Le notaire était autrefois ce confident silencieux, garant de la sincérité des volontés, arbitre neutre entre les parties, serviteur du droit et non de la police. Il n’était ni juge, ni enquêteur, ni auxiliaire du fisc. Il constatait, il authentifiait, il sécurisait.
Mais aujourd’hui, on le contraint à dénoncer. À « signaler » ce qui, dans l’opacité des soupçons d’État, pourrait ressembler à une fraude, un blanchiment, un abus. On le menace s’il ne le fait pas. On lui colle sur le dos une mission de surveillance qui n’est pas la sienne, sans lui en donner ni les moyens ni les garanties.
Et le voilà tombé de son piédestal : de confident, il devient informateur. D’homme de droit, il devient auxiliaire de Bercy. Il n’a pas demandé ça. Il n’en a pas la compétence. Il n’en a pas, surtout, la légitimité.
Ce glissement, insidieux, participe d’une logique plus large : celle d’un État qui délègue sa méfiance, externalise sa suspicion, et transforme les professions réglementées en outils de contrôle social.
Le notaire, comme d’autres, devient alors un espion de bas étage. Triste époque que celle où la confiance est punie, et la dénonciation récompensée.
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On peut développer …
Toutes les professions soumises au secret professionnel, hormis les professions médicales parce que le bilan médical d’un individu ne rapporte rien, sont aujourd’hui tenues de dénoncer leurs clients, qui leur font confiance, sous peine de poursuites pénales …
Notaires, avocats, comptables, banquiers …
C’est le propre d’un système totalitaire qui ne dit pas son nom ou, version plus soft, d’un Etat aux abois qui cherche de l’argent pour combler les résultats catstrophiques de sa mauvaise gestion.
Que cette obligation soit en parfaite contradiction avec les règles professionnelles édictées par les ordres professionnels de ces professions n’est évidemment pas un problème pour les hommes de l’Etat ….