Objectivement, je ne me connais pas une grande compétence en économie. Cependant l’économie a été toute ma vie, je suis un entrepreneur qui a beaucoup entrepris, j’ai donc, tel M. Jourdain, fait de l’économie sans le savoir. Je suis un acteur économique qui s’ignorait.
J’ai quelque part l’idée que la monnaie n’est pas le moteur de l’économie, qu’elle n’est qu’un outil. Evidemment, nous pensons tous que, puisque transactions et services ont pris la monnaie comme marqueur d’échange, il faut que ce marqueur soit fiable. Rien n’est moins sûr. La présence de l’argent dans les transactions est momentanée, finalement il ne reste rien de lui une fois l’échange réalisé.
C’est sans doute pour cela que le monde vit, sans trop de problème, au rythme de la fausse monnaie depuis 1976, date de la déconnexion entre l’or et le dollar, entre les garanties et le papier. Alors, un peu plus ou un peu moins de fausse monnaie, qu’importe. Et d’ailleurs, en quoi l’or serait-il plus fiable que le papier, s’agissant d’une convention ? L’or n’est pas de la monnaie, c’est un joli métal.
Je crois que le problème n’est pas la monnaie, qu’il ne peut pas être la monnaie, simple outil momentané.
Le véritable problème est le crédit, c’est à dire l’accès inconsidéré à l’outil « monnaie ». Nul ne peut, sans risque, utiliser un outil dont il ne connait pas parfaitement le fonctionnement.
Effectivement il me parait raisonnable de penser que la distribution massive de l’outil économique « monnaie » entre les mains de personnes qui n’en perçoivent pas les conditions d’usage (qui n’est pas la consommation), est dangereuse et nous mène dans le mur.
Une fois dans le mur, que va-t-il se passer ?
Nous allons être engloutis par le syndrome du « C’est moi qui » ou plus politiquement« C’est grâce à moi que ».
Autant dans une économie riche et en pleine expansion, les puériles revendications des politiques quant à cette richesse sont de peu d’importance, font sourire. Leurs mensonges à ce sujet sont absorbés par la facilité que donne la richesse.
Mais dans une période de difficultés, ces revendications poussent à la désintégration, à l’émiettement des efforts qu’il faudrait entreprendre pour sortir des difficultés.
C’est ce syndrome qui met à terre des pays comme la Lybie, la Tunisie.
Chacun de ces champions du « c’est grâce à moi que » est prêt, avec ses troupes, à égorger le voisin pour imposer sa solution.
Alors que l’économie ignore complètement ce genre de prétention, elle n’accorde pas ses faveurs au prétentieux, mais aux efficaces.
L’économie est le régulateur de l’humanité, bonne fille elle pardonne beaucoup, mais toujours elle finit par s’imposer.
Les économistes ont sur l’économie le même pouvoir que les météorologistes sur le temps, c’est-à-dire le droit de demander pardon pour leurs erreurs de prévision.
La question est la suivante :
Notre société acceptera-t-elle de travailler pour rembourser sa dette ou va-t-elle déposer le bilan ? Le tout dans un brouillard intellectuel total entretenu par des parasites nommés » décideurs politiques ».
Il est possible que la réponse ne tarde pas, soyons patients, et vigilants quant au syndrome du« c’est moi qui ». Il n’y a ni vaccin ni antidote connu.
Par internet, nous pouvons cependant sonner le tocsin. Dès les premiers signes du syndrome, l’alerte générale peut en limiter la diffusion.
Alors, en cas de clash, soyez tous attentifs, ne vous laissez pas berner par le syndrome « c’est grâce à moi que », restez lucides.
Retroussez vos manches et n’hésitez pas à remettre à leur place ceux qui ne le feront pas. Le temps des miteux et des menteurs est bientôt derrière, celui des courageux arrive.
Bien cordialement. H. Dumas