L’effondrement du menhir de l’intolérance face aux apparences, qu’a été Jean Marie Le Pen, ne manque pas de saveur.
Voilà un homme qui a fait de l’intolérance son fond de commerce. Visant ceux qui se différenciaient de l’image qu’il colportait du français parfait, il les abreuvait d’insultes et promettait ni plus ni moins que leur disparition.
Il y avait, pour lui, d’un côté l’apparence rassembleuse et de l’autre la différence excluante.
Comme tous les intolérants, ses capacités intellectuelles et son imagination limitées ne lui ont pas permis de percevoir avec justesse l’impact de la modification naturelle de sa propre apparence.
De ce fait, aujourd’hui, ceux là mêmes qu’il a formés à l’intolérance le dévorent tout cru. Il est vieux, cela leur suffit pour le déclasser, le reste n’est que boniment.
Ils ne savent pas que la vieillesse n’obère en rien l’homme tant que la maladie ou un choc psychologique ne lui imposent pas l’évidente proximité de sa mort. Alors que pour ceux qui le regardent, sa simple apparence de vieux évoque justement cette insupportable proximité et leur fait peur. Ils la rejettent, et le vieux avec.
Le Pen se sent jeune dans la tête, mais il est pathétiquement vieux dans son apparence. C’est un vieillard déguisé en chaperon rouge que nous avons vu s’agiter vainement le premier Mai face au loup garou de l’intolérance qu’il a lui même engendré.
Il y a peu, j’ai été personnellement, à l’occasion d’une situation qui ne tournait pas à l’avantage de mon contradicteur, accusé par celui-ci d’être victime du « naufrage de la vieillesse ». Que répondre à une telle intolérance face à l’apparence ? Rien, il n’y a rien à répondre.
Il n’y a jamais rien à répondre à l’intolérant. Tendre l’autre joue ? À votre bon cœur.
Le temps, tout seul, se charge de l’affaire.
Pensez à ces allemands errant dans les décombres de leurs cités emportées par l’immensité de la vague d’intolérance qu’ils avaient mondialement provoquée.
La particularité de l’intolérance est qu’elle crée en retour une force de la même puissance visant à l’équilibrer, voire à la dépasser, cette force est elle aussi intolérante, c’est un cercle vicieux qui finit systématiquement en guerre.
Les musulmans qui aujourd’hui ne le comprennent pas vont le payer très cher.
Puis, in fine, le temps ayant fait son ouvrage, la paix et son ciment, la tolérance, sont alors de retour.
Les intolérants sont ce que l’humanité porte de plus destructeur en elle.
Hollande est un sectaire intolérant. Pour la parité, citons Duflot qui en est une autre. Leur intolérance est globale, ils l’alimentent régulièrement en prétendant à des idéaux minoritaires de perfection leur permettant de dénoncer tous ceux qui s’écartent involontairement de ces carcans ridicules.
Dans la réalité, tout cela n’est qu’apparence.
Leur intolérance fondamentale, fondatrice, n’a qu’une origine : le capital.
Il faut dire que l’écrasante majorité des intolérances, quelque soit leur habillage, a pour origine réelle la haine du capital.
Le capital est la « quéquette » de l’économie, cette chose indispensable à l’humanité dont hélas l’usage est si jouissif qu’il déborde largement sa seule utilité.
Ainsi, ceux qui détiennent le capital, par vocation personnelle ou par le hasard d’un concours de circonstances, ne sont pas foutus d’en limiter leur usage à sa seule réelle utilité : l’économie.
Tous, sans exception, en jouissent abondamment, sans précaution, la plupart du temps avec démesure. En face d’eux, la jalousie des observateurs, lorsqu’elle s’allie à une personnalité intolérante, ne pense que représailles, au mieux vicieuses au pire mortelles, pour se venger de la vision de cette jouissance qui les rend malades.
L’intolérance est le poison mortel des sociétés, pendant que la tolérance en serait le remède universel.
La difficulté tient au fait que la tolérance peut ressembler à la faiblesse, à la lâcheté, voire à l’indifférence. Cela pourtant n’est qu’un effet d’optique, la résultante d’un angle de vision dans le temps.
En effet, la tolérance est une attitude forte qui doit impérativement précéder la réflexion ou l’action. Après la réflexion ou l’action, elle se transforme inexorablement en faiblesse, voire en lâcheté.
C’est cette situation dans l’espace du temps qui complique l’usage de la tolérance, qui demande à ceux qui souhaiteraient être tolérants des capacités de prévoyance sans lesquelles cela n’est pas possible.
Conclusion :
Disons que Le Pen, Hollande et Duflot ont probablement une imagination défaillante qui ne leur permet pas de maîtriser l’idée de tolérance, ce qui expliquerait leur intolérance, leur sectarisme, seules solutions pour eux d’éviter la lâcheté ou la faiblesse. Gageons qu’ils ne sont pas isolés dans cette configuration.
Bien cordialement.