besoin de croire, qui étaient donc libres et entendaient disposer de leur liberté. C’était le principe de la laïcité.
Cette séparation s’appliquait, avec bonheur, à tous les centres d’intérêt humains, culturels, scientifiques et économiques. Ce fut un réel progrès.
Quant aux croyants, il ne faut pas se cacher qu’ils sont fatalement manipulés, généralement globalement, mais ils sont demandeurs et donc consentants.
Le principe est le suivant : une abstraction, non révélée expérimentalement, souvent appelée Dieu, tient entre ses mains le destin du croyant, enfin c’est ce qu’il croit.
Cette abstraction s’occupe de l’immédiat terrestre et du futur qui suit la mort. Un système de récompense et de punition est établi, censé motiver les décisions de l’abstraction au profit ou au détriment du croyant.
Une armée d’initiés, croyants eux-mêmes ou non, cela n’est jamais très clair, est chargée d’encadrer les croyants, en fait métier. Cela leur procure un pouvoir par procuration — mais d’une abstraction – sur les croyants qu’ils cornaquent.
La plupart du temps, et très rapidement, ces initiés abusent du pouvoir que les croyants leur confèrent ou admettent.
Alors, la misère morale et matérielle s’abat sur les pauvres croyants et la richesse inonde les initiés. Au milieu, une bande de faux-culs arrive à tirer son épingle du jeu, ce sont les croyants non pratiquants.
En France, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes quand, catastrophe, la laïcité est devenue une religion.
L’abstraction l’Etat — garante de la laïcité — est apparue au plus grand nombre parée de tous les atouts de la divinité. S’occupant de la vie de chacun, édictant le bien et le mal dans les consciences, gérant les biens matériels et immatériels de tous, supprimant la vie privée, les secrets personnels, exigeant la soumission totale et la dépossession de tous à son profit.
Soudain religion, la laïcité ne peut évidemment plus jouer son rôle de protection pour les non croyants, dont le nombre est en chute libre. L’Etat laïc-religieux s’étant emparé de tous les leviers sociaux et personnels est difficilement contournable, peu osent le contourner.
L’Etat laïc-religieux ne peut pas accepter d’autre religion. Toutes les religions sont prosélytiques et monolithiques, c’est dans leur nature profonde.
Le conflit aujourd’hui se tend. Notamment entre les croyants musulmans et les croyants laïques — ces derniers ont absorbé la plus grande part des anciennes religions, catholicisme et protestantisme –. Les musulmans pensent que celui qui ne croit pas en Allah n’a pas sa place sur terre, les croyants laïques pensent la même chose pour celui qui ne croit pas en l’Etat.
Darmanin, faux-cul en chef, a beau afficher son désir de collaborer avec l’islam, il ne rêve en réalité que de le dominer sur ses terres où ses disciples lui échappent.
Ca va cogner.
Ce n’est pas la première fois que l’Etat est déifié. Mussolini l’a fait, avec un succès éphémère. Cela a aussi dégénéré en guerre après les accords hypocrites du Latran.
L’affaire du Covid19 est typique de la contrainte religieuse, de la croyance en une abstraction imaginée comme recours, ici c’est l’Etat sous sa forme Sécurité Sociale.
Car la religion laïque est une trilogie, il y a l’Etat et ses deux filles, la Sécurité Sociale et l’Education Nationale.
En dehors de la religion, pas de salut face à une catastrophe surnaturelle : la grippe sévère. Donc la Sécurité Sociale, fille du Dieu-Etat, prend le pouvoir absolu sur les âmes et les consciences, mais aussi sur les corps. Elle exclut, bannit, dicte, impose, sans trop de résultat, mais finalement pas moins que toutes les autres religions dans pareil cas. L’essentiel est d’y croire.
Le lynchage des non-croyants est pour demain, il faudra bien rendre des comptes face à l’échec qui se dessine, et les religions ont ce point commun que la faute est toujours attribuée à l’autre.
En tant que non-croyant je suis pris ces jours-ci de vertiges quand je vois ce qui se prépare, alors que je sais que ma place dans la charrette est de droit.
Nous y serons peut-être ensemble, allez savoir…
N’est-ce pas André Malraux, ce pilleur de trésors, qui disait : « le 21ème siècle sera religieux ou ne sera pas » ? Il ne pensait peut-être pas à ce final explosif.
Bien à vous. H. Dumas
Quelle époque terrible que celle ou les idiots dirigent les aveugles.
Les peuples une fois accoutumés à des maîtres qui se prosterne devant la laïcité ne sont plus en état de s’en passer.