Le nouveau pape va avoir fort à faire !

Le nouveau pape va avoir fort à faire !

Le nouveau pape va avoir fort à faire. Heureusement, il en paraît capable. L’évêque de Rome est le plus grand chef religieux au monde, même si ses fidèles ne sont plus qu’un milliard et demi. Mais quand on a derrière soi deux millénaires de prédication, on a forcément une voix qui compte plus que d’autres. D’autant qu’étant américain, et un peu péruvien en vertu d’un long séjour dans ce pays d’Amérique du Sud, Léon XIV est issu d’une civilisation dominante dans le monde. L’esprit saint a manifestement soufflé sur le conclave en élisant un homme qui saura parler au président des Etats-Unis. Ce qui sera bien utile en pareille circonstance.

Ce n’est évidemment pas par hasard que le cardinal Prévost a choisi de s’appeler Léon XIV. Le dernier Léon, porteur du numéro XIII, fut le pape de l’encyclique Rerum novarum, qui visait à adapter l’Eglise au monde moderne. Pour autant, Léon XIII avait sacralisé le droit de propriété, qu’il voyait comme un constituant de la nature humaine. On peut penser que Léon XIV maintiendra cette ligne, ce qui sera bien nécessaire dans ce siècle de voleurs. Ce ne sont pas les pauvres qui volent. Ce sont les Etats qui, forts de la puissance temporelle, distribuent l’argent des autres pour se rendre populaires et se maintenir au pouvoir. La France, fille aînée de l’Eglise, est un des hauts lieux de ce pillage. Il sera bon que le pape la rappelle à l’ordre, tout en mettant l’accent sur la charité qu’on doit aux pauvres et sur la dignité de tout être humain.

Le fait majeur qui domine le nouveau pontificat est le nombre d’humains sur terre. Nous sommes huit milliards en ce bas monde, et beaucoup de nos semblables n’ont qu’une idée en tête, aller vivre là où l’on est le mieux traité. Comme c’est en Occident, c’est dans cette direction que le flux venu d’Afrique, d’Asie et d’ailleurs se dirige. Il en résulte un phénomène d’immigration qui n’a jamais eu son pareil dans l’histoire et que nos Etats ne savent pas maîtriser. L’Eglise a cru qu’il fallait assimiler les migrants aux miséreux et a condamné les mesures visant à freiner leur venue. Elle s’est manifestement trompée et n’a pas compris que l’immigration allait finir par détruire les sociétés humaines en vertu d’une vérité qui caractérise notre espèce et qui fait que nous ne supportons les étrangers à nos groupes de population qu’en nombre limité. Cette vérité est dure à entendre pour certains, qui veulent y voir de l’intolérance et du racisme, alors qu’il s’agit d’un effet de notre constitution génétique. Certes la génétique peut avoir bon dos quand certains sont tout simplement intolérants, mais la négliger s’est se condamner aux pires évènements.

La voix du nouveau pape sera la bienvenue pour remettre les idées de tous à l’endroit. Et pour écarter de nous les doctrines marxistes, qui n’ont jamais apporté que de la barbarie totalitaire. Léon XIV, pas plus que ses prédécesseurs, ne sera le pape des riches. On espère qu’il sera tout simplement le pape des hommes, comme c’est sa mission. A l’ère des foules, tout peut arriver. Que l’on regarde les masses humaines s’agglomérer et se presser dans une ferveur inquiétante lors de célébrations religieuses telles qu’on peut en voir en Espagne, à Séville ou ailleurs, et l’on comprendra que l’espèce humaine n’a pas forcément répudié la vie en meutes ou en bancs dont le monde animal est coutumier. L’humain doit être préservé, même si certains l’accusent d’égoïsme. En fait, il n’en est rien. A ce stade de l’évolution, il s’agit de mesures de sauvegarde de notre espèce.

Aucun des prédécesseurs de Léon XIV n’a été confronté à de pareils défis. Car on voit bien que sur notre terre, c’est la sauvagerie qui menace. Et que face à de tels déferlements, seule la force peut faire barrage. De là à abuser de la force, il n’y a qu’un pas, que nombre de régimes ont souvent franchi. Seul, et même entouré de ses prêtres, le souverain pontife ne pourra pas faire autre chose que de prêcher. Ce qui n’est déjà pas si mal, mais qui ne suffit pas. Il devra aussi utiliser sa force morale en appui aux Etats les plus vertueux, de sorte que l’exemple ainsi fourni serve de paravent à nos sociétés. Quand on entend les discours des politiciens occidentaux, on ne peut qu’être navré de leur inconsistance. Certes ils évoquent ce qu’ils appellent pompeusement « nos valeurs », mais on voit aussitôt qu’il ne s’agit que de mots. Pourtant, ces mots n’ont rien perdu de leur force. A condition que ceux qui les emploient soient sincères. Et la sincérité, cela se voit ! D’où l’énorme différence entre une carrière politique réussie et une autre faite de grimaces et de singeries.

Le pape n’est soumis à élection qu’une fois. C’est sa chance et sa force. C’est pourquoi tous les papes successifs ont tenu leur place dans l’histoire. Parfois avec peu de succès, mais le plus souvent très dignement. De là à dire qu’ils ont sauvé la foi, comme l’a prêché Léon dès son élection, il y a un grand pas à franchir. Le constat aujourd’hui est que la foi chrétienne a fortement reculé en Occident. Il est probable que cela tient à la construction théologique qui a été faite sur le message chrétien. Là sera le véritable grand défi du nouveau pape. Bâtir une croyance sur le message de Jésus n’est pas difficile, tant ce qu’il disait était simple à comprendre et à intégrer. Mais tout le fatras accumulé en toute bonne foi au fil des siècles ne peut plus être cru par nos esprits façonnés par la modernité. S’en dégager et n’en garder que le message spirituel sera tâche ardue. D’elle pourtant dépend l’avenir de notre civilisation. On a envie de dire à tous les hommes de bonne volonté : au travail !

Claude Reichman

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