LE « PASSAGE ÉCLAIR » DE LA LOCO DEVANT LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF.

Voici un 5eme et dernier extrait de mon livre « La Locomotive ou la fin des années rock », avant sa parution prévue fin octobre 2018.
Ce livre qui fait 397 pages
Tout commença avec la petite visite de Monsieur Mace.   https://www.temoignagefiscal.com/m-mace-linspecteur-verificateur-assermente-qui-assassina-la-discotheque-la-locomotive-en-1996/.
En effet, ce livre retrace l’aventure fantastique de la Locomotive, la plus grande discothèque de Paris, en son temps, mais il est aussi le récit détaillé et véridique d’un assassinat fiscal dans la discrétion la plus absolue.
Voici le récit de mon passage devant le fameux Tribunal Administratif.
Je vous livre, dans les quelques lignes qui vont suivre, du 100% vécu.
Du vrai.
Cordialement.
Emmanuel Bolling

Enfin, le 18 décembre 2007, date prévue depuis 2 ou 3 mois, nous passons devant le Tribunal Administratif.
Ah, le Tribunal Administratif, c’est l’exception française dans toute sa splendeur.
Avant d’y passer, j’étais comme la majorité des français, je pensais bêtement que c’était un tribunal normal, que l’on pouvait se défendre devant.
Que son ou ses avocats pouvaient plaider, que le Président ou ses assesseurs allaient vous interroger, que vous pourriez donner votre version et essayer de rétablir votre vérité.
Comme le Tribunal Correctionnel, où nous avions gagné.
Et bien là, vous vous mettez le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
Le Tribunal Administratif, en matière fiscale, c’est le Canada Dry de la justice : Il donne uniquement l’apparence de la justice. Il n’est là que pour ça.
Ce Tribunal vous fait faire un saut de 3 siècles, mais dans le passé.
Vous avez l’impression de vous retrouver devant le Tribunal Révolutionnaire dans les années 1790.
Fouquier-Tinville, le célèbre Accusateur Public, recordman des têtes coupées, est remplacé dans nos Tribunaux Administratif par le Commissaire du Gouvernement.
Avec ce titre, ça sent à plein nez le Tribunal d’exception.

En 2007, au Tribunal Administratif, vous n’aviez droit à rien.

 

On appelle votre « affaire ».
Le Président Monsieur Couzinet donne la parole au Fouquier-Tinville de service.
Dans une longue litanie, à peine audible, celui-ci vous sort des tonnes de « jurisprudences », vraies ou fausses c’est invérifiable, d’articles numérotés que vous ne connaissez ni d’Eve ni d’Adam et déclare en concluant rapidement que le fisc a raison.
Vous, avant l’audience, vous avez remis un mémoire écrit contenant vos arguments.
Lui, le Commissaire du Gouvernement n’a pas cette obligation et il ne remet donc rien du tout.
Vous découvrez, si vous réussissez à entendre une partie de ce qu’il dit, car sa voix est un murmure inaudible, son argumentation à ce moment-là.
Son argumentation doit être « confidentielle défense » car vous n’en aurez jamais la trace écrite.
Vous n’avez rien compris à ce qu’il a dit, mais comme de toute les façons vous n’avez pas droit à la parole pour vous défendre, il ne vous reste plus qu’à mettre votre colère, car vous êtes en colère, dans votre poche avec un kleenex par-dessus et à lever le camp.
A voir les regards de connivence, les politesses maniérées que s’échangent le Président, les assesseurs et le fameux Commissaire du Gouvernement, vous n’avez pas besoin d’avoir un QI de 180 pour comprendre que vous allez l’avoir dans le baba, et dans les grandes largeurs.
Tout ce petit monde est issu du même moule, l’ENA et comme les énarques dirigent Bercy…Entre gens du même monde, il ne serait « opportun »de se tirer dans les pattes.
Voilà, la représentation est terminée.
Jugement à un mois.
En une demi-heure, montre en main,  la comédie a été jouée.
Comédie pour eux, car pour vous cela sent à plein nez la tragédie, pour rester dans des termes de théâtre.

Moi, je n’ai pas assisté à cette parodie de justice.
J’étais, malade, cloué au fond de mon lit.
Seuls Laurent et Maître Geneviève Marshall, la collaboratrice de Guilloux étaient présents.
Guilloux, vu mon état, m’avait déconseillé d’y assister, ma présence ne servant strictement à rien.
Guilloux, lui-même ne s’était pas déplacé, pour la même raison.

Le 29 janvier 2008 nous recevons le jugement.

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