Job, homme intègre et juste, fut anéanti par Dieu. En réalité, il fut l’objet d’une sorte de pari entre Dieu et le diable, d’un défi malsain. Le diable prétendant que la droiture de Job était directement liée à son confort matériel et à sa bonne santé, Dieu, sûr de Job, défiant le Diable l’autorisa à martyriser Job, jusqu’à l’anéantir presque totalement, le laissant à l’état d’épave sur un tas de fumier à l’entrée de la ville. Job se révolta et clamant son innocence il n’hésitât pas à dénoncer Dieu. Alors, les autres hommes, y compris ses amis et connaissances, se détournèrent de lui, mais plus encore ils l’accablèrent, donnant raison à Dieu en toutes choses, considérant que le malheur, apporté par lui à un juste, ne pouvait qu’être inclus dans un dessein supérieur qu’il y avait lieu d’accepter. Dieu finit par entendre Job, par discuter directement avec lui, par mépriser ses adorateurs serviles qui accusaient Job et par remettre Job dans ses droits d’homme juste en l’assurant de l’utilité de sa révolte.
Cette légende date de cinq siècles avant J.C.
A cette époque, les pouvoirs temporels et intemporels étaient étroitement liés. Puis fut inventée la laïcité. Dieu, pour ceux qui adhèrent à son existence, n’est plus comptable de la vie matérielle, seule la vie spirituelle serait de son ressort.
A qui imputer alors les errements de la vie matérielle des hommes? Car, rien n’a changé. Me concernant, j’affirme que ma vie matérielle est propre. Je me suis assumé sans demander l’aide de la collectivité, j’ai assumé ma famille, je ne suis pas corrompu et je n’ai pas corrompu, j’ai donné une partie de mon temps et de mes capacités à des activités bénévoles considérant que, dépendant du groupe, il me revenait de le servir en partie. J’ai payé mes impôts.
Voici venir la fin de ma vie et soudain je suis persécuté, ruiné, réduit à la misère, mes biens hypothéqués, mon travail paralysé, ma ruine totale proche. Comment ne pas se révolter? Autour de moi ce ne sont généralement que critiques et déconsidération du fait de cette révolte, au mieux tolérance apitoyée.
Je pense au livre de Job: « Recourir à la force? Il est tout puisant. A la justice ? Qui me fera comparaître? »Je partage cette situation.
J’en arrive à me poser la question métaphysique fondamentale. Qui est Dieu? Et si, tout simplement Dieu n’était que l’intelligence particulière du groupe. Cette intelligence faite de la somme des intelligences de chacun, mais qui échappe à tous, soudain violente et assassine aussi bien que tolérante et magnanime, mais si présente. Ainsi Dieu et l’homme ne feraient effectivement qu’un. Et, la conviction individuelle ne serait pas inutile, elle viendrait, à l’occasion du regroupement, apporter sa pierre à l’édifice. La boucle serait bouclée le jour ou le groupe humain serait uni et solidaire, ne laissant alors place qu’à une seule intelligence globale attachée à ce groupe, donc un seul Dieu. Alors que pour l’instant chaque groupe génère une intelligence, naturellement en conflit avec les autres.
Moralité, l’oppression fiscale, peut apporter des surprises, au moins intellectuelles.
Cordialement. H. Dumas